TOURCOING, 7, 9 déc 2018. BEETHOVEN : FIDELIO. Tourcoing à l’heure du romantisme allemand… S’il a composé plusieurs musiques de scène, Fidelio est l’unique opéra de Beethoven. Célèbre et déjà estimé comme le prophète de la musique virile et moderne, Ludwig en écrit 3 versions. La première en 1805 comportait 3 actes, la deuxième en 1806 n’en comportait que 2. La troisième version créée le 23 mai 1814 à Vienne, a été représentée en France, à Paris à l’Odéon en 1825. Beethoven a mis au net ce qui ne lui semblait pas totalement achevé dans les versions précédentes. D’ailleurs, il n’était pas tout à fait prêt pour la première et il a continué à l’améliorer pour les dates suivantes !
BEETHOVEN CONTRE LES TYRANS
Le succès n’a fait qu’augmenter au fur et à mesure des représentations. Révolutionnaire, Beethoven transmet dans cet opéra sa passion pour la liberté, au point d’assurer aujourd’hui à l’ouvrage, la valeur et le statut d’un mythe lyrique : Fidelio est devenu avec le temps, l’opéra de la liberté contre toutes les formes d’oppression et de pouvoir tyrannique.
Epouse admirable et d’un courage immense, Leonore incarne l’amour et la force. C’est lapaix armée, prête à en découdre et ici, capable de changer de sexe et d’apparence, de devenir Fidelio pour libérer de sa prison son époux incarcéré, Florestan.
La version que présente l’ALT Atelier Lyrique de Tourcoing, est celle souhaitée par Jean-Claude Malgoire (qui nous a quitté en avril dernier), soit celle de 1814, en version concert, comme toujours sur instruments d’origine et avec un casting idéalement choisi : les spectateurs retrouvent ainsi le ténor Donald Litaker, pour qui Florestan n’a plus vraiment de secret ! Parmi les fidèles interprètes : Véronique Gens (pour la première fois incarnant le rôle-titre), mais aussi Alain Buet (Pelléas et Mélisande, Voyage d’hiver en novembre 2018 qui chante donc l’infâme et diabolique Pizzaro) et Nicolas Rivenq (Don Giovanni, Tannhäuser : Fernando). Jérémy Duffau et Luigi De Donato ont également déjà été entendus sur nos planches. Chaque année, l’ALT accueille aussi de jeunes chanteurs et pour ce chef d’œuvre, c’est une élève d’Alain Buet : Marie Perbost (Marcellina).
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FIDELIO à TOURCOING
TOURCOING Théâtre Municipal R. Devos
Vendredi 7 décembre 2018 – 20h
Dimanche 9 décembre 2018 – 15h30
RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.atelierlyriquedetourcoing.fr/spectacle/fidelio/
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distribution :
Direction musicale : Nicolas Kruger
Scénographie : Jacky Lautem
Leonore / Fidelio : Véronique Gens, soprano
Florestan : Donald Litaker, ténor
Rocco : Luigi de Donato, basse
Marcellina: Marie Perbost, soprano
Jaquino: Jérémy Duffau, ténor
Don Pizzaro: Alain Buet, baryton-basse
Don Fernando: Nicolas Rivenq, baryton
Chœur Régional des Hauts de France
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
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L’HISTOIRE : À Séville, Leonore se travestit en Fidelio pour tenter de sauver son mari Florestan, prétendu mort, mais retenu prisonnier par Pizzaro le gouverneur de la prison et son geôlier Rocco.
REGARD SUR FIDELIO…
L’amour et la fidélité contre la tyrannie… Fidelio est cette femme (Leonore) travestie en homme et donc devenue Fidelio qui par amour s’infiltre dans une prison pour y libérer son mari emprisonné, laissé mourant dans sa geôle : Florestan. Tout l’opéra, manifeste contre la tyrannie, pour la liberté universelle, prépare au grand air, monologue de Florestan, au début de l’acte II, où la victime crie comme une prière déchirante, sa révolte et son destin tragique (Gott! Welch dunkel hier…).
Beethoven a tout d’abord exposé les personnages : Jaquino, jeune portier de la prison à Séville qui est tombé amoureux de Marzelline, la fille du geôlier Rocco ; mais celle ci lui préfère nettement Leonore / Fidelio ; tandis que Rocco (basse) reste humain et compatissant pour la souffrance qui l’environne, Pizzaro le gouverneur a décidé d’assassiner Florestan, après l’avoir affamé dans le cachot le plus sombre et reculé.
La fabuleuse ouverture (fruit de plusieurs versions qui montrent l’éloquence éruptive de l’orchestre), le quatuor vocal du I (Mir ist so wunderbar), l’air de Florestan ouvrant le II, puis le duo avec Fidelio (O namenlose Freude), avant que Rocco ne les mène vers la lumière… composent un opéra d’une puissance dramatique exceptionnelle, meilleure offrande de l’époque des Lumières, au genre lyrique. La dernière version de 1814 en deux actes (contrairement à celle en III actes de 1805) dévoile le génie Beethovénien, aussi doué à l’opéra que dans l’écriture symphonique.