CD critique. BEETHOVEN : Mitsuko Uchida joue les Variations Diabelli (1 cd Decca)

mitsuko-uchida-diabelli-variations-Beethoven-critique-cd-review-classiquenews-CLIC-de-classiqnenewsCD critique. BEETHOVEN : Mitsuko Ushida joue les Variations Diabelli (1 cd Decca)  -  Mitsuko Uchida, si inspirée chez Schubert et Mozart, renouvelle la gageure chez Beethoven dont elle révèle, souligne sans emphase ni artifice, l’éloquente architecture et la cohérence unitaire : les Diabelli, cycle génial du grand Ludwig, affirme à chaque exposition renouvelée (variation), la profonde cohérence qui relie chaque partie, et les fait dialoguer en un périple unique, irréversible, comme le sont les Goldberg chez Bach, ou les Variations de Rochberg, récemment exhumées par le violoniste pionnier et visionnaire Léo Marillier. 1 valse préliminaire, 33 Variations, soit un voyage qui a son début et sa fin, composant une histoire organiquement élaborée,  qui saisit par la profusion et la richesse intérieure. Beethoven déjà à son époque avait repris et analysé une Valse d’Anton Diabelli pour en déduire l’enchaînement de ses 33 Variations, conçues entre 1819 et 1823, avant et après avoir composé la Missa Solemnis.

Uchida toujours économe et que rien ne vient divertir s’il ne sert viscéralement le sens profond de l’œuvre, souligne combien dans le travail de réécriture et de variation à l’infini, toute la démarche de Beethoven consiste à développer l’idée du motif jusqu’à son implosion (d’ailleurs le véritable titre donné par Ludwig au moment de la livraison de l’ensemble est « 33 transformations » / 33 Veränderugnen, sur une valse de Diabelli…) souhaitant démontrer le potentiel immense d’un seul et même motif originel simple, promis à un cycle riche en avatars grâce à la puissance du seul génie recréateur. L’opus 120 est ainsi connu et bien documenté, portant une dédicace à l’Immortelle Bien-Aimée, c’est à dire Antonia Brentano. Le questionnement sur la forme, le sens de tout un cycle, la relation d’une variation à celle qui la précède et la suit soulignent le caractère expérimental et révolutionnaire de l’écriture beethovénienne : les 33 Variations ou “mutations” Diabelli que propose le compositeur pourtant sourd et handicapé, forcent le respect par leur liberté de conception, leur modernité esthétique, les perspectives illimitées ainsi fixées et jalonnées.
Mitsuko Ushida Ă  la fois funambule onirique, poĂ©tique, Ă©nigmatique tisse un fil conducteur des Diabelli aux derniers Quatuors beethovĂ©nien : logique du dĂ©veloppement, ampleur de la vision, libertĂ© formelle… le Beethoven le plus mĂ»r et le plus audacieux, celui qui voit au delĂ  des apparences se manifeste ici, en un effet de miroir transcendant. La 32ème a cette fluiditĂ© libĂ©ratrice quand les dernières – 33 et 34èmes-, affirment dans la plĂ©nitude  rythmique proche de l’énoncĂ© initial, la pleine et souveraine puissance du gĂ©nie recrĂ©ateur, sur un mode contrapuntique digne de Js Bach, avec une verve rafraĂ®chissante prĂ©servĂ©e, intacte.
CLIC D'OR macaron 200Libertaire, révolutionnaire, Beethoven fait imploser la forme et le cadre musical tout en préservant la puissance de son génie d’architecte : implosif et structurel, son tempérament ne cesse de nous fasciner dans la forge inventive qu’il développe au piano. Au clavier, voici ce laboratoire musical, le foyer des innovations tels qu’ils ont été pensés, permis par Ludwig van… Ambassadrice de choc, Mitsuko Uchida témoigne en humilité, de la prodigieuse inventivité beethovénienne. L’intelligence des rubati, la détermination assumée des phrasés, l’éloquence des contrastes, en définitive la lumineuse conception d’ensemble sont impressionnantes.

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CD critique. BEETHOVEN : Mitsuko Uchida joue les Variations Diabelli / Beethoven : Diabelli Variations  -  1 cd Decca 485 2731 – CLIC de CLASSIQUENEWS.

GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2022 : WIEN / BEETHOVEN DELAYED : 15 juil – 3 sept 2022 (II)

WIEN-beethoven-delayed-gstaad-menuhin-festival-2022-classiquenews-vignetteGSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2022 : WIEN / BEETHOVEN DELAYED : 15 juil – 3 sept 2022. PROGRAMME ET RÉSERVATIONS EN LIGNE ! Le prochain Gstaad Menuhin Festival, plus grand festival estival europĂ©en de l’étĂ©, a dĂ©voilĂ© sa programmation 2002, dĂ©diĂ©e Ă  Vienne, « ville de lumière, de faste et de tradition ». Une promesse de nouvelles expĂ©riences musicales enchanteresse mĂŞlant valses de Strauss, joyaux atemporels des maĂ®tres du classicisme, « nimbes douces-amères des visionnaires de 1900 »? Une invitation irrĂ©sistible… qui cĂ©lèbre le gĂ©nie musical viennois.

LES ALPES SUISSES DEVIENNENT VIENNOSIES… Une soixantaine de concerts vous attendent cet Ă©tĂ© dans le Saanenland : Ă©voquant les maĂ®tres italiens de la Vienne baroque, les opĂ©rettes inoxydables de Franz Lehár, les symphonies brillantes de Mozart et de Haydn, les Ă©lans avant-gardistes de Mahler et de Schönberg, et aussi les mille et une facettes du gĂ©nial Beethoven… dont l’anniversaire de 2020, rattrapĂ© par la crise sanitaire, mĂ©ritait d’être refĂŞtĂ© Ă  l’étĂ© 2022, d’oĂą le sous-titre de cette nouvelle Ă©dition « Beethoven delayed ».

 

 

 

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STARS SOUS LE CIEL DE GSTAAD… En 2022, le Gstaad Menuhin Festival & Academy c’est entre autres : une carte blanche de 4 concerts au clarinettiste Andreas Ottensamer, le contre-tĂ©nor Philippe Jaroussky en compagnie de L’Arpeggiata de Christina Pluhar, la clarinettiste Sabine Meyer (actrice d’une «Nuit Mozart» aux cĂ´tĂ©s de Giovanni Antonini et du Kammerorchester Basel), les violonistes Daniel Hope (Ă  la tĂŞte de «son» ZĂĽrcher Kammerorchester), Bomsori Kim et Daniel Lozakovitch (dans le «Triple» de Beethoven avec Edgar Moreau et Sergei Babayan) ; les pianistes Daniil Trifonov, Yuja Wang (en rĂ©cital avec Leonidas Kavakos), Jan Lisiecki (dans «L’Empereur» de Beethoven), Sir András Schiff et Grigory Sokolov, l’acteur Klaus Maria Brandauer (qui propose plusieurs lectures autour de Beethoven avec le pianiste Sebastian Knauer), les tĂ©nors Jonas Kaufmann (tĂŞte d’affiche d’une version concertante de «Fidelio», l’unique opĂ©ra de Beethoven) et Juan Diego FlĂłrez (de retour entourĂ© des jeunes talents de son magnifique projet «SinfonĂ­a por el PerĂş), une «FlĂ»te enchantĂ©e» d’exception dirigĂ©e par Christophe Rousset, des grandes soirĂ©es symphoniques animĂ©es par Vasily Petrenko, Jaap van Zweden et Alain Altinoglu, ou encore une «Missa solemnis» conduite Ă  deux reprises par RenĂ© Jacobs en ouverture de Festival.

En ouvrant dès à présent la billetterie, le GSTAAD MENUHIN FESTIVAL permet d’acheter pour Noël, des places de concert pour la prochaine édition du Festival estival : un cadeau d’une valeur sûre, promesse d’une émotion artistique garantie. INFOS et RÉSERVATIONS sur le site du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2022 :

https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/programme-2022

 

L’Ă©vasion enchanteresse Ă  GSTAAD chaque Ă©tĂ©, le meilleur du classique au cĹ“ur des Alpes suisses

 

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CRITIQUE, CD Ă©vĂ©nement. BEETHOVEN : Symphonies : 6, 7, 8 et 9. Jordi Savall (3 cd ALIA VOX – oct 2021).

savall beethoven vol 2 symphonies 6 7 8 et 9 concert des nations critique cd review classiquenews CLIC de clssiquenewsCRITIQUE, CD Ă©vĂ©nement. BEETHOVEN : Symphonies : 6, 7, 8 et 9. Jordi Savall (3 cd ALIA VOX – oct 2021)  -  Une fin d’intĂ©grale qui marque assurĂ©ment une superbe comprĂ©hension de l’écriture beethovĂ©nienne. Après un premier coffret des symphonie 1 Ă  5, Ă©ruptif autant que poĂ©tique, les 4 dernières,- les plus abouties selon nous, – et d’un dĂ©veloppement formel unique (la 9è point d’aboutissement du cycle) prolongent le choc auditif de leurs prĂ©cĂ©dentes soeurs, dans le mordant nerveux, incisif comme la souplesse hĂ©doniste. Les instruments dâ€Ă©poque sont les alliĂ©s de Savall, ses outils magnifiquement huilĂ©s et articulĂ©s pour une sonoritĂ© dĂ©capante, dĂ©graissĂ©e, vive, toujours fabuleusement nerveuse. Sa carrure rythmique dialogue toujours avec une conception sonore qui outrepasse le geste historique et exprime dans son flux naturel, la formidable volontĂ© de la musique. Le projet inclut parmi les pupitres habituels du Concert des nations, nombre de jeunes instrumentistes qui sont venus parfaire et enrichir leur mĂ©tier aux cĂ´tĂ©s de leurs ainĂ©s professionnels, dans l’esprit exemplaire du partage et de la transmission. La vitalitĂ© et la cohĂ©sion qui en ressortent sont convaincantes, apportant Ă  tout l’édifice un sang, une tension captivants de bout en bout.

Plénitude poétique et spirituelle
Nerf expressif, vitalité collective
le BEETHOVEN captivant de Jordi Savall

Avec la réalisation de Teodor Currentzis actuellement, voilà assurément côté orchestres sur instruments anciens, une lecture dont le tempérament et la pensée marquent l’esprit.
La n°6 « Pastorale » exprime plus qu’elle ne décrit l’harmonie comme l’opulence de la Sainte Nature ; Savall s’empare du souffle et du miroitement contrasté des séquences, sans jamais chercher le brio. Le souci de communier et de partager se réalise dans une texture sonore globale qui coule comme une onde vive et trépidante, dont le fini, superbement oxygéné, respire la plénitude du motif, sa perception directe, sa restitution naturelle et franche. L’hédonisme sonore, le goût des timbres s’écoutent d’un bout à l’autre.

La 7è trépigne par son acuité martiale, sa tonicité collective ; son entrain d’une fabuleuse efficacité musicale et dramatique. Bois et cuivres dansent, exultent ; chacun exposé avec une individualité assumée (bois où percent souvent la caresse des hautbois, clarinettes, bassons); où scintillent et mordent les cors et trompettes…
La 8è, exaltation du mouvement, de l’énergie pure est bien cette célébration organique de la danse, selon le bon mot de Wagner. Déferlement d’énergie rythmique plus que réflexion sur le principe de mouvement et d’espace ; mais l’entrain porte à l’exubérance et la trépidation des pupitres. Et toujours avec une clarté polyphonique et contrapuntique qui permet aussi de réécouter les séquences différemment à ce que nous pensions connaître.
Enfin la 9è, testament fraternel qui porte très haut les couleurs de l’idéal des Lumières, pour ne pas dire maçonnique, est une prière pour un monde nouveau, une humanité nettoyée de sa violence comme de son fanatisme haineux. L’Adagio est une ample respiration profonde, grave; infiniment tendre, avant la déclaration franche de l’ode à la joie finale, porté par une ardeur à tous les pupitres, avec l’exaltation précise et intense pour chaque soliste et pour le choeur autant galvanisé par le chef catalan.

La continuité et la progression portent tout le geste : Savall en architecte soigne la cohérence de la réalisation : les deux premiers mouvements de la 9è en seraient l’exposition de l’énergie vitale exprimée dans son bouillonnement primitif ; l’Allegro initial serait la fin du monde et le début d’une ère nouvelle proclamée par le chant exalté des instruments ; le Molto Vivace qui suit est l’explicitation de cette quête innovatrice qui appelle, exige, commande au futur, affirmant la nécessité d’en finir… puis, l’adagio exposerait l’idéal fraternel qui prévaut à tout dont Savall fait une prière spirituelle étonnamment tendre ; enfin l’Ode à la joie énoncé par les violoncelles en serait les prémices appliqués : l’idée concrète incarnée dans cette humanité chorale qui chante et exhorte.
CLIC_macaron_2014La clarté et la transparence de la pâte, la nervosité des tutti, la précision des attaques, le chant souvent libre et souple, d’une exceptionnelle opulence des cordes affirment cet élan irrépressible qui inspire Beethoven. Jordi Savall vient du baroque, de Haendel et de Mozart, de Monteverdi et de JS Bach… c’est pourquoi il confère à son Beethoven, une couleur spécifique ; le sentiment et la résonance d’un aboutissement qui précipité par les Lumières, portant tout ce qu’a de révolutionnaire le premier romantisme, synthétise le sommet de la pensée viennoise, celle qui a permis avant Beethoven, le Haydn de la Création. Ce Beethoven régénéré, qui respire autant qu’il exulte, semble porter les fruits des révolutions qui précèdent… le génie français, bientôt mûr, celui de Berlioz au début des années 1830, soit 6 ans après la création et le triomphe de la 9è. On ne peut s’incliner devant une telle réalisation; qui vient opportunément compléter, elle aussi de façon captivante, le premier coffret des symphonies 1 à 5.

 

 

 

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CRITIQUE, CD Ă©vĂ©nement. BEETHOVEN : Symphonies : 6, 7, 8 et 9. Jordi Savall (3 cd ALIA VOX – oct 2021).

 

 

 

Approfondir

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LIRE aussi notre critique complète du COFFRET VOL 1 Symphonies de BEETHOVEN : 1 Ă  5 – AcadĂ©mie Beethoven 250 – 3 cd ALIA VOX – CLIC de CLASSIQUENEWS – paru en avril 2020

http://www.classiquenews.com/cd-coffret-evenement-beethoven-restauration-vol1-jordi-savall-symphonies-1-a-5-le-concert-des-nations-academie-beethoven-250-3-cd-alia-vox-2019/

beethoven revolution symphonies 1 5 savall critique cd classiquenewsDans les faits, Jordi Savall démontre une compréhension profonde du massif beethovénien ; il en révèle les équilibres singuliers, d’autant mieux mesurés depuis son interprétation précédente des 3 dernières symphonies de Mozart (2017-2018). L’auditeur y détecte une filiation avec l’harmonie des bois et des vents, particulièrement ciselés et privilégiés, dialoguant avec les cordes, jamais trop puissantes. La martialité de Ludwig s’en trouve allégée, plus percutante, et c’est tout le bénéfice des instruments d’époque qui jaillit, renforçant les contrastes beethovéniens. La sonorité est l’autre superbe offrande de Savall grâce à l’effectif : autour de 60 instrumentistes dont 32 cordes ; la fidélité aux souhaits de Beethoven est éloquente dans cette clarification entre les pupitres. Voilà comment le chef catalan éclaire de l’intérieur l’expressivité beethovénienne où l’orchestre n’exprime pas la pensée musicale : il est cette pensée elle-même…

 

 

 

BD événement. BEETHOVEN : le prix de la liberté (Régis Penet, éditions La Boîte à bulles)

beethoven prix de la liberte regis penet critique BD classiquenewsBD événement. BEETHOVEN : le prix de la liberté (Régis Penet, éditions La Boîte à bulles). En grand format et dessin noir et blanc, Régis PENET renouvelle ici notre perception de Beethoven. Presque 6 mois après l’année LUDWIG, mise à mal du fait de la pandémie et donc de l’arrêt des concerts et spectacles commémoratifs en public, voici le portrait le plus saisissant de Beethoven dont le graphisme mesure et nuance chaque trait de la personnalité ; irascible certes, entier et passionné certainement ; généreux, amoureux et fraternel assurément. A travers un épisode de la vie de Ludwig (son séjour au sein de la famille Lichnowski en Silésie à partir de 1805), l’auteur souligne le tempérament libertaire, viscéralement indépendant de l’auteur qui sait susciter l’admiration de ses mécènes dont l’épouse du prince, Maria, interprète inspirée de sa Sonate Walstein… il suffit d’un soir où Lichnowski reçoit des soldats français… pour que l’équilibre de leur relation implose littéralement. Tout cela est vu à travers le témoignage du fils de la famille, le jeune Eduard von Lichnowski qui comprend ainsi comment Ludwig avait conscience de sa valeur et dans la suite de Mozart, refusait catégoriquement de servir comme domestique. C’est que le compositeur sert une musique qui n’est pas divertissement mais force de dépassement et d’accomplissement universel…
CLIC D'OR macaron 200La valeur du dessin outre sa puissance suggestive, sait nous offrir plusieurs portraits en plan rapproché de Ludwig ; le trait capte les coups de sang, les accents passionnés d’un génie de la musique, lequel plus proche de la nature que des hommes, ne se sentait plus davantage heureux que s’il pouvait contempler la ramure d’un arbre… Voilà une BD d’anthologie au dessin vif argent comme son sujet, à inscrire dans la suite immédiate de l’année Beethoven 2020.
BD événement. BEETHOVEN : le prix de la liberté (Régis Penet, éditions La Boîte à bulles)
https://www.la-boite-a-bulles.com/book/664

STREAMING, concert. ON LILLE : Orchestre National de Lille, FX ROTH joue Beethoven et Stravinsky

roth-francois-xavier-concert-maestro-concert-classiquenews-critique-concert-classiquenewsSTREAMING, concert. LILLE, sam 13 fév 2021, 20h. BEETHOVEN / STRAVINSKY, ON LILLE, FX Roth. Nouveau concert en streaming du National de Lille ce samedi 13 février 2021 (dans le cadre de son offre digitale intitulée « AUDITO 2.0 » : tous les concerts sont enregistrés diffusés depuis l’Auditorium du Nouveau Siècle à Lille). Au programme deux œuvres dont l’effectif restent compatibles avec les mesures sanitaires exigées pour la pratique en orchestre, soit deux œuvres en formation Mozart et de chambre : le premier Concerto pour piano de Beethoven, encore redevable à l’esprit de Mozart, à l’élégance de Haydn (surtout dans l’énergie rythmique du Finale), son maître à Vienne ; puis Danses concertantes de Stravinsky. Deux partitions rééclairées par la sensibilité du chef François-Xavier Roth, spécialiste des timbres historiques et de la direction millimétrée (grâce à son activité comme chef fondateur du passionnant orchestre sur instruments d’époque, Les Siècles). Photo : FX Roth (DR).

 

 

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ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE
BEETHOVEN & STRAVINKSY

Samedi 13 février 2021, 20hORCHESTRE-NATIONAL-DE-LILLE-AUDITO-2.00-concert-digital-en-direct-depuis-l-auditorium-du-nouveau-siecle-lille-annonce-critique-concert-classiquenews
A VOIR & à vivre sur la chaîne YOUTUBE de l’ON LILLE
Orchestre National de Lille
En replay pendant 3 mois après la date de diffusion

BEETHOVEN : Concerto pour piano n°1
Soliste : Javier Perianes, piano

STRAVINSKY : Danses concertantes

 

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BEETHOVEN 2020Beethoven repense le genre du concerto, rĂ©servant au piano face Ă  l’ampleur symphonique de l’orchestre, une partie libre, formellement inĂ©dite qui place le discours et le dialogue des deux, dans une nouvelle arène poĂ©tique. Le premier est encore emprunt de l’esthĂ©tique XVIIIè, bientĂ´t remodelĂ© de fond en comble par la volontĂ© romantique et rĂ©volutionnaire du premier gĂ©nie symphonique au dĂ©but du XIXè. L’ut majeur opus 15 publiĂ© Ă  Vienne en 1801, est composĂ© dès 1796, proche des compositions sĂ©duisantes (tels ses Trios pour clarinette, violoncelle, piano, rĂ©cemment publiĂ© par le Shostakovitch Ensemble et F Pinto-Ribeiro, 1 cd Paraty). Ludwig semble y dĂ©velopper la langue courtoise et urbaine des salons viennois qui lui permettent alors de tisser son propre rĂ©seau de protecteurs au sein de l’aristocratie, mais aussi de se faire un nom comme virtuose au piano (dont ses fabuleuses improvisations annoncent celles de Liszt). L’orchestration est proche de Mozart, avec cependant 2 clarinettes qui colorent spĂ©cifiquement la texture orchestrale. Lâ€Ă©loquence et l’indĂ©pendance affirmĂ©e du clavier se dĂ©ploie sans entraves dans le Largo conçu comme un lied (mouvement central en la bĂ©mol mineur) oĂą aux cĂ´tĂ©s du piano, rayonne aussi le chant Ă  la fois tendre et grave de la clarinette, bien sollicitĂ©e. Cependant que l’entrain dĂ©terminĂ© du dernier Ă©pisode (Rondo, allegro scherzando) Ă©gale les meilleures conclusions de Haydn.

stravinksy igor_stravinsky_compositeurEgalement conçue pour un orchestre réduit, ici de chambre, la partition des Danses concertantes d’Igor Stravinsky est créée à Los Angeles le 8 déc 1942 : Balanchine sut en exploiter l’alacrité expressive et rythmique (en en déduisant un ballet autonome), développée sur un schéma structurel néoclassique par sa recherche d’équilibre et de contrastes : les 5 mouvements (Marche-introduction, Pas d’action, Thème varié qui l’axe du cycle, Pas de deux, Marche-conclusion) offrent un succession d’épisodes et de tableaux particulièrement travaillés et caractérisés. L’esprit scherzando, la légèreté produisent le mouvement ; la liberté du geste (parfois soliste avec le cor et le violon mis en avant dans la première Marche-introduction) affirme ici une quête de la respiration et de la flexibilité brillante. Un vrai défi pour l’orchestre et les instrumentistes, considérés comme des solistes. Photo : Stravinsky (DR)

 

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CD critique. BEETHOVEN : Trios opus 11 et 38, piano, clarinette, violoncelle (Pinto-Ribeiro, Moraguès, Brendel) 1 cd PARATY 2020

beethoven-cd-paraty-pinto-ribeiro-moragues-brendel-trios-opus-11-opus-38-SHOSTAKOVITCH-ensemble-critique-cd-review-cd-classiquenewsCD critique. BEETHOVEN : Trios opus 11 et 38, piano, clarinette, violoncelle (Filipe Pinto-Ribeiro, piano – Pascal Moraguès, clarinette – Adrian Brendel, violoncelle) 1 cd PARATY. Viennois depuis nov 1792, le jeune Beethoven recueille les leçons de son professeur cĂ©lĂ©brissime alors, Joseph Haydn qui dĂ©jĂ  se plaint du tempĂ©rament trop fougueux du jeune Ă©lève venu de Bonn. De fait, Ludwig impressionne le milieu musical viennois par ses dons prodigieux d’improvisation sur le clavier. Très vite les princes mĂ©lomanes remarquent et recherchent la proximitĂ© de ce gĂ©nie aussi impĂ©tueux qu’inspirĂ©, qui sait inventer un son neuf : les Lichnowski, Waldstein, Razumowski, Lobkowitz, Kinski, et bientĂ´t l’archiduc Rodolphe, frère de l’empereur, qui est lui aussi un excellent pianiste, avec lesquels Beethoven sait cultiver des amitiĂ©s fortes. Miroir de mondanitĂ©s pourtant profondes, non dĂ©nuĂ©es d’estime croisĂ©e, la musique de chambre du jeune Beethoven, rĂ©cemment installĂ© Ă  Vienne, exprime l’éloquence d’un coeur ardent, capable de susciter de grandes admirations. Y compris parmi les mĂ©lomanes les plus exigeants.

SĂ©duisant, urbain, le Trio pour piano, clarinette et violoncelle opus 11 (1798) est le moins connu, car la clarinette est souvent remplacĂ©e par le violon (option autorisĂ©e par Beethoven lui-mĂŞme) – Pascal Moraguès, partenaire familier du pianiste Filipe Pinto-Ribeiro, en Ă©claire toute la brillance fraternelle et tendre du timbre. L’instrument Ă  vent faisant alliance avec les cordes avec acuitĂ© et relief, Ă©voquant par cette Ă©loquence franche et cuivrĂ©e, la qualitĂ© des conversations et des amitiĂ©s de la bonne sociĂ©tĂ© viennoise (Adagio con espressione) comme satellisĂ©e autour du prodige Ludwig. Très au fait des ouvrages Ă  la mode, Beethoven prend soin de citer le trio « Pria ch’io l’impegno » qui ouvre le second acte de l’opĂ©ra L’Amor marinaro de Josef Weigl, créé au théâtre de la Cour en 1797. Il y explore avec dĂ©lices la libertĂ© de la variation, renouvelant et mĂŞme revivifiant un motif jugĂ© faible par FĂ©tis (qui jugeait Weigl, petit suiveur de Mozart).
La complicité gourmande et précise des trois instrumentistes souligne combien le génie créatif de Ludwig peut remodeler sa source lyrique ; le geste est à la fois souple et contrasté, volubile même, fruit d’une évidente complicité entre les instrumentistes réunis.

L’art du jeune Beethoven viennois

En 1800, Beethoven compose son Septuor pour violon, alto, violoncelle, contrebasse, clarinette, cor et basson opus 20, qu’il transcrit ensuite en 1803, pour trio (opus 38) pour son ami le médecin Johann Adam Schmitt. Si la partition jusque là estimée « bavarde » voire peu inspirée selon les mots de l’auteur, le trio Pinto, Moraguès, Brendel en relève ici au contraire l’énergie première, surtout cette liberté formelle qui s’affirme jusque dans la structure en mouvements séparés dans l’esprit typiquement viennois des sérénades et divertimenti… Sobriété, évitant l’emphase si facile, et plutôt suggestion et élégance que vivacité creuse, les 3 instruments rivalisent de souplesse, d’intimité tendre (beau chant de la clarinette dans l’Adagio cantabile), de jeu brillant (rythmiquement déterminé dans le Tempo di minuetto qui recycle la Sonate pour piano opus 49 (1796). Véloces voire volubiles, les 3 instrumentistes savent déceler sous le brio des 6 séquences ainsi contrastées (variations de l’Andante ; Scherzo endiablé, Presto final…) la liberté d’un Beethoven qui semble se jouer de tout, facétieux et presque imprévu dans élégance et virtuosité, expert dans l’art de faire parler et chanter chaque instrument. D’une connivence naturelle, les solistes de DSCH – Ensemble Chostakovitch, renouvellent ainsi dans ce Beethoven méconnu, la réussite d’un mémorable coffret dédié à… Chostakovitch (Complete chamber music pour piano et cordes / également édité par Paraty).

 

 

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beethoven-cd-paraty-pinto-ribeiro-moragues-brendel-trios-opus-11-opus-38-SHOSTAKOVITCH-ensemble-critique-cd-review-cd-classiquenewsCD critique. BEETHOVEN : Complete Trios for piano, clarinet & cello (Filipe Pinto-Ribeiro, piano – Pascal Moraguès, clarinet / clarinette – Adrian Brendel, cello / violoncelle) 1 cd PARATY enregistrĂ© en fĂ©v 2020 (Seine Musicale).
http://paraty.fr/en/beethove-trio-for-piano-clarinet-cello/

CD événement. BEETHOVEN : Symphonie n°5 (MusicAeterna, Teodor Currentzis, 2018)

Beethoven Symphony 5 teodor currentzis music aeterna cd review clic de classiquenews cd critique beethoven 2020CD Ă©vĂ©nement. BEETHOVEN : Symphonie n°5 (MusicAeterna, Teodor Currentzis, 2018) – VoilĂ  assurĂ©ment la version que nous attendions pour l’annĂ©e Beethoven, d’autant mieux ciselĂ© grâce Ă  l’acuitĂ© nuancĂ©e des instruments d’époque. Truglion orfèvre, maĂ®tre de ses troupes, Teodor Currentzis instille dès les premiers coups du destin, conçus, polis tels des dĂ©flagrations colossales, une urgence qui place d’emblĂ©e Beethoven comme ce hĂ©ros moderne, jamais vu / Ă©coutĂ© avant lui, maĂ®tre d’une conscience dĂ©cuplĂ©e ; nervositĂ©, accents tendus, vifs, sculptĂ©s au scalpel mais d’une rondeur hĂ©roĂŻque et tragique idĂ©ale : les cordes fouettent les cuivres, Ă©lectrisent les bois comme en un Ă©veil qui rugit ; âpre autant q’un insatisfait. L’engagement des instrumentistes de MusicaAeterna est saisissante, d’une Ă©nergie impĂ©rieuse.
De quoi apprécié l’andante con moto qui suit tel une réconciliation d’une douceur apaisante dont le chef grec étire les respirations avec une onctuosité au relief jubilatoire. Là encore le geste est large, ample, profond. Qui creuse avec une intériorité contemplative chaque séquence plus tendre, en particulier le chant en second plan des violoncelles. L’apport des instruments d’époque cisèle les écarts de nuances, la couleur de chaque pupitre, affirmant encore le génie de Beethoven dans son orchestration. Le jeu des flûtes et des bois, ponctué par la fanfare des cuivres révèle ici mieux qu’ailleurs, le goût de Ludwig pour le timbre : un aspect trop négligé et qui singularise son écriture : sa sonorité, ses alliages sont uniques et Currentzis se délecte à nous en partager le nectar instrumental. Tout en ciselant aussi la ferveur dansante, chorégraphique de ce feu orchestral miroitant.

Entre la transe et la danse, le feu ardent, crépitant
de Currentzis chez Beethoven

Le second Allegro (pas encore clairement dénommé Scherzo) en ut mineur exprime la force d’une nouvelle tension, énoncée comme une fabuleuse interrogation, ici sublimée par la transe des contrebasses, racines d’une élévation croissante, véritable furie orchestrale qui transcende les tensions en un chant éperdu de plénitude sonore, né du magma primitif jusqu’à l’explosion enivrée, d’une couleur toute fraternelle. Ne serait-ce que pour ce crescendo jubilatoire de pure exaltation, le cd vaut la première place. Et montre à nouveau la valeur convaincante des instruments d’époque. Belle apport pour l’année Beethoven 2020. Dans l’esprit du final de Fidelio, le dernier Allegro ainsi enchaîné fait éclater la victoire de lumière ; chaque étincelle naît ici de l’énergie bouillonnante de l’orchestre pour asséner encore et encore l’accord de rédemption définitive, comme une CLIC D'OR macaron 200libération ultime, l’accord parfait d’ut majeur. Beethoven se montre alors le parent du Mozart de la Jupiter : conquérant, victorieux, olympien. Quel parcours ! Une lecture magistrale qui tombe à pic pour l’année Beethoven 2020. Et qui la referme pour nous de façon magistrale. CLIC de CLASSIQUENEWS de janvier 2021. LIRE aussi notre dossier BEETHOVEN 2021 : les 250 ans.

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CD Ă©vĂ©nement. BEETHOVEN : Symphonie n°5 (MusicAeterna, Teodor Currentzis, enregistrĂ© Ă  Vienne 2018) – CLIC de CLASSIQUENEWS de janvier 202.

CD événement, critique. BEETHOVEN SI TU NOUS ENTENDS… La Symphonie de Poche / Nicolas Simon, direction (1 cd KLARTHE records 2020)

BEETHOVEN si tu nous entends critique cd review cd critique cd klarthe records Beethoven Robin melchior KLA105couv_lowCD Ă©vĂ©nement, critique. BEETHOVEN SI TU NOUS ENTENDS… La Symphonie de Poche / Nicolas Simon, direction (1 cd KLARTHE records 2020). La Symphonie de Poche dirigĂ©e par Nicolas Simon aborde Ă  son tour Beethoven particulièrement Ă  l’honneur en 2020 pour les 250 ans de sa naissance. Le rafraĂ®chissant programme Ă©ditĂ© chez Klarthe emporte l’adhĂ©sion par son originalitĂ© et le soin apportĂ© Ă  sa rĂ©alisation (raffinement de l’écriture en particulier de l’orchestration, assemblage des thèmes et structuration du parcours thĂ©matique, interprĂ©tation dĂ©taillĂ©e…) : « Beethoven, Si tu nous entends… » est une surprise inattendue parmi les cd de cette annĂ©e Beethoven. Le titre est formidable pied de nez Ă  la surditĂ© du Romantique dont la volontĂ© Ă  surmonter son handicap reste le pilier d’un gĂ©nie jamais dĂ©truit. Conçu par le compositeur Robin Melchior, le parcours-hommage d’1h15, enregistrĂ© Ă  Malakoff en aoĂ»t 2020, sĂ©duit ; c’est une exploration de l’œuvre symphonique du grand Ludwig dont le riche terreau thĂ©matique des 9 symphonies est rĂ©assemblĂ©, disposĂ©, mis en dialogue (5 sĂ©quences principales avec PrĂ©lude et 3 interludes) en un enchaĂ®nement thĂ©matisĂ© qui fait sens et « raconte » l’odyssĂ©e symphonique beethovĂ©nienne.

