
La violoncelliste Sonia Wieder-Atherton et le pianiste Alexander Paley présentent, aux Invalides, un programme autour de l’EXIL : au travers de Chants juifs au violoncelle seul, de « Louange à l’éternité de Jésus » de Messiaen en duo et d’œuvres de Dutilleux, Bartók et Martinů. La thématique est l’un des nombreuses mises à l’honneur au cours de la saison 2024 – 2025.
LIRE notre ENTRETIEN avec Christine DANA-HELFRICH, conservateur en chef du patrimoine, chef de la mission musique et responsable artistique de la Saison Musicale des Invalides… https://www.classiquenews.com/entretien-avec-christine-dana-helfrich-conservateur-en-chef-du-patrimoine-chef-de-la-mission-musique-et-responsable-artistique-de-la-saison-musicale-du-musee-de-larmee-aux-invalides-a-propos-de/ – Sonia Wieder-Atherton avait affirmé sa profonde personnalité dans l’enregistrement emblématique réalisé en 1989 de Chants juifs « entre en intime résonance avec sa sensibilité propre ». Le programme interroge en particulier la musique juive liturgique, une musique aux racines si anciennes, qui a accompagné le peuple juif durant des siècles de pérégrinations. Entre autres révélations, s’est affirmé le chant des cantors ou hazans, son expressivité intérieure, intime, contenant surtout une grande force d’expression.
« Dans cette musique, le populaire et le sacré se confondent. J’ai senti que je connaissais cette musique depuis toujours », précise la violoncelliste. « Louange à l’éternité de Jésus« , extraite du Quatuor pour la fin du temps, se fonde sur un passage du chapitre 10 de l’Apocalypse de saint Jean ; la pièce fait référence à la détresse et à l’exil intérieur dans lequel se réfugie Messiaen, en captivité au Stalag VIII. A de Görlitz, aspirant à une forme d’éternité hors du temps.
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INVALIDES, Grand Salon
Lundi 16 décembre 2024, 20h
Infos & réservations : https://www.musee-armee.fr/au-programme/cette-semaine-au-musee/detail/musiques-de-lexil.html
Musiques de l’exil
Les Trois strophes composées sur le nom de Sacher (1976) constituent un hommage appuyé à Paul Sacher, généreux mécène qui soutient notamment Dutilleux, Bartók et Stravinski durant les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. Dutilleux y affirme ainsi son engagement au sein du Front national des musiciens, organe de résistance créé à l’instigation d’Elsa Barraine et Roger Désormière, en mai 1941.
De son côté, Bartók fuyant le nazisme, doit émigrer aux États-Unis en 1940 et Martinů en 1941, grâce au soutien financier du même Paul Sacher.
Si les célèbres Danses roumaines de Bartok datent de 1915, la 2ème sonate de Martinů a été composée en 1941. Les deux compositeurs poursuivent leur carrière aux États-Unis, écourtée par la maladie pour Bartók mort en 1945, Martinů devenant citoyen américain en 1952. Aucun des deux auteurs ne purent retourner dans leur pays natal.
D’origine moldave et s’étant formé, comme Sonia Wieder-Atherton, au conservatoire de Moscou auprès des plus illustres maîtres, le pianiste Alexander Paley joue en complicité avec la violoncelliste américaine Sonia Wieder-Atherton.
Programme
Chant juif liturgique (traduction et arrangement Sonia Wieder-Atherton)
Bloch, Prière, Extr. de Jewish Life
Bartók, Danses roumaines
Janacek, Poème morave (arrangement Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
Messiaen, Louange à l’éternité de Jésus, Extr. du Quatuor pour la fin du temps
Dutilleux, Trois strophes sur le nom de Sacher
Martinu, Sonate n°2 H. 286
Distribution
Sonia Wieder-Atherton, violoncelle
Alexander Paley, piano
entretien
