Vincent D’Indy
Fervaal, 1897
France Musique
Dimanche 29 mars 2009 à 14h30
Wagnérisme français
La belle sarrazine Guilhen soigne les blessures du courageux celte Fervaal, compagnon du druide Arfagard qui a été attaqué par des paysans. Bientôt Fervaal doit quitter le jardin enchanteur de Guilhen pour délivrer le pays de Cravann, envahi par les sarrazins. Chaste et loyal, Fervaal est élu chef des celtes, mais il refuse car il reste « possédé » par le souvenir de Guilhen. L’amour peut-il être plus fort que la spirale de la guerre et que les haines générationnelles? Furieux, Arfagard menace Fervaal qui s’offre à son couteau… mais Guilhen intervient et Fervaal tue le druide haineux. Guilhen meurt d’extase dans le bras de son aimé.
Comme dans les opéras de Wagner le pur amour des vertueux ne peut se réaliser sur terre.
Fervaal souligne la ferveur wagnérienne de D’Indy, sa déférence au grand opéra façon Meyerbeer, son éloignement radical des solutions tirées de l’opéra italien. La partition est un foisonnement orchestral et symphonique, offre de grands rôles (difficiles) au trio vocal principal (Fervaal, ténor; Guilhen, soprano; Arfagard, baryton) et faiblirait par le manque de vraisemblance des situations scéniques: pas si sûr. Saluons France Musique de nous dévoiler cet inédit radiophonique, révélateur d’une oeuvre oubliée.
Illustrations: John Williams Waterhouse, couple amoureux (DR)