Le nouvel assemblage installe une nouvelle texture dont les thĂ©matiques (en Ă©cho, en rĂ©sonance) permettent de réécouter ce qui fait la singularitĂ© de l’écriture beethovĂ©nienne (y dialoguent l’ouverture de la 5è, l’Ode Ă  la Joie, mais aussi la cĂ©lèbre sonate pour piano « Au clair de lune »…). RevifiĂ©e, la pensĂ©e musicale de Beethoven s’en trouve comme explicitĂ©e : sa fulgurance sonore, sa puissance rythmique, son intelligence mĂ©lodique. L’unitĂ© organique du tout est assurĂ©e par le choix thĂ©matique des interludes (oĂą revient le flux motivique de la Pastorale, avec inserts dĂ©rivĂ©s de la 9è, de la 5è et son motif « du destin »). Ainsi, le Scherzo de la Pastorale devient « trio de la RĂ©volte » ; c’est mĂŞme le motif central du cyle rĂ©investi : clĂ© de voĂ»te quand il est associĂ©, dans le dernier mouvement « rĂ©conciliation », au fameux « Es Muss Sein ! » du Quatuor n°16.
Les paysages sonores sont à la fois raffinés, expressifs, habilement agencés. Chaque séquence constituant comme un vaste parcours sonore, devient un épisode de la vie de Beethoven, à l’image de la 6è « Pastorale » dont chaque mouvement exprime le sentiment de Ludwig face au miracle de la Nature (comme Haydn avant lui, dans son oratorio « la Création »), ou 5 portraits liés à 5 grandes facettes de sa formidable épopée : l’apprentissage, l’inaccessible, la révolte, la mort et la réconciliation du héros. Le geste réalisé fusionne les deux aspects de l’oeuvre symphonique de Beethoven : sa charge CLIC D'OR macaron 200autobiographique et son ambition révolutionnaire. Le concours des instruments inédits ici : la harpe, un accordéon, un marimba, instillant de nouveaux équilibres sonores, réinvente de facto, dans l’exercice libre de la transcription, l’espace symphonique comme la palette sonore de Ludwig. Au final, un partition originale qui permet de redécouvrir l’infini poétique de Beethoven.

 

 

 

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CD Ă©vĂ©nement, critique. BEETHOVEN SI TU NOUS ENTENDS… La Symphonie de Poche / Nicolas Simon, direction (1 cd KLARTHE records 2020) – CLIC de CLASSIQUENEWS dĂ©cembre 2020 – intĂ©grĂ© dans notre sĂ©lection du DOSSIER BEETHOVEN 2020 / PLUS D’INFOS sur le site de l’Ă©diteur KLARTHE records

 

 

 

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CONCERT :
PARIS, Bal Blomet : Beethoven si tu nous entends
2 février 2021, 20h : réservez ici votre place

 

 

 

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SEINE ET MARNE. FEST’INVENTIO 2020 cĂ©lèbre Beethoven

fest inventio beethoven 2020 annonce concerts classiquenewsSEINE ET MARNE (77). FEST’INVENTIO jusqu’au 26 sept 2020. BEETHOVEN… Hors des sentiers battus et urbains, le Festival INVENTIO : « FEST’INVENTIO » propose en Seine et Marne plusieurs concerts chambristes dans des sites inĂ©dits. La formule privilĂ©gie les rencontres et l’intimisme, la dĂ©couverte et le partage. Cette 5è Ă©dition cĂ©lèbre le gĂ©nie de Beethoven jusqu’au 26 septembre 2020. Un choix artistique logique en cette annĂ©e 2020 qui marque les 250 ans de la naissance du compositeur nĂ© Ă  Bonn, actif Ă  Vienne, pilier de la rĂ©volution romantique. Pour Fest’inventio 2020, le violoniste LĂ©o Marillier, directeur artistique, conçoit une programmation Ă©clectique et gĂ©nĂ©reuse comprenant concerts, film, scène ouverte, confĂ©rence, ateliers… et mĂŞme une scène virtuelle “Canap’plus” (diffusion en octobre des concerts filmĂ©s).

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Ludwig van BEETHOVEN
Ă  l’honneur en Seine et Marne

grâce au Fest’inventio 2020

 

L’accent est donné aux jeunes tempéraments et au plaisir du jeu collectif en particulier en musique de chambre (duos, trios, quatuors, quintettes…). FEST’INVENTIO 2020 souligne le génie beethovénien, multiple et fraternel, source de dépassement et d’admiration. Les festivaliers partent en Seine et Marne à la découverte de Ludwig van … être inclassable et force de la nature qui malgré sa surdité surgissant dès l’âge de 25 ans, édifie une cathédrale sonore et musicale inédite et révolutionnaire, accessible et universelle…

 

 

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Prochain temps fort

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BEETHOVEN Ă  travers ses lettres
Parc du Château de Flamboin, 77 114 GOUAIX
Temps fort, vendredi 21 août à 19h

“Beethoven Ă  portĂ©e, le compositeur et l’homme Ă  travers sa correspondance » – Spectacle interactif et dĂ©ambulatoire de lectures ponctuĂ©es de musique dans le parc du Château de Flamboin, site privĂ© ouvert spĂ©cialement pour l’occasion (situĂ© Ă  Gouaix).
La dĂ©ambulation ressuscite Beethoven, « fragile et hĂ©roĂŻque, soumis et libĂ©ré », crĂ©ateur de gĂ©nie, « peu respectueux des aristocrates, frère disputeur, oncle inquisiteur, ami enjouĂ©, dĂ©fenseur de la nature, malade… tantĂ´t rĂ©voltĂ© tantĂ´t rĂ©signĂ©. La soirĂ©e Ă©vĂ©nement (entrĂ©e libre sur rĂ©servation pour faciliter la mise en oeuvre des conditions sanitaires) sera suivie par un pique-nique, apportĂ© par les soins des spectateurs. Le spectateur s’il le souhaite, peut mĂŞme participer Ă  cette soirĂ©e en tant que lecteur, prenant part au spectacle. LĂ©o Marilier chercheur au Royal conservatory de la Haye prĂ©pare actuellement une thèse dĂ©diĂ©e Ă  Beethoven. Spectacle interactif, prĂ©parĂ© en amont Ă  l’occasion de rencontres formatives guidĂ©es par le metteur en scène Vincent Morieux. Rejoindre le groupe de lecteurs volontaires auprès de l’Ă©quipe du festival au 01 64 01 59 29.

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agenda
FEST’INVENTIO 2020
programmes des 7 événements
à venir jusqu’au 26 septembre 2020

 

 

 

Réservations conseillées pour nous permettre de bien anticiper votre accueil et vos déplacements dans le respect des mesures sanitaires :
mail : resaconcert@orange.fr
téléphone : 01 64 01 59 29
ou billetterie en ligne entièrement sécurisée :
https://www.inventio-music.com/fest-inventio-2020/

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Dimanche 30 août à 17 h 30
Eglise st Hubert 8 rue st Hubert 77560 Les MarĂŞts

Duo Geister : Manuel Vieillard et David Salmon

Beethoven, Intégrale 4 mains
Sonate op.6 en ré majeur
Variations sur un thème du comte Ferdinand de Waldstein A
Variations “Ich denke dein”
Trois marches op. 45
Grande Fugue op. 134

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Samedi 5 septembre 2020 Ă  17 h
Galleria Continua Les Moulins
46 rue de la Ferté-Gaucher 77169 Boissy le Châtel

Quatuor Joyce

Léo Marillier et Apolline Kirklar, violons
LoĂŻc Abdelfettah, alto
Emmanuel Acurero, violoncelle
InvitĂ©e d’honneur : Claire Merlet, alto

Beethoven, Quintette op. 29 en do majeur
Brahms, Quintette n°2 op. 111 en sol majeur

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Mardi 8 septembre 2020 Ă  20 h
Eglise St-Pierre 2 Rue de la Fontaine 77560 Beauchery-st-Martin

Trio Guersan (sur instruments d’époque)
« Filiations… »

Haydn, Trio Ă  cordes Hob IX:114 en majeur T
Albrechtsberger, Trio concertant
Beethoven, Trio à cordes op. 9 n°3 en do mineur
Hummel, Trio Ă  cordes en sol majeur

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Vendredi 11 septembre – 19 h 30
Chapelle expiatoire – 29 rue Pasquier Paris 8è

Quatuor Joyce
Arnold Schönberg
Quatuor Ă  cordes N.3 op.30 (1927)

I. Moderato
II. Adagio
III. Intermezzo
IV. Rondo – Molto Moderato

Ludwig van Beethoven
Quatuor Ă  cordes en fa majeur op.135 (1826)
I. Allegretto
II. Vivace
III. Lento assai, cantante e tranquillo

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Gratuit – Samedi 19 septembre 2020 Ă  11h
37ème Journées Européennes du Patrimoine

« Patrimoine et éducation : Apprendre pour la vie ! »
Couvent des cordelières à Provins
Scène ouverte aux conservatoires et amateurs

Gratuit – Samedi 19 septembre 2020 Ă  15 h
37ème Journées Européennes du Patrimoine

« Patrimoine et éducation : Apprendre pour la vie ! »
Couvent des cordelières à Provins
Causerie entre Bernard Fournier, musicologue
et Léo Marillier, chercheur au Royal Conservatory de la Haye

« Beethoven et le sacré »

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Samedi 26 septembre Ă  19 h
Abbaye cistercienne de Preuilly Ă  Egligny

Concert Beethoven avec les lauréats du Prix Ravel 2018
John Gade, piano
Caroline Sypniewski, violoncelle
Léo Marillier, violon

BEETHOVEN
10ème Sonate en sol majeur pour piano et violon op. 96
3ème sonate pour violoncelle et piano en la majeur op. 6

Trio en rĂ© majeur op. 70 n°1 “Les Esprits”

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HĂ©bergements – sĂ©jours en Seine et Marne
Organisez votre séjour en Seine et Marne à l’occasion de FEST’INVENTIO 2020
https://www.inventio-music.com/fest-inventio-2020/chambres-d-hĂ´tes-seine-et-marne/

 

 

 

 

 

fest inventio beethoven 2020 annonce concerts classiquenewsENTRETIEN AVEC LÉO MARILLIER à propos du 5ème Festival INVENTIO intitulé «  FEST’INVENTIO », un appel au partage musical et à la découverte du patrimoine. Né à Provins, le violoniste Léo Marillier s’engage pour une offre musicale locale, adaptée au territoire de Seine et Marne ; pour ce passionné de Beethoven, il s’agit de pérenniser une expérience artistique inédite qui puise sa forte identité de l’esprit des lieux investis. La Seine-et-Marne, enclave mal estimée et méconnue aux abords de la Capitale y gagne en notoriété et en attractivité. Initiative exemplaire et certainement visionnaire dans le monde post-covid, FEST’INVENTIO, ainsi lancé en 2017, est une nouvelle offrande locale; elle accorde idéalement concerts et écrins patrimoniaux dont la plupart sont ainsi révélés : églises, châteaux et sites insolites accueillent désormais chaque été, de jeunes tempéraments habiles à relever les défis multiples du jeu collectif et chambriste. Esprit à l’écoute des besoins que fait naître la crise sanitaire, Léo Marillier s’interroge aussi sur ce que peut apporter aux côtés du concert, l’expérience de la musique en ligne. Sa chaîne vidéo lancée sur youtube « Volti subito » cultive une nouvelle approche de l’expérience musicale pour mieux éprouver et comprendre l’enjeu d’une partition…

 

 

 

Comment avez-vous eu l’idĂ©e d’implanter le festival en Seine et Marne ?

LÉO MARILLIER : En perfectionnement au New England Conservatory à Boston, j’ai eu envie pendant l’été 2016 de venir jouer avec des partenaires chambristes et des compositeurs américains en Seine-et-Marne, région à laquelle je suis très attaché car je suis né à Provins. Grâce au soutien d’amis, des sites se sont généreusement ouverts pour abriter quelques concerts, notamment l’ancienne abbaye cistercienne de Preuilly où nous retournons désormais chaque année. Dès 2017, de tournée, cette série musicale s’est transformée en festival, avec l’invitation d’une douzaine de jeunes artistes. Définitivement curieux du patrimoine architectural local riche (et méconnu !) : églises, châteaux et sites insolites, nous avons poursuivi l’aventure sur un mode itinérant, avec des rencontres musicales dans des lieux devenus des rendez-vous rituels comme le parc du Château de Flamboin et chaque année, des découvertes : l’an dernier le château des 3 reines près de Meaux qui abrite les vestiges d’une demeure de Catherine de Médicis ou cette année, l’ancienne papeterie des Moulins reconvertie en fabuleuse galerie d’art contemporaine : la Galleria Continua.
Chacun des concerts est prĂ©cĂ©dĂ© d’une projection ou d’une visite sur l’histoire du site mobilisant pendant l’annĂ©e une passionnĂ©e d’archives en la personne de Catherine Pierron, Ă©galement prĂ©sidente d’Inventio, l’association qui fait vivre le festival. Nous avons eu le bonheur d’être parrainĂ©s successivement par Alexis GalpĂ©rine puis Pierre-Henri Xuereb. L’an dernier, c’est plus de vingt jeunes artistes venant d’ici et d’ailleurs, qui ont pris part Ă  ce pĂ©riple avec notamment l’invitation de l’ensemble orchestral A-letheia. Les quelques mĂ©cènes qui s’étaient exprimĂ©s en 2016 ont Ă©tĂ© rejoints petit Ă  petit par les collectivitĂ©s publiques permettant au festival de se pĂ©renniser. Partager la musique avec un public dont la curiositĂ© est sincère et spontanĂ©e, au cĹ“ur d’un territoire rural oĂą se mĂŞlent l’histoire et la nature, s’approprier le potentiel acoustique de sites inĂ©dits reprĂ©sentent des expĂ©riences très riches. Le confinement que j’ai d’ailleurs passĂ© lĂ -bas a renforcĂ© mon engagement pour cette rĂ©gion aux horizons gĂ©nĂ©reux, propres Ă  accueillir tous les imaginaires…, espace caractĂ©risĂ© par une polaritĂ© culturelle parisienne faible du fait de sa situation Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’Ile-de-France, encourageant les initiatives locales qui deviennent nĂ©cessitĂ©s… Notre festival engage aussi des actions auprès des seniors et des handicapĂ©s et des ateliers pĂ©dagogiques dans les Ă©coles.

 

 

 

Comment avez-vous sélectionné les œuvres jouées cette année ?

leo-marillier-festival-inventio-fest-inventio-annonce-concerts-programme-critique-classiquenewsLÉO MARILLIER : L’œuvre de Beethoven, anniversaire ou pas, représente en cette année si étrange, un appel irrésistible, un appel supplémentaire à vivre, à comprendre sa musique. On ne peut manquer d’être investi par l’énergie charnelle, la trépidation des idées, partager le même pouls en tant qu’interprète et auditeur. Compositeur de lumière, Abel Gance dresse un portrait sublimé de son idole avec « un grand amour de Beethoven », œuvre cinématographique et sert de point de départ à cette édition 2020 Fest’inventio pour la confirmer – Beethoven est aussi sa légende -, la nuancer, donnant le ton du festival qui se veut explorateur de points de vue. La plongée réalisée dans les lettres et carnets de Beethoven comme deuxième rendez-vous donne la parole aux personnes importantes de la galaxie Beethoven : Bettina Brentano, ses copistes comme autant de lecteurs de ses pensées, ses interprètes, ses éditeurs… regards croisés sur l’ami, le confident… donnant accès à la sphère privée du compositeur et de l’homme par touches successives.
Ma volonté en produisant ce spectacle déambulatoire, préparé avec le metteur en scène Vincent Morieux, conjuguant lecture et musique, est de conduire les auditeurs vers les concerts qui s’ensuivent en y prêtant une oreille différente. Chez Beethoven, la joie omniprésente change de visage pour chaque œuvre et la musique de chambre est le champ auquel Beethoven se confie le plus, avec profondeur, franchise et humour aussi.
Filiations », concert sur instruments d’époque dĂ©fendu par le trio Guersan, cĂ©lèbre les maĂ®tres : Haydn et Albrechtsberger. Et c’est fascinant, merveilleux au sens premier du terme, de travailler et Ă©couter ce que Beethoven fait avec des combinaisons d’instruments et les codes dont il a hĂ©ritĂ©, lui qui Ă©tait profondĂ©ment subversif. Exemple remarquable avec l’intĂ©grale piano quatre mains, interprĂ©tĂ©e par le Geister duo et programmĂ©e sous la charpente de la chapelle rayonnante des MarĂŞts. Le duo Ă  quatre mains nous rappelle que ce genre auquel Beethoven se plie dans ses annĂ©es de jeunesse avec des Ĺ“uvres oĂą Mozart n’est jamais bien loin, respirait la chaleur des salons viennois. Chez un autre Beethoven, le genre s’affranchit de toute limite avec la Grande Fugue (transcrite pour 4 mains depuis l’original pour quatuor), vĂ©ritable OVNI musical tant elle produit une impression indĂ©lĂ©bile.
Il est question d’hĂ©ritage dans cette Ă©dition de Fest’inventio, tant celui qui est arrivĂ© Ă  Beethoven, que celui qu’il nous transmet. ComposĂ© dans la mĂŞme tonalitĂ© que son premier quatuor, le dernier quatuor Ă  cordes de Beethoven Ă  l’intĂ©rieur duquel se tissent avec humour des innovations d’écriture, Ă©nigmes dissimulĂ©es au cĹ“ur d’une ambiance inoffensive, insouciante sera interprĂ©tĂ© par le Quatuor Joyce.
Beethoven révolutionne l’inspiration musicale jusque récemment. Le troisième quatuor de Schoenberg notamment joue avec les mêmes cartes que le dernier quatuor de Beethoven : ton, forme classique et… ironie. Dans cette pièce, le langage mélodique halluciné et totalement novateur de Schoenberg est soutenu par une forme générale néo-classique et des rythmes bondissants. Beethoven et Schoenberg : deux musiciens intellectuels ET instinctifs, jonglant avec leurs inventions mutuelles sont donc programmés au cours du même concert, le seul qui se déroule à Paris, à la Chapelle expiatoire.
Le quatuor Joyce auquel se joint l’altiste Claire Merlet interprétera à la Galleria Continua Les Moulins le second quintette de Brahms, tantôt intime, tantôt héroïque, tantôt abstrait, dressant un profond hommage à Beethoven. Ce quintette devait être la dernière œuvre de Brahms, son adieu à l’activité de compositeur ; en écho, le quintette de Beethoven interprété au cours du même concert, présente deux visages avec les influences de jeunesse incarnées dans les deux premiers mouvements et une indépendance bourgeonnante irriguant les deux derniers.
Le concert que je partage avec Caroline Sypniewski et Kojiro Okada confiera Ă  l’abbaye de Preuilly la clĂ´ture de l’édition. On y Ă©coutera trois chefs d’œuvre absolus et cĂ©lèbres, colonnes du rĂ©pertoire de musique de chambre par leur vision du monde et leur structure : la pastorale et mystĂ©rieuse 10ème sonate pour violon et piano, l’impĂ©riale 3ème sonate pour violoncelle et piano, et enfin le fougueux trio ‘les Esprits’. Ĺ’uvre mĂ©ditative Ă©galement par son extraordinaire second mouvement qui met en musique Shakespeare. Au Couvent des Cordelières Ă  Provins, on cheminera Ă©galement avec le musicologue Bernard Fournier tout au long de la vie de Beethoven pour approcher, cerner la dimension du sacrĂ© chez le compositeur, spiritualitĂ© latente, quĂŞte qui s’exprime au bout de 30 ans… Et nouveautĂ© cette annĂ©e pour les cinq ans de Fest’inventio : une scène ouverte aux amateurs et conservatoires !

 

 

Léo Marillier, directeur artistique de Fest’iventio

La réalité du concert est vraiment une expérience indélébile
quand la spontanéité émane de la partition plutôt que de l’interprète

 
 

 
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Léo Marillier ( © Anne Bied )

 

  

 

Quel est le profil des artistes que vous privilégiez ?

LÉO MARILLIER : J’apprĂ©cie quand l’instinct d’un musicien est informĂ© par son savoir, sa connaissance, ses thĂ©ories, son rapport Ă  l’instrument. J’aime les artistes qui choisissent de rendre l’œuvre contemporaine par leurs choix, leur dĂ©marche. On sort d’une pĂ©riode qui a Ă©tĂ© – globalement – fascinĂ©e par le fait de reconstruire une Ĺ“uvre fidèlement Ă  son contexte et aujourd’hui on se rend compte qu’on peut allier respect des codes de la musique et lecture innovatrice. La rĂ©alitĂ© du concert est vraiment une expĂ©rience indĂ©lĂ©bile quand la spontanĂ©itĂ© Ă©mane de la partition plutĂ´t que de l’interprète; je pense que l’auditeur sent quand il y a dialogue, voire combat entre l’interprète et la partition. Ligeti a raison : « Ă©couter de la musique c’est comme ĂŞtre dans une rivière », on est entourĂ©s de courants et pour moi, les deux rives sont l’interprète et l’œuvre et l’auditeur se laisse porter par la rivière. Au mĂŞme titre que la première Ă©dition Fest’inventio a reprĂ©sentĂ© une sorte d’aboutissement après trois annĂ©es fructueuses passĂ©es Ă  Boston, les autres Ă©ditions ont Ă©tĂ© l’occasion d’inviter de magnifiques jeunes artistes croisĂ©s lors de festivals et d’acadĂ©mies Ă  Aspen, Ă  Villecroze… dans les rĂ©sidences artistiques oĂą j’ai habitĂ© : Fondation des Etats Unis, CitĂ© internationale des Arts, au CNSM oĂą j’ai prĂ©parĂ© mon DAI, Ă  la Haye oĂą je viens de terminer mon second master de recherche consacrĂ© Ă  Beethoven. Cette annĂ©e, il fallait aussi des interprètes qui, face Ă  la puissance des Ĺ“uvres, se passionnent pour la recherche des solutions aux Ă©nigmes que Beethoven donne dans sa musique.

 

 

 

Comment selon vous, conjurer les effets de la crise sanitaire que nous vivons actuellement ?

LÉO MARILLIER : Vous avez utilisĂ© le mot « conjurer » et je pense effectivement que cette crise – qui est aussi une crise de communication – ensorcelle le monde et ses repères. C’est une question ambitieuse. Notre festival lance « Canap’plus », dont la production est confiĂ©e Ă  AurĂ©lien Bourgeois, afin de permettre aux personnes qui le souhaitent de bĂ©nĂ©ficier d’une retransmission des concerts de l’édition depuis… leur canapĂ©. Initiative bien humble par rapport aux effets et aux enjeux de cette crise. En revanche, nous tenons Ă  ce que le mot « concert » reste exclusivement rĂ©servĂ© Ă  l’expĂ©rience in situ afin d’éviter de contribuer Ă  la confusion actuelle entre le vĂ©cu et le virtuel. Un concert rend compte de l’alchimie de la rencontre avec le public ; il faut que le mot ne soit pas galvaudĂ© pour dĂ©signer des expĂ©riences d’écoute Ă  moins forte valeur Ă©motionnelle. Le dĂ©ploiement sonore dans le lieu du concert est vraiment unique, vivant. Cela Ă©tant, je crois qu’on peut apporter une valeur ajoutĂ©e aux retransmissions par le jeu de la combinaison. Ainsi, je viens de crĂ©er une chaĂ®ne youtube « Volti subito » dont le principe est de coupler la diffusion de la performance avec la partition annotĂ©e ou le manuscrit qui dĂ©file, prĂ©cĂ©dĂ© d’un court mĂ©trage sur le compositeur. Je viens de terminer le premier Ă©pisode d’un tryptique consacrĂ© Ă  la surditĂ© Beethoven jumelĂ© Ă  la sonate pour violon et piano n°2 op.30 interprĂ©tĂ©e avec Orlando Bass. « Volti subito » c’est aussi le partage du « work in progress » d’un musicien, expression que j’emprunte par admiration Ă  James Joyce ; je revendique cette possibilitĂ© Ă  travers mes expĂ©riences de mise en ligne de musique…

Propos recueillis en juillet 2020

 

 

VOIR « vers la surdité » : épisode 1 / 3
https://www.youtube.com/watch?v=w8k5-6e-12A&feature=youtu.be&fbclid=IwAR1eDWGMuI6yYNHfblR1GaE8LPhE5Y2zX635306ra7aM6T_EQBx_fooXlKU

LA CHAINE Volti Subito, lancée par Léo Marillier
https://www.youtube.com/channel/UCUaXBA3NDQFnNTiUbAsYUTg

 

 

 

SEINE ET MARNE : FEST’INVENTIO, festival estival itinĂ©rant en Seine et Marne, jusqu’au 26 septembre 2020. Toutes les infos ici : Fest’inventio 2020

 
 

 
 

rediffusion

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CANAP’PLUS : FEST’INVENTIO CHEZ VOUS
scène virtuelle qui s’invite chez vous : chaque samedi d’octobre, revivez les concerts de Fest’inventio 2020 :

 

 

Samedi 3 octobre 2020 – 20h30
retransmission du concert du Geister duo

Samedi 10 octobre 2020 – 20h30
retransmission du concert du Quatuor Joyce et de Claire Merlet

Samedi 17 octobre 2020 – 20h30
retransmission du concert du Trio Guersan

Samedi 24 octobre 2020 – 20h30
retransmission du concert des lauréats du Grand Prix Ravel 2018

PLUS D’INFOS ici
https://www.inventio-music.com/canap-plus/

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REPLAY, DANSE pendant le confinement : les perles de classiquenews

REPLAY DANSE pendant le confinement. CLASSIQUENEWS sélectionne ici les meilleurs ballets actuellement accessible sur la toile, avec mention de la date ultime pour les voir et les revoir. Profitez du confinement pour réviser vos classiques et (re)découvrir les productions les plus passionnantes de la décade…

 

 

 

 spécial CONFINEMENT 2020

Sélection DANSE de classiquenews

Tous les ballets les plus enchanteurs Ă  voir chez soi

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MERCE CUNNINGHAM, hommage par l’Opéra de Lyon
Jusqu’au 10 octobre 2020
https://www.france.tv/spectacles-et-culture/theatre-et-danse/1081207-l-hommage-a-merce-cunningham-par-le-ballet-de-l-opera-de-lyon.html
Durée : 1h06mn

 

 

exchange-cunningham-opera-de-lyon-danse-replay-danse-chez-soi-critique-annonce-ballet-classiquenewsHASARD CRÉATIF… Pour les 10 ans de la mort de Merce Cunningham (2009), le Ballet de l’Opéra de Lyon rend hommage en 2019 au chorégraphe américain, qui a réinventé dans les années 1940, le langage chorégraphique (postmodern-dance) dans un esprit libre et fantaisiste comme marqué par les impulsions nées du hasard dont aujourd’hui, la vitalité et la sincérité se distinguent. Ont collaboré avec le chorégraphe, le compositeur John Cage, les peintres néo-dadaïstes précurseurs du Pop art Robert Rauschenberg et Jasper Johns, les musiciens Morton Feldman et David Tudor, au générique de cet anniversaire lyonnais. Au programme, deux pièces majeures Summerspace (1958) et Exchange (New York, 1978 ; notre photo ci dessus).
Sur un fond de scène colorĂ© en touches pointillistes reprises sur le collant des solistes (signĂ© Robert Rauschenberg, pour Summerspace, jouĂ©e Ă  deux pianos), l’écriture des 6 danseurs est aĂ©rienne, flexible, en suspension, très contrĂ´lĂ©e, agissant par sĂ©quences plutĂ´t que par numĂ©ros amples et continus, en une sĂ©rie de figures individualisĂ©es. En cela au diapason d’une musique, elle aussi jaillissante, syncopĂ©e, fragmentĂ©e, expĂ©rimentale comme improvisĂ©e et sĂ©quentielle (Feldman). Exchange plus rĂ©cent, reprend le principe alĂ©atoire de John Cage dans sa musique : comme dans l’atelier, ou la coulisse oĂą s’affine le travail soliste et collectif, la moitiĂ© des danseurs exĂ©cute une sĂ©rie de gestes repris ensuite par l’autre moitiĂ© puis par l’ensemble, selon un ordre et des configurations nĂ©es du hasard. L’impression de work in progress est davantage rehaussĂ© par la musique, une bande sonore agglomĂ©rant des sons bruts, ceux d’une matrice instinctive, comme inaboutie…

Chorégraphie : Merce Cunningham
Musique : Morton Feldman, Ixion
Ballet de l’Opéra de Lyon
filmé en nov 2018

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PROJET BEETHOVEN par John Neumeier
jusqu’au 12 mai 2020

https://www.arte.tv/fr/videos/095221-000-A/ballet-de-john-neumeier-le-projet-beethoven/

VOD-BALLET-ARTE-critique-danse-classiquenews-confinement-restez-chez-vous-VOD-danse-ballets-critiquesFilmĂ© depuis Baden Baden. Dans son “Projet Beethoven”, le chorĂ©graphe Ă  Hambourg John Neumeier mĂŞle les codes du ballet d’action (voire de la pantomime) au souffle grandiose du ballet symphonique. La première partie, « Beethoven Fragments », sollicite d’abord le piano (Variation Diabelli par l’excellent pianiste MichaĹ‚ BiaĹ‚k) et un grand solo de danseur dans le style d’un pantin qui exalte le sentiment d’énergie et de facĂ©tie… autour et sur le piano… illustrant les Ă©pisodes de la vie du compositeur ; la seconde partie revendique et assume le souffle symphonique en s’appuyant sur l’architecture irrĂ©sistible de la Symphonie n°5, « Eroica ».
Au Festspielhaus de Baden-Baden, le danseur Aleix Martínez se glisse dans la peau du musicien de génie. Sur scène, il est accompagné d’Edvin Revazov (l’idéal de Beethoven), d’Ann a Laudere (la « bien-aimée lointaine » de Beethoven), de Patricia Friza (la mère de Beethoven) et de Borja Bermudez (le neveu de Beethoven) pour les autres rôles principaux. John Neumeier parle d’un poème chorégraphique inspiré de la musique de Beethoven »… Par la troupe de danseurs Hamburg Ballett John Neumeier accompagné par Deutsche Radio Philharmonie.

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BEETHOVEN : La Pastorale par Thierry Malandain
6è symphonie de Beethoven
Jusqu’au 17 juin 2020

https://www.arte.tv/fr/videos/094382-000-A/la-pastorale-de-thierry-malandain-au-theatre-de-chaillot/

mallandrin-pastorale-beethoven“La Pastorale » synthĂ©tise ce qu’est la Symphonie n°6 dite Pastorale de Beethoven, selon la conception du chorĂ©graphe Thierry Malandain, directeur du Centre chorĂ©graphique national de Biarritz. La crĂ©ation commande du Théâtre national de la Danse Ă  Chaillot, cĂ©lèbre le 250ème anniversaire du cĂ©lèbre compositeur allemand. Cela commence dans l’agitation voire la transe collective d’un corps de ballet tout de noir vĂŞtu, comme contraint dans un labyrinthe fait des barres des danseurs ; puis quand les premières mesures de la 6è symphonie de Beethoven, miracle pastoral s’énonce, le corps de ballet paraĂ®t en blanc, comme en un nouveau rituel paĂŻen et primitif…
Thierry Malandain n’en est pas Ă  son premier Beethoven : après Les CrĂ©atures (d’après Les CrĂ©atures de PromĂ©thĂ©e) et Silhouette (d’après le troisième mouvement de la Sonate n°30, opus 109), voici la troisième approche beethovĂ©nienne de Malandain. La Sixième Symphonie de Beethoven est une cĂ©lĂ©bration de la nature. Sereine, exprimant le sentiment panthĂ©iste de la Beethoven, le ballet qu’en dĂ©duit Malandain ressuscite la pastorale antique, primitive, fleurie et candide. Beethoven pour sa part semble reprendre le chaemin dupeintre baroque Poussin, et revisiter ainsi l’Arcadie de l’âge d’or : « terre de bergers oĂą l’on vivait heureux d’amour ». En plus de la symphonie Pastorale, Malandain ajoute des extraits d’une autre Ĺ“uvre de Beethoven : la Cantate opus 112 (Les Ruines d’Athènes). Les 22 danseurs semblent y parcourir une nouvelle Ă©popĂ©e en GrĂŞce antique. Performance captĂ©e le 17 dĂ©cembre 2019 Ă  Chaillot – Théâtre national de la Danse, Paris.

