mardi 17 septembre 2024

CRITIQUE, ballet. PARIS, Opéra Bastille, le 11 déc 2023. CASSE-NOISETTE (Rudolf Noureev, 1985). Inès McIntosch, Paul Marque…

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Grand retour (et d’autant plus attendu qu’il n’avait pas été donné in loco depuis … 9 ans) du ballet Casse-noisette dans la chorégraphie de Rudolf Noureev, laquelle date de 1985 (d’après celle originale de Marius Petipa de 1892).

 

 

Contrairement à ce qui est dit de cette reprise, la vision de Noureev n’a rien perdu de sa sensibilité ni de son équilibre structurel : propre au travail du chorégraphe réformateur, les parties réservées au Corps de ballet, aux solistes (féminin et masculin) sont équitablement distribuées. L’écriture du chorégraphe redouble de virtuosité équitablement réservée à chaque élément de la troupe. 

Pour le reste qu’il s’agisse d’un spectacle dont la vision « heurte » l’entendement contemporain (auprès des wokistes de tout poil), la liberté du concepteur Noureev cultive l’évocation et l’onirisme : tout le ballet relève de la fantasmagorie, la jeune Clara à qui est offert le pantin Casse-Noisette, dévoilant peu à peu les personnages de son propre rêve. On aurait tort ainsi de tout sur interpréter en recevant ce qui relève de l’étrange comme une réalité supposée.

 

 

Reprise à Bastille
Le Casse-Noisette
à la fois tendre et terrifiant
de Rudolf Noureev

Inès McIntosch (récemment nommée Première danseuse) en Clara demeure mémorable (technicité et expressivité sont servies par un jeu naturel et très flexible qui campe une Clara pré ado, déjà mâture et affirmée), comme l’Étoile Paul Marque, qui incarne le Prince et Drosselmeyer (ce dernier délirant, comique) de première valeur, altier, vivant, naturel, parfait acteur. Ici Drosselmeyer tire les ficelles: il suit pas à pas les étapes de la trajectoire de Clara à travers les visions du songe. Son Prince est d’une sensibilité délectable, en rien schématique, et enfin investi d’un charme très juste.

 

Noureev suggère la magie de la nuit de Noël avec beaucoup de justesse et aussi fidèle au texte illusoire d’ETA Hoffmann, de noirceur (sollicitant les Petits rats de l’Opéra de Paris, opportunément) : tout ici peut survenir ; la féerie (Valse des flocons) emboîtant le pas au fantastique fût-il parfois terrifiant (la scène du cauchemar au II quand la famille de Clara refait irruption)…  Même implication pour les « seconds rôles » : Luna Peigné (Luisa) et Chun-Wing Lam (Fritz). En ce 11 décembre, où la grève à l’Opéra de Paris ne sévit pas, la distribution était en tout point convaincante. 

 

Photos © A Poupeney / OdP

 

 

 

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CRITIQUE, ballet. PARIS, Opéra Bastille, le 11 déc 2023. CASSE-NOISETTE (Rudolf Noureev d’après Marius Petipa – Musique de Tchaikovski), jusqu’au 1er janvier 2024. Avec Inès McIntosh (Clara), Paul Marque (Drosselmeyer / le Prince), Luna Peigné (Luisa), Chun-Wing Lam (Fritz), Anéome Arnaud (la Mère), Adrien Bodet (le Père), Ninon Raux (la Grand-mère), Jean-Baptiste Chavignier (le Grand-Père), Lorenzo Lelli et Benjamin Adnet (le Roi des Rats), Mathieu Contat, Bianca Scudamore et Clara Mousseigne (la Pastorale)… À l’affiche jusqu’au 1er janvier 2024. PLUS D’INFOS sur le site de l’Opéra de Paris : https://www.operadeparis.fr/saison-23-24/ballet/casse-noisette

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