mardi 19 mars 2024

Nouvelle Clémence de Titus par Pierre-Emmanuel Rousseau

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titus opere de rennes annonce critique pe rousseau classiquenewsRENNES. MOZART : La Clémence de Titus. 2 – 8 mars 2020. PE ROUSSEAU que nous avions quitté à Tours pour une excellente et puissante recréation des Fées du Rhin d’Offenbach (en français) aborde à Rennes puis Nantes, le dernier serai de Mozart, La Clémence de Titus de 1791. La Clémence n’est pas la faiblesse d’un pouvoir efféminée ; c’est la force d’un politique vertueux qui se maîtrise. Voilà emprunt des idéaux des Lumières et de la francmaçonnerie, le message du compositeur, parvenue à la fin de sa carrière, à l’adresse du nouvel empereur Habsbourg, Leopold II, aussi couronné Roi de Bohème (qui l’ignore superbement d’ailleurs…). Mozart avait raison en choisissant l’empereur romain Titus, modèle avant tous, « délice du genre humain ». VOIR aussi notre reportage vidéo de la création des Fées du Rhin d’Offenbach à l’Opéra de Tours, par Pierre Emmanuel ROUSSEAU et Benjamin Pionnier.

 

 

 

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RENNES, Opérarennes-opera-titus-classiquenews-concert-opera-critique-classiquenews
Lundi 2 mars 2020 – 20h
Mercredi 4 mars 2020- 20h
Vendredi 6 mars 2020 – 20h
Dimanche 8 mars 2020 – 16h

 

 

RÉSERVEZ VOTRE PLACEboutonreservation
directement sur le site de l’Opéra de Rennes
https://www.opera-rennes.fr/fr/evenement/la-clemence-de-titus

 

 

 

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puis,
NANTES, Théâtre Graslin
Dimanche 15/03 – 16h
Mardi 17/03 – 20 h
Jeudi 19/03 – 20 h
Samedi 21/03 – 18 h
Lundi 23/03 – 20 h

 

 

 

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Nicolas Krüger, Direction musicale
Pierre-Emmanuel Rousseau, Mise en scène, décors et costumes
Opéra seria en deux actes, composé en 1791 sur un livret de Metastase, adapté par Caterino Mazzola.
Durée 2h40,
entracte inclus. opéra chanté en italien, surtitré en français.

Orchestre symphonique de bretagne
(Grant Llewelyn, directeur musical)

chœur de chambre mélisme(s)
Gildas Pungier, direction

Jeremy Ovenden
Tito Vespasiano, empereur romain

Roberta Mameli
Vitellia, fille de l’empereur déposé, Vitellius

Olivia Doray
Servilia, sœur de Sextus

José Maria Lo Monaco
Sesto, jeune patricien romain

Abigaïl Levis
Annio, jeune patricien romain

Christophoros Stamboglis
Publio, capitaine de la garde prétorienne

 

 

 

 

 

 

 

La Clémence, affaire politique ou acte sincère ?

 

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titus-clemence-de-titus-mozart-atelier-lyrique-de-tourcoing-opera-annonce-presentation-par-classiquenews-critique-classiquenewsDans la Rome antique, dévorée par la jalousie et l’ambition, Vitellia demande à son soupirant Sesto d’assassiner l’empereur Titus. Le 5 septembre 1791, Mozart achève la composition de La Clémence de Titus, soit exactement 3 mois jour pour jour avant sa mort … Impressionnante force de travail de la part d’un auteur fatigué, surmené même, qui écrit aussi son autre chef d’oeuvre contemporain, et dans un genre opposé, soit en allemand, le singspiel La Flûte enchantée. La Clémence respecte les codes du genre opera seria : élévation morale du sujet, castrat dans le rôle titre… Le génie mozartien renouvelle le genre ; s’éloigne des artifices et des formules ; cultive l’essence et la caractérisation des situations comme des caractères.
L’auditeur y détecte subtilité de l’écriture orchestrale, contrastes rythmiques, importance des ensembles – mais surtout dans les enjeux dramaturgiques propres à chaque personnage. A l’exacerbation des sentiments et des passions, déjà très ciselés dans son seria précédent et l’un des premier Lucio Silla, Mozart ajoute dans La Clémence, ce qu’il avait inauguré dans Idomeneo, autre seria novateur, un nouveau souffle symphonique. L’orchestre peint des paysages dramatiques somptueux et pourtant économes (l’incendie du Capitole qui clôt l’acte I, et après lequel Titus est donné pour mort)…
D’ailleurs tout l’opéra est un vaste incendie psychologique qui embrase et consume chaque protagoniste ; tous souffre en solitaire ; chacun étouffe, entravé. La tension, l’urgence se précipitent enfin pour se libérer dans la clémence impériale enfin réalisée à la fin de l’action.

Pierre-Emmanuelle Rousseau s’intéresse au poids émotionnel des héros ici ciselés par Mozart : Vitellia est une patricienne dévoré par la haine et la revanche : sur cette rive, elle emporte et manipule son amant Sesto qui doit assassiner l’Empereur Titus ; lequel aime le jeune homme. La nouvelle production dévoile l’autre facette de Titus qui fut un despote violent, et qui doit alors, au moment de l’action, parce qu’il est fatigué par l’exercice du pouvoir, laissé une image vertueuse ; d’où la clémence qui surgit tel une épée, dans ce monde barbare et cynique. « Il se construit une statue pour l’éternité. Perdant toute humanité, il n’est plus que le corps politique du roi. Il est dans un autre espace-temps, celui de la postérité. Bâtisseur, il va présenter une maquette d’un nouveau quartier d’affaires, et de bâtiments publics, lors de sa première intervention. C’est cette maquette qui se consumera lors de l’incendie du Capitole », indique le metteur en scène.
L’acte II qui est celui où les masques tombent, représentant un paysage de cendres (après l’incendie) où la vérité doit dévoiler les intentions de chacun. Pour autant cette clémence, est-elle sincère ? N’est ce pas à nouveau une manipulation politique ?

Mozart fusionne en une efficacité exceptionnelle, musique et drame, opera seria et tragédie à la Racine. L’épure rayonne et inspire sa musique la plus incandescente.
Pour échapper à l’entrave qui étouffe chaque protagoniste, Mozart célèbre la gouvernance par l’amour : idéal maçonnique.

 

 

Approfondir

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LIRE AUSSI notre dossier TITUS, délice du genre humain

LIRE aussi notre COMPTE-RENDU, CRITIQUE, opéra. TOURCOING, le 7 fév 2019. MOZART : La Clémence de Titus. Duffau, Tilquin, Boucher, …Olivier, Schiaretti. Tourcoing, fabrique lyrique unique

VOIR aussi notre reportage vidéo Création mondiale des Fées du Rhin d’Offenbach par Pierre Emmanuel ROUSSEAU et Benjamin PIONNIER à l’Opéra de Tours

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