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giselle-adam-opera-bastille-garnier-critique-danse-opera-classiquenews-ballet-classiquenews-critique-ballet-danseOpĂ©ra de Paris, GISELLE jusqu’au 5 aoĂ»t 2020. L’OpĂ©ra de Paris prĂ©sente cette lecture idĂ©ale de Giselle, ballet en deux actes créé en 1841, sommet romantique par excellence, alliant passion tragique et surnaturel spectral en particulier grâce Ă  son acte blanc, oĂą les jeunes filles mortes suicidĂ©es par dĂ©pit (les Wilis) ressuscitent pour envoĂ»ter et tuer les jeunes hommes perdus – avatar romantique français proposĂ© par ThĂ©ophile Gautier, auteur du livret – alternative aux sirènes elles aussi sĂ©ductrices et fatales dans l’OdyssĂ©e d’Homère, pour Ulysse et ses compagnons marins… Excellente version avec les fleurons du corps de Ballet parisien et les nouvelles “Ă©toiles”: DorothĂ©e Gilbert (Giselle), Mathieu Ganio (Albrecht), Valentine Colasante (la reine Myrtha)…  portĂ©s par la baguette fluide, expressive, efficace de Koen Kessels (production filmĂ©e en 2019)

 

 

 

 

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BODY AND SOUL de Crystal PITE  jusqu’au 24 oct 2020

BODY-AND-SOUL-cristal-pyte-danse-ballet-opera-de-paris-ballet-chez-soi-opera-de-paris-critique-classiquenewsAprès la création de The Seasons’ Canon en 2016, Crystal Pite retrouve les danseurs du Ballet de l’Opéra le temps d’un spectacle. Soixante minutes découpées en autant de séquences dansées. Née au Canada, formée au Ballet de Francfort, la chorégraphe assimile Forsythe, Kylián, Mats Ek pour inventer sa propre langue chorégraphique. Elle insuffle au spectacle une énergie, un défi émotionnel qui pousse les danseurs au delà de leur zone de confort… pour un spectacle total. Ou la performance extrêmiste croise l’équilibre rayonnant de corps maitrisés.


VISIONNER Body and Soul de Cristal Pyte à l’Opéra de Paris
https://www.operadeparis.fr/magazine/body-and-soul-replay#slideshow_634/1
Mise en scène, chorégraphie : Crystal Pite
Musique Originale : Owen Belton
Musique additionnelle : FrĂ©dĂ©ric Chopin (24 PrĂ©ludes) / Teddy Geiger Body and Soul   -   durĂ©e : 1h20mn. Avec les Étoiles : LĂ©onore Baulac, Ludmila Pagliero, Hugo Marchand. Les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’OpĂ©ra de Paris. Jusqu’au 24 oct 2020

PARTIE UNE… D’abord, une courte sĂ©quence théâtrale oĂą paraissent deux figures que commente une voix off (Marina Hands) qui dĂ©crit et prĂ©cise l’action comme un storyboard (« figure 1, Figure 2. pause. Aucune des deux ne bouge »)… Confrontation, opposition, combat, violence… le mĂŞme scĂ©nario est incarnĂ© par un collectif qui rĂ©alise alors une variation Ă  grande Ă©chelle et fragmentation orchestrĂ©e. Crystal Pite nous offre un regard flamboyant sur l’écriture chorĂ©graphique entre théâtre et danse. Le corps de ballet n’est pas synchronisĂ© mais dĂ©calĂ©, offrant une implosion millimĂ©trĂ©e d’un schĂ©ma préétabli… L’écriture interroge les corps en action : rĂ©pĂ©tĂ©s, affrontĂ©s, ralentis. Couple (d’hommes, de femmes) en huis clos figĂ© en un rite sombre, Ă©touffant, sans issue, sinon leur mort. De l’un par l’autre. Ce que nous dit le corps. Ce que nous disent les gestes, d’une vertigineuse prĂ©cision, investis par l’âme… l’onirisme naĂ®t au delĂ  de la rĂ©pĂ©tition mĂ©canisĂ©e et finalement sublimĂ©e des corps dans un espace noir. Et lorsque s’égrène, très lente, la torpeur des prĂ©ludes de Chopin, l’écriture des deux corps (un couple homme femme) semble rĂ©pĂ©ter toujours inlassablement le mĂŞme rituel amoureux… rite d’extĂ©nuation, de vertige, de mort. Il faut une houle ocĂ©ane dont le mouvement des vagues est Ă©voquĂ© par le corps de ballet en entier pour prendre un peu de hauteur ; enfin… respirer. Puis rĂ©sister Ă  travers une foule de corps combattant.

 

 

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Voici Chrystal Pite au travail, geste intime et collectif, organique, analytique. Elle intègre aussi un somptueux tableau (partie 3 à 59mn) où la gestuelle des insectes est décortiquée et là encore transcendée par la chorégraphie des corps associés…  La canadienne qui est née à Vancouver, a travaillé à Francfort au sein de la compagnie de William Forsythe, maîtrise le langage du corps de ballet, danse en nombre à laquelle répond de superbes duos à la grâce intime, plastique, élastique… Avant un final détonant qui reprend les paroles du titre dont il est question : corps et âme / Body and soul.  Sublime, puissant, poétique. Body and soul récidive la réussite du ballet précédemment créé à l’Opéra de Paris en 2016 : Season’s canon : mille pattes à 54 danseurs qui dit le même cri dans la nuit d’une humanité maudite. Mais qui danse.

 

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ROBERTO BOLLE 2017 / 2018 Ă  la RAI1
Danseur étoile de la Scala di Milano
Star d’un soir dans une soirée dédiée à son art et ses goûts sur RAI 1 HD (Noël 2017 et 1er janvier 2018), Roberto Bolle présente sa discipline et sa passion pour la danse… L’élégance à la télévision italienne (invités entre autres son ami le danseur syrien Ahmad, Sting, etc…)
https://www.raiplay.it/video/2017/12/Roberto-Bolle-Danza-con-me-0cdfaee2-8e3a-4df7-b9fc-a56c6e3ced66.html

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LE SONGE D’UNE NUIT D’ETE / Balanchine / Mendelsohn (filmĂ© en 2017)
Corps de Ballet de l’OpĂ©ra de Paris – en replay jusqu’au 10 mai 2020

 

songe-d-une-nuit-d-ete-balanchine-mendelssohn-danse-ballet-critique-classiquenewsNOTRE AVIS : Le Songe d’une nuit d’été. Dans cette version très limpide et efficace du Corps de Ballet de l’Opéra de Paris (filmée en 2017), rayonne l’élégance native des danseurs. Ainsi éblouit la grâce du couple royal d’abord en froid de Tatiana (Eleonora Abbagnato) et d’Obéron (Hugo Marchand) dont le fidèle serviteur Puck (Emmanuel Thibault) s’amuse à croiser les 2 couples perdus, égarés, paniqués dans le labyrinthe de la forêt magique… Même Tatiana s’éprend, sous le charme d’une fleur enchanteresse de l’âne Bottom… Sensible à la poésie du sujet, Balanchine déploie une écriture chorégraphique précise, graphique, ouvertement néoclassique, très en phase avec la tendresse elle aussi lumineuse de la partition de Mendelssohn. Un classique du Corps de ballet de l’Opéra de Paris. Au diapason du compositeur, l’ouvrage convainc par juvénile candeur à laquelle Balanchine apporte une révérence stylée purement néoclassique (dont le sommet serait ici le tableau final nuptial et ses trompettes victorieuses en ouverture / début à 1h10’52 / un final en argent et blanc, auquel répondent les épisodes qui suivent où triomphent l’ordre et la mesure, vrai répertoire de gestes et profils purement classiques d’un Balanchine épris d’équilibre et qui semble méditer alors la candeur du Songe légué par Shakespeare et Mendelssohn / superbe duo éthéré Karl Paquette / Sae Eun Park)… A voir indiscutablement.

VISIONNER le spectacle ici : https://www.operadeparis.fr/en/magazine/le-songe-dune-nuit-dete

LIRE aussi notre compte rendu critique du Songe d’une nuit d’Ă©tĂ© Mendelssohn / Balanchine ici : https://www.classiquenews.com/compte-rendu-danse-paris-opera-bastille-le-14-mars-2017-balanchine-le-songe-dune-nuit-dete-simon-hewett-direction-musicale/ 

 

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Roméo et Juliette de Kenneth MacMillan (chorégraphie)arte-concert-arts-de-la-scene-ballets-vod-critiques-classiquenews
par le Royal Ballet / Prokofiev – Koen Kessels
Jusqu’au 8 mai 2020

https://www.arte.tv/fr/videos/088015-000-A/romeo-et-juliette/

ROMEO-JULIETTE-PROKOFIEV-MCMILLAN-Royal-ballet-BalletBoyz-critique-danse-ballet-classiquenewsDirigĂ© par le duo fondateur des BalletBoyz, le Royal Ballet de Londres revisite le “RomĂ©o et Juliette” du chorĂ©graphe Kenneth MacMillan sur la partition coupĂ©e de SergueĂŻ Prokofiev. Le film au rendu cinĂ©matographique sublime la tendresse et la tragĂ©die du drame shakespearien. C’est l’histoire d’amour la plus connue au monde. ÉlevĂ©e au rang de mythe romantique, la pièce RomĂ©o et Juliette de Shakespeare inspire vorie Ă©lectrise compositeurs et chorĂ©graphes et devient comme ici un classique de la scène du ballet. La musique de Prokofiev âpre et mordante sait aussi ĂŞtre lyrique et Ă©perdue, mais elle ne gomme pas le cynisme barbare des guerres familiales que le couple amoureux subit au premier chef. Pour ce film de danse, Michael Nunn et William Trevitt (BalletBoyz), anciens danseurs du Royal Ballet de Londres, revisitent le RomĂ©o et Juliette du chorĂ©graphe Kenneth MacMillan (1929-1992), joyau du rĂ©pertoire de la compagnie britannique depuis sa première reprĂ©sentation en 1965.
Tourné à Budapest (dans les studios de la série The Borgias), le film délaisse la traditionnelle scène de l’opéra pour le réalisme de la rue. De la cour du marché à la salle de bal en passant par la chambre de Juliette, les décors restituent l’atmosphère de Vérone à la Renaissance. Autour des danseurs du Royal Ballet richement costumés, l’étoile Francesca Hayward (Juliette) et le premier soliste William Bracewell (Roméo) expriment la candeur tragique du couple shakespearien, adolescents innocents, sacrifiés sur l’autel des haines dynastiques. Réduite à 90 minutes, la partition de Prokofiev atteint une profondeur poétique saisissante dans ce ballet qui plonge au cœur du mystère shakespearien. Quand le couple Roméo et Juliette meurt, c’est toute l’humanité et le sentiment Amour qui meurent. La lecture est aussi efficace que classique et sobre.

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HOMMAGE A JEROME ROBBINS jusqu’au 19 avril 2020

faune-debussy-jerome-robbins-hommage-danse-critique-classiquenews-uNE-582Jerome Robbins considérait le Ballet de l’Opéra de Paris comme sa seconde famille après le New York City Ballet. Le spectacle diffusé à partir de ce soir depuis le site de l’Opéra de paris, est conçu en son honneur et réunit des œuvres qui témoignent de l’infinie diversité de ses sources d’inspiration et de son génie scénique. Energie de Glass Pieces, pièce de grand format ; douceur intérieure d’Afternoon of a Faun et de A Suite of Dances, … ainsi se dessine un goût délectable, accessible, esthète pour faire vibrer les corps. Avec l’entrée au répertoire du célèbre Fancy Free, portrait théâtral d’une époque, Robbins élargit encore la palette impressionnante de ses talents. Le ballet permet de revoir l’excellent Karl Paquette, ex étoile parisienne (Fancy Free) qui a désormais pris sa retraite…  comme de réécouter la poétique arachnéenne de Prélude à l’Après midi d’un Faune, (à 51’09), où la musique est poésie pure… et dans la danse de Robbins,  enivrement incertain des sens dans une salle de danse, au cours d’une rencontre qui ne dit rien de ses vraies intentions (Le Faune : Hugo Marchand, à la silhouette gracile et animale, celle d’une âme qui s’éveille seul au départ à la volupté du sommeil). Et l’indicible retourne au mystère… Inoubliable performance d’autant que l’orchestre de l’Opéra de Paris s’y montre des plus allusifs.  Filmé en 2018.

 

CE QUE NOUS EN PENSONS… 
Le ballet de Debussy (Prélude à l’Après midi d’un Faune) est conçu comme un hymne à l’art du danseur, à sa volupté suspendue qui dans le cadre d’une salle de répétition avec barres d’appui et miroirs, laisse s’exprimer la grâce poétique des deux corps élastiques dans un style d’une élégance toute… parisienne (écoute intérieure, économie des gestes, vocabulaire et figures classiques…).
robbins-opera-de-paris-replay-danse-a-la-maison-classiquenewsBeau contraste avec Glass Pieces (1981, 1983) destiné au corps de ballet en nombre, fresques collectives d’une joie brute, scintillante qui mêle 6 danseurs classiques (3 couples) au corps de ballet plus chamarré et urbain. Puis le tableau s’assombrit, atteint une grandeur poétique inquiète où se dessinent les arêtes vives d’un seul couple de danseurs aux tracés ralentis, suspendus dans la lumière latérale, quand en fond de scène, toutes les danseuses forment un mur vivant dans l’ombre… Le dernier volet de ce triptyque réjouissant permet aux jeunes danseurs du Ballet d’exprimer leur énergie dans une chorégraphie joyeuse mais précise et synchronisée. Les garçons et les filles se confrontent, exultent, se croisent et se mêlent enfin pour un feu d’artifice final éclatant, dans la lumière. La musique de Philip Glass porte évidemment jusqu’à la transe cette danse du collectif et de l’énergie millimétrée. Stimulante alchimie : tout l’art de Robbins est là.

 

 

 

 

 

 

CD, critique. BEETHOVEN : lieder & songs. Matthias Goerne, baryton (1 cd DG Deustche Grammophon)

goerne-matthias-baryton-lieder-beethoven-cd-classiquenews-critique-review-cdCD, critique. BEETHOVEN : lieder & songs. Matthias Goerne, baryton (1 cd DG Deustche Grammophon). Le Beethoven intimiste, révélant ses aspirations amoureuses, les non-dits et la passion souvent ardente d’un cœur insatiable (si l’on décompte le nombre de ses aimées durant sa carrière) se dévoilent ici grâce au chant sobre et profond du baryton Matthias Goerne. Le diseur, excellent schubertien, féru de poésie depuis son enfance à Weimar et grâce au goût du père dramaturge, très amateur de Goethe, ravive ici, par la sincérité de sa voix, la flamme et le verbe éruptif comme allusif du Beethoven le plus proche du cœur. En témoignent ces 23 lieder dont deux cycles majeurs : les 6 lieder opus 48 et le cycle noble et profond « An die ferne Geliebte » opus 98, désormais emblématique d’un romantique au verbe et à la mélodie, ciselés.

LIRE aussi notre dossier spécial BEETHOVEN 2020
http://www.classiquenews.com/dossier-beethoven-2020-les-250-ans-de-la-naissance-1770-2020/

1. Beethoven: 6 Lieder op. 48 – 1. Bitten
2. Beethoven: 6 Lieder op. 48 – 2. Die Liebe des Nächsten
3. Beethoven: 6 Lieder op. 48 – 3. Vom Tode
4. Beethoven: 6 Lieder op. 48 – 4. Die Ehre Gottes aus der Natur
5. Beethoven: 6 Lieder op. 48 – 5. Gottes Macht und Vorsehung
6. Beethoven: 6 Lieder op. 48 – 6. BuĂźlied
7. Beethoven: Resignation WoO 149
8. Beethoven: An die Hoffnung op. 32
9. Beethoven: Gesang aus der Ferne WoO 137
10. Beethoven: Maigesang op. 52 no. 4
11. Beethoven: Der Liebende WoO 139
12. Beethoven: Klage WoO 113
13. Beethoven: An die Hoffnung op. 94
14. Beethoven: Adelaide op. 46
15. Beethoven: Wonne der Wehmut op. 83 no. 1
16. Beethoven: Das Liedchen von der Ruhe op. 52 no. 3
17. Beethoven: An die Geliebte WoO 140
18. Beethoven: An die ferne Geliebte op. 98 – 1. Auf dem HĂĽgel sitz ich, spähend
19. Beethoven: An die ferne Geliebte op. 98 – 2. Wo die Berge so blau
20. Beethoven: An die ferne Geliebte op. 98 – 3. Leichte Segler in den Höhen
21. Beethoven: An die ferne Geliebte op. 98 – 4. Diese Wolken in den Höhen
22. Beethoven: An die ferne Geliebte op. 98 – 5. Es kehret der Maien, es blĂĽhet die Au
23. Beethoven: An die ferne Geliebte op. 98 – 6. Nimm sie hin denn, diese Lieder

Le Christ au Mont des Oliviers (1803)

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3ARTE. Dim 5 avril 2020. 18h40. BEETHOVEN : Le Christ au mont des oliviers.  C’Ă©tait presque un chef-d’Ĺ“uvre oubliĂ© : le seul oratorio de Beethoven. Il y a exactement 217 ans, le 5 avril 1803, “Christ sur le Mont des Oliviers” a Ă©tĂ© créé Ă  Vienne par un compositeur encore jeune, nouvellement arrivĂ© Ă  Vienne. Bien que la première mondiale ait Ă©tĂ© un succès, l’œuvre a rarement Ă©tĂ© rejouĂ©e plus tard. Pourtant, bien avant son Ĺ“uvre lyrique unique qui lui prendra toutes ses forces crĂ©atives (Fidelio), l’oratorio Le Christ au mont des oliviers rĂ©duit l’action Ă  3 protagonistes : JĂ©sus, SĂ©raphin, Pierre en un huis clos mystique et intimiste, sublimĂ© par l’urgence et une tension souterraine inĂ©dite.

arte_logo_2013“Le Christ au Mont des Oliviers” de Beethoven par Simon Rattle / Dans le cadre de l’annĂ©e 2020 de Beethoven (250è anniversaire), le London Symphony Orchestra et le choeur symphonique de Londres sous la direction de Sir Simon Rattle – filmĂ© au Barbican Center de Londres. Soliste : Pavlo Breslik (tĂ©nor : Christ), Elsa Dreisig (soprano : SĂ©raphin), David Soar (basse : Pierre).

Le Christ au mont des Oliviers est aussi à l’affiche de l’Atelier Lyrique de Tourcoing, les 15 et 17 mai 2020
http://www.classiquenews.com/tourcoing-le-christ-au-mont-des-oliviers/

CLÉS D’ÉCOUTE… 

SYNOPSIS, livret …. L’effroi du Fils qui se pense abandonné par son père et du ciel, surgit l’ange (Séraphin) qui rappelle combien le sacrifice de Jésus sauve l’humanité, cette race indigne : « le Christ en expirant sauve ce jour la terre! », « son sang efface votre crime »… Beethoven immerge dès la première scène l’auditeur dans les doutes et la panique de Jésus, seul, démuni, dépassé par la mission salvatrice et sacrificielle qui lui est confiée… et qui reste effrayé par la mort. Mais le Christ accepte son sort si sa mort permet de sauver l’humanité.

 

 

L’écriture pleine de souffle, de rebonds dramatique annonce les oratorios symphoniques de Mendelssohn (et de Schumann). Le tragique spirituel dĂ©voile Ă  la fois la tendresse et la passion de Beethoven pour l’action la plus exacerbĂ©e. JĂ©sus exprime l’ardeur d’un cĹ“ur abandonnĂ© mais loyal, vrai hĂ©ros qui annonce chez Beethoven le monologue de Florestan – en lui s’incarne le destin ultime d’un ĂŞtre confrontĂ© Ă  l’épreuve ultime dont le sens implique la salut de l’humanitĂ©, rien de moins ; tandis que l’Ange exhorte l’assemblĂ©e Ă  la compassion et Ă  l’amour de ce Fils salvateur qui se sacrifie. Le duo JĂ©sus / SĂ©raphin prĂ©figure aussi par son caractère amoureux mystique, le duo Florestan / Leonore du mĂŞme opĂ©ra Fidelio. Ici, Beethoven prolonge la leçon de son maĂ®tre Ă  Vienne, Haydn, gĂ©nie de l’oratorio (La CrĂ©ation de 1801).

Pour épaissir l’action, Beethoven met en scène les soldats venus arrêter celui qui se prétend le fils de Dieu, tandis que les disciples de Jésus d’abord étonnés, s’indignent de l’arrestation du Sauveur ; le chœur important, voix multiple et contrastée reprend la dialectique de la turba chez JS Bach (à la fois néfaste et malveillante, et aussi attendrie, compatissante) ; il rythme et souligne les points forts du drame. Pierre, le plus furieux et colérique, est ravisé par Jésus qui l’appelle au pardon (« aimez vos ennemis »). Après l’arrestation du Christ enfin adouci et qui renonce, car il est prêt à mourir, le chœur final (des anges) célèbre la noblesse divine du Fils (« célébrons sa puissance, adorons sa clémence, exaltons sa grandeur !).

 

BEETHOVEN et Kassandra WEDEL contre la surdité (3 mars 2020)

video beethoven clip video beethoven wedel classiquenewsCLIP vidĂ©o. BEETHOVEN et Kassandra WEDEL contre la surditĂ©. A l’occasion la JournĂ©e mondiale de l’audition, le 3 mars 2020, Deutsche Grammophon Ă©dite un CLIP vidĂ©o oĂą la danseuse et chorĂ©graphe primĂ©e en Hip Hop, Kassandra Wedel, atteinte de surditĂ©, danse sur la 5e symphonie de Beethoven (version Karajan / Berliner Philharmoniker). Une interprĂ©tation Ă©perdue, lyrique, Ă  la fois puissante et onirique, filmĂ©e la nuit, autour et sous la voilure lumineuse d’une station essence… Un hymne au pouvoir magique de la musique et une cĂ©lĂ©bration du gĂ©nie de Beethoven, premier romantique qui dut s’accommoder de sa surditĂ© envahissante. Un comble pour un auteur : compositeur et sourd. VoilĂ  qui sublime davantage la singularitĂ© de sa crĂ©ation et la justesse inouĂŻe de ses Ĺ“uvres inclassables.


 

MUSIC IS LIKE A DREAM

ONE I CANNOT HEAR

 

 

 

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Kassandra Wedel / Herbert von Karajan / Berlin Philharmonic Learn more about Kassandra Wedel and Beethoven here: http://kassandra.beethoven-playon.com   -  Brought to you with the support of Google Arts & Culture Ludwig van Beethoven and Hip-Hop Dance Champion Kassandra Wedel have one thing in common. Beethoven was deaf when he wrote many of his masterpieces, including most of his symphonies. Kassandra lost her hearing when she was three years old. This new music video on the first movement of Beethoven’s 5th Symphony in Herbert von Karajan and the Berliner Philharmoniker iconic recording of 1977 celebrates the fight against the barriers of deafness and opens up the opportunity to experience Beethoven’s music in all its sonic and new visual facets. Premiered in time for WHO’s World Hearing Day 2020 on March 3 and celebrating the 250th anniversary of Beethoven’s birth, the video highlights the composer’s relevance of his life’s message for society today. Help us inspire the world with Beethoven and the relevance of his life’s message today – spread the video and find short trailers and GIFs  -   here: http://bit.ly/kassandratrailer

 

 

Listen to ‘The New Complete Edition’: https://DG.lnk.to/BTHVN2020

Listen to ‘Best of Beethoven’: https://dg.lnk.to/bestofbeethoven

Subscribe here – The Best Of Classical Music: http://bit.ly/Subscribe_DG

Titre du clip vidéo de Kassandra WEDEL :

Deaf Hip-Hop World Champion Dances Beethoven Symphony No. 5

 

 

LIRE AUSSI notre DOSSIER BEETHOVEN 2020

 

 

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3DOSSIER BEETHOVEN 2020 : 250 ans de la naissance de Beethoven. L’anniversaire du plus grand compositeur romantique (avec Berlioz puis Wagner évidemment) sera célébré tout au long de la saison 2020. Mettant en avant le génie de la forme symphonique, le chercheur et l’expérimentateur dans le cadre du Quatuor à cordes, sans omettre la puissance de son invention, dans le genre concertant : Concerto pour piano, pour violon, lieder et sonates pour piano, seul ou en dialogue avec violon, violoncelle… Le génie de Ludwig van Beethoven né en 1770, mort en 1827) accompagne et éblouit l’essor du premier romantisme, quand à Vienne se disperse l’héritage de Haydn (qui deviendra son maître fin 1792) et de Mozart, quand Schubert aussi s’intéresse mais si différemment aux genres symphonique et chambriste. Venu tard à la musique, génie tardif donc (n’ayant rien composé de très convaincant avant ses cantates écrites en 1790 à 20 ans), Beethoven, avant Wagner, incarne le profil de l’artiste messianique, venu sur terre tel un élu sachant transmettre un message spirituel à l’humanité. Le fait qu’il devienne sourd, accrédite davantage la figure du solitaire maudit, habité et rongé par son imagination créative. Pourtant l’homme sut par la puissance et la sincérité de son génie, par l’intelligence de son caractère pourtant peu facile, à séduire et cultiver les amitiés. Ses rencontres se montrent souvent décisives pour l’évolution de sa carrière et de sa reconnaissance. Pour souligner combien le génie de Beethoven est inclassable, singulier, CLASSIQUENEWS dresse le portrait de la vie de Beethoven (en 4 volets), puis distingue 4 épisodes de sa vie, particulièrement décisifs…

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CD, réédition événement. BEETHOVEN : Misas Solemnis, KARAJAN, Berliner 1966 (1 cd DG Deutsche Grammophon)

CD, réédition événement. BEETHOVEN : Misas Solemnis, KARAJAN, Berliner 1966 (1 cd DG Deutsche Grammophon). Il existe déjà une version antérieure (1958) avec le Philharmonia Orchestra et déjà Christa Ludwig parmi les solistes (aux côtés de Gedda, Schwarzkopf, Zaccaria et les Wiener Singverein) audible ici :
https://www.youtube.com/watch?v=5bI9-DTloKU
beethoven karajan berliner 1966 classiquenews critique review Missa-Solemnis-Opus-123La version rĂ©alisĂ©e Ă  Berlin en 1966 avec les chers Berliner Philharmoniker affine encore la grande sĂ©duction formelle, les Ă©quilibres entre choeur, orchestre, solistes de cette cathĂ©drale sonore au souffle inimitable. Karajan aussi criticable soit il par son cĂ´tĂ© hĂ©doniste poli solaire reste indiscutable cependant par la ferveur impĂ©rieuse, une attĂ©nuation fraternelle de la prière qu’adresse ici Beethoven Ă  tous les hommes de bonne volontĂ©. Entre appel Ă  la fraternitĂ© gĂ©nĂ©rale – thème ultime et si cher Ă  Ludwig qui inerve son opĂ©ra Fidelio et surtout le final de la 9è Symphonie, et la volontĂ© de construire un monde neuf, Beethoven Ă©difie une arche de rĂ©conciliation et de sublimation active, vĂ©ritable machine de rĂ©demption ; en tĂ©moigne le recueillement du Sanctus, suspendu, vrai cĹ“ur de la prière collective oĂą les solistes agissent comme intercesseurs. Le plateau des chanteurs est superlatif, et la direction d’une Ă©conomie rĂ©elle, laissant respirer le tissu orchestral et choral, sachant surtout dessiner avec clartĂ© chaque ligne tout en prĂ©cisant son enjeu, au sein du cycle entier. Le maĂ®tre mot de Beethoven est la compassion fraternelle : elle se dĂ©ploie ici sans entrave avec propre au Karajan de l’après guerre, et l’esprit de reconstruction après la guerre qui s’y cristallise, une Ă©paisseur parfois tendre qui sous tend toute la basilique symphonique. Le geste est sĂ»r et la vision d’un recueillement profond : Ă©couter ici la sidĂ©ration pacificatrice du Benedictus, appel au dĂ©sarmement total et Ă  l’amour des autres, miraculeuse fontaine salvatrice qui console, rassure, exauce… comme l’adagio de la 9è. RemastĂ©risĂ©e 24 BIT / 192 kHz, la lecture de 1966 rĂ©alisĂ©e Ă  Berlin marque la carrure de l’immense chef salzbourgeois… qui ne cesse alors de conquĂ©rir la planète classique (Ă  58 ans). Un must absolu (avec la version de Klemperer le vĂ©ritable maĂ®tre avant Karajan, lui aussi directeur musical du Philharmonia, mort en 1973). Karajan se livre dans cette archive Ă  connaĂ®tre absolument : intĂ©rioritĂ©, passion, architecture.

 

 

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LIRE aussi notre dossier BEETHOVEN 2020

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3DOSSIER BEETHOVEN 2020 : 250 ans de la naissance de Beethoven. L’anniversaire du plus grand compositeur romantique (avec Berlioz puis Wagner évidemment) sera célébré tout au long de la saison 2020. Mettant en avant le génie de la forme symphonique, le chercheur et l’expérimentateur dans le cadre du Quatuor à cordes, sans omettre la puissance de son invention, dans le genre concertant : Concerto pour piano, pour violon, lieder et sonates pour piano, seul ou en dialogue avec violon, violoncelle… Le génie de Ludwig van Beethoven né en 1770, mort en 1827) accompagne et éblouit l’essor du premier romantisme, quand à Vienne se disperse l’héritage de Haydn (qui deviendra son maître fin 1792) et de Mozart, quand Schubert aussi s’intéresse mais si différemment aux genres symphonique et chambriste. Venu tard à la musique, génie tardif donc (n’ayant rien composé de très convaincant avant ses cantates écrites en 1790 à 20 ans), Beethoven, avant Wagner, incarne le profil de l’artiste messianique, venu sur terre tel un élu sachant transmettre un message spirituel à l’humanité. Le fait qu’il devienne sourd, accrédite davantage la figure du solitaire maudit, habité et rongé par son imagination créative. Pourtant l’homme sut par la puissance et la sincérité de son génie, par l’intelligence de son caractère pourtant peu facile, à séduire et cultiver les amitiés. Ses rencontres se montrent souvent décisives pour l’évolution de sa carrière et de sa reconnaissance. Pour souligner combien le génie de Beethoven est inclassable, singulier, CLASSIQUENEWS dresse le portrait de la vie de Beethoven (en 4 volets), puis distingue 4 épisodes de sa vie, particulièrement décisifs…

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TOURCOING : FX Roth dirige les 8è et 9è de Beethoven sur instruments historiques

roth_francois_xavier-roth-maestro-chef-d-orchestreTOURCOING, le 6 mars 2020 : CONCERT BEETHOVEN, Symph 8 et 9. Les Siècles. François-Xavier Roth. Sur les traces de Ludwig dont 2020 marque le 250è anniversaire de la naissance, en déc 1770 à Bonn, l’orchestre sur instrument d’époque Les Siècles « célèbre la joie et la fraternité des peuples » à travers les 2 dernières symphonies de Beethoven, les n°8 et n°9. Beethoven fut un humaniste à la fraternité concrète et sincère qui s’exprime évidemment dans l’élan exalté, conquérant de son écriture, en particulier dans la dernière, avec chœur et solistes, comme s’il s’agissait d’un opéra symphonique. Pour les Siècles à venir, en fils de la Révolution française, Ludwig proclame « Embrassez-vous, millions d’êtres » ; ce goût du partage et d’un destin commun où chaque homme est frère, illumine et inspire le flux irrépressible de la Symphonie n°9, pendant profane de sa Missa Solemnis, autre volet majeur de son inspiration et partition strictement contemporaine de la 9è.

 

 

Nouveau directeur de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
François-Xavier Roth dirige Les Siècles pour les 250 ans de Ludvig…

BEETHOVEN fraternel et visionnaire
sur instrument d’époque

BEETHOVEN-portrait-dossier-beethoven-2020-classiquenews-concerts-festivals-2020-Ludwig-Van-Beethoven-1Dans le dernier volet, Beethoven met en musique l’Hymne à la joie de Friedrich von Schiller, selon un plan tracé dès ses vingt-deux ans : c’est une prière ardente adressée à tous les être humains, en les exhortant à la joie, l’amitié, la fraternité. Il fusionne dans son oeuvre tous ses idéaux, sa psychologie tourmentée, sa volonté de fer et sa générosité en un style artistique personnel. Comme le chant des instruments, la voix des solistes et du chœur chante l’avènement d’un monde nouveau, d’une société enfin réconciliée et pacifiée… Une vision toujours actuelle et jamais réalisée. L’intérêt du concert est d’offrir une lecture musicale et esthétique de premier plan, utilisant les instruments de l’époque de Beethoven, au moment de la composition et de la création des deux massifs symphoniques ainsi révélés à Tourcoing, soit des années 1820. Concert événement.

