vendredi 19 avril 2024

Compte rendu, récital lyrique. Parme. Teatro Regio, le 11 octobre 2014. Verdi. Mariella Devia, soprano; Giulio Zappa, piano.

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parme festival teatro regioChaque année au mois d’octobre, les ligues contre le cancer du monde entier se mobilisent pour la lutte contre le cancer du sein. La ligue italienne ne fait pas exception et s’associe au Teatro Regio de Parme à l’occasion du récital de la célèbre soprano Mariella Devia. Si nous saluons cette heureuse et généreuse initiative nous regrettons que la salle ait été à peine à moitié pleine, ne fusse que pour profiter de la présence sur scène d’une artiste exceptionnelle qui, accompagnée par un excellent pianiste, alterne avec bonheur mélodies et extraits d’opéras.

Mariella Devia triomphe au Teatro Regio

Giuseppe Verdi (1813-1901) est d’abord connu pour ses opéras, il en a composé vingt-sept, c’est il a aussi composé nombre de mélodies charmantes qui sont régulièrement enregistrées mais peu données en récital. Mariella Devia a là une excellente idée en choisissant quelques unes d’entre elles dans les recueils « sei romanze » composés en 1838 et 1845 et qu’elle a gravé, pour celles de 1845, au CD. La soprano romaine surprend tant elle maîtrise encore parfaitement une voix toujours bien présente, puissante, ferme; la tessiture est large et les aigus sont toujours bien présents, bref la voix a peu bougé et l’artiste offre à un public survolté un grand moment de beau chant. Si, dans l’ensemble, les mélodies, notamment « E la vita un mar d’affanni » ou « Deh pietoso, oh adorata », incitent à la méditation, les airs d’opéra lui permettent de vocaliser et de passer d’un registre à l’autre avec une aisance confondante. Qu’il s’agisse de Il Corsaro ou de I Vespri siciliani, Mariella Devia fait montre d’une redoutable agilité et le Bolero d’Elena dans I Vespri siciliani reçoit une ovation grandement méritée. D’ailleurs, l’ensemble de sa superbe performance reçoit une ovation telle que la chanteuse a du concéder trois bis à une salle en délire. Et sortant un peu de l’hommage à Verdi, elle chante un extrait de Norma de Vincenzo Bellini (1801-1835) : « Casta Diva » ; un autre tiré du Manon de Jules Massenet (1842-1912) : « Adieu notre petite table », achevant le récital avec un extrait de La Traviata (Addio del passato). C’est le pianiste Giulo Zappa qui accompagnait Mariella Devia à l’occasion de ce concert exceptionnel. Excellent musicien, Zappa sublime les introductions et les moments purements musicaux; et lorsque la soprano chante le piano se fait tout doux, jamais tapageur et toujours très attentif à sa partenaire.

Mariella Devia reçoit en ce samedi après midi un triomphe grandement mérité; d’autant plus mérité que la voix n’a quasiment pas bougé avec une tessiture large des aigus superbes et des graves encore bien présents. D’autre part, soucieuse de faire découvrir les différentes facettes de Verdi, l’artiste romaine a judicieusement alterné mélodies et extraits d’opéras.

Parme. Teatro Regio, le 11 octobre 2014. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Perduta ho la pace; il brigidino (E la vita un mar d’affanni), Deh pietoso, oh addolorata; La zingara, Lo spazzacamino; Stornello (Chi i bei di m’adduce ancora); Il corsaro : Egli non ride ancora … Non so le tetre immagini; I vespri siciliani : Cavatine « Arrigo ! Ah parli ad un core », siciliana « Mercé dilette amiche »; Giovanna d’Arco : scène et cavatine « Oh ben s’addice … Sempre all’alba ed alla sera », récitatif et romance « Qui! qui! O fatidica foresta »; I lombardi alla prima crocciata : scène et vision « Qual prodigio! … Non fu sogno », La Traviata : « Addio del passato » (bis 3); Vincenzo Bellini : Norma : Casta Diva (bis 1); Jules Massenet : Manon : Adieu notre petite table (Bis 2). Mariella Devia soprano; Giulio Zappa, piano

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