dimanche 8 décembre 2024

Anniversaires 2018 : Couperin, Gounod, Debussy, Bernstein…

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Les compositeurs à l’honneur en 2018 : les anniversaires et célébrations 2018. Retrouvez ici les compositeurs qui en 2018 seront mis à l’honneur : centenaires Bernstein et Debussy, anniversaires Gounod, François Couperin

couperin francois-bio_0 vignette classiquenewsFrançois Couperin : né le 10 novembre 1668, aurait eu 350 ans, en ce mois de novembre 2018. Le jeune garçon baptisé à Saint-Gervais (Paris) est d’emblée destiné à la musique car il est l’enfant d’une véritable dynastie de compositeurs, son père Charles est le plus jeune frère de l’illustre Louis. Les deux sont clavecinistes et… titulaires de l’église Saint-Gervais. Orphelin, François reçoit la formation de Richard de Lalande, grâce auquel il ne tarde pas, au regard de ses qualités au clavier, de rejoindre la Cour de Louis XIV. Il devient organiste par quart de la Chapelle royale de Versailles. Alors que sa virtuosité au clavecin éblouit tout le milieu musical, il n’obtient pas la charge de claveciniste du roi, en faveur du fils de d’Angelbert qui en hérite, sans posséder la maîtrise de Couperin. Tempérament solitaire et réfléchin peu mondain, François Couperin cultive une réputation de compositeur austère, en réalité doué d’une sensibilité pour l’orchestration et le timbre, qui en préfigurant Rameau, touche à la grâce. Jamais le raffinement et la virtuosité ne sacrifie la profondeur et la poésie élégiaque. Parmi ses oeuvres les plus abouties : quelques messes pour orgue, les Leçons de Ténèbres pour le Mercredi Saint, les sonates, les pièces pour la viole de gambe et surtout les Concerts royaux où il ambitionne selon une pensée universaliste qui montre la mesure de son génie synthétique, de réunir les goûts français et italiens… Compositeur et penseur, Couperin est un théoricien cependant doué de sensualité. En témoigne son œuvre principale, pour le clavecin : soit quatre livres publiés entre 1707 et 1730 qui en font le génie de l’instrument au XVIIIè (avant Rameau) ; d’autant que son traité l’Art de toucher le clavecin (1716) rassemble toute la connaissance la plus affûtée sur le clavier au XVIIIè (esthétique, pratique, organologie, ….).
1 cd : Les Concerts Royaux par Jordi Savall (Alia Vox)
https://www.alia-vox.com/en/catalogue/francois-couperin-les-concerts-royaux/

1 Ensemble : Les Timbres enregistrent les Concerts Royaux
http://www.classiquenews.com/cd-ils-enregistrent-les-timbres-jouent-les-concerts-royaux-de-couperin/

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Charles_Gounod_001Charles Gounod (1818 – 1893) : 2018 marque donc le centenaire de la naissance de Charles Gounod (17 juin 2018 précisément), célèbre à juste titre pour ses deux chefs d’oeuvres lyriques et romantiques : Faust et surtout Roméo et Juliette (1867) dont les duos extatiques atteignent un sommet jamais égalé du genre romantique suave et extatique. Elève de sa mère, professeur de piano, le jeune Charles suit la classe d’harmonie de Reicha (comme Berlioz), au Conservatoire de Paris. Il remporte le Prix de Rome 1839 grâce à sa cantate Fernand qui dévoile déjà un tempérament lyrique et dramatique de premier plan. A Rome, le peintre Blanchard autre académicien de la Villa Medicis, portraiture celui qui reçoit en Italie le choc de… Palestrina (1841). Croyant et même pratiquant fervent, Gounod écoute les sermons de Lacordaire à Notre-Dame, mais la Révolution de 1848 efface ses velléités sacerdotales. Sa carrière opératique débute avec Sapho (1851), conçu avec la coopération de la cantatrice vedette Pauline Viardot. Suivent Le Médecin malgré lui d’après Molière (1858), Faust (1859 qui suscite un triomphe important), Philémon et Baucis (1860), enfin Roméo et Juliette qui en 1867, créé pour l’Expo Universelle, demeure un succès considérable. En 1870, fuyant la guerre et ses atrocités, Gounod se réfugie en Angleterre où il a une liaison avec la cantatrice Georgina Weldon. Il compose deux drames historiques : Les deux Reines de France (1872) puis Jeanne d’Arc (1873), sujets éminemment patriotes. Dans la dernière partie de sa vie, revenu à Paris en 1874, Gounod se passionne surtout pour la musique religieuse. Il meurt en composant son dernier Requiem, le 18 octobre 1893. Le compositeur est inhumé au cimetière d’Auteuil après une cérémonie funéraire à la Madeleine où jouent Saint-Saëns (orgue) et Fauré (pilotant la Maîtrise). Les portrait de Gounod souligne le travailleur sérieux, un rien austère dans sa mise, dont la sincérité du métier assure la réussite de ses deux opéras les mieux accueillis, Faust et Roméo et Juliette, deux sommets de l’opéra romantique français. Après Ambroise Thomas, avant Bizet.