 

TOURCOING-ROTH-6-mars-582

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TOURCOING, Théâtre Municipal R. Devosboutonreservation
BEETHOVEN : SYMPHONIES N°8 et N°9
Gala Beethoven (250e anniversaire)
Vendredi 6 mars 2020 Ă  20h

INFOS, RESERVATIONS
achetez directement sur le site de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
http://www.atelierlyriquedetourcoing.fr/spectacle/symphonie-n9/

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SYMPHONIES N°8 et N°9
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Interprétation sur les instruments classiques de 1820
Allegro, ma non troppo, un poco maestoso ;
Molto vivace ;
Adagio molto e cantabile ;
Presto

Composition achevée en février 1824
Création le 7 mai 1824 à Vienne sous la direction de Michael Umlauf
avec la collaboration du violoniste Ignaz Schuppanzigh

Jenny Daviet, soprano
Judith Thielsen, mezzo-soprano
Edgaras Montvidas, ténor
William Thomas, basse

Ensemble Aedes
(Chef de chœur : Mathieu Romano)
Chœur Régional Hauts-de-France
(Chef de chœur : Éric Deltour)

Les Siècles
François-Xavier Roth, direction

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TARIFS
25€, 23€, 10€ -28 ans, 6€ -18 ans
BILLETTERIE EN LIGNE
www.atelierlyriquedetourcoing.fr
http://www.atelierlyriquedetourcoing.fr/spectacle/symphonie-n9/

I

BEETHOVEN 2020. ENTRETIEN avec François-Frédéric GUY, piano

Francois-Frederic-GUY-Integrale-des-concertos-pour-piano-Ludwig-van-Beethoven-Printemps-des-Arts-Monte-Carlo-2019-1BEETHOVEN 2020. ENTRETIEN avec François-FrĂ©dĂ©ric GUY, piano. Le pianiste François-FrĂ©dĂ©ric Guy a une actualitĂ© bien chargĂ©e. Rien d’étonnant Ă  cela pour cet artiste qui a tissĂ© tant de liens intimes avec le compositeur Ă  l’honneur cette annĂ©e 2020, Ludwig van Beethoven, et qui en fait figure de spĂ©cialiste en France et jusqu’en Asie. Entre des Ă©vènements de grande envergure, comme les cinq concertos donnĂ©s en une seule soirĂ©e au Théâtre des Champs-ÉlysĂ©es avec l’excellent Orchestre de Chambre de Paris (le 18 janvier dernier, lire ci après notre compter rendu complet), la Folle JournĂ©e de Nantes consacrĂ©e Ă  Beethoven, et bientĂ´t l’intĂ©grale des Trios Ă  l’Arsenal de METZ (mars 2020), ce musicien passionnĂ© a pris le temps de se poser pour nous entretenir de sa vie avec Beethoven, mais pas seulement…

 

 

 

 

FRANÇOIS-FRÉDÉRIC GUY,
à la croisée des chemins beethovéniens

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En 1998, vous avez gravé votre premier disque consacré à Beethoven avec la sonate HammerKlavier opus 106: le début d’une longue histoire, mais a-t-elle réellement commencé à cette époque?

C’était effectivement mon premier disque solo, chez Harmonia Mundi, dans la collection des Nouveaux Interprètes de Radio France. Je me dois de citer Anne-Marie Réby, à l’époque productrice sur France Musique de l’émission « En blanc et noir », qui m’a permis de jouer cette sonate à l’antenne: le producteur d’Harmonia Mundi l’a entendue et m’a proposé de l’enregistrer. Grâce au succès de ce disque, j’ai très rapidement travaillé avec des chefs prestigieux comme Esa-Pekka Salonen ou Michael Tilson Thomas, et là tout a commencé, grâce à ce disque et évidemment grâce à l’amour de Beethoven!

 

 

 

À quand remonte cet amour de Beethoven? 

Il a commencé bien avant! Quand j’étais enfant; mes parents étaient de grands mélomanes et nous avions quelques disques à la maison. Nous avions notamment le premier concerto de Beethoven par Wilhelm Kempff et le chef Ferdinand Leitner. Je l’écoutais tout le temps! J’avais huit ans quand à mon cours de piano à l’école de musique d’Évreux, j’ai joué d’oreille tout le début de ce concerto à mon professeur. Elle m’a grondé car je n’avais pas fait les exercices, mais c’était pour le principe. En réalité elle a été scotchée, au point que la semaine suivante, elle m’a offert la partition du concerto. C’est sur cette partition que j’ai appris le concerto pour passer mon prix au CNSM. Je l’ai gardée avec moi longtemps et partout après, sur les scènes de concert. Ensuite, il y a eu la Hammerklavier: en 1988, j’ai été admis dans la classe de Dominique Merlet, en jouant la fugue de la Hammerklavier, qui était le morceau imposé. J’ai immédiatement après travaillé la sonate entière. Elle est devenue mon œuvre fétiche.

 

 

Et pourtant elle est loin d’être la plus accessible, tant pour l’interprète que pour le public!

C’était en effet entrer de plain-pied dans la plus grande œuvre, la plus extrême, celle qui change le cours de l’histoire, celle qui comme le disait Beethoven « donnera du fil à retordre aux pianistes dans les cinquante prochaines années »… il aurait pu dire les cent cinquante prochaines années! C’est un tel défi de la jouer! Moi qui l’ai donnée plus de cent fois au concert, je dois la réapprendre très sérieusement à chaque fois. Elle est si difficile pour la mémoire, et ses objectifs spirituels et musicaux sont si élevés que nous devons hisser toujours plus haut notre niveau quotidien pour atteindre sa stratosphère, notamment dans son adagio qui ne peut se comparer qu’aux grands mouvements lents des derniers quatuors à cordes ou à celui de la neuvième symphonie. Il faut avoir beaucoup travaillé les œuvres de Beethoven, y compris celles de jeunesse, pour accéder à son univers!

 

 

Est-ce que la célébration de l’anniversaire de la naissance de Beethoven revêt selon vous une importance particulière dans le monde actuel? 

Oui, bien sĂ»r. Nos sociĂ©tĂ©s ont besoin de cĂ©lĂ©brations, c’est inscrit dans l’inconscient collectif. Ce qu’il y a de touchant, c’est que le monde entier s’empare de cette commĂ©moration, du nom de Beethoven et de son Ĺ“uvre, pour l’inscrire en quelque sorte au patrimoine mondial de l’humanitĂ©. C’est magnifique! Par exemple au Japon, chaque annĂ©e au mois de novembre tous les enfants, les orchestres et choeurs amateurs et professionnels interprètent la neuvième symphonie de Beethoven, le temps d’un week-end: cela donne plusieurs centaines d’exĂ©cutions au mĂŞme moment, impressionnant non? Si un compositeur est capable de susciter un tel engouement 250 ans après, il mĂ©rite vraiment d’être inscrit au patrimoine mondial de l’humanitĂ©, cela d’autant plus que sa musique met l’homme au centre des prĂ©occupations musicales. Il arrive Ă  rĂ©sumer avec ses notes de musique toutes nos sensations, nos sentiments, nos aspirations, qu’elles soient Ă©levĂ©es ou plus ordinaires. L’aspiration Ă  la fraternitĂ© est la plus fondamentale dans sa musique; elle nous rapproche de notre propre devise française: LibertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ©. Il est quelque part l’enfant de la rĂ©volution française, qu’il a suivie et aimĂ©e, mĂŞme si elle Ă©tait un peu trop sanglante Ă  son goĂ»t. Il y a des thèmes dans la neuvième symphonie, dans la sonate Waldstein notamment, qui sont des hymnes Ă  la fraternitĂ©, et cela est unique dans l’histoire de la musique. Beethoven vise l’humanitĂ©, ce qui fait que sa musique reste actuelle, intemporelle, universelle et nous touche.

 

 

En somme, la musique de Beethoven rassemble…

Oui, tout le monde se réfère à lui. En particulier les compositeurs contemporains. Lorsqu’on demandait à Boulez quelle était la référence musicale de sa première sonate, il répondait la sonate opus 78 « À Thérèse » de Beethoven. Quant à celle de sa deuxième sonate, il nommait la Hammerklavier. Et Boulez n’est pas le seul! Beethoven est à la croisée des chemins: il est encore un des classiques de la première école de Vienne, il en a parachevé les formes musicales. En particulier il a démontré qu’il pouvait tout faire avec la forme sonate, dans la symphonie, la sonate, le quatuor. Une fois cela fait, il dynamite tout, nous plonge dans l’univers des sensations et des sentiments, s’écartant de la musique formelle, et nous ouvre la porte du romantisme. N’appartenant à personne, il appartient à tout le monde et il est avec tout le monde. L’œuvre de Beethoven ne vieillit pas et les gens le ressentent, que ce soient les musiciens qui l’interprètent, ou le public.

 

 

Cette année 2020 est-elle une année particulière dans votre carrière? 

C’est une année qui marque forcément un aboutissement. Cela fait une quinzaine d’années que je me consacre à l’œuvre de Beethoven: j’ai enregistré les 32 sonates, deux fois les concertos, deux fois également l’intégrale des sonates avec violoncelle, l’intégrale des sonates pour violon et piano. Cette année anniversaire, je découvre cette cette faculté de pouvoir jongler d’une œuvre à l’autre et cela me procure une sensation très agréable! Mais pour moi, l’anniversaire de Beethoven c’est bien évidemment tous les ans!

 

 

Vous avez une vie de compagnonnage avec Beethoven, comme autrefois les artisans et artistes qui travaillaient sur l’édification des cathédrales…

Si on pouvait rassembler l’œuvre de Beethoven en un seul livre, cela serait un énorme livre comme ceux qu’on trouvait dans les monastères autrefois, que l’on ne pouvait soulever qu’à plusieurs, et aussi gros soit-il j’en ferais mon livre de chevet! J’aime comparer Beethoven à Léonard de Vinci: c’est un créateur, pas seulement un musicien; il a fait évoluer le piano. Dans ses lettres, Beethoven se plaignait régulièrement des pianos. Il pestait après ces instruments qui ne lui permettaient pas d’exprimer son bouillonnement intérieur, cette énergie qui lui est propre; il voulait des triples fortissimos qu’il n’obtenait pas sur les Broadwood ou les Graf, il voulait qu’on puisse jouer vite, qu’on tienne les sons avec la pédale, il voulait l’orchestre au piano. Les facteurs ont été obligés de s’atteler à la tâche…Dans sa tête Beethoven imaginait le piano comme Léonard de Vinci imaginait les machines volantes.

 

 

 

“J’aime comparer Beethoven Ă  LĂ©onard de Vinci:
c’est un crĂ©ateur, pas seulement un musicien”

 

 Ludwig-Van-Beethoven

 

 

 

 

 

Vous procédez par intégrales successives, pour quelle raison?

L’œuvre de Beethoven est pour moi comme un grand puzzle. Le Beethoven Project se poursuit comme il a commencé. Mon dernier enregistrement des concertos en fait partie, car cette fois-ci ils sont en joué-dirigé. J’ajoute progressivement des pièces au puzzle pour avoir au bout du compte cette image complète du compositeur. Rien n’est cloisonné: je passe d’une sonate à un trio ou une sonate pour violon, et même à la symphonie. J’ai dirigé récemment la quatrième symphonie à l’Arsenal de Metz, avec le Sinfonia Varsovia. Auparavant j’avais dirigé la cinquième et la septième. L’an prochain ce sera la neuvième. Mon intention n’est cependant pas d’arrêter le piano pour la direction d’orchestre. Simplement, je ne peux pas imaginer être dans le monde de Beethoven sans être confronté à ses symphonies. Quand j’étais adolescent j’ai été tenté de devenir chef d’orchestre, j’ai travaillé avec Seiji Osawa pour apprendre la direction, et finalement je suis resté pianiste pour des raisons personnelles. Si je ne l’ai jamais regretté, cette attrait pour la direction ne s’est jamais éteint. C’est par le biais du joué-dirigé que j’ai pu commencer à imaginer diriger l’orchestre.

 

 

Pensez-vous que le joué-dirigé va de paire avec une vision chambriste du concerto?

C’est un lieu commun. Le joué-dirigé est plus que cela. Il met en valeur les trois aspects du concerto: la partie du soliste, sa dimension symphonique du fait que l’on dirige, et en même temps son côté musique de chambre, puisque les instrumentistes sont autour du piano qui se trouve de fait à l’intérieur de l’orchestre, en devient un instrument au même titre que les autres, même s’il a sa spécificité de par son timbre et la richesse de sa partition. C’est une trinité indissociable, et cela s’entend j’espère dans l’enregistrement. Ce côté « art total » du joué-dirigé m’a énormément intéressé. Les concertos ont été conçus et créés en joué-dirigé, sauf le cinquième en raison de la surdité du compositeur. Le joué-dirigé revêt donc une forme d’authenticité.

 

 

Les concertos, les sonates, ces intégrales que vous avez enregistrées correspondent-elles à des cycles selon vous?

Oui, bien sûr, et ce sont des cycles autobiographiques! En témoignent les sonates qu’il compose tout au long de sa vie.

 

 

Mais pas les concertos, qui ont été composés en l’espace assez court d’une décennie…

Cela à cause de sa surdité. Quand on entend la Fantaisie chorale qui est une ébauche d’un concerto mais aussi de la neuvième symphonie, on peut imaginer un concerto de cette époque peut-être avec chœur, qui aurait été très novateur, dans des dimensions tout aussi stupéfiantes !

 

 

Pour quelle raison avoir enregistré à nouveau les concertos?

Je ne me suis pas limitĂ© aux concertos. Toute ma discographie contient des doubles, voire triples enregistrements, comme celui de la Hammerklavier. J’ai besoin de revenir aux Ĺ“uvres qui comptent vraiment pour moi. En ce qui concerne les concertos il y a eu une Ă©volution: il y a dix ans, ma rencontre exceptionnelle avec Philippe Jordan a Ă©tĂ© un coup de foudre musical et amical. Nous avons donnĂ© le quatrième concerto Ă  la salle Pleyel, sous l’impulsion d’Eric Montalbetti, qui dirigeait alors l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Ensuite, après en avoir donnĂ© l’intĂ©grale Ă  Paris et dans d’autres salles de concerts europĂ©ennes, nous avons très rapidement enregistrĂ© les concertos. Le jouĂ©-dirigĂ© s’est imposĂ© Ă  moi ces dernières annĂ©es car j’avais envie d’avoir cette sensation unique de contrĂ´ler le geste musical de la première Ă  la dernière note. Une rencontre avec un chef d’orchestre stimule la crĂ©ativitĂ©, mais le fait de maĂ®triser l’intĂ©gralitĂ© de l’interprĂ©tation musicale est aussi une immense stimulation crĂ©atrice. Après sept ans d’expĂ©rience de cette pratique, le moment Ă©tait venu d’enregistrer cette version avec le Sinfonia Varsovia que je connais depuis des annĂ©es. Cela m’a ouvert de nouvelles perspectives musicales, notamment au niveau de la dimension symphonique de cette musique. J’ai voulu qu’on entende cette fusion totale.

 

 

A côté de ces monuments, il y a toutes ces pièces: les Bagatelles, les Variations…

Beethoven a aussi un côté populaire. Cela s’entend dans ses thèmes. Ils sont quelques fois très peu recherchés: on peut les siffler dans la rue, comme ces quatre premières notes de la cinquième symphonie. C’est sa façon d’accrocher celui qui écoute sa musique. Quatre notes qui ne sont même pas un thème, juste une succession immédiatement appréhendable. La force de Beethoven est dans cette efficacité. Son génie a été ensuite de bâtir une cathédrale sonore à partir de ces quatre notes. Les variations héroïques sont construites sur trois notes, les Variations Diabelli sur un thème dont il se moquait, trente trois mignatures d’une durée totale encore plus longue que la Hammerklavier! Le Carnaval opus 9 de Schumann vient quelque part des Variations Diabelli. Et puis il y a ces petites pièces que sont les Bagatelles, qui comptaient énormément pour lui, ses confidences! Elles sont d’une certaine manière l’équivalent des intermezzos de Brahms. Il a exprimé avec elles un raffinement épuré, comparable à celui des mazurkas de Chopin. Elles ont été leur modèle. Beethoven a toujours été le modèle. Quand Brahms a écrit sa première sonate pour piano, il était tellement saisi par la Hammerklavier qu’il n’a pas pu s’empêcher de citer son premier thème à deux reprises, en do majeur, puis en si bémol, la tonalité de la Hammerklavier!

 

 

Allez-vous enregistrer ces petites pièces?

Peut-être…J’aimerais enregistrer les variations Diabelli, et les variations Eroïca que j’ai souvent données l’année dernière. Je ne pense pas aujourd’hui à une intégrale des variations! J’espère en tout cas jouer de nouvelles œuvres de Beethoven. L’an passé j’ai appris la sonate pour cor et piano, peu fréquentée, une sonate en dehors des sentiers battus qui m’a donné beaucoup de plaisir.

 

 

Quelles autres symphonies allez-vous diriger?

Celles qui sont programmées en concert sont les troisième, quatrième, cinquième, septième  et neuvième. Pour la neuvième je dirigerai l’orchestre et les chœurs de l’Opéra de Limoges. C’est avec ce même orchestre que j’aurai l’immense et redoutable honneur de diriger l’opéra Fidélio en 2022. Je connais très bien cette œuvre de l’intérieur et d’autre part j’ai eu la chance de travailler longtemps avec d’excellents chanteurs: Paul Gay, Karine Deshayes, Sophie Koch… Je n’ai jamais dirigé d’opéra, mais son univers m’est familier. Ce sera sûrement une folie, car quand même je suis un pianiste, mais une expérience incroyable! Alain Mercier, le directeur de l’Opéra de Limoges, tenait à me confier cet opéra, après de nombreux projets menés ensemble. Pour le moment cela me semble juste vertigineux: c’est un énorme défi, mais il m’était impossible de le refuser!

 

 

Comment situez-vous cet opéra Fidélio?

Il est aussi à la croisée des chemins: ce n’est plus un opéra mozartien, mais c’est encore un peu un singspiel. Ce n’est pas encore l’opéra de Wagner, et pourtant Fidélio a été le modèle pour Wagner, avec le Freischütz de Weber!

 

 

Quels sont vos projets d’enregistrements pour l’avenir?

Continuer avec Beethoven! J’espère enregistrer Ă  nouveau les Sonates pour piano d’ici 2027, qui sera elle aussi une annĂ©e de grande commĂ©moration. Dans l’immĂ©diat, le « Brahms Project » se poursuit avec Miguel Da Silva et Xavier Phillips: nous enregistrons les deux sonates opus 120 et le trio opus 114 dans leurs versions avec alto sur un CD qui paraĂ®tra bientĂ´t. Et puis l’idĂ©e d’enregistrer Ă  l’avenir ses deux concertos pour piano en jouĂ©-dirigĂ© n’est pas sans me trotter dans la tĂŞte. La musique française fait Ă©galement partie de mes projets, avec un disque Debussy-Murail.

 

 

Vous citez le compositeur Tristan Murail: quelle est la place de la musique contemporaine dans votre répertoire?

Elle est fondamentale, et constamment présente dans ma vie de musicien. Je m’intéresse aux compositeurs qui me proposent un univers nouveau, inouï, comme l’était la musique de Beethoven lorsqu’on l’a entendue pour la première fois. Tristan Murail, au même titre qu’Hugues Dufour que j’ai beaucoup interprété, fait partie de ceux-là. A l’instar de celle de Beethoven, sa musique réussit l’exploit d’être à la croisée des chemins: elle appartient au XXIème siècle, radicale dans son langage, elle a en même temps cette qualité propre à la musique spectrale de paraître familière à l’oreille. Tristan Murail m’a écrit une pièce intitulée « Cailloux dans l’eau », en hommage à Debussy, que j’ai créée l’an dernier. Au mois de septembre, j’aurai le bonheur de créer deux nouvelles pièces pour piano qui feront partie du même recueil.  Ce n’est pas tout! Il y a quelques années j’ai joué son concerto pour piano et orchestre (le Désenchantement du Monde, ndlr) en co-création avec Pierre-Laurent Aimard. Un grand évènement se prépare pour la saison 2021-2022: je donnerai en création mondiale son nouveau concerto pour piano, avec l’orchestre philharmonique de la NDR, le 28 mai 2021 à la Elbphilharmonie de Hambourg. Puis je le jouerai à l’Opéra de Tokyo avec l’orchestre symphonique de la NHK, et enfin en 2022 à Paris avec l’orchestre philharmonique de Radio France.
Une autre sortie discographique imminente va marquer mon actualité contemporaine: j’enregistre en février deux grands cycles de pièces pour piano de Marc Monnet, regroupés sous le titre « En pièces », dont j’avais créé le premier livre au festival Musica en 2012.

 

 

Vous êtes artiste associé de l’Orchestre de Chambre de Paris, statut qui vous réunit dans de nombreux projets. Quel est le prochain?

Il s’agit de la création parisienne du Concerto pour piano d’Aurélien Dumont. Ce concerto est né de ma commande au compositeur, en partenariat avec deux orchestres. Je l’ai donné en création mondiale à l’Opéra de Limoges en octobre 2019. La création parisienne est prévue le 23 avril au Théâtre des Champs-Élysées, avec l’OCP. Ce concerto a été spécialement écrit pour être interprété en joué-dirigé, comme à l’époque de Mozart et de Beethoven. D’ailleurs il tire sa substance du douzième concerto de Mozart, K414, que je jouerai aussi lors de ce concert. En deuxième partie, je dirigerai l’orchestre dans l’ouverture de Don Giovanni, et la Symphonie Haffner (n°35, K385).

 

 

Auparavant un autre évènement attend les parisiens, dans le cadre de la célébration de « l’année Beethoven ». Il s’agit de l’intégrale des Sonates qui sera donnée en mars à l’auditorium de Radio France. Pouvez-vous nous en donner les détails?

C’est un projet un peu hors-norme qui rassemble ses sonates et variations pour piano. Radio-France m’a demandé de parrainer neuf pianistes de la nouvelle génération pour donner l’intégrale des 32 sonates ainsi que les immenses variations « Eroïca » et « Diabelli » à l’auditorium de Radio-France le week-end du 20 au 22 mars prochains. J’ouvrirai et clôturerai cette grande croisière beethovenienne comme j’aime le faire depuis de nombreuses années. Mon désir est surtout de montrer à quel point cette génération est douée, flamboyante, passionnante. J’ai eu moi-même la chance de participer à une intégrale des 32 sonates avec cinq de mes collègues il y a exactement vingt ans, grâce à un magnifique projet de René Martin, le directeur des Folles Journées de Nantes et du festival de la Roque d’Anthéron. Aujourd’hui, l’idée me ravit de choisir à mon tour de jeunes artistes d’une maturité musicale et d’une variété de personnalités exceptionnelles. Je suis fier de les parrainer en cette année de célébration du génie créateur de Beethoven. Permettez-moi de les citer: Guillaume Bellom, Jean-Paul Gasparian, Rémy Geniet, Maroussia Gentet, Alexandre Kantorow (que nous remercions d’être resté dans l’équipe d’origine malgré son agenda si chargé depuis sa victoire éclatante au dernier Concours Tchaikovsky), Ismaël Margain, Sélim Mazari, Nathalia Milstein et Tanguy de Williencourt. Il s’agira d’un partage unique, et avant tout d’une grande et réjouissante fête musicale!

Propos recueillis par Jany Campello pour classiquenews.com, février 2020

 

 

 

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A ne pas manquer: les 32 sonates de Beethoven, Auditorium de Radio France, du 20 au 22 mars 2020. Programme et réservations sur maisondelaradio.fr

 

 
COMPTES-RENDUS, CRITIQUES sur CLASSIQUENEWS
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COMPTE-RENDU, critique, concert. PARIS, TCE, le 18 janv 2020. BEETHOVEN / FF GUY : les 5 Concertos pour piano. François-Frédéric GUY, piano et direction. Orchestre de Chambre de Paris
https://www.classiquenews.com/compte-rendu-critique-concert-paris-tce-le-18-janv-2020-beethoven-ff-guy-les-5-concertos-pour-piano/

 

 

 
COMPTE-RENDU, critique festival Les solistes à Bagatelle, 16 septembre 2018, récital François -Frédéric Guy, piano, Debussy, Murail, Beethoven. A l’orangerie du parc de Bagatelle, sous le ciel radieux d’un été qui n’avait pas dit son dernier mot, le public est venu nombreux dimanche 16 septembre, écouter les deux derniers concerts clôturant le festival Les Solistes à Bagatelle. Un récital de piano, puis de musique de chambre, comme de tradition dans cet évènement, avec pour fil conducteur la musique du compositeur Tristan Murail, au cœur de chacun des deux programmes. Comme se plait à le dire Anne-Marie Reby Guy, sa directrice artistique, le festival vit avec son temps, et les œuvres de compositeurs vivants sont les composantes incontournables de la programmation. Cette année, Tristan Murail, mais aussi Bruno Mantovani, Ivan Fedele, George Benjamin et Allain Gaussin, auront ainsi apporté, dans sa diversité, la touche contemporaine.
https://www.classiquenews.com/compte-rendu-festival-les-solistes-a-bagatelle-16-sept-2018-recital-francois-frederic-guy-piano-debussy-murail/

 

 

 

 

LIRE aussi notre grand DOSSIER BEETHOVEN 2020

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3DOSSIER BEETHOVEN 2020 : 250 ans de la naissance de Beethoven. L’anniversaire du plus grand compositeur romantique (avec Berlioz puis Wagner évidemment) sera célébré tout au long de la saison 2020. Mettant en avant le génie de la forme symphonique, le chercheur et l’expérimentateur dans le cadre du Quatuor à cordes, sans omettre la puissance de son invention, dans le genre concertant : Concerto pour piano, pour violon, lieder et sonates pour piano, seul ou en dialogue avec violon, violoncelle… Le génie de Ludwig van Beethoven né en 1770, mort en 1827) accompagne et éblouit l’essor du premier romantisme, quand à Vienne se disperse l’héritage de Haydn (qui deviendra son maître fin 1792) et de Mozart, quand Schubert aussi s’intéresse mais si différemment aux genres symphonique et chambriste. Venu tard à la musique, génie tardif donc (n’ayant rien composé de très convaincant avant ses cantates écrites en 1790 à 20 ans), Beethoven, avant Wagner, incarne le profil de l’artiste messianique, venu sur terre tel un élu sachant transmettre un message spirituel à l’humanité. Le fait qu’il devienne sourd, accrédite davantage la figure du solitaire maudit, habité et rongé par son imagination créative. Pourtant l’homme sut par la puissance et la sincérité de son génie, par l’intelligence de son caractère pourtant peu facile, à séduire et cultiver les amitiés. Ses rencontres se montrent souvent décisives pour l’évolution de sa carrière et de sa reconnaissance. Pour souligner combien le génie de Beethoven est inclassable, singulier, CLASSIQUENEWS dresse le portrait de la vie de Beethoven (en 4 volets), puis distingue 4 épisodes de sa vie, particulièrement décisifs…

 

LILLE, ONL : LOCKING FOR BEETHOVEN, nouveau Ballet de Farid Berki

LOCKING FOR BEETHOVEN danse orchestre national de lille annonce concert critique classiquenews Berki_carre_328px_19-20LILLLE, ONLILLE, les 28 et 29 fév 2020. LOCKING FOR BEETHOVEN (danse). Création de Farid Berki. Très impliqué sur la scène des métissages (sociaux autant qu’artistiques), Farid Berki cultive et stimule la curiosité vers les autres, le partage, l’enrichissement commun. En somme, l’humanité ne peut avancer que multiple et plurielle. Ses spectacles se nourrissent des téléscopages, nés au carrefour des cultures et des disciplines… l’équation hip hop et Stravinsky (Stravinsky remix, 2015) illustrait une approche décomplexée et généreuse dont le travail profite aujourd’hui à la nouvelle création chorégraphique dédiée aux musiques de Beethoven, « Locking for Beethoven », nouvelle production qui s’inscrit parmi les célébrations des 250 ans de la naissance du compositeur né à Bonn.

 

 

Entre danse et musique, hip hop et romantisme…

Métissages Beethovéniens

 

 
Farid Berki lance le débat de l’appartenance à l’Europe, interroge la notion de racines communes et du partage collectif à travers l’hymne à la joie, chant final de la 9è symphonie et qui est aussi l’hymne européen. Le chorégraphe décloisonne les genres et les disciplines, fusionne, entrechoque et produit… Ici la légèreté, propice à l’éclosion du poétique s’incarne par la présence d’une circassienne (selon un principe déjà vu dans Soul dragon, présenté à l’Opéra de Shanghai en 2004). Pour Beethoven, en complicité avec les musiciens de l’Orchestre National de Lille ONLILLE, et aussi le compositeur Antoine Hervé qui arrange la matériau beethovénien originel, Farid Berki explore toujours les champs expressifs nés du croisement de la danse et de la musique : ici une bande propre et cohérente transcrite à partir de la grande Fugue opus 133, la Sonate au clair de lune, le 2è mouvement de la 7è symphonie, l’Ode à la joie de la 9è, des extraits des Quatuors à cordes n°11, 13, 14… le flux musical pour quatuor ou orchestre, qui en découle, écarte toute notion d’assemblage ou de « zapping » ; chez le furieux autant que révolutionnaire Beethoven, l’énergie de la danse qui en découle est tellurique, voire « explosive », produisant autant de variations scénographiées et incarnées, en fusion avec le rythme musical, ou détaché de lui comme un contrepoint et un commentaire. Soit un spectacle de danse avec 6 danseurs et 1 circassienne… porté par la compagnie de danse fondé en 1994 par Farid Berki, « Melting Spot ».

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LOCKING FOR BEETHOVENboutonreservation
LILLE, Auditorium Nouveau Siècle
Vendredi 28 février 2020, 14h30
Samedi 29 février 2020, 16h

RÉSERVEZ VOS PLACES
directement sur le site de l’ONLILLE
Orchestre National de Lille
https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/locking-for-beethoven/

Concert repris Ă 
Valenciennes, le 19 mai 2020

Direction : Léo Margue  /  
Orchestre National de Lille  /  
Compagnie Melting Spot
  /  Chorégraphie : Farid Berki  /  
Piano : Antoine Hervé  /  
Dj Malik Berki  /  
Six danseurs; Une circassienne

Après Stravinski Remix en 2015 – ballet hip-hop sur l’Oiseau de feu de Stravinski sous la baguette d’Alexandre Bloch, et Kaleidoscope sur les musiques d’Haydn et Mozart en 2017, l’Orchestre National de Lille, le chef Léo Margue, la compagnie Melting Spot et le chorégraphe Farid Berki renouent pour créer Locking for Beethoven l’année du 250ème anniversaire du compositeu

TOURCOING, Symphonies n°8 et 9. BEETHOVEN sur instruments d’Ă©poque (1820)

roth_francois_xavier-roth-maestro-chef-d-orchestreTOURCOING, le 6 mars 2020 : CONCERT BEETHOVEN, Symph 8 et 9. Les Siècles. François-Xavier Roth. Sur les traces de Ludwig dont 2020 marque le 250è anniversaire de la naissance, en déc 1770 à Bonn, l’orchestre sur instrument d’époque Les Siècles « célèbre la joie et la fraternité des peuples » à travers les 2 dernières symphonies de Beethoven, les n°8 et n°9. Beethoven fut un humaniste à la fraternité concrète et sincère qui s’exprime évidemment dans l’élan exalté, conquérant de son écriture, en particulier dans la dernière, avec chœur et solistes, comme s’il s’agissait d’un opéra symphonique. Pour les Siècles à venir, en fils de la Révolution française, Ludwig proclame « Embrassez-vous, millions d’êtres » ; ce goût du partage et d’un destin commun où chaque homme est frère, illumine et inspire le flux irrépressible de la Symphonie n°9, pendant profane de sa Missa Solemnis, autre volet majeur de son inspiration et partition strictement contemporaine de la 9è.

 

 

Nouveau directeur de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
François-Xavier Roth dirige Les Siècles pour les 250 ans de Ludvig…

BEETHOVEN fraternel et visionnaire
sur instrument d’époque

BEETHOVEN-portrait-dossier-beethoven-2020-classiquenews-concerts-festivals-2020-Ludwig-Van-Beethoven-1Dans le dernier volet, Beethoven met en musique l’Hymne à la joie de Friedrich von Schiller, selon un plan tracé dès ses vingt-deux ans : c’est une prière ardente adressée à tous les être humains, en les exhortant à la joie, l’amitié, la fraternité. Il fusionne dans son oeuvre tous ses idéaux, sa psychologie tourmentée, sa volonté de fer et sa générosité en un style artistique personnel. Comme le chant des instruments, la voix des solistes et du chœur chante l’avènement d’un monde nouveau, d’une société enfin réconciliée et pacifiée… Une vision toujours actuelle et jamais réalisée. L’intérêt du concert est d’offrir une lecture musicale et esthétique de premier plan, utilisant les instruments de l’époque de Beethoven, au moment de la composition et de la création des deux massifs symphoniques ainsi révélés à Tourcoing, soit des années 1820. Concert événement.

