Insula Orchestra et Laurence Équilbey, en résidence sur l’île Seguin, invitent tout au long de leur saison à la Seine musicale, orchestres renommés et grand solistes… Ce 17 octobre, double invitation avec le Deutsches Symphonie-Orchester BERLIN et la violoniste VILDE FRANG dont la complicité active réalisent à l’Auditorium Patrick Devejdian, un superbe programme concertant et symphonique, aussi original que puissant. Elgar et Sibelius y sont d’autant plus appréciés qu’ils sont toujours trop rares au concert.
Le DSO Berlin revient ainsi à la Seine musicale pour son ultime tournée avec le maestro Robin Ticciati. Sa rencontre avec Vilde Frang autour du Concerto pour violon d’Elgar promet étincelles et vertiges ; la violoniste norvégienne affirme une technique éblouissante de l’archet, un souffle rayonnant qui fait chanter comme peu son formidable instrument ; ses enregistrements sont tous salués par une pluie de récompenses.
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Jeudi 17 oct 2024, 20h
BOULOGNE-BILL., La SEINE MUSICALE
Auditorium Patrick Devedjian
RÉSERVEZ vos places directement sur le site d’INSULA ORCHESTRA / La Seine Musicale : https://www.insulaorchestra.fr/evenement/deutsches-symphonie-orchester-berlin-2/
Elgar
Concerto pour violon en si mineur op.61
(50 min environ)
Sibelius
Symphonie n°2 en ré majeur opus 43
(45 min. environ)
Vilde Frang, violon
Robin Ticciati, direction
Deutsches Symphonie-Orchester Berlin
Présentation des œuvres
Entre ses 2 symphonies, Elgar, compositeur officiel, compose son Concerto pour violon qui est créé en nov 1910 par Fritz Kreisler. Son développement forme et son ampleur reflète les transports et aspirations intimes de l’auteur qui y dépose comme le portrait d’une instrumentistes affectionnée voire plus), probablement Julia H. Worthington : 6 thèmes mélodiques pour le premier mouvement (!), plutôt instable, passionné, voire troublé. Le Final de forme rhapsodique enchaîne lui aussi une série de passages harmoniques qui préparent au souffle triomphal conclusif.
La Symphonie n°2 de Sibelius
Composée en Italie en février-mars 1901, la Symphonie n°2 en ré majeur conclut la phase « nationaliste » de l’écriture de Sibelius. Ecrite après Finlandia, l’œuvre assez déroutante dans son développement formel, remet en cause le cadre classique de schéma sonate ; elle enclenche un phénomène de désagrégation progressive des règles symphoniques. Créée à Helsinki, le 8 mars 1902, elle suscite un enthousiasme immédiat porté par le contexte politique de la Finlande.
L’éclosion de multiples cellules rythmiques et mélodiques, la fulgurance des thèmes rapidement exposés qui passent des cordes aux bois puis aux cuivres, créent un climat d’explosion et d’activité permanent qui montre combien Sibelius s’interroge sur le sens et le devenir du développement symphonique. L’auteur semble enterrer ce romantisme national qui l’a fait connaître en Europe, tel le chantre d’une nation opprimée en conflit avec son occupant, la Russie. Dès lors, sa musique assimilée à un chant des patriotes, comme un hymne d’aspiration aux libertés fondamentales, entachera dans le même temps son style et son inspiration, de propagande nationale. Or sur le plan strictement musical, l’œuvre de Sibelius s’avère visionnaire et même avant-gardiste en bien des points. Idéalement, le chef se doit de capter derrière l’éclat lyrique, les gouffres et les vertiges d’une âme inquiète, soucieuse de son langage, prête à tout rompre pour construire l’avenir… implosion, flux énergique mais cohésion organique.
Plan : Allegretto, Andante, Vivacissimo, Finale. Durée indicative : environ 45 mn.
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