ENTRETIEN avec le pianiste Marc-André Hamelin

hammelin piano classiquenewsENTRETIEN avec le pianiste Marc-André Hamelin, 28 février 2020. Le pianiste d’origine québécoise Marc-André Hamelin, figure parmi les plus grandes personnalités musicales de sa génération. Très présent sur les scènes du continent américain, il est plus rare en France, bien qu’il se produise régulièrement en Europe. Sa virtuosité, comme l’intelligence de son approche musicale fascinent. L’étendue de son répertoire, que ce soit dans le registre classique, romantique, et contemporain impressionne et force le respect. Son dernier disque consacré au compositeur russe Samouïl Feinberg est dans les bacs depuis le 28 février. C’est ce compositeur, mais aussi Schubert, qu’il jouera le 29 mars prochain lors d’un récital exceptionnel au Printemps des Arts de Monte-Carlo, où le Québec sera à l’honneur. Un rendez-vous à ne pas manquer ! Il nous a accordé cet entretien exclusif.

 

 

 

« …Dire les choses musicalement, tout en allant à l’essentiel »

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Marc-André Hamelin, vous avez un répertoire colossal et une discographie impressionnante. Quel compositeur ne jouez-vous pas? 

(rire) Il n’y en a peut-être effectivement pas beaucoup! Je n’ai pas encore enregistré Bach ni Scarlatti, et curieusement ni même Beethoven, mais ça viendra un jour. il y a une dizaine d’années j’ai eu envie d’enregistrer ses trois dernières sonates, et puis j’ai décidé que je n’étais pas prêt. Au disque, je suis venu à Schubert relativement tard, même si cela fait une vingtaine d’années que je joue la sonate en si bémol majeur, et d’autres aussi.

 

 

Vous avez enregistré près de 80 disques. Quel regard portez-vous sur ce parcours considérable, et avez-vous le sentiment de l’avoir orienté d’une certaine façon?

Hamelin_Sim+Cannety-Clarke-cd-concert-critique-entretien-portrait-classiquenewsJe dois vous dire qu’au début je ne savais pas trop ce que je faisais! Je n’ai pas eu de guide dans ma carrière. Quand j’ai remporté en 1985 le concours de musique américaine de Carnegie Hall, le label New World Records m’a offert la réalisation de mon premier disque. Son programme devait être de la musique américaine et plutôt de la musique contemporaine, alors Chopin, ce n’était pas possible! Le deuxième disque sous l’étiquette (sic) de Radio Canada ne devait pas non plus contenir du répertoire classique. J’ai donc proposé la Concord Sonata de Charles Ives, qui a été refusée; j’ai alors proposé des œuvres de Léopold Godowsky, qui ont été acceptées. Et puis New World Records m’a rappelé pour enregistrer la Concord Sonata. J’ai ensuite enregistré pour d’autres petits labels qui voulaient plutôt du nouveau répertoire. Voilà ce qu’ont été mes débuts discographiques, à l’écart du répertoire traditionnel. J’ai de toute façon toujours eu une grande curiosité pour le répertoire peu connu ou marginal. J’ai toujours aimé en dénicher les perles. Personne ne m’a conseillé de me tourner vers des programmes plus vendables, et comme au concert je jouais aussi cette musique, mes débuts ont été laborieux. En outre, je n’avais pas un bon manager, et cela a été un handicap pendant quelques années. J’étais connu au Québec bien sûr. Bénéficiaire d’une bourse d’étude, j’ai commencé ma vie aux États-Unis en 1980. Cependant ma carrière n’a pas démarré là-bas, mais dans un premier temps en Europe, en 1992. C’est seulement à partir de 2001 qu’elle s’est développée aux États-Unis.

 

 

Quels sont les enregistrements qui vous sont particulièrement chers?

L’un des tous derniers: le disque Schubert qui rassemble la Sonate D 960 et les quatre impromptus D 935. Il a une grande importance pour moi parce que j’ai longtemps attendu avant de le réaliser, et j’ai senti que le moment était venu. Je tiens aussi beaucoup à mes disques Schumann et Janacek, et je suis très fier du disque Stravinsky, avec Leif Ove Andsnes. Mais il y a également les concertos de Haydn, la sonate de Dukas, et vous allez trouver ça drôle: le concerto de Max Reger! La raison en est l’excellent souvenir que je garde de ma collaboration avec Ilan Volkov et l’Orchestre de la Radio de Berlin. C’est une œuvre très austère, qui ne sera jamais populaire, mais je voulais la jouer depuis très longtemps.

 

 

Quelle sorte d’admiration vouez-vous à la musique de Schubert?

C’est le compositeur vers lequel je reviens très souvent ces dernières années. Je l’ai découvert peut-être un peu tard, mais d’un côté, c’est aussi bien d’avoir attendu, parce qu’aujourd’hui j’ai le sentiment de l’apprécier davantage. Depuis que j’ai entendu la sonate en si bémol majeur pour la première fois, j’étais alors étudiant, la musique de Schubert n’a cessé d’être présente au fond de moi. Je ne la joue seulement que depuis une vingtaine d’années! Ce que j’admire par dessus tout chez Schubert c’est qu’il arrive à exprimer une telle profondeur avec une si grande économie de moyens. Il peut créer un monde avec un seul accord ou une seule note. D’un point de vue de compositeur, c’est inexplicable. C’est ce mystère qui me sidère et qui me captive le plus, cela dépasse le rationnel.

 

 

Est-ce que la musique de Schubert se situe pour vous dans une temporalité différente, particulière, qui correspond à une phase de la vie, avec laquelle on peut se trouver en harmonie à un moment donné?

C’est possible, je ne le pense pas nécessairement comme ça. Les thèmes et les développements dans sa musique sont souvent très longs. Ce qu’on appelle les divines longueurs ne sont pas vécues ainsi par le musicien que je suis. J’hésite à apposer le mot « divin » sur sa musique, probablement en raison de mes convictions personnelles, et je préfère le mot mystère…mais reparlons-en dans quelques années! Je ne veux pas éviter la question, en fait je cherche encore…On n’a jamais fini de chercher, et il faut que je me donne encore du temps, Schubert est pour moi relativement nouveau! En dehors de la sonate en si bémol majeur, je me considère au stade de l’exploration de son œuvre. J’ai joué seulement les deux sonates en la majeur, les trois Klavierstücke, la Wanderer Fantaisie, les Moments musicaux, il reste encore toutes les autres œuvres…tant de plaisirs et de joies en perspective!

 

 

Beaucoup de jeunes pianistes enregistrent dès leurs débuts de carrière la sonate D 960, ou d’autres grands monuments du répertoire: qu’en pensez-vous?

Je pense qu’il faut attendre. A leur âge, j’ai appris la Fantaisie de Schumann: j’avais 17 ans, et je me croyais au sommet! Quarante ans après, je me rends compte que, seulement maintenant, j’ai vraiment ce qu’il faut pour la comprendre. A cet âge je ne concevais pas qu’il fallait acquérir de la maturité. Aujourd’hui cela m’est tellement évident que je veux dire à ces jeunes pianistes: « oui, apprenez-là, mais ne la jouez pas nécessairement en public. Développez une relation avec cette œuvre, mais intimement, chez vous, et laissez passer quelques années avant d’oser la montrer!» On veut constamment et de plus en plus crier au prodige: il y a de jeunes talents, de plus en plus d’ailleurs, qui très tôt montrent une aptitude phénoménale à l’instrument, mais la musicalité n’est pas toujours au même niveau, ce qui fait que par exemple, on entend bien souvent la sonate en si mineur de Liszt traitée comme un grand exercice technique, alors que cette œuvre demande d’abord, et avant tout, un contrôle de l’architecture. Dès que l’on commence à la jouer, l’auditeur doit savoir exactement où l’on va. On doit connaitre dès les premières mesures le parcours que l’on va suivre. Elle nécessite une vision et celui qui l’écoute ne doit pas entendre l’interprète tourner les pages mentalement! L’interprète doit donner à cette œuvre un déroulement dramatique et sémantique, et ce n’est pas immédiat, il faut vivre avec elle pendant plusieurs années avant de le trouver!

 

 

Aujourd’hui la nouvelle génération de pianistes s’intéresse aussi à des compositeurs qui étaient rarement joués il y a quelques années, hormis par vous. Je pense à Alkan, Medtner et d’autres. Y êtes-vous pour quelques chose? 

Beaucoup de jeunes pianistes viennent effectivement me voir avec ces partitions, pour recueillir des conseils. Cela me porte à croire que j’ai dû jouer un rôle. Enclencher un engrenage est une pensée qui me satisfait: j’aurai laissé quelque chose d’intéressant au bout de ma vie! J’ai été le premier à registrer l’intégrale des sonates de Medtner. J’ai été très surpris qu’aucun pianiste russe ne l’ait fait avant moi! Mon enregistrement a probablement permis à beaucoup de jeunes de réaliser l’ampleur et l’intérêt du répertoire de ce compositeur. Son univers demande un effort, mais lorsqu’on y consent, il nous apparaît assez merveilleux. Medtner ne se livre pas facilement. Il nécessite qu’on lui consacre du temps. Il n’est pas généreux sur le plan mélodique, comme l’est Rachmaninov. Certains disent: « Medtner is Rachmaninov without the tunes » (sic)!

 

 

Pouvez-vous nous parler de ce compositeur peu connu, Samuïl Feinberg, dont vous avez enregistré six sonates dans un CD qui vient tout juste de paraître? 

Samuïl Feinberg a été un pianiste et compositeur russe très illustre durant de la première moitié du XXème siècle. Il a été le premier à donner en concert en Russie l’intégralité du Clavier bien tempéré de Bach. Il a été aussi un grand professeur au Conservatoire de Moscou. Il est hélas tombé dans l’oubli. Sa musique, difficile au prime abord, témoigne d’une personnalité très forte. Son langage harmonique est complexe et assez déroutant. C’est une musique plutôt tonale mais extrêmement chromatique. Son écriture est touffue. Il faut beaucoup de temps pour son approfondissement. Feinberg a écrit douze sonates pour piano. J’ai enregistré les six premières. Leur composition s’échelonne de 1915 à 1923, il avait alors entre 25 et 35 ans. Sa musique ne sera probablement jamais très populaire mais elle mérite d’être découverte: elle devient alors très convaincante, et s’avère plus accessible qu’on ne peut penser. Très peu de pianistes russes l’ont jouée. Pendant la totalité du XXème siècle, ses partitions n’étaient pas éditées ailleurs qu’en Russie. Maintenant on les trouve sur internet!

 

 

Vous avez toujours suivi votre instinct et vos envies tout au long de votre carrière. Avec Feinberg, vous prenez cette liberté une fois de plus?

J’ai beaucoup de chance parce qu’Hypérion a toujours été le bon label pour cela: il est axé sur la découverte et s’adresse spécialement aux gens qui ont le goût de l’aventure. Cela fait maintenant de nombreuses années qu’Hypérion me fait confiance, quoi que je propose.

 

 

Le concert vous permet-il la même liberté? 