 

TOURCOING-ROTH-6-mars-582

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TOURCOING, Théâtre Municipal R. Devosboutonreservation
BEETHOVEN : SYMPHONIES N°8 et N°9
Gala Beethoven (250e anniversaire)
Vendredi 6 mars 2020 Ă  20h

INFOS, RESERVATIONS
achetez directement sur le site de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
http://www.atelierlyriquedetourcoing.fr/spectacle/symphonie-n9/

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SYMPHONIES N°8 et N°9
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Interprétation sur les instruments classiques de 1820
Allegro, ma non troppo, un poco maestoso ;
Molto vivace ;
Adagio molto e cantabile ;
Presto

Composition achevée en février 1824
Création le 7 mai 1824 à Vienne sous la direction de Michael Umlauf
avec la collaboration du violoniste Ignaz Schuppanzigh

Jenny Daviet, soprano
Judith Thielsen, mezzo-soprano
Edgaras Montvidas, ténor
William Thomas, basse

Ensemble Aedes
(Chef de chœur : Mathieu Romano)
Chœur Régional Hauts-de-France
(Chef de chœur : Éric Deltour)

Les Siècles
François-Xavier Roth, direction

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TARIFS
25€, 23€, 10€ -28 ans, 6€ -18 ans
BILLETTERIE EN LIGNE
www.atelierlyriquedetourcoing.fr
http://www.atelierlyriquedetourcoing.fr/spectacle/symphonie-n9/

I

FESTIVAL BEETHOVEN Ă  METZ

METZ-concerts-operas-festivals-sur-classiquenews-saison-musicale-selection-concerts-opera-arsenal-metz-classiquenews-cite-musicale-metzMETZ, ARSENAL : 13 – 15 mars 2020. BEETHOVEN 2020. Pleins feux sur l’écriture puissante, personnelles, volontaire et introspective du gĂ©nie romantique par excellence : Beethoven. Après Haydn, la CitĂ© musicale-Metz souffle les 250 ans de Ludwig, nĂ© le 16 dĂ©cembre 1770 Ă  Bonn.
Au programme de ce nouveau temps fort à METZ, l’intégrale des Trios (en 3 concerts) : violon, violoncelle, piano par François-Frédéric Guy, Tedi Papavrami, Xavier Phillips les 14 mars (17h et 20h) puis 15 mars à 16h. En ouverture de ce cycle Beethoven, l’Arsenal de Metz présente BABY DOLL, ven 13 mars 2020, 20h, avec l’Orchestre BEETHOVEN-portrait-dossier-beethoven-2020-classiquenews-concerts-festivals-2020-Ludwig-Van-Beethoven-1National de Metz, performance orchestrale et chorégraphique à partir de la matière éruptive et dansante de la 7è symphonie de Beethoven. La partition suit de 7 ans la 6è Symphonie dite « pastorale », hymne lumineux et fraternel à notre mère Nature, source de vie comme d’harmonie miraculeuse. La 7ème est créée en déc 1813 à l’Université de Vienne. Auparavant, Beethoven a composé plusieurs chefs d’oeuvres : le Trio l’Archiduc, le Concerto pour piano l’Empereur. Dès sa première réalisation, la Symphonie suscite un grand succès, surtout son 2è mouvement (jaillissement rythmique continu en forme d’Allegretto, en place du traditionnel Andante / Adagio ou mouvement lent) et Wagner, quoique réducteur voire caricatural dans sa déclaration, l’affubla d’une mention depuis reprise et qui d’une certaine manière synthétise son essence pulsionnelle énergique et conquérante : « Apothéose de la danse ».

 

 

 

 

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MARATHON BEETHOVEN Ă  METZ

Ven 13 mars 2020, 20h
BABY DOLL
Objet symphonique et chorégraphique à partir de la 7è de Beethoven
Orchestre national de Metz – Yom
https://www.citemusicale-metz.fr/agenda/baby-doll

On sait Beethoven « politique », doué d’une exigence morale, humaniste, fraternelle comme peu avant lui. Partant de ce principe, Marie-Eve Signeyrole déduit de la 7è Symphonie et de son élan pulsionnel irrépressible, une performance nouvelle, « objet symphonique et migratoire » ou Baby Doll prend la figure d’une jeune femme Hourria, jeune Erythréenne de 14 ans, mariée et déjà veuve, qui fuit le pays de l’horreur avec son enfant pour gagner Paris… C’est un voyage où le prétexte symphonique beethovénien permet un nouveau drame chorégraphique sur le thème de la migration…« Les quatre mouvements de la 7e Symphonie de Beethoven, ponctués par la clarinette de Yom, l’entourent comme un berceau de repos éternel. »

 

 

 

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Intégrale des TRIOS de BEETHOVEN

Sam 14 mars 2020
15h : écrire de la musique de chambre / le laboratoire Beethoven
17h : Trios de Beethoven 1
20h : Trios de Beethoven 2

Dim 15 mars 2020
16h : Trios de Beethoven 3

INFOS, RESERVATIONS : https://www.citemusicale-metz.fr/agenda/temps-forts/beethoven

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GUY beethoven _francois-frederic-guyPASS BEETHOVEN : Profitez de tous les événements et concerts BEETHOVEN 2020 en mars à METZ grâce au pass spécial : -30% à partir de 3 spectacles choisis parmi le cycle Beethoven
VOIR L’OFFRE, ACHETEZ ici, dirctement sur le site de la Cité musicale METZ
https://cmm.shop.secutix.com/selection/subscription?productId=101439610078

 

 

 

 

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LIRE AUSSI notre dossier BEETHOVEN 250 ans 2020
http://www.classiquenews.com/dossier-beethoven-2020-les-250-ans-de-la-naissance-1770-2020/

 

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3DOSSIER BEETHOVEN 2020 : 250 ans de la naissance de Beethoven. L’anniversaire du plus grand compositeur romantique (avec Berlioz puis Wagner évidemment) sera célébré tout au long de la saison 2020. Mettant en avant le génie de la forme symphonique, le chercheur et l’expérimentateur dans le cadre du Quatuor à cordes, sans omettre la puissance de son invention, dans le genre concertant : Concerto pour piano, pour violon, lieder et sonates pour piano, seul ou en dialogue avec violon, violoncelle… Le génie de Ludwig van Beethoven né en 1770, mort en 1827)accompagne et éblouit l’essor du premier romantisme, quand à Vienne se disperse l’héritage de Haydn (qui deviendra son maître fin 1792) et de Mozart, quand Schubert aussi s’intéresse mais si différemment aux genres symphonique et chambriste. Venu tard à la musique, génie tardif donc (n’ayant rien composé de très convaincant avant ses cantates écrites en 1790 à 20 ans), Beethoven, avant Wagner, incarne le profil de l’artiste messianique, venu sur terre tel un élu sachant transmettre un message spirituel à l’humanité. Le fait qu’il devienne sourd, accrédite davantage la figure du solitaire maudit, habité et rongé par son imagination créative. Pourtant l’homme sut par la puissance et la sincérité de son génie, par l’intelligence de son caractère pourtant peu facile, à séduire et cultiver les amitiés. Ses rencontres se montrent souvent décisives pour l’évolution de sa carrière et de sa reconnaissance. Pour souligner combien le génie de Beethoven est inclassable, singulier, CLASSIQUENEWS dresse le portrait de la vie de Beethoven (en 4 volets), puis distingue 4 épisodes de sa vie, particulièrement décisifs…

 

 

 

 

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TOURCOING, Symphonies n°8 et 9 de BEETHOVEN sur instruments d’Ă©poque (1820)

roth_francois_xavier-roth-maestro-chef-d-orchestreTOURCOING, le 6 mars 2020 : CONCERT BEETHOVEN, Symph 8 et 9. Les Siècles. François-Xavier Roth. Sur les traces de Ludwig dont 2020 marque le 250è anniversaire de la naissance, en déc 1770 à Bonn, l’orchestre sur instrument d’époque Les Siècles « célèbre la joie et la fraternité des peuples » à travers les 2 dernières symphonies de Beethoven, les n°8 et n°9. Beethoven fut un humaniste à la fraternité concrète et sincère qui s’exprime évidemment dans l’élan exalté, conquérant de son écriture, en particulier dans la dernière, avec chœur et solistes, comme s’il s’agissait d’un opéra symphonique. Pour les Siècles à venir, en fils de la Révolution française, Ludwig proclame « Embrassez-vous, millions d’êtres » ; ce goût du partage et d’un destin commun où chaque homme est frère, illumine et inspire le flux irrépressible de la Symphonie n°9, pendant profane de sa Missa Solemnis, autre volet majeur de son inspiration et partition strictement contemporaine de la 9è.

 

 

Nouveau directeur de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
François-Xavier Roth dirige Les Siècles pour les 250 ans de Ludvig…

BEETHOVEN fraternel et visionnaire
sur instrument d’époque

BEETHOVEN-portrait-dossier-beethoven-2020-classiquenews-concerts-festivals-2020-Ludwig-Van-Beethoven-1Dans le dernier volet, Beethoven met en musique l’Hymne à la joie de Friedrich von Schiller, selon un plan tracé dès ses vingt-deux ans : c’est une prière ardente adressée à tous les être humains, en les exhortant à la joie, l’amitié, la fraternité. Il fusionne dans son oeuvre tous ses idéaux, sa psychologie tourmentée, sa volonté de fer et sa générosité en un style artistique personnel. Comme le chant des instruments, la voix des solistes et du chœur chante l’avènement d’un monde nouveau, d’une société enfin réconciliée et pacifiée… Une vision toujours actuelle et jamais réalisée. L’intérêt du concert est d’offrir une lecture musicale et esthétique de premier plan, utilisant les instruments de l’époque de Beethoven, au moment de la composition et de la création des deux massifs symphoniques ainsi révélés à Tourcoing, soit des années 1820. Concert événement.

 

 TOURCOING-ROTH-6-mars-582

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TOURCOING, Théâtre Municipal R. Devosboutonreservation
BEETHOVEN : SYMPHONIES N°8 et N°9
Gala Beethoven (250e anniversaire)
Vendredi 6 mars 2020 Ă  20h

INFOS, RESERVATIONS
achetez directement sur le site de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
http://www.atelierlyriquedetourcoing.fr/spectacle/symphonie-n9/

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SYMPHONIES N°8 et N°9
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Interprétation sur les instruments classiques de 1820
Allegro, ma non troppo, un poco maestoso ;
Molto vivace ;
Adagio molto e cantabile ;
Presto

Composition achevée en février 1824
Création le 7 mai 1824 à Vienne sous la direction de Michael Umlauf
avec la collaboration du violoniste Ignaz Schuppanzigh

Jenny Daviet, soprano
Judith Thielsen, mezzo-soprano
Edgaras Montvidas, ténor
William Thomas, basse

Ensemble Aedes
(Chef de chœur : Mathieu Romano)
Chœur Régional Hauts-de-France
(Chef de chœur : Éric Deltour)

Les Siècles
François-Xavier Roth, direction

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TARIFS
25€, 23€, 10€ -28 ans, 6€ -18 ans
BILLETTERIE EN LIGNE
www.atelierlyriquedetourcoing.fr
http://www.atelierlyriquedetourcoing.fr/spectacle/symphonie-n9/

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METZ : MARATHON BEETHOVEN, 13 – 15 mars 2020

METZ-concerts-operas-festivals-sur-classiquenews-saison-musicale-selection-concerts-opera-arsenal-metz-classiquenews-cite-musicale-metzMETZ, ARSENAL : 13 – 15 mars 2020. BEETHOVEN 2020. Pleins feux sur l’écriture puissante, personnelles, volontaire et introspective du gĂ©nie romantique par excellence : Beethoven. Après Haydn, la CitĂ© musicale-Metz souffle les 250 ans de Ludwig, nĂ© le 16 dĂ©cembre 1770 Ă  Bonn.
Au programme de ce nouveau temps fort à METZ, l’intégrale des Trios (en 3 concerts) : violon, violoncelle, piano par François-Frédéric Guy, Tedi Papavrami, Xavier Phillips les 14 mars (17h et 20h) puis 15 mars à 16h. En ouverture de ce cycle Beethoven, l’Arsenal de Metz présente BABY DOLL, ven 13 mars 2020, 20h, avec l’Orchestre BEETHOVEN-portrait-dossier-beethoven-2020-classiquenews-concerts-festivals-2020-Ludwig-Van-Beethoven-1National de Metz, performance orchestrale et chorégraphique à partir de la matière éruptive et dansante de la 7è symphonie de Beethoven. La partition suit de 7 ans la 6è Symphonie dite « pastorale », hymne lumineux et fraternel à notre mère Nature, source de vie comme d’harmonie miraculeuse. La 7ème est créée en déc 1813 à l’Université de Vienne. Auparavant, Beethoven a composé plusieurs chefs d’oeuvres : le Trio l’Archiduc, le Concerto pour piano l’Empereur. Dès sa première réalisation, la Symphonie suscite un grand succès, surtout son 2è mouvement (jaillissement rythmique continu en forme d’Allegretto, en place du traditionnel Andante / Adagio ou mouvement lent) et Wagner, quoique réducteur voire caricatural dans sa déclaration, l’affubla d’une mention depuis reprise et qui d’une certaine manière synthétise son essence pulsionnelle énergique et  conquérante : « Apothéose de la danse ».

 

 

 

 

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MARATHON BEETHOVEN Ă  METZ

Ven 13 mars 2020, 20h
BABY DOLL
Objet symphonique et chorégraphique à partir de la 7è de Beethoven
Orchestre national de Metz – Yom
https://www.citemusicale-metz.fr/agenda/baby-doll

On sait Beethoven « politique », doué d’une exigence morale, humaniste, fraternelle comme peu avant lui. Partant de ce principe, Marie-Eve Signeyrole déduit de la 7è Symphonie et de son élan pulsionnel irrépressible, une performance nouvelle, « objet symphonique et migratoire » ou Baby Doll prend la figure d’une jeune femme Hourria, jeune Erythréenne de 14 ans, mariée et déjà veuve, qui fuit le pays de l’horreur avec son enfant pour gagner Paris… C’est un voyage où le prétexte symphonique beethovénien permet un nouveau drame chorégraphique sur le thème de la migration…« Les quatre mouvements de la 7e Symphonie de Beethoven, ponctués par la clarinette de Yom, l’entourent comme un berceau de repos éternel. »

 

 

 

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Intégrale des TRIOS de BEETHOVEN

Sam 14 mars 2020
15h : écrire de la musique de chambre / le laboratoire Beethoven
17h : Trios de Beethoven 1
20h : Trios de Beethoven 2

Dim 15 mars 2020
16h : Trios de Beethoven 3

INFOS, RESERVATIONS : https://www.citemusicale-metz.fr/agenda/temps-forts/beethoven

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GUY beethoven _francois-frederic-guyPASS BEETHOVEN : Profitez de tous les événements et concerts BEETHOVEN 2020 en mars à METZ grâce au pass spécial : -30% à partir de 3 spectacles choisis parmi le cycle Beethoven
VOIR L’OFFRE, ACHETEZ ici, dirctement sur le site de la Cité musicale METZ
https://cmm.shop.secutix.com/selection/subscription?productId=101439610078

 

 

 

 

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LIRE AUSSI notre dossier BEETHOVEN 250 ans 2020
http://www.classiquenews.com/dossier-beethoven-2020-les-250-ans-de-la-naissance-1770-2020/

 

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3DOSSIER BEETHOVEN 2020 : 250 ans de la naissance de Beethoven. L’anniversaire du plus grand compositeur romantique (avec Berlioz puis Wagner évidemment) sera célébré tout au long de la saison 2020. Mettant en avant le génie de la forme symphonique, le chercheur et l’expérimentateur dans le cadre du Quatuor à cordes, sans omettre la puissance de son invention, dans le genre concertant : Concerto pour piano, pour violon, lieder et sonates pour piano, seul ou en dialogue avec violon, violoncelle… Le génie de Ludwig van Beethoven né en 1770, mort en 1827) accompagne et éblouit l’essor du premier romantisme, quand à Vienne se disperse l’héritage de Haydn (qui deviendra son maître fin 1792) et de Mozart, quand Schubert aussi s’intéresse mais si différemment aux genres symphonique et chambriste. Venu tard à la musique, génie tardif donc (n’ayant rien composé de très convaincant avant ses cantates écrites en 1790 à 20 ans), Beethoven, avant Wagner, incarne le profil de l’artiste messianique, venu sur terre tel un élu sachant transmettre un message spirituel à l’humanité. Le fait qu’il devienne sourd, accrédite davantage la figure du solitaire maudit, habité et rongé par son imagination créative. Pourtant l’homme sut par la puissance et la sincérité de son génie, par l’intelligence de son caractère pourtant peu facile, à séduire et cultiver les amitiés. Ses rencontres se montrent souvent décisives pour l’évolution de sa carrière et de sa reconnaissance. Pour souligner combien le génie de Beethoven est inclassable, singulier, CLASSIQUENEWS dresse le portrait de la vie de Beethoven (en 4 volets), puis distingue 4 épisodes de sa vie, particulièrement décisifs…

 

 

 

 

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COMPTE-RENDU, critique, PIANO. PARIS, Philharmonie, 19, 21 janvier 2020. DEUX RÉCITALS Daniel BARENBOIM, piano. BEETHOVEN : fin de l’intégrale des Sonates.

Daniel Barenboim sublime ElgarCOMPTE-RENDU, critique, PIANO. PARIS, Philharmonie, 19, 21 janvier 2020. DEUX RÉCITALS Daniel BARENBOIM, piano. BEETHOVEN : fin de l’intégrale des Sonates. Il y a un an, Daniel Barenboim ouvrait à la Philharmonie de Paris le cycle complet des 32 sonates de Beethoven avec au programme de ce premier concert, la Sonate n°1 opus 2 n°1, la Sonate n°18 opus 31 n°3, et la Sonate n°29 opus 106 « Hammerklavier ». Ne passant pas par quatre chemins, il donnait ainsi d’emblée la mesure de l’ouvrage, posant l’inaugurale sonate dédiée au maître Haydn, dans sa forme conventionnelle, au pied de l’Everest opus 106, composé vingt ans plus tard. Ce mois de janvier 2020, alors que la célébration du 250ème anniversaire de la naissance du compositeur n’a fait que commencer, il a refermé le cycle avec deux concerts, au terme desquels bien sûr la sonate n°32 opus 111.

 

 

 

BARENBOIM ACHĂVE Ă€ NOUVEAU SA LONGUE ASCENSION DU MASSIF BEETHOVEN

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Hors de leur ordre chronologique, Barenboim équilibre ses programmes piochant à bon escient quatre sonates pour chacun d’eux, dans les différentes périodes de composition. Ainsi l’auditeur occasionnel peut appréhender l’œuvre du compositeur sous ses aspects successifs. Le 19 janvier, il commence avec la paisible sonate n°15 opus 28, dite pastorale. Il en brosse l’atmosphère sans empressement, laissant déjà apparaître de beaux et délicats pianissimos, jouant d’échos dans le scherzo, laissant éclore le rondo allegro final comme un lever de jour, par la fraiche émergence de ses contrastes. Manifestement gêné par les toux nombreuses et intempestives d’un public peu concentré, le pianiste signifie cette incommodité en agitant son mouchoir, geste hélas devenu récurant. La sonate n°3 opus 2 n°3 en pâtira par endroits, les tierces un peu « savonnées » manquant de netteté. Mais Barenboim est maître dans la science des phrases, qu’il sait conduire et soigner d’un bout à l’autre, et il nous amène dans un adagio joué mezza voce, sans sécheresse, sur les couleurs denses des basses, qui nous fait retenir notre souffle, jusqu’au scherzo espiègle, puis à l’allegro où les accords de sixte s’amusent à grimper puis redescendre non sans jubilation. La Sonate n° 24 opus 78 « À Thérèse » part mal, en dépit d’un début très solennel, et D. Barenboim ne parvient pas à la domestiquer, malgré sa technique et sa connaissance infaillible du texte. Elle sort maladroite, et il s’en faut de peu qu’elle parte dans le décor. Dommage pour ce bijou en deux mouvements si attendu. La sonate n°30 opus 109 commence dans un halo de pédale, faisant écho à la Pastorale entendue en ouverture, et déploie ses arpèges expressifs sans précipitation, loin du brio technique. Contrastent avec ces larges éventails de notes de touchants passages pp et même ppp, murmures ténus du plus tendre effet. Dans leur foulée le Prestissimo un peu alourdi n’est que presto: il n’est pas ce tourbillon halluciné, cette course effrénée au souffle court, mais donne à entendre ses moindres détails contrapuntiques. Le thème de l’Andante lui aussi arrive un peu plombé, trop lent et appuyé. les variations qui suivent trouvent malgré cela leur ton juste, et le temps qui leur convient. La fin avec le retour du thème est poignante de recueillement.

Le 21 janvier, la salle Pierre Boulez accueillait une dernière fois le public, y compris sur scène, pour l’ultime volet de l’intégrale. En première partie, deux sonates des premiers opus. La sonate n°9 opus 14 n°1 en mi majeur révèle sous son ton badin un toucher fin et rond. Barenboim ne délaisse aucunement le charme et l’esprit de cette sonate, soignant les phrases jusqu’au bout, changeant subtilement d’intonation dans le « da capo » de l’Allegretto, donnant vie à l’Allegro comodo par des dynamiques savamment dosées, sur le léger bouillon des basses en triolets. La sonate n°4 opus 7 lui emboîte le pas un demi-ton plus bas (en mi bémol majeur). Elle emporte notre enthousiasme, sans nul doute la plus réussie du programme. Le premier mouvement est brillant, impétueux et contrasté, joué dans l’urgence de son rythme ternaire, ponctué des éclats de ses sforzando. Le largo est magnifique de retenue et de profondeur: Barenboim nous en offre les silences comme des miroirs de l’âme, donne à ses notes éparses une densité expressive bouleversante, sort du piano des trésors de sons, des pianissimi miraculeux, suspend le temps. Le dernier mouvement est un enchantement, tout en délicatesse et rondeur de propos. Barenboim possède cet art de l’enchaînement, glissant avec souplesse d’un thème à l’autre, sans aucune rupture. La sonate n°22 opus 54, une autre de celles en deux mouvements qui émaillent le corpus, tranche par l’austérité de ses octaves (menuetto) et frappe par ses contrastes et ses accentuations à contre-pied. En particulier dans l’allegretto, Barenboim semble opposer deux éléments, la terre et l’air, et tendre l’œuvre entre ces deux pôles, alternant vision tellurique et impalpable atmosphère, avant de culminer dans la jubilation de la coda « piu allegro ». Cette sonate et sa tonalité de fa majeur articule idéalement le programme entre les précédentes et la suivante, l’ultime sonate n°32 opus 111. Barenboim y marque également fortement les contrastes: le premier mouvement à l’ouverture massive (Maestoso) et au développement tellurique, tenu fermement, est d’une rudesse et d’une énergie puisée à la limite de ses ressources, telle une lutte acharnée; dans le second mouvement, l’Arietta chantant dans une douceur et une humilité infinies laisse place aux variations jouées dans des dynamiques très mesurées, jusqu’à la raréfaction sonore maximale. Barenboim nous emmène aux confins du son dans les deux dernières variations, nous fait tendre l’écoute vers l’épicentre de la scène, pour atteindre le firmament ténu des doubles croches perchées dans l’aigu du clavier, prenant un risque non négligeable en abandonnant toute idée de projection fusse-t-elle minime dans le volume acoustique de la salle, celui de friser l’inconsistance sonore. Il n’en sera heureusement rien, et malgré des accrocs ici et là, dans les octaves du premier mouvement notamment, et une erreur à la fin de la deuxième variation, il n’aura cessé de nous toucher par la profondeur et l’authenticité de son expression. Le récital s’achève sur le dérisoire, mais ô combien symbolique, quart de soupir qui boucle le cycle des sonates. Par une ovation debout, le public témoigne de sa gratitude envers l’immense musicien pour avoir ainsi fait couler le fleuve des plus grandes sonates jamais écrites. Hommage plus que légitime quand on songe à la somme que ce cycle représente et que Daniel Barenboim est l’un des rares à le jouer de mémoire, depuis l’âge de 18 ans!

 

 

   

 

 

COMPTE-RENDU, critique, concert. PARIS, TCE, le 18 janv 2020. BEETHOVEN / FF GUY : les 5 Concertos pour piano

beethoven-ludwig-dossier-specila-file-annonce-concerts-opera-classiquenews-beethoven-2020COMPTE-RENDU, critique, concert. PARIS, TCE, le 18 janv 2020. BEETHOVEN / FF GUY : les 5 Concertos pour piano. François-FrĂ©dĂ©ric GUY, piano et direction. Orchestre de Chambre de Paris, THÉÂTRE DES CHAMPS ÉLYSÉES, Paris, 18 janvier 2020. Les 5 concertos pour piano de Beethoven.  La cĂ©lĂ©bration des 250 ans de la naissance de Beethoven a commencĂ© en ce dĂ©but d’annĂ©e dans la monumentalitĂ©, avec l’intĂ©gralitĂ© de ses concertos pour piano donnĂ©s en une soirĂ©e, une folie que le compositeur n’aurait pas condamnĂ©e – rappelons-nous ce soir du 22 dĂ©cembre 1808 Ă  Vienne: crĂ©ation du quatrième concerto, mais aussi des symphonies 5 et 6, que « complĂ©taient » l’aria « Ah, perfido! », la Fantaisie pour piano opus 77 et la Fantaisie chorale opus 80! Un vĂ©ritable dĂ©fi relevĂ© par ses interprètes, l’Orchestre de Chambre de Paris et le pianiste François-FrĂ©dĂ©ric Guy, tous en grande forme, devant le public enthousiaste du Théâtre des Champs-ÉlysĂ©es plein Ă  craquer.

 

 

 

 

LA QUINTESSENCE DES CONCERTOS DE BEETHOVEN

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Francois-Frederic GuyCinq chefs-d’œuvre, trois heures de musique, un musicien qui cumule les fonctions – pianiste soliste et chef – suffisamment de quoi ĂŞtre piquĂ© de curiositĂ©. On pousse la porte du Théâtre en se demandant si l’endurance des musiciens va tenir, si notre propre Ă©coute restera dans son acuitĂ©, si ce concert XXL ne ressemblera pas plutĂ´t Ă  un grand show, au dĂ©triment du sens musical. Certains craignent dĂ©jĂ  l’indigestion Beethoven avant mĂŞme le dĂ©but du festin attendu cette annĂ©e. C’est sans compter sur l’énergie, l’expĂ©rience et l’engagement artistique de François-FrĂ©dĂ©ric Guy, la connivence du musicien et de la formation orchestrale qui n’a rien de conjoncturel, s’inscrivant dans la continuitĂ© d’une collaboration de plusieurs annĂ©es (ils jouèrent cette intĂ©grale au festival Berlioz Ă  la CĂ´te-Saint-AndrĂ© en 2015). Photo ci dessus  : FF Guy / © C Doutre.

La soirée se déroule en trois parties, et commence avec le premier puis le troisième concerto (opus 15 et opus 37), enchaînant les tonalités d’ut majeur puis ut mineur. L’introduction orchestrale du premier mouvement (concerto n°1) annonce une belle vitalité musicale, insufflée par la direction de F.F. Guy, mais serait-il sous l’effet d’un accès soudain de conscience devant le pic à gravir? Lorsque le pianiste fait son entrée, une légère indétermination se fait sentir au tout début, et le bon équilibre entre l’orchestre et son instrument met quelques mesures à s’instaurer. Le propos se clarifie cependant, et les marques se prennent rapidement de part et d’autre. A partir de la seconde partie du mouvement, le concerto irradie de toute sa lumière, le piano chante dans un phrasé ample, déroule des avalanches de traits dans une fluidité parfaite, jusqu’à la cadence, théâtrale et facétieuse. Après le Largo, de grande hauteur de ton, joué avec une sobriété de bon aloi, le rondo caracole avec vigueur dans un do majeur triomphant. Le rythme de croisière est pris, et le troisième concerto expose ses thèmes dans une netteté de traits et des couleurs orchestrales caractérisées. Le piano joue des oppositions entre fermeté de ton et lyrisme puissant. Le largo est renversant d’émotion: F-F. Guy donne à son thème, lent et recueilli, des contours expressifs bouleversants, qu’il relaie à l’orchestre donnant ampleur et profondeur au chant, soutenu dans le grave des cordes. Ce n’est pas pour notre déplaisir qu’il force par moments le trait de l’humour dans le rondo final, plein d’enthousiasme, vigoureux et spirituel, entrainant l’orchestre dans l’euphorie contagieuse de la coda.
Une heure après, c’est une autre paire de concertos, avec le deuxième opus 19 en si bémol majeur, puis le quatrième opus 58 en sol majeur. Côtoiement intéressant du second, encore dans l’esprit mozartien, brillant de ses cascades de gammes et d’une pudique tendresse dans son adagio, et du quatrième à l’envergure orchestrale des grandes symphonies beethoveniennes. Deux mondes, deux approches musicales et pianistiques dont François-Frédéric Guy distingue la virtuosité avec justesse: le toucher, l’articulation et le phrasé, le poids, la pédale, tout y est parfaitement à sa place. Quel somptueux legato dans l’adagio du deuxième concerto, qui s’achève dans l’évanescence! Dans le quatrième concerto, il sait densifier, donner la gravité, comme il sait aussi effiler le son, l’élever, lui enlever de la matière tout en lui donnant sa longueur, cela au piano comme à l’orchestre. Son rondo final propage sa belle humeur, son invulnérable optimisme, dans les vertus de ses timbres (haute tenue des trompettes et timbales) et de ses rythmes, d’une netteté impeccable chez les cordes.

Ludwig-Van-BeethovenLa soirée culmine avec le cinquième concerto « l’Empereur » opus 73 en mi bémol majeur. Dans une énergie décuplée, François-Frédéric Guy et l’OCP lui donnent fière allure: l’œuvre mythique resplendit dans toute sa grandeur. Le premier mouvement, à l’inébranlable et puissante architecture, a une classe formidable. Le pianiste-chef incarne devant nous un Beethoven à la vitalité solaire, qui avec une aisance et un naturel confondants passe de la direction à l’instrument, précis dans les gestes qu’il adresse à l’orchestre comme dans ses prises de parole au clavier. L’adagio, dans sa simplicité, nous tient hors sol, admirablement servi par la majesté des cors, et le finale jubilatoire et triomphant couronne de son ultime effet anticyclonique cette soirée revigorante et si incroyable.

Devant cet impressionnant hommage, rendu par un beethovénien émérite et un orchestre d’une qualité et d’une homogénéité remarquables, réunissant autant d’excellents solistes, les rappels se succèdent jusqu’à l’ovation debout du public, libérant des bravos des quatre coins du théâtre. L’année Beethoven s’ouvre magistralement avec ses concertos. Elle promet encore de grands rendez-vous… A suivre.

 

 

 

 

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Ah Perfido, Coriolan de Beethoven

Beethoven_Hornemann-500-carreFrance Musique, Dim 2 fév 2020 16h-17h30 : quelle version pour Ah Perfido et Coriolan de Beethoven ? Puissant et même âpre dans ses accents parfois rugissants à l’orchestre, l’air de concert « Ah ! Perfido » d’après Métastase est composé par un jeune Beethoven (vers 1795), soit vers 25 ans. C’est un essai magistral par sa sûreté, la palette des affects qui y sont exprimés (invocation furieuse, tendresse, amour et langueur), la très étroite relation entre la voix et le chant de l’orchestre.

L’épisode dramatique se situe avant le chantier de l’opéra Fidelio, à partir de 1803, et sujets à de nombreux remaniements jusqu’à la création de l’ouvrage final, en 1814. L’art de Beethoven est intimement mêlé à ses passions amoureuses. A Vienne dans les années 1790, les élèves musiciennes se succèdent et suscitent parfois d’ardents désirs ; c’est le cas de la cantatrice professionnelle Maria Willmann à laquelle il propose de chanter Ah Perfido !, et aussi le lied Adélaide, esquissé la même année, 1795.
L’ouverture de Coriolan opus 62 date de 1807 ; il s’agit de remercier son ami le dramaturge viennois Collin qui a aidĂ© Ludwig très efficacement dans la refonte progressive de Leonore, et qui deviendra … Fidelio (1814). En mars 1807, Beethoven dĂ©voile la plus fulgurante de ses ouvertures de concert, qui Ă©tait Ă  lâ€origine le formidable lever de rideau d’une tragĂ©die, en particulier « Coriolanus » Ă©crit par Collin en 1804. S’y dĂ©ploient la sagesse et l’ambition du hĂ©ros que la sociĂ©tĂ© finit pas mĂ©juger : de rage ou d’orgueil Ă  peine voilĂ©, Coriolan dĂ©cide de fuir la sociĂ©tĂ© des hommes ingrats. Le compositeur y dĂ©montre encore sa profonde intelligence dans l’art dramatique, peignant comme un paysagiste ou un peintre d’histoire, sentiments et situations avec une fougue jamais Ă©coutĂ© jusque lĂ . Comme toujours, Ă©tant Wagner que la question de l’artiste face Ă  la sociĂ©tĂ© qui le concerne, taraude jusqu’à l’obsession, Beethoven dans Coriolan, exprime une nostalgie et un dĂ©sir de sĂ©duction, jamais exaucĂ©s.

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logo_france musiqueFrance Musique, Dim 2 fév 2020 16h-17h30 : quelle version pour Ah Perfido et Coriolan de Beethoven La Tribune des Critiques de Disques
Beethoven : « Ah perfido ! », « Coriolan », ouverture.

