La Femme sans ombre de Richard Strauss

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Strauss richardFrance Musique. En direct du Metropolitan Opera de New York.  Samedi 15 février 2014, 19h. Richard Strauss : La Femme sans ombre. Anne Schwanewilms (l’Impératrice)… Vladimir Jurowski, direction. Le plus de cette production c’est évidemment les moyens investis pour le plus grand opéra de Strauss (son  » dernier opéra romantique « ), d’une imagination orchestrale fertile, sauvage et chambriste, c’est à dire wagnérienne et mozartienne ; un sujet fééerique et philosophique à l’enseignement plus que compassionnel : humaniste. Dans La Femme sans ombre, le sommet de sa collaboration avec le poète et librettiste Hugo von Hofmannsthal, Strauss qui a déjà conçu, avec son écrivain fétiche, Ariadne auf naxos et Le Chevalier à la rose, traite du principe allomatique et fraternel des destins croisés. Pour sauver l’Empereur son éternel amant, l’Impératrice, transparente comme une idée, doit prendre l’ombre d’une mortelle : s’incarner, c’est à dire … souffrir ; mais dans sa quête égoïste, elle croise la figure du teinturier Barak et de sa femme ; touchée par la condition mortelle, essentiellement tragique et douloureuse – comment ne pas la dénoncer dans l’Europe à sang de la première guerre mondiale-, un miracle se produit : face à l’épreuve de la tentation finale, l’Impératrice refuse de voler l’épouse, même si la vie de l’Empereur en dépend… elle ne volera pas l’ombre de la miséreuse et causer davantage de souffrance. Formidable symbole d’un humanisme appliqué qui prend tout son sens à l’époque de la genèse de l’opéra. La Femme sans ombre composée pendant le conflit mondial, sera créé après la guerre en 1919. De fait, l’orchestre fait entendre les secousses terrifiantes de la barbarie criminelle (lorsque l’Impératrice et sa nourrice descendent parmi les humains), la vaine agitation de la fange humaine embourbée dans sa trop misérable existence. A la fois fantastique et féerique, mais aussi réaliste et spirituel, La Femme sans ombre est l’un des sommets lyriques du début du XXème siècle, et avec Le Chevalier à la rose, l’offrande la plus convaincante élaborée par le duo Strauss / Hofmannshtal.
A New York, une Impératrice de choc : la straussienne Anne Schwanewilms qui connaît le rôle pour l’avoir défendu déjà à Salzbourg à l’été 2011 (festival éminemment straussien sous la direction de Christian Thielemann) et fut aussi à Sazlbourg encore une Maréchale de choc… Pour l’année Strauss 2014, la diffusion de cette production événement, sous la direction de l’efficace et précis Vladimir Jurowski est incontournable (mise en scène : Herbert Wernicke).

logo_francemusiqueRichard Strauss : La Femme sans ombre, Die Frau ohne schatten, 1919.
France Musique, samedi 15 février 2014 à partir de 19h. En direct

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