J’aime le concert, autant que réaliser des disques. Le concert est avant tout pour moi une offrande, une occasion de partage et aussi une invitation à la découverte. La présence d’un auditoire change beaucoup de choses à mon insu, en cela l’enregistrement est très différent. Il m’importe au concert d’arriver à convaincre, d’apporter quelque chose de neuf. Mon souhait est que le public comprenne la musique comme j’ai envie de la faire passer. Evidemment il y a autant de façons d’écouter la musique que de personnes dans l’auditoire. Alors il me faut être aussi clair que possible pour que le message que je veux transmettre soit non équivoque. J’ai appris à développer cela surtout en jouant du répertoire moins connu, étant dans la position de devoir le défendre. La nécessité de convaincre s’impose dans ce cas dès la première écoute.
Je dĂ©plore la rĂ©ticence des organisateurs de concerts Ă  programmer autre chose que les grandes Ĺ“uvres classiques. Par exemple, j’avais proposĂ© au Metropolitan Museum de New York un programme composĂ© de la sonate de Berg en ouverture, suivie de la sonate funèbre de Chopin et pour finir du concerto d’Alkan. L’organisateur m’a demandĂ© si je pouvais jouer autre chose que la sonate de Berg! Ă€ New York! M’entretenant de ce problème avec Krystian Zimerman, il me raconta qu’il avait voulu inscrire Ă  un programme Godowsky et Szymanowsky, et qu’il s’était vu opposer un refus par une scène renommĂ©e. Il y a un festival Ă  Husum en Allemagne oĂą l’on n’entend que des raretĂ©s. Ce festival existe depuis trente ans, et il n’est pas question d’y jouer du Beethoven! J’y suis allĂ© une quinzaine de fois. C’est vraiment l’endroit oĂą l’on peut expĂ©rimenter et s’en donner Ă  cĹ“ur joie avec des programmes hors des sentiers battus. C’est très rare! Le Festival Printemps des Arts de Monte Carlo dont la programmation est toujours très originale, m’invite cette annĂ©e, et me donne l’opportunitĂ© de jouer la troisième sonate de Feinberg, avec la sonate en si bĂ©mol majeur D 960 de Schubert. Je m’en rĂ©jouis beaucoup.

 

 

Votre virtuosité est exceptionnelle, quel que soit le répertoire que vous interprétez. Qu’est-ce que la virtuosité pour vous?

La virtuosité est un terme souvent mal utilisé, qui a tendance à revêtir un sens péjoratif, lorsqu’elle est réduite aux performances techniques. Ce n’est surtout pas le sens que je lui donne. Je me sers des moyens que j’ai, autant que possible, mais c’est mon affaire. Je ne veux pas que cette virtuosité, cette aisance, soit le point de mire. Pour certains, virtuose veut dire funambule ou acrobate du clavier. La musique ce n’est pas le cirque! Le vrai virtuose est quelqu’un qui a une habileté prononcée à gérer les moyens qu’il a, les moyens physiques mais aussi les moyens intellectuels et les moyens spirituels, pour exprimer le mieux possible sa vision artistique. L’artiste doit être lui-même convaincu pour assumer sa vision et dire au public, en la jouant « l’œuvre c’est ça! ».

 

 

Lorsqu’on vous écoute et lorsqu’on vous regarde jouer, on a cette impression d’un profond respect de votre part vis-à-vis de votre instrument: vous ne le forcez pas, et dans cette économie de gestes qui vous est propre, le son sort comme une évidence, avec un naturel tel que vous semblez laisser le piano s’exprimer, sans le contraindre, et il vous le rend bien!

Un de mes principes de base est que le piano doit pouvoir exprimer n’importe quel adjectif relatif à l’émotion. Cela me conduit à prendre en compte le caractère chantant, mais aussi parlant du piano, à laisser respirer et vivre la phrase musicale dans son univers harmonique. L’harmonie est la caractéristique dominante de la musique pour moi, au-dessus de la mélodie. L’harmonie est très puissante: elle gouverne tout et détermine la forme. Ensuite il faut prendre le temps de dire les choses musicalement tout en allant à l’essentiel, sans rien rajouter. J’ai entendu une pianiste jouer le premier concerto de Beethoven: il n’y avait pas une phrase qui n’était pas complètement triturée, il y avait des petits rubato, ritardando, partout, mais pourquoi? La simplicité est tellement plus extraordinaire! Je préfère m’effacer devant la musique, c’est pourquoi je ne bouge presque pas devant mon piano. La théâtralité ne m’intéresse pas du tout!

 

 

En 2017, vous avez Ă©tĂ© membre du jury du concours Van Cliburn, et en fin d’annĂ©e dernière, du concours Long-Thibaud-Crespin. Que pouvez-nous nous dire sur cette expĂ©rience particulière?

Tout d’abord, ce n’est pas un rôle que j’accepte fréquemment. C’est même rare! J’ai été quatre fois membre de jury en 22 ans. Je préfère consacrer mon temps à l’exploration du répertoire pianistique. Il est tellement vaste qu’il me faudrait plusieurs vies! Mais je garde un souvenir extraordinaire du concours Van Cliburn, car j’ai été à la fois membre du jury, et auteur de la pièce imposée (Toccata sur L’Homme armé, ndlr). Trente candidats l’ont interprétée. Une opportunité unique: quel compositeur peut avoir trente créations? Je craignais que ma pièce soit mal comprise, ou même ignorée, que des interprètes passent outre mes intentions, ce qui est arrivé avec certains, mais la plupart des interprétations ont été excellentes, et une en particulier. Ce fut une expérience extraordinaire!

 

 

 

Propos recueillis en février 2020 par Jany Campello

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à écouter : CD Samuïl Feinberg, Piano Sonatas, label Hypérion, février 2020

prochain concert en France : dimanche 29 mars, Printemps des Arts de Monte-Carlo, Schubert, Feinberg. printempsdesarts.mc

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Photo MA Hamelin / service de presse / Printemps des Arts  – Photo n°2 © Sim Cannety-Clarke

 

 

Festival PIANO AU MUSÉE WÜRTH (Erstein, Alsace)

WURTH piano au musĂ©e wĂĽrth 2019 annonce classiquenews PMW-2019-1800x1029px-700x400ERSTEIN (67). PIANO AU MUSEE WĂśRTH : 15 – 24 nov 2019. La collection d’art moderne et contemporain propose son festival de piano chaque annĂ©e en novembre : temps privilĂ©giĂ© qui offre l’écoute de tempĂ©raments artistiques choisis et dĂ©lectables, dans un Ă©crin culturel qui favorise le questionnement et la contemplation entre peinture, arts plastiques et musique. Actuellement le MusĂ©e expose JosĂ© de Guimaraes (jusqu’en mars 2020).

Selon le vœu de Marie-France Bertrand, directrice du Musée Würth et Olivier Erouart, directeur artistique de Piano au Musée Würth, cette déjà 4è édition proclame comme fil directeur, « de l’humour en toutes choses ! ». Un vent de légèreté (qui n’exclut pas la profondeur ni les traits d’esprit…) s’empare de la programmation 2019, à travers une offre éclectique qui mêle les genres et les formes de spectacle : théâtre, musique de chambre et bien sur, piano. 1001 nuances humoristiques donc, avec la verve parodique voire grinçante d’Olivia Gay et Vanessa Wagner ; le rire iconoclaste du Trio bien nommé « C’est pas si grave ! » ; le rire aussi du compositeur Frédéric Pichon, dévoilé par Jean-Baptiste Fonlupt ; la sensibilité atypique et rafraîchissante de l’imprévisible Simon Ghraichy, sibélien et schumannien de charme… sans omettre les diverses nuances d’humour selon la nationalité des compositeurs. Le festival 2019 se déroule en 2 week ends, des 15,16,17 puis 22, 23, 24 nov prochains de quoi programmer votre séjour sur place en un parcours culturel et musical de haut intérêt. Les concerts ont lieu dans le très bel auditorium du musée Würth qui se prête idéalement aux concerts de musique.

 

 

 

1001 nuances facétieuses
Cartographie de l’Humour au clavier
de Bach, Haendel, Haydn et Mozart
à Debussy, Poulenc et Prokofiev…

 

 

 

WURTH-musee-piano-au-musee-wurth-2019-annonce-concerts-selection-temps-forts-par-classiquenewsLa cartographie se poursuit ensuite sous les doigts tout aussi enchanteurs de Martin Stadtfeld, interprète de Bach, Beethoven, Haendel et du très jeune Mozart. Haydn aussi facétieux qu’élégant (c’est à dire authentiquement viennois XVIIIè) participe à la fête (trio Gipsy par le Trio Élégiaque). Ne manquez pas non plus l’humour déposé en filigrane chez Debussy, Poulenc ou Prokofiev, chacun dans sa couleur et son écriture spécifique, grâce au duo enchanteur, Maki Okada et Tedi Papavrami…
C’est donc toute une géographie de l’humour à travers styles et pays qui se déploie à Erstein, le temps du festival PIANO AU MUSEE WURTH.Parmi les jeunes tempéraments invités, Gaspard Thomas (lauréat du Concours Piano Campus 2019) ; et surtout les meilleurs interprètes parmi les élèves de l’École de Musique d’Erstein.

Nouveauté cette année, le spectacle surprise conçu par Pauline Haas, Thomas Bloch et Dimitri Vassilakis et aussi la performance poétique tel un exercice d’équilibriste virtuose grâce aux doigts habiles, improvisés de Jean-François Zygel, toujours très inspiré… Un autre temps fort est le spectacle élaboré en commun par Olivier Achard et Jean-Baptiste Fonlupt de la Haute École des Arts du Rhin à partir de la célèbre et délirante Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco (extraits) et « ses » musiques. Avant, après les concerts proprement dits, le festival PIANO AU MUSEE WÜRTH propose tout un cycle de rendez vous conviviaux qui participent aussi à la réussite et à l’ambiance très séduisante de l’événement (directs par la radio Accent 4, rencontres avec les artistes, buffet campagnard le dimanche à 12h, avant le concert de 15h, …)

 

 

 

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TOUTES LES INFOS sur le Musée Würth à Erstein
https://www.musee-wurth.fr/activites-evenements/piano-au-musee-wurth/
Informations par téléphone
03 88 64 74 84

 

 

 

 

L’exposition dĂ©diĂ©e Ă  JOSÉ DE GUIMARĂES / COLLECTION WĂśRTH ET PRĂŠTS
DU 18 JUIN 2019 AU 15 MARS 2020
https://www.musee-wurth.fr/jose-de-guimaraes/

 

FORMULES spéciales pour les concerts des dimanches 17 et 24 nov
comprenant 2 ou 4 concerts, buffet, visite de l’exposition José de Guimarães

Musée WÜRTH
Rue Geroges Besse – 67 150 Erstein

 

 

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Festival Ă  ERTSEIN
PIANO AU MUSEE WĂśRTH
15 – 24 novembre 2019
TEMPS FORTS

 

 

 

 

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1er week end
des ven 15, sam 16 et dim 17 novembre 2019

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Ouverture avec Simon Ghraichy, ven 15 nov 2019, 20h
Programme : Liszt, Schumann, Albeniz, Sibelius, Bizet.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/simon-ghraichy/

sam 16 nov 2019, 20h
JF ZYGEL : voulez vous faire l’humour avec moi ? Virtuosité, sens des couleurs, fantaisie, humour et imagination sont les maîtres-mots de ce concert
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/jean-francois-zygel/
 

Dim 17 nov 2019, 11h
Trio C’est pas si grave
Programme : Rossini, Moussorgski/Ravel, Debussy, Schumann, Gershwin.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/trio-cest-pas-si-grave/