Tout sur la 9è de BEETHOVEN

arte_logo_2013BEETHOVEN 2020 dossier portrait discographie selection classiquenewsARTE. Dim 2 fĂ©v 2020, 23h45. La Symphonie n°9 de Beethoven. Documentaire sur l’Ă©criture, la genèse, la fortune de l’ultime symphonie de Beethoven, massif symphonique d’un nouveau format (avec choeur et solistes) qui conclut dans l’audace la plus assumĂ©e, le langage orchestral et musical dans la première moitiĂ© du XIXè. Il n’est guère que les symphonies de Schubert et Berlioz, puis Mendelssohn et Schumann qui prolongent ensuite le modèle rĂ©volutionnaire de Beethoven. Manifeste visionnaire et hymne Ă  la libertĂ© et Ă  la fraternitĂ© « teintĂ© d’universalité », la symphonie n°9 de Beethoven (dans les faits son ulitme opus symphonique) est le fruit d’une longue maturation. ComposĂ©e alors que son auteur Ă©tait dĂ©jĂ  devenu sourd, le film s’intĂ©resse Ă  la genèse d’une Ĺ“uvre emblĂ©matique qui aujourd’hui encore touche mĂ©lomanes et musiciens du monde entier. Docu de Christian Berger Coproduction : ZDF/ARTE, Sounding Images, Deutschland 2020, 1h30 mn  -  Rediffusion sur l’antenne d’ARTE, lundi 10 fĂ©vrier 2020, 5h (pour les lève tĂ´t)…

 

 

 

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LIRE aussi :

Notre présentation du mois Beethoven sur ARTE, du 2 au 23 février 2020 

Notre GRAND DOSSIER BEETHOVEN 2020...

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3DOSSIER BEETHOVEN 2020 : 250 ans de la naissance de Beethoven. L’anniversaire du plus grand compositeur romantique (avec Berlioz puis Wagner évidemment) sera célébré tout au long de la saison 2020. Mettant en avant le génie de la forme symphonique, le chercheur et l’expérimentateur dans le cadre du Quatuor à cordes, sans omettre la puissance de son invention, dans le genre concertant : Concerto pour piano, pour violon, lieder et sonates pour piano, seul ou en dialogue avec violon, violoncelle… Le génie de Ludwig van Beethoven né en 1770, mort en 1827) accompagne et éblouit l’essor du premier romantisme, quand à Vienne se disperse l’héritage de Haydn (qui deviendra son maître fin 1792) et de Mozart, quand Schubert aussi s’intéresse mais si différemment aux genres symphonique et chambriste. Venu tard à la musique, génie tardif donc (n’ayant rien composé de très convaincant avant ses cantates écrites en 1790 à 20 ans), Beethoven, avant Wagner, incarne le profil de l’artiste messianique, venu sur terre tel un élu sachant transmettre un message spirituel à l’humanité. Le fait qu’il devienne sourd, accrédite davantage la figure du solitaire maudit, habité et rongé mais porté par son imagination créative. Pourtant l’homme sut par la puissance et la sincérité de son génie, par l’intelligence de son caractère pourtant peu facile, à séduire et cultiver les amitiés…

 

Le BEETHOVEN du pianiste Cyprien Katsaris, à propos de son coffret événement BEETHOVEN : A chronological Odyssey (6 cd PIANO 21) : Entretien exclusif

 

 

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discographie BEETHOVEN 2020

Retrouvez ici notre sélection des meilleurs enregistrements parus dès octobre 2019 et pendant l’année 2020, qui méritent d’être écoutés absolument :

 

 

 

L’intégrale BEETHOVEN 2020 

 

 

beethoven-complete-edition-2020-review-presentation-file-classiquenews-critique-coffret-beethoven-2020CD, coffret événement. The New Complete Edition BEETHOVEN 2020 (118 cd, 2 dvd, 3 bluray, DG Deutsche Grammophon). Pour les 250 ans de la naissance de Beethoven, la firme Deutsche Grammophon renoue avec l’époque des somptueuses intégrales discographiques et crée l’événement en cette fin d’année 2019, en éditant un coffret remarquable à tout point de vue : autant pour la qualité des versions choisies que la présentation et le soin éditorial réalisé pour cette édition saluée par un CLIC de CLASSIQUENEWS. Difficile de trouver sur le marché intégrale mieux conçue : en partenariat avec la Beethoven Haus Bonn et la fondation officielle Beethoven 2020. En découlent dans cette boîte magique 175 heures de musique en 118 cd, 2 dvd (Fidelio par Bernstein / Symphonies 4 et 7 par C Kleiber) et 3 blu-ray audios (Symphonies Karajan / Sonates pour piano par W Kempff / Quatuors par le Quatuor Amadeus). Ainsi Deutsche Grammophon présente l’intégrale la plus complète et remarquablement éditée. La richesse du contenu musical a éé possible grâce au travail en partenariat entre DG et 10 autres labels. LIRE notre présentation complète de l’intégrale BEETHOVEN 2020 édité par Deustche Grammophon pour les 250 ans de Ludwig van Beethoven

 

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LIVRE

Beethoven, et après livre fayard mirare folle journee beethoven 2020 annonce critique livre concert classiquenews 9782213716589-001-TPour préparer votre séjour à Nantes lors de la Folle Journée 2020 dédiée à Beethoven, nous vous renvoyons à la lecture du livre “BEETHOVEN ET APRES”, édité par Fayard / Mirare… LIRE notre présentation de Beethoven et après (Fayard / Mirare) … Immédiatement, le génie beethovénien a été reconnu, mesuré, analysé à sa juste valeur, créant une onde de choc et d’influence, persistante et durable. Tous ses contemporains (excepté Goethe qui rencontre le musicien sans suite) ont célébré la grandeur de l’artiste, la dimension messianique de son écriture, sa fougue révolutionnaire, en particulier dans ses œuvres symphoniques. A l’époque qui suit la Révolution française dont les valeurs suscitent l’adhésion du compositeur né à Bonn (fraternité, égalité, liberté), quand Bonaparte prend le pouvoir et devient Empereur, Beethoven crée la musique de cette déflagration qui sculpte l’Europe politique.

 

 

LA FOLLE JOURNEE 2020 : concert Beethoven (clĂ´ture)

Ludwig-Van-Beethovenarte_logo_2013ARTE, Dim 2 février 2020, 17h30, La Folle Journée de Nantes 2020, concert. En forme d’hommage à la diversité et au raffinement de l’œuvre de Beethoven, le concert de clôture de la Folle Journée 2020 souhaite combler mélomanes et néophytes avec des pièces de musique de chambre et de grandes pages de musique symphonique. L’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de la cheffe sino-américaine Xian Zhang interprète la Sonate au clair de lune, sous les doigts du jeune pianiste russe Pavel Kolesnikov (descriptif transmis par Arte). Le concert ainsi annoncé se poursuit avec un mouvement de la Sonate pour piano et violon (Fanny Clamagirand et Tanguy de Williencourt) ; un extrait de l’Octuor à vents interprété par Nicolas Baldeyrou et Raphaël Sévère à la clarinette ; l’Allegro du Concerto pour piano n°4 par Alexandre Kantorow (piano) ; le 2ème mouvement de la 7ème Symphonie, « l’un des thèmes les plus connus du compositeur » ; le Concerto pour violon et orchestre par « la jeune violoniste virtuose Liya Petrova » enifn le final de la 7ème Symphonie. On voudra bien nous expliquer la formation requise pour la Clair de lune avec piano et orchestre !!!…
Concert de clĂ´ture RĂ©alisation : François-RenĂ© Martin Coproduction : ARTE France, KM (90min) – Plusieurs concerts Ă  dĂ©couvrir en direct sur ARTE Concert pendant le festival.

23h45
Documentaire inédit : La Neuvième de Beethoven
Manifeste visionnaire et hymne à la liberté et à la fraternité « teinté d’universalité », la symphonie n°9 de Beethoven (dans les faits son ulitme opus symphonique) est le fruit d’une longue maturation. Composée alors que son auteur était déjà devenu sourd, le film s’intéresse à la genèse d’une œuvre emblématique qui aujourd’hui encore touche mélomanes et musiciens du monde entier. Docu de Christian Berger Coproduction : ZDF/ARTE, Sounding Images, Deutschland 2020, 1h30 mn

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LIVRE

Beethoven, et après livre fayard mirare folle journee beethoven 2020 annonce critique livre concert classiquenews 9782213716589-001-TLIVRE, événement. Beethoven et après par Élisabeth Brisson, Bernard Fournier, François-Gildas Tual (Fayard / Mirare).Immédiatement, le génie beethovénien a été reconnu, mesuré, analysé à sa juste valeur, créant une onde de choc et d’influence, persistante et durable. Tous ses contemporains (excepté Goethe qui rencontre le musicien sans suite) ont célébré la grandeur de l’artiste, la dimension messianique de son écriture, sa fougue révolutionnaire, en particulier dans ses œuvres symphoniques. A l’époque qui suit la Révolution française dont les valeurs suscitent l’adhésion du compositeur né à Bonn (fraternité, égalité, liberté), quand Bonaparte prend le pouvoir et devient Empereur, Beethoven crée la musique de cette déflagration qui sculpte l’Europe politique. Même à l’époque du Congrès de Vienne (1815), Beethoven est le compositeur majeur reconnu par tous. Transcriptions, partitions conçues dans son influence directe…

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TÉLÉ

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LIRE aussi notre prĂ©sentation des programmes BEETHOVEN sur Arte : les concerts retransmis depuis La Folle JournĂ©e de Nantes 2020 / SpĂ©ciale Beethoven …

beethoven-ludwig-dossier-specila-file-annonce-concerts-opera-classiquenews-beethoven-2020arte_logo_2013ARTE février 2020 : 5 programmes BEETHOVEN. Programmation spéciale BEETHOVEN, tous les dimanches de février 2020. La chaîne franco-allemande se devait évidemment de dédier partie de ses programmes de musique au génie beethovénien : Ludwig van Beethoven est né le 16 déc 1770. Récitals de piano de Kissin et Pollini ; programme chambriste et symphonique à la Folle Journée Beethoven 2020 ; documentaire dédié à la 9è Symphoniepour quatuor de solistes et choeur sur l’hymne à la joie de Schiller… Triple concerto pour Daniel Barenboim et ses complices… Voilà le parcours à ne pas manquer BEETHOVEN 2020 sur ARTE, date par date, en février 2020 :

 

 

BEETHOVEN 2020 sur ARTE, la Folle JournĂ©e, les Symphonies en direct (janv – juin 2020)

beethoven-2020-ARTE-concerts-annonces-operas-classiquenewsBEETHOVEN 2020 sur ARTE… L’annĂ©e 2020 marque les 250 ans de la naissance de Ludwig van Beethoven. ARTE diffuse pour cet anniversaire tout au long de l’annĂ©e un « intĂ©grale » de l’oeuvre du compositeur allemand nĂ© Ă  Bonn mais qui fit toute sa carrière Ă  Vienne. Voici les premiers temps forts de janvier Ă  juin 2020 d’un cycle important de cĂ©lĂ©brations… Au programme : des concerts en direct, des concerts d’archives mythiques, pour rĂ©entendre les oeuvres les plus connues mais aussi redĂ©couvrir ses sonates, concertos, pièces de musique de chambre et ballet, lieder… sans omettre des documentaires inĂ©dits.

La Folle Journée de Nantes 2020 est entièrement dédiée au compositeur, et donne le coup d’envoi de la programmation à l’antenne d’ARTE, le 2 février (direct du concert de clôture du festival). Autre point d’orgue, toute la journée du 21 juin est consacrée à la retransmission sur ARTE des neuf symphonies de Beethoven depuis de neuf pays européens. Toute la programmation sur arte.tv/beethoven

 

 

 

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Toute la programmation :

 

 

 

Dimanche 2 février à 17h30 sur ARTE et ARTE Concert
La Folle Journée de Nantes 2020 – Concert de clôture

folle-journee-beeethoven-2020En forme d’hommage à la diversité et la complexité de l’oeuvre de Beethoven, le concert de clôture saura ravir mélomanes et néophytes. Au programme : des pièces de musique de chambre et de grandes pages de musique symphonique avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de la cheffe sino-américaine Xian Zhang. Le jeune pianiste russe Pavel Kolesnikov interprétera la Sonate au clair de lune. Le concert se poursuivra avec un mouvement de la Sonate pour piano et violon avec Fanny Clamagirand et Tanguy de Williencourt, puis c’est un extrait de l’Octuor à vents interprété par Nicolas Baldeyrou et Raphaël Sévère à la clarinette et l’Allegro du Concerto pour piano n°4 par Alexandre Kantorow. Le concert se poursuivra avec le 2ème mouvement de la 7ème Symphonie, l’un des thèmes les plus connus du compositeur. Le Concerto pour violon et orchestre sera joué par la jeune violoniste virtuose Liya Petrova et le concert se terminera par le final de la 7ème Symphonie. ET AUSSI : De nombreux concerts à découvrir en direct du festival sur ARTE Concert les dès vendredi 31 janvier 2020.

RÉALISATION : FRANÇOIS-RENÉ MARTIN
COPRODUCTION : ARTE FRANCE, KM (90MIN)

 

 

BEETHOVEN 2020 dossier portrait discographie selection classiquenewsSuivi à 23h45 du documentaire inédit :
La Neuvième de Beethoven, une symphonie universelle
UN DOCUMENTAIRE DE CHRISTIAN BERGER
COPRODUCTION : ZDF/ARTE, SOUNDING IMAGES, DEUTSCHLAND 2020, 90 mn.
Les dessous de l’oeuvre la plus connue du monde.

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Du lundi 27 janvier au vendredi 31 janvier 2020 Ă  16h30
INVITATION AU VOYAGE
Semaine spéciale Beethoven

beethoven-ludwig-dossier-specila-file-annonce-concerts-opera-classiquenews-beethoven-20205 EVASIONS BEETHOVEN… La pastille Ă©vasion d’Arte, qui mĂŞle voyages et culture, « Invitation au voyage » se lance sur les traces de Beethoven, en Autriche, en Allemagne et en BohĂŞme. Au programme chaque jour de cette semaine spĂ©ciale : deux sujets pour voyager dans les pas du compositeur allemand mais aussi Ă  travers le monde, puis, lors d’une troisième partie d’émission exceptionnelle, c’est Ă  Vienne que Linda Lorin rencontre des passionnĂ©s de musique qui nous ouvrent les portes de l’univers de Beethoven.

Lundi 27 janvier
› La Rhénanie, berceau d’un génie
› Promenade musicale dans le palais de la Hofburg

Mardi 28 janvier
› Le Viennois héroïque
› A Heiligenstadt, dans le refuge de Beethoven

Mercredi 29 janvier
› Pom pom pom pom, la première épique de la 5ème
› Au Palais Lobkowitz, leçon de piano : l’écriture de Beethoven pour le clavier

Jeudi 30 janvier
› La Bohême d’un grand romantique
› Dans la chapelle impériale, comme à l’époque de Beethoven

Vendredi 31 janvier 2020
› Vienne réinventée dans la Joie
› Avec Igudesman and Joo, insolents héritiers de Beethoven

ÉMISSION PRÉSENTÉE PAR LINDA LORIN (FRANCE, 2020, 38MN)
COPRODUCTION : ARTE FRANCE, ELÉPHANT DOC

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4 CONCERTS de FEVRIER 2020

Samedi 1er février
en direct de l’Opéra de Vienne
LEONORE (op. 72a)
Sur ARTE.TV

MISE EN SCĂNE : AMÉLIE NIERMEYER
DIRECTION MUSICALE: TOMĂĹ  NETOPIL
ORCHESTER DER WIENER STAATSOPER
CHOR DER WIENER STAATSOPER
AVEC JENNIFER DAVIS (LEONORE), KATRIN RĂ–VER
(LEONORE – DIE SCHAUSPIELERIN), BENJAMIN BRUNS
(FLORESTAN), THOMAS JOHANNES MAYER (PIZARRO),
CHEN REISS (MARCELLINE), JĂ–RG SCHNEIDER (JAQUINO)

Dimanche 9 février à 19h05
20 ans du West-Eastern Divan Orchestra
Le Triple concerto (op. 56) pour violon, violoncelle, piano et orchestre
Le West-Eastern Divan Orchestra fête ses vingt ans avec un concert exceptionnel : Anne-Sophie Mutter, Yo-Yo Ma et Daniel Barenboim (au piano et à la direction) interprètent le Triple concerto pour piano, violon et violoncelle de Beethoven.

Dimanche 16 février à 19h05
La « Pathétique »  de Beethoven par Evgeny Kissin
Le pianiste russe Evgeny Kissin, fidèle du prestigieux Verbier Festival en Suisse, a donné en juillet dernier un récital dédié au maître du classicisme viennois.

Dimanche 23 février à 18h30
Maurizio Pollini interprète Beethoven
Le virtuose italien Maurizio Pollini interprète les sonates n°30 et 31 du célèbre compositeur
allemand dans la salle Hercule de la résidence de Munich.

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AVRIL 2020

Lundi 13 avril 2020
En direct du Festival de Pâques de Baden-Baden 2020, une version originale de l’opéra :
FIDELIO (op. 72c)

MISE EN SCĂNE: MATEJA KOLEĹ˝NIK
DIRECTION MUSICALE: KIRILL PETRENKOBERLINER PHILHARMONIKER
AVEC MARLIS PETERSEN (LEONORE), MATTHEW POLENZANI (FLORESTAN), WOLFGANG KOCH (DON PIZARRO)

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Journée spéciale : 21 JUIN 2020
9 DIRECTS / 9 SYMPHONIES : les symphonies de Beethoven
Dimanche 21 juin Ă  partir de 12h45 sur ARTE et arte.tv/beethoven

L’intégrale des symphonies de Beethoven depuis 9 pays européens partenaires d’ARTE
PRÉSENTATION: ANNETTE GERLACH, CONSULTANT : CHRISTIAN MERLIN (FRANCE MUSIQUE, LE FIGARO)

13.00
En direct de la Place du marché à Bonn, Allemagne
Symphonie n° 1 en ut majeur op. 21
DIRECTION MUSICALE : DANIELE GATTI
AVEC MAHLER CHAMBER ORCHESTRA

14.00
En direct de Galway, Irlande
Symphonie n° 2 en ré majeur op. 36
AVEC LE RTE CONCERT ORCHESTRA

15.00
Enregistrée en avril à Helsinki, Finlande
Symphonie n° 3 en mi bémol majeur
op. 55 dite Héroïque
DIRECTION MUSICALE : HANNU LINTU
AVEC L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LA RADIO
FINLANDAISE

16.00
En direct du Parc du Cinquantenaire Ă  Bruxelles,
Belgique
Symphonie n° 4 en si bémol majeur
op. 60
DIRECTION MUSICALE : MAXIM EMELYANYCHEV
AVEC L’ORCHESTRE NATIONAL DE BELGIQUE

17.00
En direct de la Place de la Vieille Ville Ă  Prague,
République Tchèque
Symphonie n° 5 en ut mineur op. 67
DIRECTION MUSICALE : STEVEN MERCURIO
AVEC LE CZECH NATIONAL SYMPHONY ORCHESTRA

18.00
En direct des rives du lac de Lugano, Suisse
Symphonie n° 6 en fa
majeur op. 68 dite Pastorale
DIRECTION MUSICALE : DIEGO FASOLIS
AVEC L’ORCHESTRE I BAROCCHISTI

19.00
En direct de Rome, Italie
Symphonie n° 7 en la majeur op. 92
AVEC L’ORCHESTRE DE L’ACADÉMIE NATIONALE SAINTECÉCILE
DE ROME

20.15
En direct de la Place du Château in Strasbourg
Symphonie n° 8 en fa majeur op. 93
DIRECTION MUSICALE : MARKO LETONJA
AVEC L’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG

21.00
Enregistrée en juin Musikverein de Vienne, Autriche
Symphonie n° 9 en ré mineur op. 125
DIRECTION MUSICALE : ANDRIS NELSONS
AVEC WIENER PHILHARMONIKER
CHOEUR : SINGVEREIN DER GESELLSCHAFT DER MUSIKFREUNDE IN WIEN
SOLISTES : KLAUS FLORIAN VOGT (TENOR), GĂśNTHER GROISSBĂ–CK (BASS), LUCY CROWE (SOPRAN), GERHILD ROMBERGER (ALT)

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DEUX DOCUS à venir sur la chaîne en 2020


 

 

Beethoven reloadedbeethoven-2020-ARTE-concerts-annonces-operas-classiquenews
Retraçant l’évolution artistique de Beethoven, ce documentaire raconte comment le compositeur est devenu un véritable symbole européen. Un voyage fascinant qui témoigne de l’actualité et de la puissance dont fait preuve sa musique aujourd’hui encore.

UN DOCUMENTAIRE DE JULIA SPINOLA ET ANDY SOMMER
COPRODUCTION : WDR/ARTE, ACCENTUS MUSIC,
ALLEMAGNE (2020, 52 MIN.)

 

 


beethoven-2020-ARTE-concerts-annonces-operas-classiquenews
Beethoven intime
Une approche intime de la vie et de l’oeuvre de Beethoven en mêlant sa
correspondance et ses carnets intimes avec sa musique.

UN DOCUMENTAIRE D’ANNA SIGALEVITCH ET
PRISCILLA PIZZATO
COPRODUCTION : ARTE FRANCE, REDSTONE
(FRANCE, 2019, 52 MIN.)

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TOUTES LES DIFFUSIONS sur le site d’ARTE.TV :

 

ARTE-BEETHOVEN-concerts-operas-directs-classiquenews-janv-juin-2020

 

 

 

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LIVRE

 

Beethoven, et après livre fayard mirare folle journee beethoven 2020 annonce critique livre concert classiquenews 9782213716589-001-TLIVRE, événement. Beethoven et après par Élisabeth Brisson, Bernard Fournier, François-Gildas Tual (Fayard / Mirare).Immédiatement, le génie beethovénien a été reconnu, mesuré, analysé à sa juste valeur, créant une onde de choc et d’influence, persistante et durable. Tous ses contemporains (excepté Goethe qui rencontre le musicien sans suite) ont célébré la grandeur de l’artiste, la dimension messianique de son écriture, sa fougue révolutionnaire, en particulier dans ses œuvres symphoniques. A l’époque qui suit la Révolution française dont les valeurs suscitent l’adhésion du compositeur né à Bonn (fraternité, égalité, liberté), quand Bonaparte prend le pouvoir et devient Empereur, Beethoven crée la musique de cette déflagration qui sculpte l’Europe politique. Même à l’époque du Congrès de Vienne (1815), Beethoven est le compositeur majeur reconnu par tous. Transcriptions, partitions conçues dans son influence directe…

 

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BEETHOVEN 2020. ENTRETIEN avec Cyprien KATSARIS, piano

katsaris cyprin piano 21 beethoven concert critique classiquenewsBEETHOVEN 2020. ENTRETIEN avec Cyprien KATSARIS. Pianiste inspiré, Cyprien Katsaris a publié sous son propre label PIANO 21, un coffret remarquable de 6 cd synthétisant son regard sur l’écriture de Beethoven. « A chronological Odyssey » / un voyage chronologique, marque l’approfondissement et la pertinence d’une compréhension majeure de l’œuvre beethovénienne. Le coffret présente son travail de défrichement et d’analyse du matériau beethovénien, variations et musique de ballet, méconnues de jeunesse, transcriptions nombreuses de ses oeuvres majeures par wagner, Moussorgski, Saint-Saëns… La publication a décroché le CLIC de CLASSIQUENEWS de janvier 2020, apport majeur pour l’année Beethoven 2020..

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CNC / CLASSIQUENEWS : Quels ont été les critères qui ont prévalu pour la sélection des partitions de ce coffret de 6 cd ?

CYPRIEN KATSARIS / CK : Une disposition chronologique depuis la toute première composition du jeune Beethoven, jusqu’à sa toute dernière oeuvre. Ce programme comporte un mélange d’œuvres originales connues dont 8 Sonates, les 32 Variations, etc… ainsi que des transcriptions rare telles que les sonates pour violon et piano : « Kreutzer », « Le Printemps », sans omettre des mouvements de quatuors…

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Quels sont les découvertes que vous avez faites au cours de cet enregistrement ?

CYPRIEN KATSARIS / CK : Un petit ballet transcrit par Beethoven lui-même, le ballet « chevaleresque », les 2 Préludes dans les 12 tons majeurs, l’Adagio de la Symphonie n°9 par… Wagner (!) ; un mouvement de quatuor par Saint-Saëns et un autre par Moussorgski, ou le final du Concerto pour violon transcrit par Franz Kullak. En fait, toutes ces transcriptions effectuées au XIXè, montrent bien comment Beethoven était perçu alors.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Quelle est votre vision de Beethoven ? Qu’aimez vous pardessus tout chez lui, et que le corpus ainsi enregistré en 6 cd, met en avant ?

CYPRIEN KATSARIS / CK : son humaniste évident et son esprit révolté contre les injustices et les guerres de son temps, et ce, à travers les très nombreux accents indiqués sur les contre-temps dans les partitions, comme pour bien marquer sa détermination à protester et son son insistance à « faire avancer les choses » pour le bien de l’humanité. Avec parfois des états de grâce comme la partie centrale du final du Concerto pour violon don tle sublime thème nous prend à la gorge…

 

 

 

 

 

KATSARIS-cyrpien-piano-concerts-beethoven-2020-annonce-critique-classiquenews-_JBM4868+(c)Jean-Baptiste-Millot

 Cyprien Katsaris © JB Millot

 

 

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : quel est votre souhait pour cette année BEETHOVEN 2020 ?

CYPRIEN KATSARIS / CK : … que sont message d’humanisme soit abondamment diffusé dans notre société devenue trop superficielle et perdant petit à petit ses plus belles valeurs.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Qu’allez vous jouer en particulier cette année de commémoration ?

CYPRIEN KATSARIS / CK : Après le Japon en décembre dernier lors de ma 33è tournée, je rejouerai entre autres à Bonn (ville natale de Beethoven), le 4 mai 2020, le même programme chronologique, comportant sa première composition (9 Variations sur une marche de Dressler), le Ballet « Chevaleresque », la Sonate n°17 « La Tempête », le final du Concerto pour violon, une marche militaire, 2 mouvements de symphonies (9ème transcrite par Wagner, 7è par Liszt), et la fantaisie chorale opus 80 transcrite pour 2 pianos par Hans Von Bülow (le premier mari de Cosima, la fille de Liszt que Wagner épousa par la suite). Ma partenaire sera la pianiste japonaise Etsuko Hirose, 1er Prix du Concours International pour jeunes pianistes de Moscou, et 1er Prix du Concours Marta Argerich à Buenos Aires. Elle vit à Paris et joue tous les ans à la Folle Journée de Nantes et très souvent au Festival de la Roque d’Anthéron.
Je participerai aussi à un concert dans la salle de concert de la Beethoven Haus de Bonn, la maison natale de Ludwig, le 16 décembre 2020, jour anniversaire de sa naissance. Sont prévus en outre des Concertos pour piano dans plusieurs villes d’Europe.

Propos recueillis en janvier 2020

 

 

 

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VISITEZ le site de Cyprien Katsaris
http://www.cyprienkatsaris.net

 

 

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VOIR la chaîne YOUTUBE de Cyprien KATSARIS
https://www.youtube.com/c/CyprienKatsaris-pianist-composer

Dont entre autres Concerto pour piano n°3 de Beethoven (extrait 33 mn)

 

https://www.youtube.com/watch?v=3op9eaJiyTE&list=PLqa5cA-ylEJQAz0pcRAhxNI0e1vHXXS4J&index=13

 

 

 

 

 

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  CD, BEETHOVEN : “A chronological Odyssey” 6cd PIANO 21

katsaris beethoven piano beethoven 2020CD événement critique. Cyprien Katsaris, piano. BEETHOVEN : a chronogical odyssey (6 cd Piano 21 – Paris, été 2018) sauf 2016 (cd4). Pianiste méconnu en France, hélas, Cyprien Katsaris affirme ici une compréhension précieuse et passionnante de Beethoven, sa langue, sa dramaturgie, son architecture émotionnelle qui en font l’apôtre du sentiment. Romantique, oui, mais d’une pensée qui structure et organise son chant, sans démonstration ni dilution… A travers les 6 cd, cette odyssée chronologique brosse le portrait d’un auteur qui s’exprime sans épanchement avec le nerf et l’énergie qui le caractérisent. Le pianisme de C Katsaris est percussif et remarquablement articulé ; avec un sens des nuances et des phrasés justes, comme le souci d’établir dans leur gradation enchaînée voire leur confrontation contrastée, chaque caractère de chaque séquence… Outre l’originalité de la sélection qui ressuscite des partitions méconnues, oubliées, à tort estimées mineures, le pianiste inspiré interroge l’instinct expérimental d’un compositeur CLIC_macaron_2014qui ne se prive d’aucune extension de sa formidable créativité. De toute évidence, voici une odyssée chronologique dont l’acuité et la pertinence font sens. D’autant plus en cette année des 250 ans de Beethoven où les vrais grandes éditions seront rares. Comme Igor Levit, beethovénien affirmé, voici Cyprien Katsaris, éloquent, structuré qui fait surgir cette nécessité intérieure qui porte la pensée beethovénienne. LIRE notre présentation et critique complètes du coffret 6 cd A Chronological Odyssey / BEETHOVEN, Cyprien Katsaris

 

 

 

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LIRE aussi notre grand dossier BEETHOVEN 2020

 

beethoven 1803 apres Symphonie 1 creation symphonies romantiques classiquenews review compte rendu cd critique 800px-Beethoven_3DOSSIER BEETHOVEN 2020 : 250 ans de la naissance de Beethoven. L’anniversaire du plus grand compositeur romantique (avec Berlioz puis Wagner Ă©videmment) sera cĂ©lĂ©brĂ© tout au long de la saison 2020. Mettant en avant le gĂ©nie de la forme symphonique, le chercheur et l’expĂ©rimentateur dans le cadre du Quatuor Ă  cordes, sans omettre la puissance de son invention, dans le genre concertant : Concerto pour piano, pour violon, lieder et sonates pour piano, seul ou en dialogue avec violon, violoncelle… Le gĂ©nie de Ludwig van Beethoven nĂ© en 1770, mort en 1827) accompagne et Ă©blouit l’essor du premier romantisme, quand Ă  Vienne se disperse l’hĂ©ritage de Haydn (qui deviendra son maĂ®tre fin 1792) et de Mozart, quand Schubert aussi s’intĂ©resse mais si diffĂ©remment aux genres symphonique et chambriste. Venu tard Ă  la musique, gĂ©nie tardif donc (n’ayant rien composĂ© de très convaincant avant ses cantates Ă©crites en 1790 Ă  20 ans), Beethoven, avant Wagner, incarne le profil de l’artiste messianique, venu sur terre tel un Ă©lu sachant transmettre un message spirituel Ă  l’humanitĂ©. Le fait qu’il devienne sourd, accrĂ©dite davantage la figure du solitaire maudit, habitĂ© et rongĂ© mais portĂ© par son imagination crĂ©ative. Pourtant l’homme sut par la puissance et la sincĂ©ritĂ© de son gĂ©nie, par l’intelligence de son caractère pourtant peu facile, Ă  sĂ©duire et cultiver les amitiĂ©s…

 

 

CD événement critique. Cyprien Katsaris, piano. BEETHOVEN : a chronogical odyssey (6 cd Piano 21)

katsaris beethoven piano beethoven 2020CD Ă©vĂ©nement critique. Cyprien Katsaris, piano. BEETHOVEN : a chronogical odyssey (6 cd Piano 21 – Paris, Ă©tĂ© 2018) sauf 2016 (cd4). Pianiste mĂ©connu en France, hĂ©las, Cyprien Katsaris affirme ici une comprĂ©hension prĂ©cieuse et passionnante de Beethoven, sa langue, sa dramaturgie, son architecture Ă©motionnelle qui en font l’apĂ´tre du sentiment. Romantique, oui, mais d’une pensĂ©e qui structure et organise son chant, sans dĂ©monstration ni dilution… A travers les 6 cd, cette odyssĂ©e chronologique brosse le portrait d’un auteur qui s’exprime sans Ă©panchement avec le nerf et l’énergie qui le caractĂ©risent. Le pianisme de C Katsaris est percussif et remarquablement articulĂ© ; avec un sens des nuances et des phrasĂ©s justes, comme le souci d’établir dans leur gradation enchaĂ®nĂ©e voire leur confrontation contrastĂ©e, chaque caractère de chaque sĂ©quence… Outre l’originalitĂ© de la sĂ©lection qui ressuscite des partitions mĂ©connues, oubliĂ©es, Ă  tort estimĂ©es mineures, le pianiste inspirĂ© interroge l’instinct expĂ©rimental d’un compositeur qui ne se prive d’aucune extension de sa formidable crĂ©ativitĂ©. De toute Ă©vidence, voici une odyssĂ©e chronologique dont l’acuitĂ© et la pertinence font sens. D’autant plus en cette annĂ©e des 250 ans de Beethoven oĂą les vrais grandes Ă©ditions seront rares. Comme Igor Levit, beethovĂ©nien affirmĂ©, voici Cyprien Katsaris, Ă©loquent, structurĂ© qui fait surgir cette nĂ©cessitĂ© intĂ©rieure qui porte la pensĂ©e beethovĂ©nienne.

 

 

 

Le BEETHOVEN structuré, architecturé
et tendre de Cyprien Katsaris

 

 

 

katsaris cyprin piano 21 beethoven concert critique classiquenewsCyprien Catsaris maîtrise la lyre beethovénienne : il en détaille le sens du tragique maîtrisé ; la langue ciselée grâce à une technique digitale d’une précision et souplesse uniques. Jamais dur ni sec, toujours sculpté dans la soie émotionnelle la plus noble, continument élégante, le jeu restitue toute l’ampleur de la pensée d’un Ludwig qui souffre mais assume ; le geste est large, la conscience affûtée ; le regard embrasse chaque œuvre comme une géographie élargie, traversée, explorée avec un recul qui ouvre et englobe en un souffle jusqu’à l’universel. Une telle conception globale et architecturée s’est déjà révélée dans ses approches des symphonies de Beethoven, trsncrites par Liszt (5è, 7è, 9è symphonies).

