LILLE, 6ème de MAHLER. 1er, 2 oct 2019. SAISON 2019 – 2020. ONL, Orchestre National de Lille. L’orchestre fondé par Jean-Claude Casadesus poursuit sa formidable odyssée grâce à son nouveau directeur musical, Alexandre BLOCH. Un musicien dynamique qui ne s’économise guère, ayant le goût des défis impressionnants, fusionnant grands effectifs et sens du détail comme de l’architecture. Les deux années écoulées ont démontré cette capacité du colossal et de l’intime dans le choix de partitions qui supposent un grand engagement collectif : l’inclassable mais fraternelle MASS de Bernstein, le cycle en cours dédié aux Symphonies de Gustav Mahler (avec bientôt le massif herculéen de la 8è dite des « mille » qui réunit alors, les 20 et 21 novembre 2019, pas moins de 300 artistes sur le plateau)…
La nouvelle saison 2019-2020 s’annonce sous les mêmes proportions (dont la 9è de Beethoven associant solistes, chœurs et orchestre pour un final somptueusement festif les 25 et 26 juin 2020), avec un souci « pédagogique » d’ampleur, celui de révéler les « chefs d’œuvres intemporels » du répertoire, ceux qui ressuscitent pour le plus grand nombre, les vertiges de l’expérience symphonique.
En 2019 – 2020, l’ONL écrit un nouveau chapitre de son odyssée symphonique…
MAHLER, BEETHOVEN, LINDBERG…
Ainsi l’ONL élargit toujours davantage sont répertoire, interrogeant les pages ambitieuses taillées par les plus grands compositeurs : Haydn, Bizet, Tchaïkovski, Dvorak, Brahms, Schubert, sans omettre les réformateurs du XXè : Ravel et Debussy (entre autres, cycle « J’aime la musique française » …
SUITE DE L’ODYSSEE GUSTAV MAHLER
2019 voit l’achèvement du cycle GUSTAV MAHLER : soit 5 nouveaux rendez vous désormais incontournable au Nouveau Siècle de Lille pour tous ceux que le grand frisson orchestral attire et captive : Adagio de la 10è (le 5 sept), surtout 6ème (les 1er et 2 octobre), la sublime 7è ou « chant de la nuit » (le 18 octobre), Symphonie n°8 des « mille » (les 20 et 21 nov), enfin ultime programme ou « Adieu mahlérien », Symphonie n°9, les 15 et 16 janvier 2020.
A LILLE, Auditorium du Nouveau Siècle :
MAHLER 6 : Symphonie n°6 « Tragique » – 1er et 2 octobre 2019 > réservez ici
MAHLER 7 : Symphonie n°7, « chant de la nuit » – vend 18 octobre 2019 > réservez ici
MAHLER 8 : Symphonie n°8 « des Mille » – merc 20, jeudi 21 nov 2019 > réservez ici
6è symphonie de GUSTAV MAHLER, 1903 – 1904
l’oeuvre « jaillie du cœur »
La Sixième est un chant désespéré qui peint un paysage dévasté. Son registre est le défaitisme qui marque une expérience amère et sans illusions du héros, sur sa propre carrière et face à l’univers. Cette percée dans un lyrisme défait, mordant, désabusé qui n’a pas perdu, pour autant son orgueil ni sa démesure, est assez surprenant à la période où Gustav Mahler la conçoit.
Sa collaboration pour l’Opéra de Vienne se déroule de mieux en mieux, en partie grâce à la participation du peintre Alfred Roller. Son activité de compositeur commence à être reconnue. Récemment marié, il est père de la petite Maria. Les sources sur la genèse de l’œuvre sont moins documentées et nombreuses que pour ses autres symphonies. Il semble que Mahler cependant, arrive à Mayernigg, en juin 1903 et compose presque immédiatement son nouvel opus.
Pour se remettre de l’écriture, il prend comme à son habitude le train et sa bicyclette pour parcourir la campagne incomparable des Dolomites. A l’été 1903, seront couchées sur le papier, les deux mouvements intermédiaires, et l’esquisse du premier. L’été 1904 est moins heureux : Alma allitée à la suite de la naissance de leur deuxième fille, le rejoint tardivement ; et le temps, orages et pluies, l’empêche de sortir ; il vit claustré et peu inspiré. Pourtant, le compositeur achève les (funèbres) Kindertotenlieder (Chant pour les enfants morts). Ce sont encore les massifs et les paysages de ses chères Dolomites qui lui inspirent la suite de sa Sixième symphonie. Fin août, le cycle entier est terminé. Mahler en joue une réduction au piano à Alma qui est émue jusqu’aux larmes, affirmant qu’il s’agit d’une œuvre « foncièrement personnelle », celle qui semble avoir jailli directement du cœur. Alma ira même jusqu’à reconnaître rétrospectivement, dans les trois déflagrations du Finale, la prémonition claire des trois événements tragiques qui surviendront en 1907 : la mort de leur fille aînée, le diagnostic de l’insuffisance cardiaque qui frappe Mahler, son départ forcé de l’Opéra de Vienne.