1 dvd : Faust avec Jonas Kaufmann (Decca)
http://www.classiquenews.com/dvd-gounod-faust-nezet-seguin-kaufmann-2011/

1 production : Faust à l’Opéra Bastille en octobre 2011 : lire notre compte rendu :
http://www.classiquenews.com/paris-opra-bastille-le-4-octobre-2011-gounod-faust-roberto-alagna-paul-gay-inva-mula-alain-altinoglu-direction-jl-martinoty-mise-en-scne/

 

 

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Debussy Claude PelleasClaude Debussy (né en août 1862) est décédé le 25 mars 1918 : 2018 marque donc le centenaire de sa mort. Le peintre Marcel Baschet fixe les traits d’un jeune compositeur sûr de lui (1884). Le jeune pianiste est engagée par Nadejda von Meck, veuve richissime et protectrice de Tchaikovski pour jouer les oeuvres que la riche mélomane aimait écouter avec ses enfants pendant sa résidence d’été. D’abord wagnérien en 1889 (à l’époque où Franck créée sa sublime Symphonie en ré), Debussy compose en 1894 Prélude à l’Après midi d’un Faune : à 32 ans, il s’impose tel, avant le Stravinsky du Sacre du printemps de 1913, l’apôtre de la modernité et le champion de l’avant garde. Inspiré par l’activité intérieure, étranger à toute structure manifeste comme à toute abstraction conceptuelle, Debussy cultive et tisse une langue musicale nouvelle qui saisit par sa continuité ondoyante, une écriture à la sensualité mystérieuse qui cultive la couleur et le timbre, modulant ses harmonies de façon continue, en un flux organique d’une rare volupté. Il laisse une abondante littérature pour piano (la plus importante avec celle de Fauré) ; il renouvelle la langue symphonique française avec Jeux, La Mer…, et parvient dans Pelléas et Mélisande de 1902 à renouveler fondamentalement l’opéra français post romantique, alors dans l’impasse du wagnérisme.

1 coffret cd événement : The complete works (33 cd WARNER classics)

 

 

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LEONARD BERNSTEIN, le centenaire événement

 

Bernstein leonard Porträt couleur 1980 300Leonard Bersntein (1918 – 1990) fait partie des rares compositeurs capables de diriger les oeuvres d’autres créateurs. En ce sens, prolongeant l’engagement du chef Bruno Walter (également juif), Bernstein le chef défend et affirme le génie symphonique de Gustav Mahler dont il permet une juste évaluation des 9 opus orchestraux : piliers d’un cycle symphonique majeur au XXè. Né le 25 août 1918, Leonard Bernstein aurait eu 100 ans en août 2018. Baguette généreuse, passionnée, animée souvent d’une ivresse dansante proche de la transe, Bernstein a le génie des mélodies et du rythme : ce qui lui permet de briller dans le genre de la comédie musicale dont il renouvelle la langue dans les années 1950, alors qu’il est un trentenaire flamboyant qui semble posséder tous les dons d’un musicien de génie. West Side Story marque l’excellence d’une inspiration qui semble facile mais est aussi traversé par un pessimisme sombre et noir (1957). Du reste la nouvelle estimation de son oeuvre tend à détecter cette profondeur parfois dépressive dont on pensait qu’il était totalement étranger.  La carrière du maestro enrichit celle du créateur confronté aux défis des genres : musiques de films, musique de scène et opéras, comédies musicales à Broadway, musique de chambre, piano, musique chorale et aussi musique sacrée (dont la fameuse Mass qui est une partition inclassable, inspirée du blues-gospel dont l’interrogation sur la forme la relie aux autres oeuvres clés).

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Bernstein jeune se forme à la direction auprès de Fritz Reiner et Kousevitsky (qui n’a jamais compris le  génie de compositeur de son protégé, regrettant même qu’il se gâche dans la comédie musicale), et aussi Bruno Walter qu’il remplace au pied levé en 1943, à la tête de l’orchestre q’uil va marqué de son empreinte : le Philharmonique de New York. Il en sera directeur musical de 1958 à 1969. Le musicien est aussi amateur de littérature et de poésie (titulaire d’une chaire de poésie à Harvard). C’est un penseur sensible, d’une rare culture qui lui permet d’inscrire l’acte musical (diriger, composer) dans un questionnement qui favorise l’analyse et la transmission : Bernstein fut un brillant pédagogue, diffusant l’explication du classique à la télé grâce à des cycles d’émissions populaires : Inside Pop – The Rock Revolution, documentaires sur les genres pop-rock, produit par la CBS. Puis en 1973, il présente pour la télévision six conférences, les Norton Lectures, depuis l’Université Harvard. Très habitée, ses lectures comme chef convainquent particulièrement au service de Sibelius, Mahler, Beethoven, Brahms, Chostakovitch dont il exprime l’élan organique primordial.

 

 

 

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Tout au long de l’année, classiquenews développera un dossier pour chacun des compositeurs à l’honneur en 2018 : concerts événements, cd, dvd, livres à ne pas manquer seront mentionnés, présentés, analysés…

 

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