Quelques exemples ? Dans le cd4 (enregistré en 2016)… se détachent, fruits d’une approche millimétrée, la fougue pleine de crépitements, d’élans en panique, de détermination virile dans Clair de lune (finale, presto agitato) ; le chant policé de la transcription de l’Adagio de fait très cantabile de la Sonate pour violon n°7 opus 30 ; la belle éloquence légère et badine mais articulée et d’esprit haydnien des  7 bagatelles opus 33 (1802), d’une tendresse ornementée souvent caressante ou enjouée, d’une acuité enfantine, presque facétieuse et volontiers percutante dans sa volubilité.
Au sommet de ce cd, déjà très convaincant, les deux derniers mouvements de la Tempête « Der Sturm » (1803), l’adagio dans son calme olympien et tendre, d’une gravité mûre, en son lugubre, parfaitement présent et maîtrisé ; surtout l’allegretto, et son rythme de valse, énoncée intime qui comprend l’élan d’un désir irrépressible et dans le même mouvement, la perte des illusions ; espérance et renoncement : tout Beethoven est là dans cette synthèse de la simplicité où rayonnent comme deux soeurs : le ressentiment tragique et l’innocence première. Peut-être la première valse triste de l’histoire ayant cette gravité et cette insouciance mêlées. Troublant et bouleversant. Quel artiste ici que Cyprien Katsaris.

CLIC D'OR macaron 200De même, les 32 variations Wo0 80, qui ouvrent le cd6 témoignent d’une même maîtrise : le brillant, le passionné puis le simplement chantant (en cette rusticité directe et sincère , « schubertienne ») y sont remarquablement projetés, compris, sertis d’une sensibilité supérieure. La vision d’architecte, l’éloquence du dramaturge qui restitue dans leur cohérence globale, l’unité organique des séquences du discours beethovénien (saisissant Adagio de la 9è symphonie, transcrit par Wagner); cette gravitas noble, majestueuse, élégante (viennoise) telle qu’elle s’achemine et se déploie dans le Lento du Quatuor n°16 opus 135 (étonnante transcription de Moussorgski)… confirment la valeur de ce coffret de 6 cd : un incontournable pour l’année BEETHOVEN 2020. Somme magistrale et pour la Rédaction, le premier coffret événement de l’année BEETHOVEN 2020 (après l’intégrale éditée par DG / DECCA : The complete edition BEETHOVEN 2020.

 
CD événement critique. Cyprien Katsaris, piano. BEETHOVEN : a chronogical odyssey (6 cd Piano 21)
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Approfondir

 

 

 

Cyprien Katsaris : Beethoven : Symphonie n°7 (Luxembourg, mars 2018 – Allegretto)
https://www.youtube.com/watch?v=6Vy9ybQ6fpQ

 

 

 

 

Cyprien Katsaris live in Beijing – Strauss II/SchĂĽtt: Wiener Blut, Op. 354 – YouTube
www.youtube.com
https://www.youtube.com/cyprienkatsaris-pianist-composer Recorded at the Opera Concert…
 

Cyprin KATSARIS joue BEETHOVEN

katsaris beethoven piano beethoven 2020PARIS, Fondation L Vuitton, le 10 janv 2019. Katsaris joue Beethoven. Cyprien Katsaris ne serait-il pas notre grand virtuose du piano, injustement mĂ©connu en France ? Il a le look d’un savant Ă  la Einstein : un penseur qui aurait conservĂ© son âme d’enfant. NĂ© Ă  Marseille le 5 mai 1951, le jeune Katsaris Ă©prouve une attirance viscĂ©rale pour le piano qu’il transforme en vocation ; formĂ© au Conservatoire de Paris dès 1965, l’interprète reste fascinĂ© par ses modèles : György Cziffra, Wilhelm Kempff, Vladimir Horowitz. Grand technicien Ă  la digitalitĂ© aussi Ă©loquente qu’embrasĂ©e, le sorcier Katsaris ajoute sous ses doigts vĂ©loces et crĂ©pitants, le souffle de la passion et de l’âme, et aussi un don pour l’improvisation dans la lignĂ©e des grands compositeurs et interprètes romantiques : Liszt, Saint-SaĂ«ns… Des qualitĂ©s qui vont admirablement Ă  la carrure tendre mais charpentĂ©e de Beethoven. Sous son propre label, « PIANO 21 », – créé en 2001, le pianiste lègue une vision aussi personnelle que puissante des Ĺ“uvres de Ludwig van (en coffret Ă©vĂ©nement de 6 cd).

beethoven-ludwig-concertos-piano-symphonies-dossier-beethoven-2020-classiquenewsL’avis de notre rédacteur Hugo Papbst, auteur de la prochaine critique du coffret BEETHOVEN : une odyssée chronologique / Cyprien Katsaris (6 cd PIANO 21) : « Sur le plan de l’interprétation, l’approche reste aussi fine que déterminée. Quel pianisme percussif et remarquablement articulé ; avec un sens des nuances et des phrasés justes, comme le souci d’établir dans leur gradation enchaînée voire leur confrontation contrastée, chaque caractère de chaque séquence… Outre l’originalité de la sélection qui ressuscite des partitions méconnues, oubliées, à tort estimées mineures. De toute évidence, voici une odyssée chronologique dont l’acuité et la pertinence font sens. D’autant plus en cette année des 250 ans de Beethoven où les vrais grandes éditions seront rares. 

Cyprien Catsaris maîtrise la lyre beethovénienne : il en détaille le sens du tragique maîtrisé ; la langue ciselée grâce à une technique digitale d’une précision et souplesse uniques. Jamais dur ni sec, toujours sculpté dans la soie émotionnelle la plus noble, continument élégante, le jeu restitue toute l’ampleur de la pensée d’un Ludwig qui souffre mais assume ; le geste est large, la conscience affûtée ; le regard embrasse chaque œuvre comme une géographie élargie, traversée, explorée avec un recul qui ouvre et englobe en un souffle synthétique, fédérateur… jusqu’à l’universel. »

 

 


katsaris-cyprien-piano-portrait-piano-critique-concert-classiquenews

 

 

 

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PARIS, fondation Louis VUITTONboutonreservation
Vendredi 10 janvier 2020
20h30, Auditorium
RÉSERVEZ VOTRE PLACE :
https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/musique/concert/recital-cyprien-katsaris.html

 

 

 

 

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Programme Beethoven :

 

 

Ludwig van Beethoven
9ème symphonie – Adagio
(transcription par Richard Wagner)

Ludwig van Beethoven
7ème symphonie – Allegretto
(transcription par Franz Liszt)

Transcriptions et improvisations sur des œuvres de :

Jean-Sébastien Bach
Vincenzo Bellini
Franz Schubert
Camille Saint-Saëns
Frédéric Chopin

CARACAS. BRUNO PROCOPIO dirige les symphonies de REICHA

reicha-antoine-compositeur-portrait-CARACAS, le 15 déc 2019. 11h. REICHA, concert événement. Deux œuvres du romantisme français le plus abouti, sont, dans ce programme, inédites. Qui connaît aujourd’hui Reicha, professeur de contrepoint au Conservatoire dont l’écriture a influencé Beethoven lui-même. A plusieurs occasions, les deux musiciens se sont rencontrés en Vienne, dans l’estime et la connaissance profonde de leur style.

Concert le 15 décembre 2019 à 11h
Salle SimĂłn BolĂ­var (Caracas)
Orchestre SimĂłn BolĂ­var, direction : Bruno Procopio.

En 2020, Anton Reicha (1770-1836) souffle ses 250 ans comme Beethoven. Mais qui pense à lui aujourd’hui ? Trop peu de salles programmeront Reicha en 2020. A torts évidemment. Reicha est donc le contemporain de Ludwig Van : il est même son ami d’enfance. Reicha apporte savoir et connaissance de la musique instrumentale viennoise à Paris. Comme le chef Habeneck avait permi aux parisiens de découvrir les symphonies de Beethoven.
Comme Beethoven et Schubert, Reicha perfectionne son contrepoint avec Salieri Ă  Vienne ; professeur de contrepoint au Conservatoire de Paris, il incarne le point d’échange entre Vienne et Paris dans les annĂ©es 1808-1836, pĂ©riode clef pour la musique en France, en particulier l’Ă©closion et l’essor du romantisme français. Antoine Reicha a Ă©tĂ© francisĂ©, il a passĂ© 31 ans sur 66 en France. Parmi ses Ă©lèves : Berlioz (auteur de la Symphonie Fantastique en 1830), Liszt, Franck, Gounod. C’est donc une personnalitĂ© majeure dans l’évolution du romantisme symphonique hexagonal.

 

 

 

Bruno Proocpio, chef défricheur !

 

Maestro Ă  la pointe, BRUNO PROCOPIO nous rappelle que 2020, comme pour BEETHOVEN, marque les 250 ans de… ANTON REICHA, gĂ©nie du contrepoint et compositeur romantique Ă  redĂ©couvrir…
Concert événement et première mondiale, dim 15 déc 2019 (portrait © E Uslee / B Procopio)

 

 

 

REICHA, un génie romantique toujours ignoré

 

 

reicha-antoine-compositeur-portrait-Le concert dirigĂ© par Bruno Procopio, donnĂ© Ă  Caracas ce 15 dĂ©c 2019, souligne l’intelligence du mĂ©tier, et mieux, l’inspiration d’un compositeur aussi douĂ© que Beethoven, son contemporain. Avec l’Orchestre SimĂłn BolĂ­var, le maestro joue deux Ĺ“uvres d’autant plus importantes qu’elles sont inĂ©dites (en particulier en France) : l’ouverture de l’opĂ©ra Natalie, ouvrage lyrique donnĂ© par Reicha Ă  Paris en 1816, et la Symphonie Opus 42, composĂ© en 1799. « Obtenir la partition manuscrite de cette importante symphonie Ă©tait un vrai pĂ©riple, une longue attente après l’achat du conducteur manuscrit auprès d’un Ă©diteur amĂ©ricain et la location des parties sĂ©parĂ©es auprès de l’Orchestre de la Radio de Prague » prĂ©cise Bruno Procopio. « J’ai fait la comparaison entre les deux matĂ©riaux qui sont certainement de la mĂŞme source mais de plumes et d’Ă©poques diffĂ©rentes ». Il s’agit d’une première mondiale, en une première proposition de restitution globale. L’apport est d’autant plus dĂ©cisif et prometteur que Bruno Procopio, dĂ©sormais spĂ©cialiste du rĂ©pertoire baroque, classique, prĂ©romantique et romantique, a dĂ©jĂ  dirigĂ© plusieurs compositeurs de cette pĂ©riode riche en influences italiennes, germaniques, françaises mĂŞlĂ©es : il a dirigĂ© plusieurs symphonies de Cherubini, MĂ©hul, Gossec… VoilĂ  qui Ă©claire davantage la genèse de la symphonie française Ă  l’époque oĂą Beethoven rĂ©alise sa rĂ©volution formelle. La complicitĂ© des instrumentistes de l’orchestre vĂ©nĂ©zuĂ©lien et de Bruno Procopio remonte Ă  prĂ©sente Ă  plusieurs annĂ©es, depuis entre autres, en 2014, leur excellent concert Rameau, Ă©ditĂ© aussi en cd chez Paraty records, et intitulĂ© RAMEAU Ă  Caracas, un cd fondateur Ă©lu « CLIC de CLASSIQUENEWS ». Concert Ă©vĂ©nement.

 

 

 

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Dimanche 15 décembre 2019 à 11h
CONCERT ANTON REICHA
Salle SimĂłn BolĂ­var (Caracas)
Orchestre SimĂłn BolĂ­var, direction Bruno Procopio.

 

 

 

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Programme

Concert ANTON REICHA Ă  CARACAS

Ouverture de l’opĂ©ra Natalie
ou La Famille Russe
(création : Académie Royale de Musique, Paris, 1816)

Simphonie Opus 42 en mi bémol Majeur
(Paris, 1799)

Simphonie Opus 41 en mi bémol Majeur
(Paris 1803)

 

 

 

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Approfondir
CD Rameau in Caracas – critique, prĂ©sentation par Classiquenews :
https://www.classiquenews.com/rameau-in-caracas-soloists-of-simon-bolivar-symphony-orchestra-of-venezuela/

LIVRE événement. BEETHOVEN PAR LUI-MÊME (Buchet Chastel)

Beethoven par lui même bûcher chastel classiquenews 9782283033623-aafbbLIVRE événement. BEETHOVEN PAR LUI-MÊME (Buchet Chastel). Sur l’échelle des extrêmes, à coup sûr, Ludwig occuperait la place la plus haute. L’éditeur avait déjà publié le cycle de la correspondance suscitée par le compositeur en raison de sa surdité : ses fameux « cahiers de conversation », lesquels lui permettaient par l’écrit de communiquer avec son entourage (2015) : un procédé astucieux qui a le mérite de consigner ainsi, jusqu’à l’anecdotique, le quotidien d’un combattant par l’art. Ici l’auteure, à l’occasion du 250è anniversaire de sa naissance en 2020, s’intéresse à un choix de lettres et déclarations (elles mêmes tirées de ses carnets intimes et des cahiers de conversation), scrupuleusement reproduites en ce qu’elles révèlent tel caractère ou telle préoccupation artistique du génie romantique né à Bonn, résident à Vienne.
De 1782 à 1827, Beethoven nous est dévoilé ; certes passionné et parfois, souvent excessif ; mais porté par le goût de l’excellence et la force sublime de son art ; c’est surtout un être généreux, entier, doté d’un charisme humain et fraternel peu commun ; c’est un être frappé par un handicap démoniaque, qui se montre difficile et exacerbé, en particulier vis à vis des membres de sa famille (sa belle sœur Johanna, tour à tour conspuée, humiliée puis réconfortée ; vis à vis de son neveu Karl dont il a décidé de prendre la garde et assurer l’éducation…) ; c’est un ami à la fois possessif et distant ; c’est un artiste qui doit aussi cacher longtemps son infirmité, pourtant convaincu qu’il est né pour écrire des œuvres magistrales. Ce dont sont convaincus eux aussi, ses protecteurs de 1809, les princes viennois, Kinsky, Lichnowsy et l’Archiduc Rodolphe qui de concert lui allouent une rente annuelle à vie de 4000 florins : reconnaissance unique dans l’histoire de la musique du génie d’un musicien…
Piliers et fondations d’une œuvre unique et singulière que l’année 2020, celle des 250 ans, permettra d’expliciter et de réexplorer, ses goûts musicaux, ses admirations nuancent notre perception de l’homme et de l’artiste : féru de littérature (Shakespeare et surtout Schiller, …avant Verdi / quant à Goethe, leur « rencontre » ne s’est jamais réellement accomplie), et évidemment de musique : si l’on ne sait rien de sa pensée à l’égard de son confrère à Vienne, Schubert (qui l’admirait beaucoup), Beethoven on le sait ne goûtait guère les « flonflons » de Rossini (sans inspiration : pauvre producteur d’une « riche récolte de raisins secs » / rosinen, en un subtil jeu de mots). Ses grandes vénérations vont à Mozart, Cherubini,… d’une façon moins évidente à son maître Joseph Haydn, selon une formule je t’aime moi non plus, qui lui est propre. Ce qui transpire toujours en dépit des aléas de l’humeur, des vicissitudes de la vie sociale, mondaine ou amicale, voire sentimentale aussi, c’est la détermination et la volonté d’un individu hors limites. Révélateur.

LIVRE Ă©vĂ©nement. BEETHOVEN PAR LUI-MĂŠME. Lettres rĂ©unies et prĂ©sentĂ©es par N Kraft. Buchet Chastel. Date de parution : 07/11/2019 – Format : 14 x 20,5 cm, 14,99 EUR € – ISBN 978-2-283-03362-3 – 170 pages. Plus d’info sur le site de l’éditeur Buchet Chastel

CD, critique. BEETHOVEN : Symph n°9 – Bernstein, Berlin 1989 (2 cd DG Deutsche Grammophon)

ode an die freiheit bernstein in berlin leonard bernstein 2 cd dg deutsche grammophon 1989 30 ans mur de berlin cd review critique cd classiquenews 4837441CD, critique. BEETHOVEN : Symph n°9 – Bernstein, Berlin 1989 (2 cd DG Deutsche Grammophon). Pour commĂ©morer les 30 ans de la chute du Mur de Berlin, DG réédite une très belle lecture de la 9è de Beethoven, devenue hymne de l’Europe progressiste, dĂ©sormais indissociable des grandes heures et cĂ©lĂ©brations de l’histoire europĂ©enne. Evidemment contexte oblige, les interprètes venus cĂ©lĂ©brer la fin de l’Allemagne divisĂ©e, dĂ©sunie en chantant l’ode fraternelle conçue par Beethoven comme l’appel Ă  changer de monde, sont hautement inspirĂ©s par l’urgence et la joie collective de la Chute du mur. D’autant que la direction organique, instinctive, très investie du chef d’origine juive, Leonard Bernstein restitue toute la profondeur et l’humanitĂ© de la partition et du contexte dans lequel elle est ainsi rĂ©alisĂ©e en dĂ©cembre 1989. L’annĂ©e est celle de la mort de Karajan, le plus grand chef d’alors ; Bernstein lui aussi chez DG, Deutsche Grammophon, fait figure de dernier gĂ©ant d’un monde porteur d’un nouveau, renouvelĂ© comme plein d’espoirs.

RÉÉDITION HISTORIQUE
Plateau de grande classe dont la diva bellinienne June Anderson, orchestre bavarois auquel se sont joints divers super solistes de différents orchestres (Dresde, Leningrad, Londres, New York, Paris… il faut bien défendre l’idée d’une phalange concrètement européenne); choeurs multiples également pour l’occasion (Dresde, Munich, Berlin GDR)… ce live du 25 décembre 1989 au Schauspielhaus de Berlin est de fait, fédérateur, historique. Donc incontournable. La fièvre de l’histoire rejoint l’oeuvre fraternelle et humaniste du plus génial des symphonistes de l’histoire européenne. Tout un symbole. L’occasion insuffle une tension unique à la partition de Beethoven. La sensibilité communicative du chef choisi fait le reste.

CD, critique. BEETHOVEN : Symph n°9 – Bernstein, Berlin 1989 (2 cd DG Deutsche Grammophon).

Ode an die Freiheit – Ode to Freedom
Beethoven: Symphony No. 9
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Chor des Bayerischen Rundfunks
Chor der Staatskapelle Dresden
Kirov Orchestra, St Petersburg
Orchestre de Paris
London Symphony Orchestra
New York Philharmonic
Leonard Bernstein, direction
Live from Berlin 25 December/bre 1989

Parution : 27 Sept. 2019
2 CD Deutsche Grammophon – 0289 483 7441 0

CD coffret, Ă©vĂ©nement, annonce. ANDRIS NELSONS / BEETHOVEN : Complete symphonies / intĂ©grale des 9 symphoniess : Wiener Philharm (2017 – 2019  -  5 cd + bluray-audio DG Deutsche Grammophon)

BEETHOVEN andris nelsons 9 symphonies wiener philharmoniker 5 cd blu ray DG Deutsche GrammophonCD coffret, Ă©vĂ©nement, critique. ANDRIS NELSONS / BEETHOVEN : Complete symphonies / intĂ©grale des 9 symphonies : Wiener Philharmoniker (2017 – 2019  -  5 cd + bluray-audio DG Deutsche Grammophon). La direction très carrĂ©e du chef letton Andris Nelsons (nĂ© Ă  Riga en 1978) brillante certes chez Bruckner et Chostakovitch, efficace et expressive, finit par dessiner un Beethoven assez rĂ©ducteur, parfois caricatural (Symphonies n°7 et 8). De la vigueur, de la force, des Ă©clairs et tutti martiaux, guerriers… mais pour autant est-ce suffisant dans ce grand laboratoire du chaudron BeethovĂ©nien qui exige aussi de la profondeur et une palette de couleurs des plus nuancĂ©es ? A notre avis, le maestro n’exploite pas assez toutes les ressources des instrumentistes viennois pourtant rĂ©putĂ©s pour leur finesse naturelle. A 40 ans, Nelsons (devenu chef permanent du Gewandhaus de Leipzig depuis 2017), dirige de façon d’emblĂ©e berlinoise ou teutonne un orchestre qui demanderait Ă  articuler, Ă  nuancer davantage. Disciple de Mariss Jansons, Andris Nelsons semble n’avoir compris que la force et la tension du premier, en minimisant le travail sur les couleurs et les nuances. Donc voici la version claironnante d’un Beethoven Ă  poigne.

Tous ceux qui savent tout l’héritage viennois (haydnien et mozartien) chez Ludwig, et donc recherchent sous l’architecture du visionnaire prophétique, l’intelligence des timbres et la sensibilité du peintre (dans l’art du paysage par exemple, en particulier dans la Pastorale)… passeront leur chemin.

De même, la 1ère symphonie patine sur des tempi trop ralentis, mais grâce à la vélocité des cordes et leurs somptueux unissons (exceptionnellement aérés ; donc uniques au monde : tout ce qui fait l’excellence des Wiener Philharmoniker), les mouvements plus rythmiques regorgent d’une saine vitalité. Les uns regretteront que Nelsons pontifie, solennise, classicise à outrance avec des gestes pompiers… Oui mais c’est compter sans l’orchestre qui respire et contraste avec un souffle unique et singulier.

La 7è est de ce point de vue emblématique : elle révèle les aspérités et les arguments d’une lecture brillante mais par moments trop charpentée. Quelle majesté qui trépigne comme un dragon rugissant peu à peu, nous faisant entendre le son d’un nouveau monde ; Beethoven est capable de provoquer, saturer, claquer et faire réagir en une frénésie unique et inouïe avant lui (premier mouvement : Poco sostenuto puis Vivace, d’une tension quasi effrayante) ; puis à l’opposé, le second mouvement Allegretto exprime une immense nostalgie, pas une marche funèbre comme beaucoup la traite et la rigidifie, mais un chant qui pleure et qui coule, regrette et tourne la page ; musique des regrets et des soupirs vite transcendés dans l’appel des cimes. Nelsons éclaircit la pâte, précise et clarifie le contrepoint, précise chaque entrée des cordes pour mieux asséner l’implacable rythme du temps, la force et la violence du destin. La douceur voluptueuse de bois (si onctueuse dans la narration évocatrice de la Pastorale : hautbois, clarinettes, bassons…) adoucit les griffes de cette conscience qui tutoie l’histoire. Le Presto est un nerf électrique qui se déroule et aimante tout sur son passage ; préalable frénétique avant l’Allegro con brio ou Finale qui sonne l’appel de toutes les forces martiales en présence (trompettes incandescentes), en un tourbillon qui tourne sur lui-même et appelle une nouvelle direction dans cette saturation rythmique de tutti répétitifs. Aucun doute ici, Beethoven est bien le compositeur du chaos qui hurle puis s’organise.

 

 

 

Le Beethoven d’Andris Nelsons
Chef de la vigueur et de la fermeté…

 

 

 

nelsons-andris-beethoven-wiener-phil-critique-cd-classiquenews-orchestre-symphonies-critique-classiquenews-concerts-maestro-dg-deutsche-grammophonLa 8è développe illico l’énergie de la forge, ce grand bain en fusion qui étreint la matière, la malaxe et la compresse en éclats rythmiques incandescents ; jamais la sensation du volcan orchestral et sa chambre contenant le magma n’avait autant émerger dans une symphonie : brillant et vivace cet allegro récapitule toute l’énergie dont est capable le promothéen Beethoven. Quel contraste là encore avec la légèreté caquettante, badine et facétieuse de l’Allegretto (justement annoté « scherzando ») qui semble faire révérence à l’humour et la délicatesse dansante de Haydn et Mozart. Mais avouons qu’avec un tel orchestre, Nelsons manque de finesse et force le trait. Inutile surlignage.
Le Menuetto est le moins réussi car grossièrement battu, sans légèreté. Des acoups guère sforzando asséner sans ménagement au risque de perdre le fil et la pulsion du Menuetto de base. Dommage. Là se révèle  à notre avis les limites de la version Nelsons : trop épaisse, la pâte des viennois qui pourtant respire et palpite naturellement, sonne brucknérienne et brahmsienne. Un Beethoven enflé, grossi, qui aurait pris du poids : on est loin de l’élégance viennoise. dans les faits, Beethoven fit créer toutes ses symphonies majeures à Vienne. Sur un tempo très allant, le dernier Allegro vivace manque de nuance. Mais cela trépigne et caquète à souhaits.

Ailleurs, cela fonctionne très bien dans la force tellurique et rythmique de la 5è ; mais qu’en est-il dans ce vaste poème de la Pastorale (Symphonie n°6), fresque organiquement unifiée à travers ses 5 mouvements ? Hymne inouï à la Nature, expression d’un sentiment de compassion déjà écologique, et panthéiste qui récapitule l’ambition lumineuse de Haydn (celui de la Création, oratorio clé de 1799) ?
La sonorité comme chauffée à blanc des cordes donne la clé d’une lecture plus intense et contrastée que vraiment articulée. Tout est énoncé avec une vigueur permanente. Des contrastes tranchants, une matière en constante fusion, crépitante, d’une sauvagerie ardente et vindicative ; à croire que le chef ne connaît (ou plus exactement écarte) toute nuance piano, tout galbe amoureux… la volupté dans le regret n’existe plus.
Le second mouvement (Andante molto moto) manque de flexibilité caressante : tout est exécuté, détaillé, précisé et par séquences.  Il y manque la patine tendre, la distance poétique, ce flux qui s’écoule, organique et viscéral qui colore les meilleures versions (Karajan, Harnoncourt, Bernstein…) dans la scène au ruisseau. Ici tout brille, en permanence, de façon univoque.

MĂŞme Ă©clatante voire fracassante Ă©nergie dans la 9è, Ă  laquelle il ne manque ni dĂ©flagration ni dĂ©charges en tous genres ; du souffle aussi dès le portique d’ouverture qui creuse une distanciation historicisante,  – sorte d’appel gĂ©nĂ©ral Ă  toutes les Ă©nergies disponibles. Et qui inscrit le massif orchestral en un souffle Ă©pique, Ă  l’échelle de l’histoire. Le chef veille en permanence Ă  faire vrombir le son collectif, creusant les contrastes avec un geste parfois sec, rĂ©sumant le dĂ©veloppement et ses variations en une sĂ©rie de blocs sonores plus puissants que clairs et transparents quoiqu’il sculpte dans l’évidence le relief des bois (Allegro ma non troppo, un poco maestoso). Roulements de timbales, appels des trompettes convoquent une urgence pĂ©taradante qui sonne dur voire Ă©paisse. Le fin contrepoint du Molto vivace qui est vite rattrapĂ©e par l’euphorie et mĂŞme la transe collective avance comme une machine de guerre, enrayĂ©e cependant sur le mode forte voire fortissimo et mĂ©gaforte (coups de timbales). Le chef pilote l’orchestre dans la trĂ©pidation, une urgence continue faisant table rase de tout, y compris de toute recherche de nuances et de dĂ©tails instrumentaux, sauf le contre chant des violoncelles, contrebasses et cors, quoique enchaĂ®nĂ©s rapidement, presque prĂ©cipitĂ©s.
L’Adagio doit effacer toute tension, réparer les blessures, réconforter par son voile instrumental où règnent l’unisson des cordes, la couleur flottante des cors, bassons, clarinettes, hautbois… Nelsons extirpe de l’orchestre un appel au renoncement, l’expression d’un adieu éternel. Mais il manque cette nuance de magie, de phrasés piano dont le chef se montre avare depuis le début de son intégrale. De telle sorte que son Beethoven sonne (comme nous l’avons dit) comme du Brahms.

Evidemment la dĂ©flagration qui ouvre le Presto – fanfare puis chant des contrebasses, rĂ©sonne comme une prise Ă  tĂ©moin, et la claire volontĂ© de Beethoven d’inscrire sa symphonie dans l’Histoire.
La séquence est charnière ; elle doit être entendue comme ultime récapitulation aussi, à la fois complète et définitive comme une reprogrammation, une mise en orbite pour un monde nouveau, juste avant la prise de parole et de chant de l’humanité fraternelle réconciliée dans le dernier mouvement sur les vers de Goethe.
Plus inspiré, capable de contrastes ciselés, le chef détaille alors séquence par séquence, produit de superbes climats qui récapitulent ce qui a été développé. L’Allegro assai, c’est à dire l’énoncé initial de l’Ode à la joie aux contrebasses (5) est inscrit comme un motif sinueux, pianissimo, souterrain qui innerve tout le paysage orchestral, en un large et progressif crescendo, alors détaillé par les bois.. Voilà une séquence parfaitement réussie, nuancée, murmurée, riante dans la joie et l’espérance (superbe chant des clarinettes).

Dans l’esprit d’un opéra, et l’on pense à la clameur finale de Fidelio et son hymne conclusif, fraternel, la basse Georg Zeppenfeld (ailleurs très bon wagnérien, comme à Bayreuth) entonne avec une noblesse communicative l’ode humaniste rédigé par Goethe et que Beethoven sublime jusqu’à l’explosion, en ménageant plusieurs jalons par le quatuor vocal.
Après l’appel de tout le chœur, à 3’33, l’armée orchestrale reprend le flambeau, électrisée davantage par le ténor (Klaus Florian Vogt un rien tendu) et le chœur des hommes. Chef et instrumentistes assènent une montée en puissance qui ne ménage aucun effet tonitruant pour faire triomphant l’éclat de l’hymne vers la transe rituelle, vers l’ivresse contagieuse explosive… quitte à éluder le mystère de la séquence plus introspective (Andante maestoso, plage 8, 1’34) qui reste plat et manque curieusement de respiration… Une intégrale en demi teintes donc. Plus teutonne et berlinoise que viennoise et autrichienne. A écouter Nelsons, tout l’apport récent, depuis Harnoncourt, des instruments d’époque, est écarté ici. Question d’esthétique certes. Mais à force de rugir et vrombir, le moteur beethovénien sature dans la puissance et l’épaisseur du trait.

 

 

 

 

 

 

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Approfondir
 

 

 

Autres cycles symphoniques d’Andris Nelsons chez Deutsche Grammophon :

 
 

 

 

BRUCKNER
les Symphonies de Bruckner par Andris Nelsons (2016, 2017, 2018) avec le Gewandhausorchester Leipzig

Symphonie n°7 – CLIC de CLASSIQUENEWS
http://www.classiquenews.com/cd-critique-bruckner-7e-symphonie-gewandhausorchester-leipzig-andris-nelsons-2018-1-cd-dg/

Liens vers Symphonie n°3 et Symphonie n°4
http://www.classiquenews.com/cd-critique-bruckner-7e-symphonie-gewandhausorchester-leipzig-andris-nelsons-2018-1-cd-dg/

 

 

 

CHOSTAKOVITCH / SHOSTAKOVICH

Chostakovich_CD nelsons bostonCD, critique. SHOSTAKOVICH / CHOSTAKOVITCH : Symphonies n°6 et 7 (Boston Symph. Orch / Andris Nelsons) / 2 CD Deutsche Grammophon. Fin du cycle des Symphonies de guerre de Chostakovich par le Boston Symphony et le chef letton Andris Nelsons. Ce 3è et dernier volume attestent des qualités identiques observées dans les opus précédents : puissance et richesse du son. Créée à Leningrad en 1939 par le légendaire Evgeni Mravinski, la Symphonie N° 6 op. 54, est la plus courte des symphonies ; Nelsons souligne le caractère endeuillé du Largo préliminaire, détaillant les solos instrumentaux pour flûte piccolo, cor anglais, basson afin de déployer la matière nocturne, étouffante de cette longue séquence grave et intranquille. Les deux mouvements plutôt courts qui suivent Allegro et Presto assène une motricité aiguë et incisive qui fait dialoguer cuivres ironiques, gorgés de moquerie acerbe, et bois vifs argents. Le final est abordé comme un feu d’artifice cravaché, narguant le mystère du premier mouvement dont il dément le calme profond par une série ultime de surenchère démonstrative et vindicative, au bord de la folie… LIRE ici la critique complète

 

 

 

 

 

 

COMPTE-RENDU,Concert. La Roque d’Anthéron 2019, le 17 Août 2019. Récital FF Guy, piano. L.V. BEETHOVEN (Hammerklavier)

COMPTE-RENDU,Concert. Festival de La Roque d’Anthéron 2019. La Roque d’Anthéron. Parc du Château de Florans, le 17 Août 2019. L.V. BEETHOVEN. F.F. GUY. La grande connaissance de la musique de Beethoven par François-Frédéric Guy est bien connue au concert. Il a également enregistré probablement toute la musique de Beethoven pour piano, sonates, pour piano seul et à deux, musique de chambre et concertos. Son allure calme, sa concentration sereine donnent immédiatement un sentiment de sécurité. Il débute son concert avec la 16 ème des 32 Sonates de Beethoven. Elle possède donc une position centrale dans cette production prodigieuse. Alors qu’elle est contemporaine du déchirant texte du Testament d’Heiligenstadt ; elle paraît joyeuse et pleine d’humour. Comme si le grand homme voulait bien rendre compte de son plaisir à vivre en société que la surdité le condamnait à éviter. Le jeu de François Frédéric Guy est justement capable de rendre cette légèreté et cet humour. Même si le mouvement lent se rembrunit. La beauté de la sonorité nous ravit et la délicatesse des phrasés est également admirable.

