JOA, nouvelle tournée : les 21,22 et 23 novembre 2014. Saintes et Paris. Voilà 18 ans que le JOA offre un terrain stimulant aux volontés instrumentales les plus ardentes et juvéniles… Chaque nouvelle tournée du JOA (jeune Orchestre de l’Abbaye qui a sa résidence à Saintes) est la promesse d’un travail approfondi sur le répertoire abordé, sujet de séances acharnées d’autant plus formatrices pour les jeunes instrumentistes. En novembre 2014, le Jeune Orchestre de l’Abbaye travaille avec Alessandro Moccia à la direction et au premier violon : leur pédagogue est aussi le premier violon de l’Orchestre des Champs Elysées avec lequel le JOA cultive des relations familiales, le premier étant en quelque sorte le géniteur et le mentor du second.
Jeune Orchestre de l’Abbaye
Confrontés aux défis multiples du jeu sur instruments d’époque, ils abordent durant un stage d’orchestre la Première Romance de Beethoven et l’Horloge d’Haydn. Deux œuvres virtuoses et redoutables sur le plan expressif qui les conduira à offrir le meilleur d’eux mêmes lors des 3 concerts, aboutissements de cette nouvelle session d’apprentissage intensif. RV les 21, 22 et 23 novembre 2014 Les Jeunes du JOA abordent deux sommets de l’écriture symphonique, de l’âge des Lumières avec le père de la Symphonie, Haydn soi-même, … au romantisme le plus fougueux et exalté d’un Beethoven mûr, soit de l’extrême fin du XVIIIè au temps de la Vienne impériale éternelle, capitale de l’élégance facétieuse (1794) à la quête d’une arche musicale sans équivalent à son époque défendue par le grand Ludwig, conquérant d’un nouveau langage pour un nouveau monde, en 1812, celui qui va bientôt composer la 9ème. En jouant les deux partitions sur instruments d’époque, les jeunes musiciens professionnels apprennent aussi en plus de la technique instrumentale, les valeurs et la sensibilité de chaque esthétique. Du classicisme au romantisme : une période clé de l’art musical et symphonique à Vienne.
Haydn : Symphonie L’Horloge
L’opus 101 de Haydn est en ré majeur : créée à Londres en 1794, lors des fameux Haydn-Salomon concerts, unanimement applaudis par la bonne société londonienne, la 101 débute par un prélude misterioso avant que n’éclate le bondissant Presto. Alors au sommet de sa carrière, Haydn aime cultiver de saisissants contrastes pour mieux surprendre et dérouter l’auditeur. L’Andante en sol majeur donne son titre à la symphonie : son rythme entêtant et continu de balancier entonné tout au long de l’épisode offre une base à un air d’une vitalité rayonnante, préfiguration très intense de la marche funèbre de l’Eroica de Beethoven à venir. Haydn y peaufine une travail exaltant entre mélodie et rythme d’une tenue imbriquée fascinante. D’autant que l’amplification croissante de l’effectif fait passer d’une mécanique légère à une puissante machinerie en fin de séquence. Le Menuet est l’un des plus développés de Haydn et ne sera guère dépassé par son prolongement dans l’Eroica de Beethoven. Architecte virtuose, Haydn surenchérit en facétie et effets comiques : orchestre du trio jouant faux, entrée précoce des cors, effets de vièles… L’intelligence du Vivace final démontre toute la magie inventive et synthétique de Haydn qui a chaque symphonie, semble perfectionner encore et toujours ses prodigieux dons d’écriture : humour, complexité contrapuntique, enchaînement imprévu des sections en une arche expressive continûment dramatique. C’est un défi permanent pour le chef et les musiciens sur le plan des dynamiques.
Beethoven : Symphonie n°8
Achevée en octobre 1812, soit (5 mois à peine après la 7ème), la Symphonie n°8 porte l’hommage amoureux de Beethoven comme séduit et insouciant par la fréquentation aimable d’Amélie Sebald, jeune femme spirituelle et cultivée dont il recherche alors la compagnie et peut-être plus. A sa création à Vienne (Redoutesaal, février 1814), la 8ème suscite un accueil mitigé. Après l’ample 7ème, la 8ème fait office de « petite », appellation validée par Beethoven lui-même, mais il ne faut pour autant en atténuer la valeur. Marquée par une grâce lumineuse et dansante, la 8ème est pourtant un chef d’œuvre d’enchaînements réussis : l’énergie de l’Allegro vivace e con brio initial, la rythmique palpitante et tonique de l’Allegretto scherzando qui suit, – son allure mécanique, de nature sautillante, aérienne voire facétieuse-, prolonge indiscutablement la Symphonie l’Horloge de Haydn- ; puis le menuet – clair hommage aux Viennois Haydn et Mozart (en place du scherzo traditionnel) ; enfin, le final en forme de rondo développe son flux aussi ample que les 3 mouvements précédents réunis, affirmant le clair espoir radieux du fa majeur.
Haydn, Beethoven :
le JOA à l’épreuve symphonique
Nouvelle tournée du JOA
Du 17 au 23 novembre 2014
3 concerts publiques, les 21, 22 et 23 novembre 2014
Concert au lycée Bellevue à Saintes le 21 novembre
(dans le cadre des actions de médiations, rencontre avec les élèves, véritable échange avec les musiciens : les jeunes instrumentistes rencontrent les élèves internes pour discuter avec eux de musique classique)
Concert à Saintes, Abbatiale le 22 novembre, 20h30
Concert à Paris, Hôtel des Invalides, le 23 novembre 2014, à 17h
(3ème concert de ce type à Paris)
VIDEO : voir le JOA sous la direction de Philippe Herreweghe interpréter la Symphonie N°1 « Titan » de Gustav Mahler (Abbatiale de Saintes, festival de Saintes, juillet 2013)