mardi 19 mars 2024

CD événement. Le Beethoven idéal de Nikolaus Harnoncourt (Symphonies n°4 et 5 de Beethoven)

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beethoven symphonies 4, 5 nikolaus harnoncourt cd sony review compte rendu CLASSIQUENEWS critique CLIC de classiquenewsCD événement. Beethoven : Symphonies n°4, 5 (Concentus Musicus de Vienne, Nikolaus Harnoncourt, 2015 1 cd Sony classical). Harnoncourt a depuis fin 2015 fait savoir qu’il prenait sa retraite (LIRE notre dépêche : Nikolaus Harnoncourt prend sa retraite pour ses 86 ans, décembre 2015), cessant d’honorer de nouveaux engagements. Cet été le verra à Salzbourg, encore, dernière direction qui de principe est l’événement du festival estival autrichien en juillet 2016 (pour la 9ème Symphonie de Beethoven, le 25 juillet, Grosses Festpielhaus, 20h30, avec son orchestre, Concentus Musicus Wien). Or voici que sort après sa sublime trilogie mozartienne – les 3 dernières Symphonies, conçues comme un « oratorio instrumental » (CLIC de CLASSIQUENEWS de septembre 2014)-, deux nouvelles Symphonies de Beethoven, les 4 et 5, portées avec ce souci de la justesse et de la profondeur poétique grâce au mordant expressif de ses instrumentistes, ceux de son propre ensemble sur instruments d’époque, le Concentus Musicus de Vienne. Alors que se pose avec sa retraite, le devenir même de ses musiciens et le futur de la phalange, le disque enregistré pour Sony classical en 2015 à Vienne, démontre l’excellence à laquelle est parvenu aujourd’hui l’un des orchestres historiques les plus défricheurs, pionniers depuis les premiers engagements, et ici d’une sensibilité palpitante absolument irrésistible : bois, cuivres, cordes sont portés par une énergie juvénile d’une force dynamique, d’une richesse d’accents, saisissants.

 

 

 

En insufflant aux Symphonies n°4 et n°5, leur fureur première, inventive, incandescente et mystérieuse…

Harnoncourt façonne un Beethoven idéal

 

harnoncourt nikolaus maestro chef concentus musicusIDEAL ORCHESTRAL CHEZ BEETHOVEN… Le souffle intérieur, l’urgence, la tension, toujours d’une articulation somptueuse, avec ce sens de la couleur et du timbre paraissent de facto inégalables, voire … inatteignables en particulier pour les orchestres sur instruments modernes. Si l’on conçoit toujours de grands effectifs et des instruments de factures modernes dans les grands halls symphoniques et pour les grandes célébrations médiatiques et populaire (voire les manifestations en plein air, véritables casse têtes accoustiques), ici en studio, le format original, et la balance des instruments d’époque sont idéalement rétablis dans un espace réverbérant idéal. Quelle délectation ! c’est une expérience unique et désormais exemplaire que tous les orchestres institués du monde et sur instruments modernes se doivent d’intégrer dans leur évolution à venir : on ne joue plus Beethoven à présent comme en 1960/1970. Certes les instruments historiques ne font pas tout et la direction de Harnoncourt le montre : l’intelligence et l’acuité expressive du chef sait exploiter totalement toutes les ressources de chacun de ses partenaires instrumentistes. Un régal pour les sens (un festival de timbres caractérisés) et aussi pour l’intellect car le relief caractérisé des timbres (cuivres en fureur millimétrée ; cordes souples et mordantes à la fois ; bois d’une ivresse rageuse échevelée : quel orchestre est capable ailleurs d’une telle somptuosité furieuse?) souligne la puissance du Beethoven bâtisseur et conceptuel. L’architecture, la gradation structurelle comme le flux organique de chaque mouvement en sortent décuplés, dans une projection régénérée, inventives, d’une insolence première : on a l’impression d’assister à la première de chaque Symphonie, sentiment inouï, profondément marquant.
harnoncourt nikolaus portraitGESTE BOULEVERSANT. Pour sa retraite, le magicien Harnoncourt à la tête de son orchestre légendaire, revient à Beethoven (on se souvient de son intégrale phénoménale et déjà justement célébrée avec les jeunes musiciens de l’Orchestre de chambre d’Europe). ici, le vétéran, d’une acuité poétique et instrumentale supérieure encore nous lègue deux Symphonies parmi les mieux inspirées de la discographie : un must absolu qui révise le standard actuel de la sonorité beethovénienne pour tous les orchestres modernes et contemporains dignes de ce nom. Même l’Orchestre Les Siècles n’atteint pas une telle intensité expressive, ce caractère d’urgence et d’exacerbation poétique, cette fureur lumineuse, entre Lumières et Révolution, destruction et création-, ce sentiment de plénitude radicale. Voilà qui exprime au plus juste l’humeur révolutionnaire du génial Ludwig. Ce geste qui à la fin d’une carrière de défricheur, ouvre une esthétique embrasée par la lumière et l’espoir d’une aube nouvelle (tranchant nerveux insouciant du piccolo dans le Finale de la 5ème Symphonie entre autres…), se révèle bouleversant. Merci Maestro ! CLIC de CLASSIQUENEWS de février 2016. Incontournable.

 

 

 

CLIC_macaron_2014CD événement. Beehtoven : Symphonies n°4, 5 (Concentus Musicus de Vienne, Nikolaus Harnoncourt, 2015 1 cd Sony classical). CLIC de CLASSIQUENEWS de février 2016. LIRE aussi notre compte rendu complet dédié aux 3 Symphonies 39, 40, 41 de Mozart, un « oratorio instrumental »… septembre 2014

 

 

harnonocurt-beethoven-review-critique-500-500-review-critique-classiquenews-CLIC-de-classiquenews-fevrier-2016

 

 

 

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