 

 

 

 

15h : Programme surprise
PAULINE HAAS, DIMITRI VASSILAKIS ET THOMAS BLOCH
harpe, piano, ondes martenot, glassharmonica…
Touches d’humour dans un jeu de hors-piste
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/pauline-haas-dimitri-vassilakis-thomas-bloch/

 

 

 

17h : TRIO ÉLÉGIAQUE
Programme : Haydn, Beethoven, Schubert.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/trio-elegiaque/

 

 

 

 

 

 

2ème week end
des ven 22, sam 23 et dim 24 novembre 2019

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ven 22 nov 2019, 20h
JEAN-BAPTISTE FONLUPT
Chopin, Pichon (Polonaise), Liszt (Chapelle de Guillaume Tell, Vallée d’Obermann)
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/jean-baptiste-fonlupt/

 

 

 

 

sam 23 nov 2019, 20h
MAKI OKADA ET TEDI PAPAVRAMI
violon, piano
Beethoven, Poulenc, Debussy (Minstrels), Prokofiev, Sarasate (Fantaisie Carmen)
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/maki-okada-et-tedi-papavrami/

 

 

 

 

Dim 24 nov 2019, 11h
Récital de GASPARD THOMAS
Chopin, Ravel (Gaspard de la nuit)
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/gaspar-thomas/
 

 

 

 

Buffet campagnard Ă  12h
sur réservation en ligne
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/formules-du-dimanche-24-nov/
 

 

 

 

15h
ÉTUDIANTS DES CLASSES DE OLIVIER ACHARD ET JEAN-BAPTISTE FONLUPT
La cantatrice chauve : extraits et musiques (de Domenico Scarlatti Ă  Dimitri Chostakovitch).
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/etudiants-des-classes-de-olivier-achard-et-jean-baptiste-fonlupt/

 

 

 

17h
VANESSA WAGNER ET OLIVIA GAY
piano, violoncelle
Programme : Debussy, Bohuslav o MartinĹŻ, Schumann, Chostakovitch.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/vanessa-wagner-et-olivia-gay/

 

 

 

 

20h
MARTIN STADTFELD
Quatre drilles du XVIIIè, dont Beethoven qui aimait précisé son humeur, en déclarant : « « Aujourd’hui, je suis tout à fait déboutonné »… Au programme aussi, l’humour de JS Bach, WA Mozart, Haendel…
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/martin-stadtfeld/1574625600/

 

 

 

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COMPTE-RENDU, critique, piano. PARIS, le 29 oct 2019. Daniil TRIFONOV : Scriabine, Beethoven…

COMPTE RENDU, CRITIQUE, RÉCITAL DANIIL TRIFONOV,  piano, Philharmonie de Paris, 29 octobre 2019. Scriabine, Beethoven, Borodine, Prokofiev. Les récitals de Daniil Trifonov sont des promesses d’aventures à ne pas manquer. Cet artiste unique, ce musicien rare et authentique n’est jamais à court d’inspiration ni d’audaces. Personnalité haute en couleurs, il va au bout de sa pensée, de ses intuitions, de sa liberté, allant parfois jusqu’à prendre des risques, pour nous insensés. C’était le cas le 29 octobre, dans une salle Pierre Boulez pleine à craquer, le public investissant également la scène, en hémicycle autour du piano.

 

 

 

DANIIL TRIFONOV: DE L’IMMATÉRIEL À L’EXTASE

 

 

 

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TRIFONOV a construit un programme captivant Ă  dominante russe: Scriabine, Beethoven, Borodine et Prokofiev (cherchez l’erreur!). S’il n’y avait eu l’entracte, pause qui semblait davantage destinĂ©e au public, l’eĂ»t-il probablement enchaĂ®nĂ© d’un seul trait sans sourciller, ce qu’il fit dans la première partie. Scriabine pour commencer, avec une succession de ces pièces que sont les Ă©tudes, les poèmes, et enfin une de ses dix sonates en un seul mouvement – la neuvième – dont il extrait la substance concentrĂ©e dans un investissement expressif extrĂŞme. C’est un monde d’atmosphères et de couleurs qui nait de son toucher incomparable. La première Ă©tude opus 2 n°1 s’abandonne dans sa douce et grise mĂ©lancolie sans verser dans l’impudique affectation. Dans les deux poèmes opus 32, le pianiste oppose les harmonies rĂŞveuses du premier, murmurĂ© mais dĂ©licatement timbrĂ© et chantĂ©, aux sons arrachĂ©s du second, excessif, dĂ©chirĂ©. Il en va de mĂŞme dans les huit Ă©tudes opus 42: la première (presto) vole, insaisissable, sous un toucher d’une finesse que l’artiste est le seul Ă  pouvoir imaginer, et qui caractĂ©rise aussi la troisième (prestissimo), oĂą il laisse doucement percer un chant derrière l’impalpable vĂ©locitĂ© des trilles et ses harmonies atypiques. Le pianiste nous fait entrer dans l’intimitĂ© de la seconde et de la quatrième chantant tendrement sur les notes fondues de sa main gauche. La cinquième (affanato) a contrario est emportĂ©e dans un tempo hallucinant et nous met Ă  la lisière d’un prĂ©cipice. C’est le cas de beaucoup des mouvements rapides qu’il interprète, s’évadant parfois de la pulsation de façon dĂ©concertante pour l’auditeur, mais ne serait-ce pas dĂ©libĂ©rĂ©? Son intention n’est-elle pas justement de faire vaciller l’équilibre en gommant (parfois exagĂ©rĂ©ment?) l’assise rythmique, et nous sortir de notre confort d’écoute? Car Ă  tendre l’oreille, on acquiert tout de mĂŞme cette certitude que rien n’est savonnĂ©, mais bien sous contrĂ´le, dans une suretĂ© technique Ă  toute Ă©preuve. DĂ©concertant aussi cet enchaĂ®nement sans la moindre respiration, le souffle Ă  peine suspendu, de la Sonate n°9 de Scriabine, dite « la Messe noire » avec celle n° 31 opus 110 de Beethoven, qui provoque dans le public une Ă©bauche d’applaudissements vite Ă©touffĂ©e. Ici encore pas d’ennui possible. Trifonov en exacerbe les contrastes, nous fait frissonner de ses fantomatiques angoisses, comme de ses moments extatiques poussĂ©s Ă  leurs sommets. L’avant dernière sonate de Beethoven sort d’emblĂ©e de ce que l’on attendrait stylistiquement et musicalement. Le premier mouvement est jouĂ© assez rapide, aĂ©rien, cĂ©leste mĂŞme, et limpide, dans une forme de continuitĂ© avec Scriabine! L’allegro molto a l’allure d’un scherzo d’une grande modernitĂ© d’approche, oĂą le rythme et les plans sont mis en valeur. L’adagio, très lent, dĂ©ploie un chant très conduit et d’une grande hauteur d’esprit. La fugue part de très loin, très lente au dĂ©part, mais la clartĂ© de ses voix servie par une pĂ©dale d’une prĂ©cision horlogère et des basses d’une belle densitĂ© ne laisse Ă  aucun moment retomber l’attention, jusque dans l’emballement surprenant de la fin.

Trifonov offre un prĂ©ambule en seconde partie: trois pièces extraites de la Petite suite de Borodine (Au couvent, Intermezzo, et SĂ©rĂ©nade). Il y dĂ©ploie tout un art de la suggestion et des couleurs, et si son piano chante, il ne sur-valorise jamais la mĂ©lodie, privilĂ©giant le climat et la rĂŞverie propres Ă  chacune. Vient enfin la sonate n°8 opus 84 de Prokofiev. De cette « sonate de guerre », le pianiste nous livre une interprĂ©tation foudroyante, paroxystique, par la hardiesse des tempi, la multitude des idĂ©es musicales, et surtout par une vision radicale et âpre de son univers par endroits violent et tĂ©nĂ©breux – il n’hĂ©site pas Ă  marteler le clavier – qui tourne au mirage dans l’andante sognando troublant de charme. Le final est menĂ© Ă  un train d’enfer, ne laissant aucun rĂ©pit, Ă  deux doigts de saturer notre capacitĂ© auditive Ă  absorber une telle avalanche de notes. C’est une prouesse par laquelle le pianiste scotche dĂ©finitivement son auditoire, qui rĂ©agit par un dĂ©luge d’applaudissements. Les bis seront russes aussi, avec cette fois Rachmaninov: une Vocalise (opus 34 n°14) dĂ©cantĂ©e, suivie des Cloches, celles du BaptĂŞme, brillantes de mille feux, dans une transcription fort rĂ©ussie du pianiste.

Ce soir encore, Daniil Trifonov nous aura captivĂ©s, Ă©blouis, Ă©tonnĂ©s. Il aura tenu notre Ă©coute en Ă©veil permanent, ne lui laissant la possibilitĂ© de « dĂ©crocher » Ă  aucun moment. On aura pu tiquer sur tel ou tel mouvement, ou Ĺ“uvre, cela en toute subjectivitĂ©, il n’en reste pas moins que ce pianiste est incontestablement un grand artiste qui a le courage de ses idĂ©es et de ses choix, et met son talent et ses moyens hors du commun au service d’une intĂ©gritĂ© et d’une profondeur de pensĂ©e qui ne souffrent aucun doute, et d’une sensibilitĂ© Ă  fleur d’âme.

 

 
 

 

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COMPTE-RENDU CRITIQUE RÉCITAL DANIIL TRIFONOV,  piano, Philharmonie de Paris, 29 octobre 2019. Scriabine, Beethoven, Borodine, Prokofiev.

 

 

ERSTEIN (67). PIANO AU MUSEE WĂśRTH : 15 – 24 nov 2019

WURTH piano au musĂ©e wĂĽrth 2019 annonce classiquenews PMW-2019-1800x1029px-700x400ERSTEIN (67). PIANO AU MUSEE WĂśRTH : 15 – 24 nov 2019. La collection d’art moderne et contemporain propose son festival de piano chaque annĂ©e en novembre : temps privilĂ©giĂ© qui offre l’écoute de tempĂ©raments artistiques choisis et dĂ©lectables, dans un Ă©crin culturel qui favorise le questionnement et la contemplation entre peinture, arts plastiques et musique. Actuellement le MusĂ©e expose JosĂ© de Guimaraes (jusqu’en mars 2020).

Selon le vœu de Marie-France Bertrand, directrice du Musée Würth et Olivier Erouart, directeur artistique de Piano au Musée Würth, cette déjà 4è édition proclame comme fil directeur, « de l’humour en toutes choses ! ». Un vent de légèreté (qui n’exclut pas la profondeur ni les traits d’esprit…) s’empare de la programmation 2019, à travers une offre éclectique qui mêle les genres et les formes de spectacle : théâtre, musique de chambre et bien sur, piano. 1001 nuances humoristiques donc, avec la verve parodique voire grinçante d’Olivia Gay et Vanessa Wagner ; le rire iconoclaste du Trio bien nommé « C’est pas si grave ! » ; le rire aussi du compositeur Frédéric Pichon, dévoilé par Jean-Baptiste Fonlupt ; la sensibilité atypique et rafraîchissante de l’imprévisible Simon Ghraichy, sibélien et schumannien de charme… sans omettre les diverses nuances d’humour selon la nationalité des compositeurs. Le festival 2019 se déroule en 2 week ends, des 15,16,17 puis 22, 23, 24 nov prochains de quoi programmer votre séjour sur place en un parcours culturel et musical de haut intérêt. Les concerts ont lieu dans le très bel auditorium du musée Würth qui se prête idéalement aux concerts de musique.

