jeudi 18 avril 2024

Ferenc Fricsay (1914-1963)

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France Musique. Portrait de Ferenc Fricsay, les 31 décembre puis 1er janvier 2014, 16h. Né en 1914 et mort prématurément en 1963 à l’âge de 49 ans, Fricsay laisse un héritage musical sans défaut : un instinct et une intuition remarquable qui ont fait de lui cet interprète idéal dans lequel Furtwängler, plutôt que les Karajan et Celibidache voyait son seul héritier possible… Fils de chef d’orchestre et élève surdoué à l’Académie Liszt de Budapest, le jeune Fricsay affine son goût et ses affinités artistiques sous l’enseignement de Kodaly, Dohnanyi, surtout de Bartok. Pour approfondir sa connaissance de chaque instrument dans l’orchestre, le père (Richard) invite son fils à jouer du violon, de la clarinette, du trombone, divers percussions… En outre très jeune, le jeune musicien observe les grands qui dirigent à Budapest : Mengelberg, Klemperer, Walter, Erich Kleiber (le père divin mozartien de Carlos). Très vite Ferenc se destine à la direction : nommé chef militaire à Szeged, il y refonde et perfectionne la Philharmonie locale. Le succès est immédiat : les spectateurs passent de 250 à … 3000.

 

 

 

virtuosité hongroise

 

 

fricsay_ferenc_fricsay_289La reconnaissance vient à Salzbourg : en 1947, assistant de Klemperer pour la création de La mort de Danton de Einem, Fricsay fils dirige toutes les représentations. C’est un triomphe international : il a 33 ans. En 1948, Ferenc Fricsay revient à Salzbourg pour deux créations : Antigone de Orff et Vin Herbé de Martin. Une telle sensibilité instrumentale, un travail préalable scrupuleux apportent leurs bénéfices : bourreau de travail, musicien exigeant, Ferenc Fricsay est de la trempe des Carlos Kleiber : pas de projets s’il n’y a pas de répétitions fouillées ni de travail préparatoire intensif.
C’est à Berlin que la confirmation de son immense sensibilité et de sa profonde compréhension du texte musical s’impose encore lorsque l’Opéra de Berlin le réclame en 1948 pour jouer Don Carlo de Verdi avec… un jeune baryton miraculeux : Dietrich Fischer Dieskau qui avouera ensuite avoir eu la révélation de Verdi et de sa prosodie spécifique (coulante et raffinée grâce à lui) en travaillant avec Ferenc Fricsay. Superbe hommage de la part d’un chanteur parmi les plus exigeants et qui confirme le talent exceptionnel du chef. Le maestro se charge de composer et de perfectionner l’Orchestre RIAS de Berlin (propre au secteur américain, futur Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin) qui devient sous son aile une formation virtuose dont DG enregistre alors les apports d’une exceptionnelle tenue. Verdi (Rigoletto), Mozart (La Flûte, L’Enlèvement au sérail) et surtout Bartok (Le Château de Barbe-Bleue) attestent aujourd’hui d’une baguette vive et élégante, superbement articulée, naturelle, passionnée et légère à la fois, exprimant avec une clarté vif-argent toutes les tensions contraires, troubles du texte musical.

 

 

France Musique, portrait du chef hongrois Ferenc Fricsay, pour les 50 ans de sa disparition (en 1963) et pour son centenaire également …
Les mardi 31décembre 2013 et mercredi 1er janvier 2014, 16h. Portrait et évocation en deux volets.

 

 

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