 

 

32 Sonates, Hammerklavier… 

François-Frédéric Guy excelle dans Beethoven

 

concert piano critique classiquenews Guy_© Christophe GREMIOT_17082019-6

 

 

 

L’élégance de l’écriture et celle de l’interprétation se rencontrent avec art sous les doigts de François-Frédéric Guy. Puis la Sonate n° 26 plus connue comme celle des adieux, est en fait celle « des adieux, de l’absence et du retour de l’ami ». Il ne s’agit pas d’une histoire amoureuse mais d’amitié. Beethoven voyait le frère de l’Empereur, son élève, ami et mécène quitter Vienne sous la menace Napoléonienne. Précédant de peu le cinquième concerto, l’écriture pianistique est virtuose et brillante. François-Frédéric Guy avec une belle autorité dramatique va nous faire vivre ses trois états avec une grande clarté de jeu. Nuances très développées, virtuosité maîtrisée et tristesse dans le mouvement lent non surjouée, mais exprimée avec noblesse. Le final est un moment de véritable allégresse.

Après l’entracte c’est la grandiose Sonate « Hammerklavier ». Peu de pianistes peuvent en rendre la véritable grandeur qui dépasse le seul jeu pianistique. Récemment à Salon-de-Provence le tout jeune Théo Fouchenneret nous avait éblouis par sa compréhension du message de Beethoven dans des qualités pianistiques rares. Il est certain que la maturité de François-Frédéric Guy lui permet d’aller plus loin. Il dépasse les traits pianistiques, se met complètement à nu dans une interprétation totalement bouleversante. Comment Beethoven a-t-il pu aller si loin ? Comment cet artiste fait-il pour rendre perceptible au public la confession de l’âme du compositeur ? Il y a presque quelque chose d’indécent à livrer au public une telle confession. Public dont une partie joue avec son téléphone portable, tousse, bouge ou somnole pendant qu’un artiste intègre livre en totale impudeur tout son amour pour cette partition incroyable. Le long mouvement lent (20 minutes) est l’expression, la confidence d’une âme au bord du désespoir mais qui garde faiblement la foi dans l’humanité.
C’est lĂ  que le Testament d’Heiligestadt prend tout son sens. Beethoven avait en lui cette page, et bien d’autres : il devait les offrir Ă  ses frères humains. Voici l’extrait du testament auquel je fais allusion : « De tels incidents me portaient presque au dĂ©sespoir et il s’en fallut de peu que je ne misse fin Ă  ma vie, mais seul, lui, l’art m’en retint. Oh ! Il me semblait impossible de quitter ce monde avant d’avoir accompli ce Ă  quoi je me sentais disposĂ© et, ainsi je prolongeai cette vie misĂ©rable, vraiment misĂ©rable, cette nature si fragile qu’un assez rapide changement me fit passer du meilleur Ă©tat dans le pire. »

Il me semble que l’organisation d’un concert, même dans un lieu magique comme celui-ci, touche à sa limite lorsque que l’artiste-interprète offre une si parfaite compréhension du message bouleversant du compositeur. François-Frédéric Guy domine non seulement techniquement cette Sonate, mais en comprend parfaitement et nous en fait comprendre, toute la grandeur.

 

 

piano concert critique festival classiquenews Guy_© Christophe GREMIOT_17082019-11

 

 

Ce grand moment de musique est à marquer d’une pierre blanche. François-Frédéric Guy est un artiste à la maturité magnifique. Il est en train de diffuser en CD son intégrale des Sonates de Beethoven. Elle est certainement admirable, mais assister à un concert de cette qualité n’a pas de prix. Car voir la charge émotionnelle maîtrisée de l’artiste, rend humble et reconnaissant. Le public a applaudi bruyamment et presque vulgairement après cette musique éthique si profonde. François-Frédéric Guy avec un bel humour a joué en premier bis la lettre à Elise. Son petit sourire semblait suggérer que savoir jouer la Hammerklavier est peut être un préalable à bien jouer cette petite et si belle lettre…. Que massacrent tant d’amateurs…
Puis dans la belle nuit provençale un nocturne de Chopin au legato de velours, a fermé la soirée avec beaucoup d’élégance. Plus qu’un pianiste François-Frédéric Guy est un grand musicien et il excelle dans la capacité à faire comprendre le génie de Beethoven.

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Compte- rendu, Concert. Festival de La Roque d’Anthéron 2019. La Roque d’Anthéron. Parc du Château de Florans, le 17  août 2019. Ludwig Van Beethoven ( 1770-1827) : Sonate N°16 en sol majeur op.31 n°1 ; Sonate n°26 en mi bémol majeur Op.81a «  Les adieux » ; Sonate n°29 en si bémol majeur Op.106 «  Hammerklavier » ; François-Frédéric Guy, piano. Photos : © Christophe Grimiot

 

 

 

 

MISSA SOLEMNIS de Beethoven (par René Jacobs)

Rene-Jacobs-2013-582FRANCE MUSIQUE, lundi 10 juin 2019. BEETHOVEN : Missa Solemnis. René Jacobs.  Ce fut le dernier enregistrement du regretté Nikolaus Harnoncourt (CD événement, compte rendu critique. Beethoven : Missa Solemnis : Nikolaus Harnoncourt / 2015, 1 cd Sony classical / parution mai 2016). La missa Solemnis de Beethoven est le grand œuvre sacré du maître, une partition à l’égal des Messe en si de JS BACH, Requiem de Mozart, Requiem de Berlioz et de Verdi… On y éprouve face à une architecture qui se confronte à Dieu, toutes les aspirations de l’âme humaine : pardon, compassion, salut. Composée entre 1818 et 1822, la partition sollicite un grand chœur, l’orchestre à son complet et quatre solistes. De Karajan à Boehm, tous les grands chefs ont souhaité aborder la profondeur et l’humanisme passionné de la partition léguée par Beethoven. En mai 2019, René Jacobs en propose une lecture « allégée » sur instruments d’époque. Les instruments historiques seront-ils adaptés pour en restituer à la fois la majesté et la sincérité ? Et les solistes ?

 

 

Missa Solemnis, 1824
Beethoven dont on connaît le désir d’édifier une arche musicale pour le genre humain, saisissant par son ivresse fraternelle, porté par un idéal humaniste qui s’impose toujours aujourd’hui avec évidence et justesse (écoutez le finale de la 9è symphonie, aujourd’hui, hymne européen), tenait sa Missa Solemnis comme son oeuvre majeure. Mais pour atteindre à la forme parfaite et vraie, le chemin est long et la genèse de la Solemnis s’étend sur près de 5 années…

Pour l’ami Rodolphe
Vienne, été 1818. Le protecteur de Beethoven, l’archiduc Rodolphe de Habsbourg, frère de l’empereur François Ier, est nommé cardinal. Son intronisation a lieu le 24 avril 1819. Beethoven, qui règne incontestablement sur la vie musicale viennoise depuis 1817, inspiré par l’événement, compose
Kyrie, Gloria et Credo pendant l’été 1819. La période est l’une des plus
intenses: elle accouche aussi de la sublime sonate n°29, “Hammerklavier” (terminée fin 1818). Les cérémonies officielles en l’honneur de Rodolphe sont passées (depuis mars 1820)… et Beethoven poursuit l’écriture de la Messe promise. Jusqu’à juillet 1821, il écrit les parties complémentaires. En 1822, la partition autographe est finie: elle est contemporaine de sa Symphonie n°9 et de ses deux ultimes
Sonates.
Avec le recul, la genèse de l’ouvrage s’étend sur plus de cinq années: gestation reportée et difficile car en plus des partitions simultanées, Beethoven, entre ivresse exaltée et sentiment de dénuement, a du cesser de nourrir tout espoir pour “l’immortelle bien-aîmée” (probablement Antonia Brentano), fut contraint de négocier avec sa belle soeur, la garde de son neveu Karl…

 

 

 

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logo_france_musique_DETOUREFRANCE MUSIQUE, lundi 10 juin 2019, 20h : MISSA SOLEMNIS de BEETHOVEN par René Jacobs / Concert donné le 6 mai 2019 à 20h30 Grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris

Ludwig van Beethoven
Missa solemnis en ré majeur op. 123

1. Kyrie
2. Gloria
3. Credo
4. Sanctus – Benedictus
5. Agnus Dei

Polina Pastirchak, soprano
Sophie Harmsen, mezzo-soprano
Steve Davislim, ténor
Johannes Weisser, basse
RIAS Kammerchor
dirigé par Denis Comtet
Freiburger Barockorchester
Direction : René Jacobs

 

 

 

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Ce vieux loup solitaire et génial
Beethoven, marqué par la vie, défait intimement, capable de sautes d’humeurs imprévisibles, marque les rues viennoises par son air de lion sauvage, caractériel, emporté mais… génial. Dans les cabarets, il invective les clients, proclamant des injures contre les aristocrates et même les membres de la famille impériale… Mais cet écorché vif a des circonstances atténuantes: il est sourd, donc coupé de son milieu ordinaire, et ne communique, sauf ses percées orales souvent injurieuses, que par ses “carnets de conversation”. Ce repli exacerbe une inspiration rageuse, inédite, que ses proches dont Schindler (son secrétaire), l’éditeur Diabelli (pour lequel il reprend en 1822, les Variations “Diabelli” qu’il avait laissées inachevées en 1820), ou Czerny (son élève)… admirent totalement. De surcroît, si les princes d’hier sont partis ou décédés tels Kinsky, Lichnowsky, Lobkowitz,
surtout Rassoumowsky (qui a rejoint la Russie après l’incendie
dévastateur de son palais et de ses collections en 1814), le compositeur bénéficie toujours d’un soutien puissant en la personne de l’Archiduc Rodolphe, fait donc cardinal, et aussi archevêque d’Olmütz en Moravie.

 

 

Vaincre la fatalité :
une messe pour le genre humain qui doit toucher le cœur

 

 

beethoven 220 220px-BeethovenA l’origine liturgique, la Missa Solemnis prend une ampleur qui dépasse le simple cadre d’un service ordinaire. Messe pour le genre humain, d’une bouleversante piété collective et individuelle, l’oeuvre porte sang, sueur et ferveur d’un compositeur qui s’est engagé totalement dans sa conception. Fidèle au credo de Beethoven, l’oeuvre Michel-Angélesque (choeur, orgue, orchestre important), exprime le chant passionné d’un homme désirant ardemment vaincre la fatalité. Exigeant quant à l’articulation du texte et l’explicitation des vers sacrés, Beethoven choisit avec minutie chaque forme et développement musical. A la vérité et à l’exactitude des options poétiques, le compositeur souhaite toucher au coeur : “venu du coeur, qu’il aille au coeur“, écrit-il en exergue du Kyrie. Théâtralié révolutionnaire du Credo, véritable acte de foi musical, mais aussi cri déchirant et tragique du Crucifixus, méditation du Sanctus, intensité fervente du Benedictus (introduit par un solo de violon) puis de l’Agnus Dei, l’architecture touche par ses forces colossales, la vérité désarmante de son propos: l’inquiétude de l’homme face à son destin, son espérance en un Dieu miséricordieux et compatissant.

Cycle BEETHOVEN sur Arte les 2, 9, 16, 23 et 30 octobre 2016 Sûr de la qualité de sa nouvelle partition qui extrapole et transcende le genre de la Messe musicale, Beethoven voit grand pour la création de sa Solemnis. Il propose l’oeuvre aux Cours européennes: Roi de Naples, Louis XVIII par l’entremise de Cherubini, même au Duc de Weimar, grâce à une lettre destinée à Goethe (qui ne daigne pas lui répondre!)…
En définitive, la Missa Solemnis est créée à Saint-Pétersbourg le 7 avril 1824 à l’initiative du Prince Galitzine, soucieux de faire créer les dernières oeuvres du loup viennois, avec l’appui de quelques autres aristocrates influents. Beethoven assure ensuite une reprise à Vienne, le 7 mai, de quelques épisodes de la Messe (Kyrie, Agnus Dei…), couplés avec la première de sa Symphonie n°9. Le triomphe est sans précédent: Vienne acclame alors son plus grand compositeur vivant, lequel totalement sourd, n’avait pas mesuré immédiatement le délire et l’enthousiasme des auditeurs, réunis dans la salle du Théâtre de la Porte de Carinthie.

 

 

Beethoven: Missa Solemnis
Œuvre composée entre 1818 et 1822

Illustrations: portraits de Beethoven. Beethoven composant la Missa (DR)

 

 

 
 

 
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Approfondir
MISSA SOLEMNIS de BEETHOVEN sur CLASSIQUENEWS
Par Nikolaus Harnoncourt
http://www.classiquenews.com/tag/missa-solemnis/

DOSSIER SPECIAL Missa Solemnis
https://www.classiquenews.com/beethoven-missa-solemnis-jardin-des-critiquesfrance-musique-dimanche-10-fvrier-2013-14h/

 

  

 

Bagatelles de Beethoven

Beethoven_Hornemann-500-carreFRANCE MUSIQUE. Dim 5 mai 2019. BEETHOVEN : Bagatelles – La tribune des critiques de disques s’intĂ©resse aux fameuses et trop mĂ©connues Bagatelles op. 126 de Beethoven. Oeuvre de jeunesse certes mais pas esquisses inabouties. Bien au contraire. Tout le Beethoven architecte, expĂ©rimentateur est dĂ©jĂ  lĂ . A Vienne depuis 1792, le jeune Beethoven venu de sa Bonn natale, se dĂ©voile en admirateur du dernier Haydn, son maĂ®tre vĂ©nĂ©rĂ©, gĂ©nie de la Sonate pour clavier. Le cycle est … « capital pour notre connaissance du clavier viennois entre la fin du XVIIIè et le dĂ©but du siècle romantique. La fougue intempestive d’un Beethoven maĂ®tre de l’improvisation et fortepianiste recherchĂ© par l’élite (Lichnowski, Razumowski, Lobkowicz, Kinsky, l’Archiduc Rodolphe, ou le Comte Waldstein…) comme par le public des concerts Ă  Vienne, se dessine ici avec un panache racĂ© captivant, une rage libre et personnelle Ă  couper le souffle… » ainsi rĂ©capitulait la critique du cd des Bagatelles par Natalia Valentin, il y a dĂ©jĂ  10 ans, en 2009 (LIRE notre critique intĂ©grale du cd BAGATELLES de BEETHOVEN par Natalia Valentin, 1 cd Paraty)…

beethoven_rondos_bagatelles_pianoforte_natalia_valentin_cd_ParatyEt plus loin : « Les 7 Bagatelles semblent aller encore plus loin dans la palette des possibilités de l’instrument comme de l’écriture: ici, la vitalité du jeu est sublimée par l’audace, l’engagement interprétatif, une assise et une maturité exceptionnelles dans la ciselure de l’expressivité et des nuances dynamiques, d’une phrase à l’autre, et même d’une note à l’autre, car la précision ronde et naturelle de l’instrument le permet. On se plaît désormais à imaginer le jeune prodige de la musique vaquer sur un instrument aussi riche aux expérimentations futures, le bouillonnant improvisateur à Vienne, “oser”, surprendre, ouvrir de nouvelles perspectives. Chaque Bagatelles dresse des voies nouvelles, esquisses fugaces et déjà profondes qui dans leur versatilité profuse, sont des mondes en gestations qui appellent des développements et des variations. L’insolence, l’éclat de l’original et de l’intériorité, le jaillissement des idées et le délire quasi obsessionnel (Presto) se ressentent ici avec force et puissance grâce à la digitalité supérieure de l’interprète. Après les multilples perspectives ouvertes des 6 Bagatelles, il faut bien le feu d’artifice du Caprice final (Rondo alla ingharese, vers 1795), lié à une anecdote de la vie du compositeur, composé pour l’ami et mécène, l’Archiduc Rodolphe d’Autriche: bouillonnement de l’humeur qui engendre une musique frénétique, théâtrale, gorgée là aussi d’une furià parfaitement beethovénienne, mais articulé avec un délicieux panache et une intelligence nuancée par Natalia Valentin. Outre l’intérêt des oeuvres révélées, le 7ème album Paraty met en lumière le geste superlatif de l’interprète, une nature et un engagement désormais à suivre ». De toute évidence, les Bagatelles de Beethoven sont comme ses œuvres à suivre, de première valeur en ce qu’elles révèlent déjà un interprète-compositeur génial.

FRANCE MUSIQUE. Dim 5 mai 2019, 16h. BEETHOVEN : Bagatelles op. 126 – tribune des critiques de disques

PARIS. Récital de piano : Jean-Nicolas DIATKINE à GAVEAU

Jean-Nicolas Diatkine Ă  GaveauPARIS, Gaveau. 3 avril 2019, 20h. RĂ©cital JN DIATKINE, piano. Classiquenews avait dĂ©jĂ  remarquĂ© le jeu facĂ©tieux mais prĂ©cis, imaginatif mais juste du pianiste Jean-Nicolas Diatkine (Ă  Gaveau aussi en nov 2014 : programme Ravel, Chopin…). C’est un lutin Ă©clairĂ© et cultivĂ© qui lui-mĂŞme cherche et trouve des filiations poĂ©tiques secrètes d’un musicien l’autre, d’une partition Ă  un Ă©crivain (ainsi Proust parlant de Chopin…). L’éclectisme des programmes nourrit en rĂ©alitĂ© une riche rĂ©flexion sur le jeu des inspirations, sur la construction des Ă©difices poĂ©tiques… C’est Ă©videmment le cas de ce nouveau rĂ©cital qui marie Mozart (gluckiste, et d’une gravitas enfin apaisĂ©e dans l’Adagio k540), Beethoven (passionnĂ©, conquĂ©rant, inflexible) et Chopin (mĂ©lancolique et langoureux mais surtout vif, nerveux, fier…).

Diatkine jean nicolas piano gaveau JNDDans l’Appassionnata, Beethoven alors au service du Prince Lichnowsky, refuse de jouer pour les Français de Napoléon qui occupent son palais : Lichnowsky fait enfoncer la porte de la chambre du compositeur qui s’y était réfugié ; mais Beethoven fier comme un paon, s’obstine et quitte les lieux (et son protecteur à Vienne). Dans une lettre demeurée fameuse, il exprime comme Mozart, l’unicité et l’indépendance non serviles de son génie : « « Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi-même. Des princes, il y en a et il y en aura des milliers. Il n’y a qu’un seul Beethoven – signé : Beethoven ». JN Diatkine saura souligner entre chaque note musicale, cette assurance qui n’est pas arrogance mais suprême conscience de la pureté de son art. Inflexible Beethoven et tellement naïf aussi.

Puis la main preste, allégée, s’accorde à la pensée fugace des Préludes, ceux de Chopin : 24 esquisses dont l’acuité critique du pianiste révélera surtout le fourmillement des idées, jaillissantes, fulgurantes. Mais le génie de Chopin tient surtout à sa relecture du genre emblématique de la dignité de sa nation, occupée, meurtrie, martyrisée : dans la Polonaise opus 53, il y a certes le souvenir de la marche noble des princes en représentation ; il y a surtout l’expression intime d’une blessure qui sublime la souffrance en … grâce. Magie de l’acte créateur et poétique.

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Récital Jean-Nicolas DIATKINE, piano

PARIS, Salle Gaveau
Mercredi 3 avril 2019, 20h30

RESERVEZ VOTRE PLACE
https://www.sallegaveau.com/spectacles/jean-nicolas-diatkine-piano

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Programme: 

Mozart :
Adagio K. 540 et Variations sur un thème de Gluck K. 455

Beethoven :
Sonate n°23 op.57 « Appassionata”

Chopin :
24 Préludes (1839)
Polonaise op. 53 “HĂ©roĂŻque” (1842)

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Salle Gaveau Ă  PARIS
45-47 rue La Boétie
75008 PARIS
01.49.53.05.07

CD, Ă©vĂ©nement, critique. SEIJI OZAWA : BEETHOVEN 9 – Mito Chamber Orchestra (1 cd Decca)

OZAWA SEIJI BEETHOVEN 9 MITO chamber orchestra concert cd critique cd review classiquenews 4832566_SO_B9_A_FC-240x240CD, Ă©vĂ©nement, critique. SEIJI OZAWA : BEETHOVEN 9 – Mito Chamber Orchestra (1 cd Decca). 45 ans après son tout premier enregistrement pour Philips, le vĂ©tĂ©ran lĂ©gendaire, maestro Seiji Ozawa relit le sommet des symphonies romantiques germaniques : la 9è de Beethoven; Ă  l’âge de 83 ans, Ă  la tĂŞte du Mito Chamber Orchestra (fondĂ© en 1990), le chef – directeur musical de l’orchestre nippon Ă  partir de 2012-, montre en dĂ©pit d’une longue maladie dont il sort petit Ă  petit, une Ă©nergie nerveuse prĂŞte Ă  dĂ©coudre avec le massif beethovĂ©nien.

Le premier mouvement, frémissant, tendu, incandescent reconnecte le sentiment tragique à l’univers ; on y lit dans cette lecture nerveuse, mordante, éruptive, acérée et incisive, la volonté d’en découdre ou de faire surgir coûte que coûte, et en urgence, une résolution au conflit. C’est la réitération de plus en plus précise, claire d’une phrase qui récapitule toutes les guerres et leur essence tragique, extinction, barbarie, enfin reformulée de façon définitive et enfin claire à 16mn : Ozawa, pilotant un effectif chambriste, sculpte la matière orchestrale avec une précision de fauve, de loup en panique, pressé par l’obligation et l’urgence de résolution. L’engagement des instrumentistes produit une tension d’ensemble, une motricité collective qui fait feu de tout bois. Quand enfin dans les dernières mesures, s’énonce l’équation réponse qui est une déclaration affirmée, le sentiment de résolution peut s’accomplir. Tout est dit : tout est clair.

Le 2è mouvement est d’une énergie primitive, épurée, sautillante, vrai ballet, à la fois pulsation pure, et ciselure cristalline, vif-argent, enfin sans contrainte ; une nouvel élan, celui d’un espoir neuf… Si dans le premier mouvement il s’agissait de regretter et pleurer les morts et les victimes colatérales des batailles, ici, le courage recouvré, et l’espoir revivifié, transcendé (cor, basson…), la volonté de victoire, irrépressible et comme électrisée, animent toutes les troupes pour un nouveau combat (le dernier?)/ timbales, piccolos indiquent la marche heureuse (inconsciente ?), énivrée, éperdue. Ozawa redouble de nervosité détaillée, d’une frénésie primitive, énoncée avec l’urgence d’une force juvénile. Le travail du chef dans les nuances, l’élan, la clarté de l’architecture y paraît le plus manifeste et intelligible. C’est un concert parfaitement équilibré qui gagne un relief décuplé dans cette version recentrée sur un effectif essentiel (chambriste). La motricité et le souci de détail sont superlatifs.
Voyez comme à 7:51 : une étape est franchie soudainement, dans le sens d’une organisation et d’un objectif nouveau, plus trépidant encore qui reprend la frénésie du départ, une armée se met en mouvement.

Dans l’Adagio, sans s’alanguir vraiment, Ozawa fait chanter cordes et bois, en un énoncé plus feutré, rentré, prière fraternelle qui devient appel au renoncement accompagné des pleurs aux violons, un rien maniéré (8:40) ; Beethoven après l’évocation de la barbarie en un souffle tragique, ayant repris possession d’un espoir inespéré, exprime ici une confession intime qui dans le sens de la fraternité, indique clairement l’espoir d’un monde nouveau. Il y manque certainement l’ampleur d’enivrement d’autres versions ; Ozawa semble demeuré dans les instruments, à hauteur de pupitre, dans les cordes spécifiquement. Il lui manque un soupçon de distance réconciliatrice, de souffle poétique.

 
 
 

Du chant des armes
à la prière des cœurs
OZAWA plus fraternel que jamais

 
 
 

OZAWA maestro felin CLASSIQUENEWS portrait juillet août 2015 Le-chef-d-orchestre-Seiji-Ozawa-de-retour_article_landscape_pm_v8

 
 
 

Le destin frappe alors dans le 4è mouvement « Presto »: urgence nouvelle qui est très ralentie, exposée avec lenteur par les contrebasses.

On comprend bien la construction de ce massif ultime du génie beethovénien : conscience foudroyée d’abord, puis reconstruction humaniste.

En passant par le chant du chœur des homms d’abord puis des femmes, en s’incarnant par la voix des solistes, baryton qui exhorte, puis ténor qui invoque et prie, la parole de l’orchestre, s’apparentait à celle des armes (premier mouvement) ; désormais s’il y a levée de boucliers et chant de guerre, ils ne peuvent se réaliser que dans le sens d’une humanisation générale. Quelle vision prophétique qui vaut pour notre siècle (XXIè) celui ultime et décisif de tous les défis : climatique et écologique, sociétal et politique… Quelles valeurs voulons nous défendre ? C’est bien ce rapport désormais vital et dernier auquel nous invite Beethoven. Voilà qui fait sa modernité et ses vertus cathartiques aussi. Car à défaut d’en retrouver traces dans la réalité sociétale actuelle, le spectateur vit déjà dans l’écoulement de la symphone, cette expérience salutaire et clairvoyante qui lui restitue ce qui n’a aucun prix et vaut d’être défendu : le combat de l’homme pour l’homme.

Ozawa comprend les enjeux et la situation : c’est un cataclysme organisé, un nouveau chaos produisant une ère nouvelle qui s’accomplit alors, illuminé par l’humanisme fraternel du chant des solistes et du choeur.
CLIC_macaron_2014L’appel à l’amour universel et l’étreinte pacifique unit orchestre, chef et solistes en une course effrénée portée par l’urgence et la volonté de l’esprit initial. Ivre de son exaltation, le compositeur démiurge s’adresse dès lors au Créateur divin, dans l’espoir de toucher sa miséricorde car il aurait démontrer que sa créature (humaine) s’est enfin montrée digne de son créateur. Dans ce sens, l’ultime électrisation de tout l’orchestre, véritable orgie et transe collective saisit par sa justesse, sa vérité. A 80 ans, Ozawa se montre d’une sincérité désarmante ; son appétit, sa gourmandise affûtée (quitte à forcer parfois le trait, dans les tutti de la dernière séquence chorale), son intelligence féline font le miel et le nerf de cette lecture en tout point captivante.

 
 
 

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CD, critique. SEIJI OZAWA : Symphonie n°9 de BEETHOVEN. Mito chamber Orchestra – Rie Miyake (soprano), Mihoko Fujimura (mezzo-soprano), Kei Fukui (tenor), Markus Eiche (baritone) – 1 cd Decca

 
 
 

Approfondir
En savoir plus sur http://www.clubdeutschegrammophon.com/albums/beethoven-9/#M1JfhPiFJeRPb6QQ.99

 
 
 

Compte-rendu critique, récital de piano. Enghien-les-bains, le 8 décembre 2018. Anne Queffélec, piano, Bach, Beethoven.

queffeelc anne piano concert critique classiquenewsCompte-rendu critique, récital de piano. Enghien-les-bains, le 8 décembre 2018. Anne Queffélec, piano, Bach, Beethoven. Chaque année l’association Pianomasterclub présidée par Jean-François Mazelier organise à l’auditorium de l’école de musique d’Enghien-les-bains une série de master classes suivies de récitals, grâce au soutien de la ville d’Enghien et au mécénat de l’entreprise Gfi Informatique. Heureuse initiative qui rassemble des élèves de conservatoires triés sur le volet, les plus grands noms du piano français, et un public fidèle et passionné. Le 8 décembre, Anne Queffélec donnait un récital renversant de beauté et d’émotion, après quatre heures riches et intenses auprès de ces pianistes en herbe.

On se réjouit toujours d’un concert d’Anne Queffélec, d’abord parce que l’on sait que l’on entendra non seulement une grande professionnelle au sens le plus noble du terme, à la carrière exemplaire, mais surtout une musicienne accomplie, à la sincérité sans faille, et toujours inspirée. Cette soirée le démontrera d’autant plus qu’elle nous surprend avec un programme inaccoutumé, qui n’autorise aucun faux-semblant, aucune dérobade. Elle jouera ce qu’elle nomme elle-même l’alpha et l’oméga de l’œuvre pour piano de Beethoven: sa première sonate opus 2, et sa dernière, la 32ème, opus 111.

Sur la scène un grand Steinway D dans la pénombre, le clavier éclairé par un abat-jour suspendu à la courbe d’un lampadaire. Il paraît presque trop grand dans cette salle intimiste, impression renforcée par la gracile silhouette de la pianiste qui s’avance vers son public. Anne Queffélec aime s’adresser à lui et parler des œuvres, du compositeur, préparer l’auditoire, ici d’autant plus qu’elle avoue ce sas de décompression nécessaire après quatre heures de master classes. La passion habite ses mots comme ses notes, et nous pend à ses lèvres. Ce soir l’enjeu est fort. Elle nous le fait sentir: l’opus 111 est un Everest.

La première pièce n’est cependant pas inscrite sur le programme: forcément, c’est un bis! Ainsi nous la présente-t-elle, mais c’est en fait un prologue, un préalable qu’elle va jouer, dans la pensée du contexte troublé que nous vivons en cette fin d’année. « Ich ruf’ zu dir Herr Jesu Christ » le choral BWV 639 de Bach transcrit par Busoni. Le ton est ainsi posé, par cette communion dans le recueillement et la profondeur à laquelle elle convie le public. Un chant apaisé quoique sombre, un chant qui va à l’essentiel, un chant d’humilité qui, sur sa mer de doubles croches, porte en lui la condition humaine, dépouillé de tout superflu, c’est par ce chant qu’elle nous conduit à Beethoven.

Beethoven jeune 1012554_1151146791564340_4447833172979903169_nÀ 24 ans, le compositeur acheva sa première sonate pour piano opus 2, après l’écriture des trios opus 1. La dédicace à Haydn, son maître, laconique et juste polie, parle d’elle même: Beethoven affirme dès lors un langage personnel quand bien même cette sonate conserve une facture et une écriture classique. Anne Queffélec en révèle tous les contrastes, avec une justesse qui laisse sa place lorsqu’il le faut à la transparente légèreté du discours, à la fermeté de ton, à l’impétuosité, à la fougue, et à cette délicatesse qui fait aussi la marque de l’écriture beethovénienne, dans ses mouvements lents et ses menuets. Elle éclaire cette sonate d’une vitalité sans pareil, fait chanter tendrement le cœur de l’adagio, danser le menuet, et bouillonner le presto.

Fidelio de BeethovenL’opus 111 est une autre histoire. Elle aborde ce grand diptyque qui marque la fin de l’écriture pour piano par son compositeur comme une absolue nĂ©cessitĂ©: “il le faut maintenant, nous dit-elle, je ne peux pas quitter ce monde sans avoir jouĂ© l’opus 111″. Longtemps mĂ»ri, Ă©coutĂ© au fond d’elle, cela fait seulement trois mois qu’elle le joue « vraiment » et le donne en concert. « Es Muss Sein », cette annotation de Beethoven sur les pages de son seizième quatuor, elle la fait sienne ici. Elle en emprunte le chemin de l’accomplissement: il y a d’un bout Ă  l’autre de son interprĂ©tation, plus qu’un engagement, cette volontĂ©, cette urgence, cette fièvre, en particulier dans l’allegro « con brio ed appassionato », qu’elle tient sous la tension d’une formidable dĂ©termination, portĂ© par une force sans commune mesure lorsque notamment elle marque les sforzandi voulus par Beethoven, dans l’ascension des traits qui ne cèdent jamais au tourbillon. Il y a quelque chose de tellurique dans ce premier mouvement tant son jeu est solide, tant il dĂ©gage d’énergie intĂ©rieure, contrastant avec l’Arietta: lĂ , Anne QueffĂ©lec atteint ce qu’il y a de plus Ă©levĂ© dans l’expression, s’effaçant derrière la nuditĂ© du thème, exempt de toute affectation et empreint d’une profondeur rĂ©sumant l’essentiel. Au fil des variations, c’est cette « volontĂ© apaisĂ©e », suivant les termes de Wagner, qu’elle nous fait Ă©couter, cette force tranquille du chant, ce battement de l’âme qui se fond dans la nĂ©buleuse astrale de la quatrième variation, pour atteindre, dans un inĂ©branlable Ă©lan de ferveur, l’harmonie des sphères, au-dessus des trilles ultimes magnifiques de puretĂ©, et au bout, retourner au silence par les notes les plus Ă©lĂ©mentaires, les plus sommaires qui soient, refermer le livre d’une fraction d’un soupir qui contiendrait l’éternitĂ©. Comment sortir indemne d’une telle Ă©coute? Rien ne peut ĂŞtre rajoutĂ©, ne peut plus ĂŞtre dit, et rien n’est plus jouable ni audible après, mĂŞme pas Bach. Seulement merci, merci, merci!

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Compte-rendu critique, récital Anne Queffélec, piano, 8 décembre 2018, Enghien-les-bains. Bach, Beethoven.