 

 

 

1001 nuances facétieuses
Cartographie de l’Humour au clavier
de Bach, Haendel, Haydn et Mozart
à Debussy, Poulenc et Prokofiev…

 

 

 

WURTH-musee-piano-au-musee-wurth-2019-annonce-concerts-selection-temps-forts-par-classiquenewsLa cartographie se poursuit ensuite sous les doigts tout aussi enchanteurs de Martin Stadtfeld, interprète de Bach, Beethoven, Haendel et du très jeune Mozart. Haydn aussi facétieux qu’élégant (c’est à dire authentiquement viennois XVIIIè) participe à la fête (trio Gipsy par le Trio Élégiaque). Ne manquez pas non plus l’humour déposé en filigrane chez Debussy, Poulenc ou Prokofiev, chacun dans sa couleur et son écriture spécifique, grâce au duo enchanteur, Maki Okada et Tedi Papavrami…
C’est donc toute une géographie de l’humour à travers styles et pays qui se déploie à Erstein, le temps du festival PIANO AU MUSEE WURTH.Parmi les jeunes tempéraments invités, Gaspard Thomas (lauréat du Concours Piano Campus 2019) ; et surtout les meilleurs interprètes parmi les élèves de l’École de Musique d’Erstein.

Nouveauté cette année, le spectacle surprise conçu par Pauline Haas, Thomas Bloch et Dimitri Vassilakis et aussi la performance poétique tel un exercice d’équilibriste virtuose grâce aux doigts habiles, improvisés de Jean-François Zygel, toujours très inspiré… Un autre temps fort est le spectacle élaboré en commun par Olivier Achard et Jean-Baptiste Fonlupt de la Haute École des Arts du Rhin à partir de la célèbre et délirante Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco (extraits) et « ses » musiques. Avant, après les concerts proprement dits, le festival PIANO AU MUSEE WÜRTH propose tout un cycle de rendez vous conviviaux qui participent aussi à la réussite et à l’ambiance très séduisante de l’événement (directs par la radio Accent 4, rencontres avec les artistes, buffet campagnard le dimanche à 12h, avant le concert de 15h, …)

 

 

  

 

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TOUTES LES INFOS sur le Musée Würth à Erstein
https://www.musee-wurth.fr/activites-evenements/piano-au-musee-wurth/
Informations par téléphone
03 88 64 74 84

 

 

 

 

L’exposition dĂ©diĂ©e Ă  JOSÉ DE GUIMARĂES / COLLECTION WĂśRTH ET PRĂŠTS
DU 18 JUIN 2019 AU 15 MARS 2020
https://www.musee-wurth.fr/jose-de-guimaraes/

 

FORMULES spéciales pour les concerts des dimanches 17 et 24 nov
comprenant 2 ou 4 concerts, buffet, visite de l’exposition José de Guimarães

Musée WÜRTH
Rue Geroges Besse – 67 150 Erstein

 

 

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Festival Ă  ERTSEIN
PIANO AU MUSEE WĂśRTH
15 – 24 novembre 2019
TEMPS FORTS

 

 

 

 

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1er week end
des ven 15, sam 16 et dim 17 novembre 2019

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Ouverture avec Simon Ghraichy, ven 15 nov 2019, 20h
Programme : Liszt, Schumann, Albeniz, Sibelius, Bizet.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/simon-ghraichy/

sam 16 nov 2019, 20h
JF ZYGEL : voulez vous faire l’humour avec moi ? Virtuosité, sens des couleurs, fantaisie, humour et imagination sont les maîtres-mots de ce concert
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/jean-francois-zygel/
 

Dim 17 nov 2019, 11h
Trio C’est pas si grave
Programme : Rossini, Moussorgski/Ravel, Debussy, Schumann, Gershwin.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/trio-cest-pas-si-grave/

 

 

 

 

15h : Programme surprise
PAULINE HAAS, DIMITRI VASSILAKIS ET THOMAS BLOCH
harpe, piano, ondes martenot, glassharmonica…
Touches d’humour dans un jeu de hors-piste
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/pauline-haas-dimitri-vassilakis-thomas-bloch/

 

 

 

17h : TRIO ÉLÉGIAQUE
Programme : Haydn, Beethoven, Schubert.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/trio-elegiaque/

 

 

 

 

 

 

2ème week end
des ven 22, sam 23 et dim 24 novembre 2019

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ven 22 nov 2019, 20h
JEAN-BAPTISTE FONLUPT
Chopin, Pichon (Polonaise), Liszt (Chapelle de Guillaume Tell, Vallée d’Obermann)
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/jean-baptiste-fonlupt/

 

 

 

 

sam 23 nov 2019, 20h
MAKI OKADA ET TEDI PAPAVRAMI
violon, piano
Beethoven, Poulenc, Debussy (Minstrels), Prokofiev, Sarasate (Fantaisie Carmen)
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/maki-okada-et-tedi-papavrami/

 

 

 

 

Dim 24 nov 2019, 11h
Récital de GASPARD THOMAS
Chopin, Ravel (Gaspard de la nuit)
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/gaspar-thomas/
 

 

 

 

Buffet campagnard Ă  12h
sur réservation en ligne
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/formules-du-dimanche-24-nov/
 

 

 

 

15h
ÉTUDIANTS DES CLASSES DE OLIVIER ACHARD ET JEAN-BAPTISTE FONLUPT
La cantatrice chauve : extraits et musiques (de Domenico Scarlatti Ă  Dimitri Chostakovitch).
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/etudiants-des-classes-de-olivier-achard-et-jean-baptiste-fonlupt/

 

 

 

17h
VANESSA WAGNER ET OLIVIA GAY
piano, violoncelle
Programme : Debussy, Bohuslav o MartinĹŻ, Schumann, Chostakovitch.
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/vanessa-wagner-et-olivia-gay/

 

 

 

 

20h
MARTIN STADTFELD
Quatre drilles du XVIIIè, dont Beethoven qui aimait précisé son humeur, en déclarant : « « Aujourd’hui, je suis tout à fait déboutonné »… Au programme aussi, l’humour de JS Bach, WA Mozart, Haendel…
https://www.musee-wurth.fr/pec-events/martin-stadtfeld/1574625600/

 

 

 

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COMPTE-RENDU CRITIQUE RÉCITAL Denis MATSUEV, piano, THÉÂTRE DES CHAMPS ÉLYSÉES, Paris, 27 septembre 2019. Beethoven, Rachmaninov, Tchaïkovski, Liszt.

COMPTE-RENDU critique, piano. PARIS, TCE, le 27 septembre 2019. RÉCITAL Denis MATSUEV, piano. Beethoven, Rachmaninov, Tchaïkovski, Liszt. Il y a les pianistes russes, et il y a les autres. C’est une idée qui persiste encore dans les esprits des mélomanes. Et pour qu’elle persiste il faut qu’elle soit incarnée. Qui mieux que Denis Matsuev aujourd’hui peut représenter, dans sa génération, la grande tradition du piano russe, dont l’image, non parfois sans clichés, s’est cristallisée en une poignée de décennies? Denis Matsuev, grand vainqueur du 11ème concours Tchaïkovski en 1988, président du jury piano du tout dernier concours, qui attribua la distinction suprême à Alexandre Kantorow, donnait un récital au Théâtre des Champs Élysées le 27 septembre dernier, devant un public manifestement tout acquis à sa condition et à son talent.

 

 

 

LE PIANO GÉNÉREUX DE DENIS MATSUEV

 

 

 

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Il arrive sur scène d’un pas rapide qui démontre une grande assurance, et ni une ni deux plante le décor de l’Appassionata. La sonate n°23 opus 57 de Beethoven sera suivie de sa 32ème opus 111, puis en seconde partie, de la Sonate en si mineur de Liszt après un intermède russe. Les premières mesures nous disent déjà qu’il va jouer « monumental ». Certes il a du son, c’est le moins qu’on puisse dire, mais ériger un monument musical (ici trois) ne consiste pas en réalité à saturer les tympans, à pousser le moteur du piano à plusieurs milliers de tours/minute, et c’est ce qu’il va nous démontrer. Matsuev prend la mesure acoustique de la salle, et projette un jeu contrasté et orchestral, symphonique même. L’accentuation de l’Appassionata est grossie, le premier mouvement est torrentiel, dans une vision maîtrisée et construite; l’articulation qui pourrait être sous d’autres doigts complètement engloutie, est présente, même sous les grands coups de pédale. Matsuev est démonstratif à tous les niveaux, la plupart du temps dans le bon sens du terme: il est dans l’énergie beethovenienne, incontestablement, ses accès, et ses excès, mais aussi dans sa délicatesse. Son toucher sait se faire impalpable et miraculeusement scintillant, comme dans ce passage un peu avant la coda piu allegro du premier mouvement. Il accroche des timbres sublimes au second, andante con moto, chanté dans des nuances decrescendo vers un « dolce » à faire fondre le marbre, qui conduit à la déferlante du dernier mouvement. L’ouverture qui caractérise le premier mouvement Maestoso de l’opus 111 est avec lui massive et compacte. Le battement grave et sombre s’ébranle progressivement jusqu’à l’allegro con brio d’une grande autorité à l’architecture solidement édifiée, fondée sur des basses lourdes et puissantes. Son jeu est ancré, tellurique, les registres caractérisés à l’extrême. Doit-on dire qu’il sur-joue, tant sa volonté d’appuyer les contrastes se fait sentir à tous moments? C’est ce que donne à penser l’Arietta, qu’il étire un peu trop, retardant l’arrivée de certaines notes, dans une expression affectée, lui ôtant le dépouillement, le « molto semplice » voulu par le compositeur. Mais les variations qui suivent feront oublier cette afféterie. La jubilation rythmique de la troisième puis les impalpables triples croches de la quatrième captivent. À écouter de près et de l’intérieur ces petites notes suspendues au firmament du clavier, elles n’apparaissent pas égales, éthérées et hors du temps, mais évoluent dans un doux et sensible phrasé, comme une promenade dans la voie lactée où chaque étoile a sa propre brillance. Les longs trilles qui se multiplient ensuite sont d’une splendide égalité et continuité, et la magie opère. Matsuev ne porte pas forcément cette œuvre dans ce qu’elle aurait de purement métaphysique, élevé spirituellement, mais nous en livre un contenu humain sublimé dans le spectacle de ses sons.
Vient après l’entracte l’intermède russe. Là Matsuev est chez lui. Ces deux Études-tableaux de Rachmaninov, (opus 39, n°2 et 6), sont des paysages: paysages intérieurs, comme habités du souvenir de lointaines images. L’un apaisé mais mélancolique, l’autre fantasmagorique et aux accès de violence. Pas d’intériorité repliée dans la Méditation opus 72 n°5 de Tchaikovski: Matsuev la chante à pleines mains, dans un son très projeté, au point qu’il semble avoir convoqué un chœur au complet. Son jeu est chaleureux et gorgé de bons sentiments. Il ne joue pas à part lui, mais avec conviction et pour son public qui accueille cette offrande à cœur ouvert.
Dernier monument de la soirĂ©e, la Sonate en si mineur de Liszt l’est indĂ©niablement entre les mains de Matsuev. Le pianiste, Ă  l’instar du compositeur, ne retient rien d’une gĂ©nĂ©rositĂ© de jeu qui, fort de ses moyens phĂ©nomĂ©naux, transforme le piano en orchestre symphonique. La construction impeccable ne souffre pas, bien au contraire, d’un lyrisme poussĂ© et passionnĂ©. Ses Ă©pisodes apaisĂ©s, suspendus, sont d’une très belle esthĂ©tique sonore et expressive, et sĂ©duisent. On ne s’ennuie pas une seconde et cette Ĺ“uvre mythique – tentation de bien des pianistes qui veulent s’en dĂ©montrer, plonger dès l’orĂ©e de leur carrière dans ses profondeurs, mais se noient pour bon nombre dans son fleuve – Ă  ce point dominĂ©e, rondement menĂ©e, prend une dimension qui subjugue. Matsuev extirpe du ventre du piano des ressources insoupçonnĂ©es, tant dans la taille du son, que dans sa texture et sa couleur. Alors oui, c’est spectaculairement Ă©poustouflant, plein d’effets et pas si mystique que ça, mais quel transport! Quelle Ă©nergie communicative! Pas un instant la Sonate ne tombe Ă  plat. Le public qui s’exclame et applaudit Ă  tout rompre, est galvanisĂ© par une telle interprĂ©tation, et il y a de quoi! Si Matsuev s’inscrit dans la lignĂ©e d’une tradition lĂ©gendaire, il n’en demeure ainsi pas moins un musicien d’aujourd’hui, un artiste accompli qui voit les choses en grand et qui n’a de goĂ»t ni pour l’eau tiède, ni pour les dĂ©s Ă  coudre. CrĂ©dit photo: © Pavel Antonov