Symphonie du destin
Même lorsque Mahler dirige la Sixième, en mai 1906, dans le cadre du Festival de l’Allgemeiner Deutscher Musikverein à Essen dans la Ruhr, rien ne lui permet d’entrevoir les événements à venir. Pendant la création, il se sent mal. Alma et Mengelberg, présents, s’inquiètent de son apparent malaise. Œuvre personnelle, trop peut-être pour celui qui est invité à la diriger, la partition suscite sentiments et émotions qui submergent leur auteur.
Contrairement aux symphonies précédentes bercées malgré leur aigreur, par le chant idéal du Knaben Wunderhorn, la Sixième indique un déchirement : Mahler y peint un monde désenchanté, cruel, violent. Une conscience nouvelle a surgi. Cette sensation nouvelle de la vie, de sa cruauté et sa froideur, il l’a déjà exprimée dans la texture de la Cinquième. La caisse claire marque le rythme haletant et syncopé de la marche initiale, une marche au supplice et une déclaration de guerre. Le déroulement de tant de catastrophes n’ouvrant sur aucun répit ni aucune vision réconfortante est d’autant plus forte, presque insoutenable. Le motif d’Alma, et celui des vaches renforcent l’humeur autobiographique de la partition qui conserve sa force réaliste et son dénuement poétique.
Le Scherzo est à lui seul, une évocation lugubre de la mort, moins dansante que convulsive. L’andante offre une pause dans un monde agité, sans grâce. Et c’est encore l’évocation du monde pastoral, des oiseaux (flûtes et clarinettes) et des vaches, qui renforce toujours ce lien vital entre Mahler et l’élément naturel, sans lequel il ne pourrait vivre ni composer, trouver le mode de vie transitoire, ce pacte régulateur, absorbant ses innombrables angoisses.
Dans le Finale, la peinture s’obscurcit encore et les perspectives sont bouchées. Sans issue, muré dans son errance, Mahler fait l’expérience du chaos et de l’effondrement. Il fallait qu’il explore les Ténèbres dans son âme pour mieux s’ouvrir dans les Huitième puis Neuvième, aux champs élyséens en un hymne de paix pleinement atteint. Mais cet accomplissement devait encore passer par des traversées fondatrices, celle de la Septième symphonie, aussi personnelle et dans laquelle le héros est le spectateur et l’observateur, -ni acteur, ni victime-, qui a pris le recul face aux forces, mystérieuses, terrifiantes et insondables qui façonnent l’univers.
NOUVELLE SAISON 2019 – 2020 de l’ONL Orchestre National de Lille : Riche en propositions musicales nouvelles, l’ONL sait aussi se réinventer pour chaque nouvelle saison : en témoignent ses formats orchestraux inédits capables de séduire et fidéliser un public de plus en plus élargi : ciné-concerts (Star Wars, épisodes VI et VII, les 21 et 22 fév 2020 : « Le retour du Jedi » ; puis, les 2 et 3 avril 2020 : « Le réveil de la force »), « Just play » (24 sept), « concert flash » (45 mn de musique à la pause déjeuner : les 10 oct, 7 nov 2019 ; 20 janv, 12 mars 2010), « Famillissimo » (programmes oniriques pour les petits et leurs familles : les 31 oct, 30 nov 2019 ; LIRE notre présentation complète de la nouvelle saison 2019 2020 de l’Orchestre National de LILLE
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TOUTES LES INFOS et les modalités de réservation
(différentes formules et pass, abonnements saison
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l’ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE
https://www.onlille.com/saison_19-20/pass_19-20/
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CD
les derniers cd de l’Orchestre National de Lille, critiqués sur CLASSIQUENEWS
CD, critique. Les Pêcheurs de Perles de BIZET : Fuchs, Dubois, Sempey…
CD, critique. CHAUSSON : oeuvres symphoniques / Poème de l’amour et de la mer / Symphonie opus 20
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REPORTAGES VIDEOS
Les derniers reportages dédiés au travail de l’ONL Orchestre National de Lille :
REPORTAGE VIDEO : Les Pêcheurs de perles
REPORTAGE VIDEO : MASS de Bernstein
ET bientôt en nov 2019 : Symphonie des Mille de Gustav Mahler