LILLE, ONL, A BLOCH, 15, 16 janv 2020. MAHLER : Symph n°9. ONL, Orch national de Lille. Alexandre Bloch. Superbe volet final de l’odyssée mahlérienne par l’orchestre lillois et son très engagé directeur musical, Alexandre Bloch. Après l’achèvement du Chant de la terre, Mahler amorce à l’été 1908, sa 9è symphonie, qu’il achève l’année suivante en 1909. A Bruno Walter, sans que l’on connaisse la raison exacte, Mahler reste réservé sur la genèse de cet opus 9 : qu’il rapproche de la symphonie n°4, sans dire pourquoi explicitement.
SYMPHONIE DE L’ADIEU
C’est un compositeur maître de son langage, lequel s’est renouvelé pendant la transfiguration musicale de Faust dans la 2è partie de sa 8è précédente. Malher a du surmonter la mort de sa fille ; sa démission forcée comme directeur de l’Opéra de Vienne (après 10 années d’excellence pourtant). En quittant Vienne, Gustav a rompu le fil qui le reliait à son enfance (et ses enchantements, si manifestes dans les nocturnes des symphonies précédentes). Comme dans le Chant de la Terre, la 9è symphonie exprime un adieu, serein, suprême, accepté, tel une délivrance et un accomplissement. Dès l’Andante comodo (initial), où est recyclé la Sonate les Adieux de Beethoven, Mahler écrit sur le manuscrit « O jeunesse envolée, O amour perdu ! » ; déjà il a conscience que sa jeune épouse pourtant admiratrice de son œuvre et de sa personnalité, ne l’aime plus. La crise conjugale de l’été 1910 en atteste. Le compositeur exprime clairement son renoncement au monde, en visionnaire pacifié, maître de son destin, en rien cette victime suicidaire et prophétique sur sa propre fin, comme on le dit souvent.
L’énergie et le rictus d’un cynisme parfois amer surgit avec une rare violence (ländler ou 2è mouvement) : les danses qui y sont mentionnées, symbolisent l’agitation vaine des tractations terrestres. Le Rondo Burleske est un sommet dans le registre de la parodie cynique, où perce la clairvoyante lucidité de l’auteur sur la vie, la vaine comédie humaine, la vanité des existences terrestres. Le contrepoint délirant exprime scrupuleusement la vacuité absurde du monde et de la civilisation humaine. Enfin, apaisé, Mahler déploie la hauteur tranquille du Finale : Adagio sehr langsam… (très lent et encore retenu) ; à mesure que se précise le sentiment de plénitude, Mahler exprime la fusion avec l’harmonie secrète, éternelle de la Sainte nature. Pourtant parodié et caricaturé, le gruppetto du Rondo Burleske, s’épanouit ici, éther immatériel d’une destinée à présent abstraite et flottante qui a coupé toute attache avec le réel et le terrestre. L’Adagio de la 9è est un accomplissement dans la paix et l’amour (ce que dit aussi mais de façon spectaculaire, le finale de la 8è, dédié à la lumineuse Marie). Bruno Walter crée la partition à Vienne le 26 juin 1912.
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Adieu mahlérien
Mercredi 15 & jeudi 16 janvier 20h
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle
Beethoven : Leonore III, ouverture
Mahler : Symphonie n°9
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE
Alexandre Bloch, direction
RÉSERVEZ VOTRE PLACE ici :
https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/adieu-mahlerien-symphonie-n9/
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Présentation de la symphonie n°9 de Mahler
sur le site de l’ONL Orchestre national de Lille :
« Présentée au public pour la première fois un an après la mort de Mahler, la Symphonie n° 9 contient l’un des plus beaux adieux de l’histoire de la musique. Avec son Adagio au bord du silence, le compositeur autrichien nous offre ici un poignant chant du cygne. Dès les premières mesures de l’Introduction et jusqu’à l’inoubliable Finale, Mahler affirme son amour de la vie à travers une palette expressive grandiose et une partition raffinée. Cette symphonie visionnaire clôture de manière bouleversante notre Odyssée mahlérienne. Dirigé par Alexandre Bloch, ce grand moment symphonique sera précédé de l’ouverture de Leonore III de Beethoven, hymne vibrant pour la liberté et contre les oppressions.
A Mahler farewell – Symphony No. 9
Presented to the public one year after Mahler’s death, Symphony No. 9 contains one of the most beautiful farewells in the history of music. Directed by Alexandre Bloch, it will be preceded by Beethoven’s Leonore No. 3, a vibrant ode to freedom. »
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Programme repris le 17 janv 2020
En région
Pas de billetterie O.N.L / billetterie extérieure
Valenciennes Le Phénix – Vendredi 17 janvier 20h
Infos et réservations : 03 27 32 32 32 / www.lephenix.fr
Autour des concerts au Nouveau Siècle à LILLE, chaque jour des concerts :
18h45
Rencontre mahlérienne
15 janvier : Christian Wasselin auteur de Mahler : La Symphonie-Monde et critique musical
16 janvier : l’information vous sera bientôt communiquée : voir le site de l’ONL ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE saison 2019 2020
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