 

 

 

 

 

 

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COMPTE-RENDU CRITIQUE , PARIS, TCE, le 27 septembre 2019. RÉCITAL Denis MATSUEV, piano. Beethoven, Rachmaninov, TchaĂŻkovski, Liszt. 

 

 

Récital de piano : Alexandre Kantorow à TOULOUSE (Jacobins)

TOULOUSE, ven 6 sept : Récital Alexandre KANTOROW. Kantorow… non pas le père (Jean-Jacques) éminent chef, mais son fils… Alexandre, jeune pianiste qui a foudroyé la planète classique et le petit milieu du piano mondial en remportant en juin 2019, l’illustre Concours Tchaikovski de Moscou : une première pour un français !!!

Kantorow alexandre piano classiquenews festival WURTH critique classiquenewsEn direct du Cloître des Jacobins à Toulouse (40ème édition 2019 du Festival Piano aux Jacobins). Fils du violoniste et chef d’orchestre Jean-Jacques Kantorow, Alexandre Kantorow (né en 1997 à Clermont-Ferrand) est à 22 ans, le premier français à remporter la médaille d’or et le Grand Prix du prestigieux Concours Tchaïkovski de Moscou (juin 2019). Lors de la finale, il a interprété le Deuxième Concerto pour piano de Tchaïkovsky et le Deuxième Concerto pour piano de Brahms, avec l’Orchestre symphonique de Russie Evgeny Svetlanov dirigé par Vasily Petrenko. alexandre Kantorow succède à d’autres précédents pianistes couronnés par le Concours Tchaikovsky, depuis sa création en 1958, où était sacré le pianiste américain Van Cliburn (un pied de nez en pleine guerre froide) : Vladimir Ashkenazy, Gregory Sokolov, Denis Matsuev… soit les pus grands pianistes russes actuels.

Dans la foulée de sa victoire, le chef Valery Gergiev lui propose avec son Orchestre du Mariinsky, une série de concerts en Europe.
A 11 ans, le jeune pianiste suit des cours particuliers avec Pierre-Alain Volondat, pianiste laurĂ©at du concours Reine Elisabeth en Belgique. Il entre ensuite Ă  la Schola Cantorum Ă  Paris dans la classe d’Igor Laszko avant d’intĂ©grer le Conservatoire national supĂ©rieur de Paris dans la classe de Franck Braley et Haruko Ueda. Il a ensuite poursuivi dans la classe de Rena Shereshevskaya Ă  l’Ecole normale de musique de Paris.

Le « jeune tsar » du piano français, a débuté sa carrière dès 16 ans quand il était invité aux folles journées de Nantes et de Varsovie avec le Sinfonia Varsovia. En juin 2019, il reçoit le prix du syndicat de la critique : « Révélation Musicale de l’année ». Un tempérament à suivre désormais et dont a déjà rendu compte notre rédacteur Hubert Stoecklin, Toulouse, le 15 février 2019 : concerto n°2 pour piano de Tchaïkovski…
https://www.classiquenews.com/compte-rendu-concert-toulouse-le-15-fev-2019-tchaikovsky-sibelius-alexandre-kantorow-john-storgards/

EXTRAIT de la critique du concert d’Alexandre Kantorow : « … il y a matière à colorer et phraser à l’envie. Et c’est ce qui frappe dans l’aisance du jeune musicien. Tout lui semble facile et tout ce qu’il fait est musique en toute simplicité, sans dureté et dans une souplesse d’une grande élégance. Les nuances sont extraordinairement creusées et l’écoute dans les moments chambristes (le trio dans l’andante) est fabuleuse. Cette manière de dialoguer et poursuivre les lignes musicales du violon et du violoncelle a été un véritable moment de grâce »…

TOULOUSE, cloître des Jacobins
Vendredi 6 septembre 2019, 19h45
Festival Piano aux Jacobins
RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.pianojacobins.com/piano-jacobins-2019/alexandre-kantorow/

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Programme :


Johannes Brahms
Rhapsodie

Franz Liszt
Chasse-Neige n°12, ext. des Études d’exĂ©cution transcendante S. 139

Ludwig Van Beethoven
Sonate pour piano n°2 en la majeur op. 2 n°2

Johannes Brahms
Sonate pour piano n°2 en fa dièse mineur op.2

Gabriel Fauré
Nocturne n°6 en ré bémol majeur op.63

Alexandre Kantorow, piano

 

 

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VISITEZ le site du pianiste Alexandre Kantorow
https://agencedianedusaillant.com/artistes/alexandre-kantorow/

 

 

 

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logo_francemusiqueDiffusion en direct sur FRANCE MUSIQUE, ven 6 sept 2019, 20h. Alexandre KANTOROW…  En direct depuis le Cloître des Jacobins à Toulouse dans le cadre de la 40ème édition du Festival Piano aux Jacobins

COMPTE-RENDU, concert. La Roque d’Anthéron, le 9 aout 2019. TCHAIKOVSKI, RACHMANINOV : A Malofeev, N Goerner. Orch Nat du Tatarstan. A Slakovsky

COMPTE-RENDU, concert. Festival International de piano de La Roque d’AnthĂ©ron, le 9 aout 2019. TCHAIKOVSKI, RACHMANINOV : A Malofeev, N Goerner. Orch Nat du Tatarstan. A Slakovsky. Le Festival International de piano de La Roque d’AnthĂ©ron nous conviait Ă  une très grande et belle Nuit du piano. Deux compositeurs russes, un jeune pianiste russe Ă©blouissant, un pianiste argentin solaire, un orchestre et un chef, exaltĂ©s. Par notre envoyĂ© spĂ©cial YVES BERGÉ.

piano-malofeev-concerto-orchestre-critique-concert-piano-classiquenews-roque-antheron-2019-critique-classiquenews-malofeev-5Une première partie consacrĂ©e Ă  deux Ĺ“uvres de Piotr Ilitch TchaĂŻkovsky (1840-1893) et une deuxième Ă  deux Ĺ“uvres de SergueĂŻ Rachmaninov (1873-1943). Deux concertos, deux Ĺ“uvres symphoniques, Ă©quilibre parfait d’un diptyque somptueux. Alexander Malofeev, gamin surdouĂ© de dix-sept ans,  inaugure cette Nuit du piano. Premier Prix du Concours International TchaĂŻkovsky pour jeunes pianistes, saluĂ© par sa prestation exceptionnelle Ă  quatorze ans, il joue le Concerto N°2 pour piano et orchestre en sol majeur opus 44 de TchaĂŻkovsky, sous la voĂ»te spectaculaire de La Roque, et ses 121 cubes blancs qui en font l’une des acoustiques les plus jalousĂ©es des festivals de plein air. Moins cĂ©lèbre que l’incontournable Concerto N°1 en Si bĂ©mol Majeur avec son premier mouvement et ses immenses accords qui parcourent tout le clavier et ce thème legato, d’une ligne mĂ©lodique puissante et si sensuelle, le Concerto N°2 (TchaĂŻkovsky en composera 3) est en trois mouvements, comme la plupart des concertos, dont la forme a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  la fin de l’Ă©poque baroque. A travers ses innombrables concertos, Antonio Vivaldi (1678-1741) contribua Ă  fixer les trois mouvements et Ă  donner au soliste une grande libertĂ© d’Ă©criture, dont la virtuositĂ© et la technique se dĂ©velopperont au cours des siècles suivants. La cadence de la fin des premiers mouvements, improvisĂ©e puis Ă©crite au XIXe siècle, est un hĂ©ritage de cette audace baroque. Le Concerto N°2 est composĂ© de trois mouvements :Allegro brillante e molto vivace /Andante non troppo/Allegro con fuoco.

 

 

La folle soirée russe !

 

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Le jeune virtuose Malofeev semble danser sur le clavier, son aisance dans les parties très techniques et sa maturitĂ© dans les passages plus sombres sont Ă©tonnantes ; il se courbe vers le piano, comme pour faire corps avec le son, puis se relève, impĂ©tueux pour mieux dominer la partition. Il sait aussi dialoguer avec la flĂ»te traversière, le violon solo ou le violoncelle, comme s’il s’agissait d’un mouvement de Sonate plus intime puis devient fougueux, survoltĂ© dans l’Allegro con fuoco, thème de danse villageoise avec de grands accords fulgurants qui parcourent tout le clavier, dans une Ă©criture très rhapsodyque. Dans ses 2 bis, Alexander Malofeev semble faire la synthèse de cet art dĂ©jĂ  très abouti : Islamey, opus 18 de Mili Balakirev, membre du Groupe des Cinq. Fantaisie orientale oĂą les mains se croisent sans cesse dans une course folle et un extrait des Saisons, opus 37a de TchaĂŻkovsky (La Chanson d’Automne : Octobre), d’une profonde mĂ©lancolie retenue. Eblouissant ! L’Orchestre National symphonique du Tatarstan, accompagne le jeune virtuose. Le Tatarstan, entitĂ© de la FĂ©dĂ©ration de Russie peut s’honore d’avoir un tel Ensemble symphonique. Le Festival d’Automne de sa capitale Kazan, est de grande renommĂ©e et permet Ă  l’Orchestre National d’y briller et de se confronter Ă  d’autres formations internationales. Bien sĂ»r, les compositeurs russes inondent tous les programmes de concert. Alexander Sladkovsky, le chef emblĂ©matique depuis 2010, laurĂ©at du Concours International Prokofiev, d’abord sous le charme de cet adolescent sans limites, imprime une intensitĂ©, une gĂ©nĂ©rositĂ© et fait vibrer chaque pupitre. PrĂ©sence poignante sur son estrade, cabotin et imposant.
 
