CD, ils enregistrent. LES TIMBRES JOUENT LES CONCERTS ROYAUX DE COUPERIN… C’est peu dire que les Concerts Royaux de François Couperin (1722) incarnent un sommet absolu en terme de raffinement et d’élégance française au début du XVIIIè. Comme chez les peintres contemporain (Watteau, La Fosse, Coypel… ou Rigaud dernière manière), après le règne formel et solennel de Louis xiv s’affirment désormais grâce, nostalgie, surtout nouveau chromatisme (précisément néo vénitien: voire ici les peintres de la voûte de la chapelle royale), les compositeurs cultivent une nouvelle intériorité qui au paraître préfèrent l’expression de l’essence, au croisement de styles et d’influences multiples. Les Concerts royaux ont la nostalgie d’un monde passé mais le flamboiement d’une écriture virtuose d’une extrême ciselure, équilibre souverain entre poésie, éloquence, expressivité.
Les interpréter aujourd’hui relève d’un défi dont peu d’ensembles français actuels osent aborder et résoudre l’infinie ambivalence des ornements, ceux d’une langue complexe qui balance constamment entre majesté, humanité, poésie, articulation. Subtilité, délicatesse, profondeur et sincérité. Avant le divin Rameau, c’est aussi le pur esprit de la danse française qu’il faut comprendre et rendre vivant en un flux d’une constante agilité.
TIMBRES ENCHANTÉS… Somptueuse association de caractères, réunis autour de ses trois membres fondateurs Julien Wolfs (clavecin), Yoko Kawakubo (violon) et Myriam Rignol (viole de gambe), les instrumentistes de l’ensemble Les Timbres confirment une aisance souveraine dans l’art des mélanges et des rythmes pointés, des accents enchanteurs, de la grâce collective, façonnée librement comme un geste subtil et naturel.
Les Timbres enregistraient leur prochain disque à Frasnes le château entre Vesoul et Besançon en juillet dernier (Vosges du Sud), avec entre autres invités, le hautbois subtil de Benoît Laurent. Une prochaine réalisation à suivre car elle devrait confirmer l’ensemble Les Timbres actuellement en résidence pour le festival Musique et Mémoire (chaque mois de juillet sans les Vosges du Sud), comme l’un des meilleurs collectifs baroques actuels. Contrairement à bien des ensembles nouvellement constitués, agiles certes mais rien que démonstratifs, Les Timbres renouent par un naturel d’une exceptionnel vérité, soit le geste défricheur de leurs aînés, les Harnoncourt, Bruggen, et après eux, Goebel… Le programme a été précédemment créé lors du festival Musique et Mémoire 2016, scène exemplaire dédiée à l’émergence des nouveaux grands explorateurs du Baroque. Prochain reportage et sujets vidéo sur classiquenews.com
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CD, annonce. COUPERIN : Concerts Royaux, par Les Timbres – enregistrement en cours (juillet 2017 – parution au printemps 2018). En savoir plus sur Les Timbres : consulter le site des Timbres.
VOIR notre grand reportage sur l’ensemble Les Timbres 2015, De Proserpine de Lully au carnaval baroque des animaux… (Festival Musique & Mémoire 2015)