vendredi 29 mars 2024

Valse et Polka de Josef et Johann II STRAUSS

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logo_francemusiqueFrance Musique, dim 29 déc 2019, 16h : J. STRAUSS : Valse, polka. Valses de STRAUSS. Quelle version de référence pour les valses des Strauss, Josef et Johann II, deux frères géniaux de la danse viennoise avec leur frère Eduard, et leur père Johann I ?
Analyse de la valse de Josef Strauss « Sphären-Klange » et de la polka de Johann Strauss fils « Unter Donner und Blitz ».

LA TRIBUT DES frères STRAUSS : JOHANN, JOSEF, EDUARD
A travers les deux œuvres straussiennes analysées, surgissent es péripéties d’une dynastie riche en épisodes et rebondissements digne du livret de La Chauve Souris (écrite par Johann fils) : père (Johann Strauss I) violoniste fantasque, aventurier, génial et tout autant porté sur la gaudriole, au point de tromper manifestement son épouse Anna (la mère de Johann fils) avec une plébéienne, Emilie à laquelle il donne le même nombre d’enfants (3), comme Anna a accouché de Johann, Josef et Eduard, les fils légitimes, tous compositeurs. Après avoir enfanté d’un chef d’oeuvre qui évoque aussi l’esprit de toute une époque, la fameuse Marche de Radetsky (pour la fête de la réconciliation, le 22 sept 1849, pour le retour d’Italie du fameux maréchal), Johann père meurt dans les bras de son Emilie, de façon misérable et honteuse, le 25 septembre 1849 à … 45 ans. Déjà avec Johann père, la valse symphonique, musique pure et invitation chorégraphique connaît un âge d’or.

Nouvelle Chauve Souris de Johann II Strauss à l'Opéra de ToursLe cas de Johann fils ou Johann II, celui qui nous occupe ici, est tout autant promis à des accomplissements miraculeux sur le plan musical : dès ses 19 ans, il est sacré nouvel empereur de la Valse grâce à un premier concert tremplin, réalisé au Casino Dommayer, le 15 octobre 1844 où il présente ses compositions, dirigeant lui-même avec une fougue et un entrain irrésistible. La rivalité entre les deux est consommée car Anna la mère, se venge du père, – son époux infidèle, à travers la carrière du fils lui aussi bouillonnant violoniste, qu’elle soutient, encourage, stimule. Cette mise en rivalité entraîne rapidement la chute de Johann I. Johann II se dédie bientôt à la composition pour le plus grand bien du genre, approfondissant cette valse symphonique, véritable opéra pour orchestre. Il convainc son frère Josef, pourtant ingénieur passionné, de laisser sa vocation première… et de reprendre la direction de l’orchestre Strauss : ce qui signifie tournée, concerts, et aussi composition (pas moins de 283 partitions ainsi laissées par Josef, dont le talent réel est à redécouvrir dans sa diversité et ses nuances). Surmenage, tabac en nombre, et vie trépidante sans guère de sommeil… et Josef s’éteint de façon tragique, lors d’un concert à Varsovie, comme son père, à 43 ans.
Paraît le dernier frère, Eduard, très jaloux du génie célébré de son frère ainé Johann, lequel n’y voyant rien venir, le convainc de reprendre la direction de l’orchestre et des tournées, comme Josef… afin de pouvoir composer : c’est que Johann fils II, sacré empereur de la Valse à Vienne, s’est marié avec « Jetty » (la cantatrice Henrietta Trefftz, fin août 1862) : tout en composant une série de chef d’oeuvres dans leur hôtel particulier somptueux de Hietzing au bord du parc de Schönbrunn, – Le beau Danube Bleu, se consacre désormais à l’opérette, avec les succès que l’on sait. Henrietta qui fut cantatrice (inspirant Berlioz et Mendelssohn), l’a probablement inspiré. C’est désormais un compositeur de la nuit, qui écrit ses chefs d’oeuvres, entre 22h et 6h du matin, les faisant valider par son épouse, très jalouse de leur confort intime… Ainsi naissent plusieurs sommets lyriques dans le genre léger et qui recyclent en les sublimant les valses désormais célèbres, à l’invitation de Maximilian Steiner, le directeur du Theater An der Wien (parmi les plus aboutis aux côtés de La Chauve souris, se distinguent Le Baron Tzigane, et Le chevalier Pasman…ce dernier ouvrage est encore moins connu). Voilà qui électrise encore un génie musical qui fut proche de Bruckner et de Brahms (plusieurs photos d’époque attestent de leur belle amitié comme de leur compréhension réciproque); et qui fut admiré de Wagner, Ravel…
La dynastie Strauss, père et fils, fut aussi une fratrie dont il faudrait démêler les passions et conflits personnels à Vienne (Eduard qui se venge d’être dans l’ombre de ses ainés en brûlant nombre de manuscrits et partitions familiales), à l’époque où bientôt Freud formulera le fonctionnement, causes, conséquences et symptômes de la psyché et des pathologies conscientes ou non…

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FRANCE MUSIQUE, Dimanche 29 décembre 2019, 16h. Tribune des critique de disques.
https://www.francemusique.fr/emissions/la-tribune-des-critiques-de-disques/bienvenue-chez-les-strauss-spharen-klange-de-josef-strauss-unter-donner-und-blitz-de-johann-strauss-ii-79132

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APPROFONDIR : LIRE aussi …

Johann-Strauss actes sud livres annonce critique compte rendu livres par classiquenewsLIVRE critique, compte-rendu. JOHANN STRAUSS, le père, le fils et l’esprit de la Valse par Alain Duault (collection Classica, Actes Sud). Le père né en 1804, le dernier fils mort en 1899… la famille STRAUSS couvre ainsi tout un siècle, que l’on dit romantique et qui fut aussi marqué par l’essor formidable de l’écriture orchestrale, adaptée au cadre stimulant de la Valse. Voilà un petit essai qui à défaut de s’intéresser à la chronologie, s’intéresse surtout à une évocation générique de la Vienne fin de siècle, ce parfum impérial et fané, mais terriblement raffiné, comme singulièrement sensuel – malgré un puritanisme de façade, comme en Angleterre (autre Empire), où le corseté des robes et des costumes masculins se devaient de craquer, dans la danse sublimée par les Strauss, père et fils : la sulfureuse valse à trois temps.

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