 

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L’orchestre reprend seul le flambeau pour une interprĂ©tation de haute volĂ©e de la Symphonie N°2 de TchaĂŻkovsky en ut mineur opus 17 « Petite Russie » ; symphonie en 4 mouvements comme la plupart des symphonies depuis Mozart. Le chef donne Ă  chaque mouvement un relief particulier, une couleur correspondant aux indications si colorĂ©es du compositeur. Chaque mouvement est divisĂ© en plusieurs parties indiquĂ©es par des caractères diffĂ©rents, vitesses, atmosphères : 1er mouvement, Andante sostenuto-Allegro comodo/2ème mouvement, Andantino marziale, quasi moderato/3ème mouvement, Scherzo-Allegro molto vivace/4ème mouvement, Finale-Moderato assai-Allegro vivo. Ces diffĂ©rentes palettes de durĂ©e et d’expression, vont permettre Ă  Alexander Sladkovsky de passer d’une direction franche, martiale, dense Ă  des gestes plus souples. Le chef est habitĂ©, il communique physiquement par une attitude souvent emphatique, très théâtrale. Si l’Andante dĂ©marre par une marche pulsĂ©e, rythmĂ©e par les noires des bassons et des cordes graves, il se termine par une phrase plus lĂ©gère. Dans le Scherzo, tempo ternaire jubilatoire, le chef est bondissant, faisant ressortir ainsi le pupitres des Bois qui lancent des fusĂ©es, reprises par les cordes. L’Allegro vivo est un hymne grandiose. La Danse Espagnole, en bis, extraite du Lac des Cygnes de TchaĂŻkovsky, termine cette première partie dans un enthousiasme communicatif. Le public est dĂ©jĂ  conquis !

A l’Ă©poque romantique, la Russie oppose deux visages: l’un national, l’autre plus europĂ©en : Cinq compositeurs russes, regroupĂ©s sous l’appellation Groupe des Cinq Ă©criront des Ĺ“uvres exaltant les sentiments patriotiques, pages aux coloris très expressifs, aux mĂ©lodies originales. On retient essentiellement Borodine : Le Prince Igor (« Danses polovtsiennes »)…, Rimsky Korsakov : Le Coq d’Or, La Grande Pâque Russe, ShĂ©hĂ©razade… et Modeste Moussorgsky : Boris Goudounov (opĂ©ra), Les Tableaux d’une Exposition (orchestration de Maurice Ravel)… TchaĂŻkovsky, en marge de ce mouvement, reste profondĂ©ment russe mais est aussi attachĂ© Ă  la culture occidentale par ses Symphonies, ses concertos, sa musique de chambre et donnera au Ballet symphonique ses lettres de noblesse, le dĂ©finissant comme genre Ă  part entière, enfin sorti des traditionnelles interventions, si attendues, dans les opĂ©ras. Il Ă©tait soutenu par une aristocratie qui dĂ©daignait la musique imprĂ©gnĂ©e d’art populaire et « rencontra » une mĂ©cène providentielle : Nadejda Von Meck qui aura avec lui une relation Ă©pistolaire des plus insolites ; elle lui enverra une bourse rĂ©gulièrement sans jamais chercher Ă  le rencontrer, admiration dĂ©sintĂ©ressĂ©e d’une rare Ă©lĂ©gance. Bien sĂ»r, elle sera la dĂ©dicataire de plusieurs Ĺ“uvres du MaĂ®tre qui ne se faisait pas prier pour honorer les caprices artistiques de la richissime veuve russe fortunĂ©e !

 

 
 
Dans la deuxième partie, le pianiste argentin Nelson Goerner, cinquante ans, visage lumineux, joue le Concerto N°3 opus 30 de SergueĂŻ Rachmaninov (1873-1943) avec le mĂŞme orchestre et le mĂŞme chef. Ce pianiste argentin obtient en 1986 le Premier Prix du Concours Franz Liszt de Buenos Aires et rencontre la mĂŞme annĂ©e la sublime pianiste argentine Martha Argerich : sa carrière internationale est lancĂ©e. On le dĂ©couvre ce soir dans ce redoutable Concerto du MaĂ®tre russe. C’est lors d’une tournĂ©e aux Etats-Unis, en 1909, que Rachmaninov compose et joue ce 3ème Concerto en rĂ© mineur ; c’est un triomphe ! Gustav Malher, lui aussi prĂ©sent aux Etats-Unis pour faire connaĂ®tre ses Ĺ“uvres, dirige le compositeur russe dans ce Concerto en 1910 ! Rachmaninov a composĂ© 4 concertos pour le piano. Le Concerto N°1 en fa# mineur a Ă©tĂ© rendu cĂ©lèbre par l’Ă©mission Apostrophes de Bernard Pivot dont il Ă©tait le gĂ©nĂ©rique. Il a bercĂ©, ainsi, des annĂ©es de soirĂ©es littĂ©raires, de 1975 Ă  1990 ! Le troisième Concerto, en trois mouvements, est d’une extrĂŞme virtuositĂ©.

 

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Dans l’Allegro ma non tanto, Goerner reste Ă©lĂ©gant, raffinĂ©, virtuose sans emphase ; après la tornade Malofeev, le pianiste argentin parcourt le clavier avec une aisance fantastique et maĂ®trise tous les pièges de cette Ă©criture postromantique si exigeante: accords, gammes, arpèges diaboliques et des superpositions de voix Ă©tonnantes. La cadence finale est redoutable par sa force et son Ă©criture si complexe. Le deuxième mouvement, Intermezzo-Adagio est d’une langueur mĂ©lancolique, dialogues avec la flĂ»te, le hautbois, le cor, parenthèses Ă©lĂ©giaques avant la dĂ©ferlante du 3ème mouvement Finale-Alla breve, hybride et brillant, mĂŞlant des couleurs expressionnistes et jazzy surprenantes. Le pianiste est en connexion parfaite avec son instrument et l’orchestre. Le public salue, debout, cette performance. En bis, Le Bailecito (Petite danse) du compositeur argentin Carlos Guastavino, (1912-2000), connu essentiellement pour ses nombreuses mĂ©lodies (MĂ©lodies argentines…), est un clin-d’oeil Ă  ses origines. Goerner effleure le clavier, caresse les touches. Puis il conclut par des variations impressionnantes d’Adolf Schulz-Evler, compositeur polonais mort en 1905, d’après le Beau Danube Bleu de Johann Strauss. Brillantissime ! Triomphe total!

Pour terminer cette grande soirĂ©e, l’orchestre joue Le Rocher, Poème symphonique opus 7 de Rachmaninov, Ĺ“uvre de jeunesse, 1893, aux couleurs plus impressionnistes, qui s’inspire d’un poème de MikhaĂŻl Lermontov : Le Rocher. Fresque symphonique, dĂ©coupĂ©e en plusieurs tableaux : dĂ©part sombre et tĂ©nĂ©breux, cordes graves, legato puis une partie plus dansante ; après une respiration apaisĂ©e et mystĂ©rieuse, un nouveau contraste pour un crescendo grandiose en tutti.
Le gĂ©nĂ©reux chef transmet son incroyable vitalitĂ©, dans une attitude grandiloquente, parfois caricaturale mais touchante aussi par son Ă©nergie juvĂ©nile. Trois bis, ce qui est rarissime, après un tel concert, pour une soirĂ©e qui semblait se prolonger sans cesse, dont « La Bacchanale », extraite de Samson et Dalila de Camille Saint-SaĂ«ns, tumultueuse, ornĂ©e, orientale, festive et Stan Tamerlana d’Alexander TchaĂŻkovski, compositeur et pianiste russe, nĂ© en 1946. Oeuvre dĂ©lirante par ses sonoritĂ©s âpres, folkloriques et ses rythmes entraĂ®nants, qui soulève le public dans une extase jouissive hallucinante. Le chef bondit, gesticule, se tourne vers la foule dĂ©jĂ  debout, et l’invite Ă  se joindre Ă  la fĂŞte par des claps de mains, des cris, faisant Ă©cho aux jeux entre les cuivres, les percussions, les vents, les cordes. Spectateurs mĂ©dusĂ©s, un chef aĂ©rien qui nous offrait toute la puissance et la vie d’un orchestre vibrant, musiciens, spectateurs ne faisant qu’un. Un moment très Ă©tonnant. On avait tous envie de prendre le premier vol pour Kazan et continuer cette soirĂ©e magique dans l’aventure d’autres rĂ©pertoires. Par notre envoyĂ© spĂ©cial YVES BERGÉ. Illustrations : Festival international de piano de la Roque d’AnthĂ©ron 2019

 
 
 
 

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Festival International de piano de La Roque d’AnthĂ©ron
Vendredi 9 aoĂ»t 2019 – Nuit du piano:
• Alexander Malofeev : piano
• Orchestre National symphonique du Tatarstan. Alexander Sladkovsky : direction
• Concerto N°2 pour piano et orchestre en sol majeur opus 44 de Piotr Ilitch Tchaïkovsky
• Symphonie N°2 en ut mineur opus 17 « Petite Russienne » de Piotr Ilitch Tchaïkovsky
• Nelson Goerner : piano
•  Orchestre National symphonique du Tatarstan. Alexander Sladkovsky : direction
• Concerto N°3 opus 30 de Sergueï Rachmaninov
• Le Rocher, Poème symphonique opus 7 de Sergueï Rachmaninov

 

 

LIVRE Ă©vĂ©nement, critique. ARTUR SCHNABEL : musicien et pianiste (1882 – 1951 – Éditions Hermann)

schnabel-artur-musicien-et-pianiste-werner-grĂĽnzweig-livre-annonce-critique-hermann-piano-classiquenews-lecture-livres-d-ete-2019-006672343LIVRE Ă©vĂ©nement, critique. ARTUR SCHNABEL : musicien et pianiste (1882 – 1951 – Éditions Hermann). En ces temps de disette humaniste, oĂą la conscience politique et les convictions ne sont pas le fort des artistes, il est opportun comme un rappel historique, de souligner l’élĂ©gance Ă©veillĂ©e de certains profils artistiques, comme celui du pianiste Artur Schnabel, phare artistique et humain dans la première moitiĂ© du XXè. Les champs d’exploration comme d’analyse sont du cĂ´tĂ© de Brahms et surtout de Beethoven (il joue le premier les 32 Sonates dès 1927 Ă  la VolksbĂĽhne de Berlin), terrain propice Ă  l’explicitation des phrasĂ©s, oĂą se rĂ©gale l’individu Ă©pris de jeu linguistique dont l’esprit critique et le sens des contrepèteries, portent la marque d’une rare sagacitĂ©.
L’engagement de l’homme le fit quitter l’Allemagne devenue nazie dès 1933 (avec sa famille), donnant son ultime récital berlinois, le 23 avril 1933, pour ne jamais plus remettre les pieds en terres allemandes ni autrichiennes (y compris après la guerre). La rupture est définitive pour cet homme d’honneur et de valeurs qui ne comprit jamais comment son pays avait pu ainsi sombrer dans la barbarie.

ARTUR SCHNABEL, compositeur et pianiste

Né en 1882 à Lipnik les Bielitz (Silésie), le jeune Ahron / Artur Schnabel se forme à Vienne au piano grâce à des professeurs particuliers. Un esprit indépendant le distingue de tous ; c’est un autodidacte forcené qui cultive l’absence de toute virtuosité car comme il le disait lui-même, il n’était pas «  un prostitué de l’art » (voilà pourquoi son prénom Artur s’écrit sans « h ») ; de surcroit, l’artiste moins pianiste que musicien, a toujours été frustré par sa carrière de pianiste : il voulait vivre comme compositeur.
De fait ses partitions loin d’être inintéressantes, sont connues, répertoriées, mais restent encore à être estimées et écoutées. Un comble pour ce profil d’artiste militant, esthète et politique, … 70 ans après sa mort (1951).

Etabli à Berlin à partir de 1898, le jeune homme de 16 ans affirme un tempérament bien affirmé. A 19 ans, son Concerto pour piano en ré mineur est créé par le Philharmonique de Berlin (1901). En 1905, il épouse la contralto Therese Behr, diseuse et interprète de R Strauss qui comme son époux, l’accompagne dans ses récitals de lieder. A Vienne simultanément, Schnabel rencontre Schoenberg, se passionne pour Pierrot Lunaire (1912), s’en trouve inspiré comme compositeur : il compose alors Notturno (pour voix d’alto et piano), sur un texte de Richard Dehmel, au rythme naturel, sans barre de mesure, un procédé qu’il approfondira encore dans sa Sonate pour violon seul. Même s’il espérait (en vain) composer toujours plus, Schnabel fut un immense pianiste, soliste inspiré chez Schubert, Brahms, Beethoven, et parmi les auteurs contemporains Schoenberg ou Krenek….
CLIC D'OR macaron 200Le texte publié par Herman est la traduction en français de la biographie d’Artur Schnabel par Werner Grünzweig parue en 2017 ; il est présenté par une riche introduction de Philippe Olivier (auteur d’un texte précédent sur Artur Schnabel : «  On ne fera jamais de toi un pianiste », même éditeur, 2016). Outre les éléments biographiques ici reprécisés (cours d’’été à Tremezzo, exil aux USA…), l’intérêt du texte est de présenter les œuvres de Schnabel comme compositeur (Quatuors, Sonates,…), comme interprète soucieux d’exactitude philologique concernant les partitions qu’il a jouées (comme les Variations Diabelli, commentant chaque pièce, précisant les doigtés…). Texte majeur.

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LIVRE Ă©vĂ©nement, critique. ARTUR SCHNABEL : musicien et pianiste (1882 – 1951 – Éditions Hermann) – CLIC de CLASSIQUENEWS – Ă©tĂ© 2019

LE TOUQUET, Festival LES PIANOS FOLIES, 15 – 21 aoĂ»t 2019. Entretien avec Yvan Offroy, directeur

PIANO FOLIES festival touquet 2014Pianos à la folie ! Entretien avec Yvan Offroy, Directeur du festival des Pianos Folies du Touquet Paris-Plage, à l’orée de leur onzième édition (du 15 au 21 août). Entretien réalisé le 28 juin 2019. La musique a toujours été présente au Touquet Paris-Plage, comme en témoigne une histoire jalonnée de célébrités. Dès les années 20 – années de ses premières folies – les deux casinos de la station accueillent opérettes et opéra-comiques, sous la direction artistique d’un frère de Léon Blum. L’on y danse au son des Collégiens de Ray Ventura et d’autres orchestres de music-hall. En 1933, Christian Ferras, fils d’un hôtelier, y voit le jour. Maurice Ravel, déjà gravement malade, passe ses derniers étés chez le collectionneur et mécène André Meyer. Georges Van Parys y compose ses opérettes. Lucienne Boyer et Maurice Chevalier peuvent y croiser Django Reinhardt et Serge Lifar. Plus tard, le jeune Lucien Ginsburg – futur Serge Gainsbourg…- accompagne du clavier les agapes d’un restaurant célèbre.

Ne tirez pas sur le pianiste… » : spécialement s’il participe dès 2009 à l’aventure des Pianos Folies, un festival bâti sur le sable par Yvan Offroy, un ancien fonctionnaire territorial épris de musique et de beauté. Un rêve devenu, dix ans plus tard, une réalité bien vivante, qui a su résister aux flots comme aux courants d’air politiques.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : A la création en 2009, le président du Conseil général de l’époque vous donnait cinq ans pour gagner votre pari. Est-ce que le risque était si grand ?

Yvan-OffroyYvan Offroy : Non, dans la mesure où l’on avait pris dès la création les bonnes options : le choix des plus grands pianistes actuels, pour qui, on le sait bien, le public répond présent. Nous avions, dès le départ, l’envie de prouver que la musique classique peut être partagé par le plus grand nombre, aussi bien par les néophytes que par les connaisseurs, et pour cela il fallait trouver la bonne formule, pour qu’il soit accessible à tous : on n’est pas obligé de connaître pour apprécier la musique. D’où une ouverture très large, grâce à trois options : une politique des prix, avec la moitié des concerts gratuits, et pour les autres des tarifs allant de 10 à 40 euros, inchangés à ce jour, et des concerts aussi bien dans la périphérie qu’au Touquet même, pour irriguer l’ensemble du Montreuillois, et enfin le souci de l’équilibre financier, basé sur un tiers de fonds privés à trouver pour compléter les fonds publics – un tiers également – et pour le dernier tiers de ressources propres. Et notre budget, 350.000 euros, est resté stable à travers le temps. Voilà les raisons qui nous ont permis de tenir.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Malgré les changements politiques ?
Yvan Offroy : L’alternance politique n’y a rien changé. D’abord parce que le conseil départemental – d’où je suis issu -, toujours de gauche, m’a suivi dès le départ, de même que la Région, malgré son passage à droite en 2015, car son Président, Xavier Bertrand, a bien compris les enjeux d’un festival de cette qualité, tant en termes d’économie et d’attrait touristique – avec quasiment 50% de festivaliers qui ne sont pas du Pas-de-Calais. On est devenu, à en croire certains,  la Roque d’Anthéron du Nord. Nous programmons d’ailleurs souvent les mêmes artistes. Et je connais bien René Martin, avec qui j’entretiens d’excellentes relations. Le Touquet est reconnu aujourd’hui comme étant le plus grand festival de musique classique des Hauts-de-France.

La Roque, Le Touquet… La comparaison s’arrĂŞte là… Contrairement Ă  RenĂ© Martin, qui est Ă  la tĂŞte de toute une organisation bien structurĂ©e, je ne suis qu’un petit artisan, qui, doit tout faire lui-mĂŞme. Bien sĂ»r, je bĂ©nĂ©ficie du soutien de la municipalitĂ© et du personnel communal. Je bâtis la programmation avec mon Ă©pouse, mais je dois tout rĂ©gler moi-mĂŞme, de la recherche des financements et des subventions aux questions quotidiennes d’intendance et de communication. On travaille encore de façon artisanale. On n’a mĂŞme pas d’agence de presse ou d’accès Ă  une billetterie informatisĂ©e, promise par la municipalitĂ©. On fonde de grands espoirs – tant pour la communication que pour la billetterie – sur la future salle de concerts Maurice Ravel de 1.200 places du Palais des Congrès rĂ©novĂ©, disponible dès l’an prochain.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Est-ce que le fait d’avoir à donner les concerts dans une salle de remplacement, cette année comme la précédente, a constitué un handicap notable ?

Yvan Offroy : Grâce aux efforts de la municipalité pour l’aménager, pas tant que cela. L’acoustique est tout à fait acceptable. Et elle est plus fonctionnelle pour les artistes comme pour moi, avec des loges et des bureaux proches de la salle, contrairement à ceux de l’ancien casino avec ses dédales.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Comment construisez- vous chaque édition ? Avez-vous pensé parfois à créer des thématiques ?

Yvan Offroy : Non, car cela est trop compliquĂ© et trop restrictif. A l’exception de l’édition 2011, consacrĂ©e en partie Ă  Ravel, qui est venu au Touquet dans les annĂ©e 30, Je remets tout Ă  plat tous les ans, en pensant toujours aux « folies » que je vais faire. Je ne veux rien faire de traditionnel ou de contrefait : chaque Ă©dition est diffĂ©rente. Je cherche Ă  inventer du nouveau. En gardant l’âme de ce qui fait le festival : bien accueillir les artistes, les mettre en confiance – en leur parlant russe par exemple – et rĂ©pondre Ă  leur demande prioritaire : un piano pour travailler. A midi on mange tous ensemble Ă  la cantine, oĂą l’on peut faire le point, personnels, bĂ©nĂ©voles, techniciens et artistes, cela contribue Ă  l’ambiance du festival. Et l’on fait la fĂŞte après le concert ! On est très sĂ©rieux sans jamais se prendre au sĂ©rieux. L’âme du festival, ce n’est pas un hasard, est intimement liĂ©e Ă  la forte prĂ©sence russe : on ne vient pas juste faire un concert, on est un interprète qui vient avec son cĹ“ur et qui joue diffĂ©remment au Touquet, en harmonie avec la beautĂ© du lieu.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Comment se décide le choix des programmes ?

Yvan Offroy : On leur demande de nous faire trois propositions de programme, dans lesquels on fait notre choix, en fonction des autres concerts. Mais on peut aussi ne rien changer à un programme, comme ce sera le cas pour celui de Boris Berezovsky cette année, exceptionnel par son originalité, entre transcriptions de Rachmaninoff rarement jouées et une seconde partie entièrement vouée à Scriabine.

D’une édition à l’autre, on a vu effectivement se succéder ces jeunes talents… pour la plupart devenus des artistes confirmés : Rémi Geniet, Jean-Paul Gasparian, Julian Trevelyan, Lukas Geniusas, etc. Ils sont de plus en plus nombreux et talentueux, et c’est la mission du festival de leur offrir l’occasion de se produire. Je suis toujours enthousiasmé de voir des jeunes se consacrer corps et âme à leur art. Un Alexandre Kantorow, venu en 2015, premier Français à remporter le Concours Tchaïkovski, en est un parfait exemple.

Reproche récurrent aux Pianos Folies, la présence très forte de pianistes issus de l’école russe… Qu’on le veuille ou non, cela reste une école exemplaire, de par son héritage intellectuel et artistique, cela reste une référence constante, qui résiste à tous les régimes politiques et s’enrichit de leurs apports comme de leurs défauts. D’ailleurs le gouvernement russe tient à garder cette excellence, en matière culturelle, comme en témoigne la construction de nouvelles salles de concert et la multiplication des conservatoires. De son côté, Denis Matsuev est à la création de concours de jeunes talents. Et nombre de ces pianistes russes font maintenant partie du paysage musical français, comme Mark Drobinsky, Mikhaïl Rudy. Et comment ne pas évoquer le souvenir de Brigitte Engerer, exemplaire ambassadrice de l’école russe, qui avait accepté d’être la marraine du festival ? Cette dominante russe est indéniable, mais cette année par exemple, on trouvera Alexandre Tharaud, Benjamin Grosvenor, un Japonais, un Américain, etc. Des représentants de neuf nationalités. A ceux qui me reprochent de faire revenir les mêmes, je réponds que la fidélité est une valeur fondamentale pour moi. Je sais que René Martin défend la même attitude.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Quelles seront les Folies de cette édition 2019 ?

Yvan Offroy : Cette annĂ©e, on ouvre sur un feu d’artifice, dans lequel on place un pianiste, FrĂ©dĂ©ric la Verde. Et l’on propose une Nuit du piano, en allant du baroque au classique : le rĂ©cital d’un contre-tĂ©nor, ThĂ©ophile Alexandre – Ă©galement danseur – accompagnĂ© au piano par Guillaume Vincent,  sera suivi par  le rĂ©cital de Anna Vinnistkaya. Cette annĂ©e, d’ailleurs, tous les arts seront reprĂ©sentĂ©s, danse, peinture, poĂ©sie avec Brigitte Fossey – une touquettoise d’adoption -, et cinĂ©ma la nuit sur la plage avec une sĂ©ance d’hommage aux pionniers du cinĂ©ma muet. Et l’on retrouvera deux de nos plus fidèles et prestigieux complices : NikolaĂŻ Lugansky et Boris Berezovsky. Mon seul regret est de ne pouvoir programmer d’orchestres dans cette salle. Vivement l’annĂ©e prochaine !
Autrement, il y a toujours un festival off, à Etaples, sur un chantier de construction navale, à Rang-du-Fliers. J’aime à donner des concerts dans des lieux authentiques de vie. Quand j’étais au Conseil général, j’avais ainsi fait jouer l’Orchestre de Douai dans le tunnel sous la Manche, et également dans l’usine Renault locale. A Rang, c’est un concert annuel à l’hôpital : la musique remplace ce jour-là les médicaments. Et l’on incite les jeunes et leurs parents à faire de la musique en faisant entendre les élèves de Nicole Lasson et Nadia Offroy, mon épouse.

Folies obligent, le Festival prĂ©sente beaucoup de concerts – gratuits – en plein air. Je me souviens d’un instant magique, lors d’un rĂ©cital de Dinara Klinton au centre hippique du Touquet, lorsque deux cavalières sont passĂ©es comme dans un rĂŞve…

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Comment préparer des musiciens à jouer dans des conditions parfois difficiles ?

Yvan Offroy : Généralement, ils acceptent ces aléas sans problèmes. Notre souci est de les protéger au maximum, comme évidemment les pianos eux-mêmes. Onze ans après leur création, les Pianos Folies sont bien reconnues sur le plan régional, mais encore insuffisamment sur un plan national, me semble-t-il. Quelle en est l’explication ? Sans doute le manque de communication. Nous ne pouvons pas nous offrir les services d’une agence de presse. Je prône depuis des années, vu le nombre de festivals, une communication au niveau de la Région, englobant toutes ces manifestations musicales. On pourrait y travailler tous ensemble. Heureusement, cette année voit la confirmation d’un véritable partenariat avec Radio France. Et l’on est bien présent sur les réseaux sociaux.

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Il est un mélomane célèbre au Touquet, le Président Macron, espérez-vous sa venue au Festival ?

Yvan Offroy : Il est le bienvenu, évidemment. Il fait partie des invités de la municipalité. Mais cela pose malheureusement des problèmes de sécurité, spécialement dans la salle actuelle

 

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : 2009-2019, l’heure d’un premier bilan avant cette onzième édition ?

Yvan Offroy : Certes, on pourrait faire mieux, mais toujours dans les limites de nos moyens. L’audience augmente à chaque édition. Je n’ai pas honte de ma programmation, bien au contraire : chaque saison s’achève sur un bilan artistique pleinement satisfaisant. Cela ne peut aller qu’en s’améliorant, tant que je peux compter sur mes trois piliers, les artistes évidemment, les financeurs sans qui rien ne pourrait exister, et le public, qui pour moi est sacré. Je veux que l’âme de ce festival soit reconnue, comme l’est celle de la Roque d’Anthéron. En ancien militant, je trouve que la musique devrait aider les hommes à vivre mieux, simplement. Essayons donc d’améliorer le monde à travers la musique.

Propos recueillis en juin 2019 par Marcel Weiss

 

 

 
 

 

 

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LE TOUQUET. Festival Piano folies, du 15 au 21 août 2019
INFOS et RESERVATIONS sur le site des PIANOS FOLIES LE TOUQUET Festival de piano
http://lespianosfolies.com

 

 

 
 

 

 

COMPTE-RENDU, concerts, festival. NOHANT FESTIVAL CHOPIN 2019. Les 8 et 9 juin 2019, Nelson Freire, Clément Lefebvre, piano. Beethoven, Shostakovich, Chopin, Rameau, Scriabine… 

nohant-festival-chopin-2019-nelson-freire-critique-concert-critique-opera-classiquenewsCOMPTE-RENDU, concerts, festival. NOHANT FESTIVAL CHOPIN 2019. Les 8 et 9 juin 2019, Nelson Freire, Clément Lefebvre, piano. Beethoven, Shostakovich, Chopin, Rameau, Scriabine…  La 53ème édition du Nohant Festival Chopin a commencé le 1er juin, ce jour où, en 1839,  Frédéric Chopin découvrit Nohant. La demeure accueillante de George Sand fut, on le sait, le berceau de nombreux chefs-d’œuvre littéraires et musicaux que l’on doit au couple mythique. Au cœur d’une campagne berrichonne inspirante et généreuse, qui n’est peut-être pas sans rappeler au compositeur sa Pologne natale, la vie à Nohant adoucit un temps la plaie de l’exil: cet « exil romantique », le thème de cette édition, dont les accents nostalgiques percent entre les notes de tout l’œuvre du compositeur. Jusqu’au 23 juillet, Nohant vibre à nouveau de l’âme de Chopin in situ et hors les murs, chaque week-end et un peu plus, tisse des liens de filiation, se fait aussi un temps le havre d’autres compositeurs exilés.

La richesse de cette édition laisse un gout de « reviens-y », et un sentiment de frustration lorsque l’on quitte Nohant le 9 juin au soir. On serait bien revenu pour Christian Zacharias, Andreas Steier, Sélim Mazari et tant d’autres! Seulement voilà la musique fleurit partout aux beaux jours et nous appelle dans autant de magnifiques endroits. Le 8 juin, le week-end commence dans la bergerie par la traditionnelle causerie: il n’y a pas comme Jean-Yves Clément pour en faire un moment captivant assaisonné de plaisir et d’humour, cette fois en compagnie de Bruno Messina, auteur de Berlioz, aux éditions Actes Sud (2018): il nous parle du compositeur français le plus romantique, de son extraordinaire personnalité, de son caractère impossible, de ses amours capricieuses, et de sa rencontre avec George Sand. Une belle entrée en matière, avant le concert du soir.

 

 

La lumière au bout des doigts de Nelson Freire

Nelson Freire arrive sur scène, le pas prĂ©cautionneux. il ne jouera pas la sonate en si mineur n°3 de Chopin, ni sa berceuse, ni mĂŞme son deuxième scherzo inscrits au programme. Ce n’est pas un problème tant son rĂ©pertoire est vaste. Un prĂ©lude pour orgue de Bach arrangĂ© par Siloti introduit la première partie, qui commence avec la sonate « Clair de lune » opus 27 n°2 de Beethoven, contrastĂ©e: L’adagio sostenuto avance, rapide et fluide, dans l’épanouissement du chant, sans se charger de pathos, profond et calme, laissant entrevoir la beautĂ© des contre-chants; l’allegretto aimable et sans façon conduit Ă  la folle prĂ©cipitation d’un presto agitato, vĂ©hĂ©ment, jouĂ© quasiment sans pĂ©dale, au bord d’un prĂ©cipice imaginaire, mais tenu de main ferme. Sur le ton de la confidence et de l’apaisement, les quatre KlavierstĂĽcke de l’opus 119 de Brahms s’illuminent doucement: Freire libère ces pièces ultimes de toute lourdeur, au fil de leurs pages nous enseigne l’allègement, nous dit que rien n’est si grave de la vie et du temps qui a passĂ©, passe de la nostalgie Ă  la jovialitĂ©, voire l’optimisme, obtient des timbres miraculeux on ne sait comment tant il semble effleurer le clavier avec dĂ©sinvolture (arpèges du 3ème intermezzo), les doigts tels des papillons (4ème – rhapsodie). L’esprit reste lĂ©ger, presque futile et joueur dans les 3 Danses fantastiques opus 5 de Shostakovich, devient tendre, suave et rĂŞveur dans le nocturne en si bĂ©mol majeur de Paderewski. De l’hĂ´te des lieux, il joue en fait la polonaise opus 26 n°1, puis l’impromptu opus 36, deux mazurkas et enfin la troisième ballade opus 47. Que dire de plus qui n’aurait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit sur ce grand interprète de Chopin? Que tout y est, et en particulier le chant, toujours et partout le chant, conduit, phrasĂ© sans emphase, sublime! et quelle dĂ©licatesse dans ses mazurkas, quelle Ă©lĂ©gance, tout est Ă  sa juste place dans la plus infime inflexion, au cĹ“ur des impalpables « pp » comme de l’éloquence. La Ballade a des ailes, cette lumière, cette « ardeur juvĂ©nile » chère Ă  Cortot, mais curieusement s’emballe outre mesure Ă  la fin, appelĂ©e par on ne sait quelle urgence. Le public ne veut pas lâcher cet artiste si essentiel, qui se prĂŞte de bonne grâce au jeu des bis. Il nous offre alors les dĂ©lices du Tango d’AlbĂ©niz-Godowsky, l’émotion de l’OrphĂ©e et Euridice de GlĂĽck dans la transcription de Sgambati,  et le festif « jour de noce Ă  Troldhaugen » de Grieg, avec la spontanĂ©itĂ© et la simplicitĂ© que l’on reconnait aux plus grands.

 

 

Le piano atmosphérique de Clément Lefebvre 

Le dimanche commence avec le Tremplin-dĂ©couverte. Le jeune artiste invitĂ© est ClĂ©ment Lefebvre. Élève d’Hortense Cartier-Bresson puis de Roger Muraro au CNSMD de Paris, il a remportĂ© le premier Prix et le Prix du public au Concours international de piano James Mottram de Manchester. Il est aussi laurĂ©at de plusieurs fondations (Banque Populaire, Safran, MĂ©cĂ©nat SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale…). Son premier disque « Couperin/Rameau » (Evidence Classics 2018) a Ă©tĂ© saluĂ© unanimement et est rĂ©compensĂ© par un Diapason d’or DĂ©couverte.  A point nommĂ© son rĂ©cital commence par la Nouvelle Suite en la de Rameau. ClĂ©ment Lefebvre fait son miel de l’ornementation baroque comme si celle-ci avait toujours Ă©tĂ© Ă©crite pour le piano, avec une aisance, un goĂ»t et une fluiditĂ© touchant la perfection. Avec quel Ă -propos et quelle subtile poĂ©sie il construit cette suite, en orchestre la gavotte et ses doubles, nous entraĂ®ne Ă  la fin dans sa grisante Ă©nergie! Pour Chopin son choix s’est portĂ© sur la troisième Ballade opus 47, le PrĂ©lude opus 28 n°15, et la Barcarolle opus 60. Belle et cohĂ©rente succession: son jeu clair, dĂ©liĂ© et aĂ©rien dĂ©voile progressivement un propos tout en finesse, en distinction, au fil des pages de la ballade, ne force jamais le trait, et sans rien qui pèse et qui pose, donne par moment une dimension debussyste Ă  l’œuvre, s â€Ă©cartant du clichĂ© romantique. Plus que le sens Ă©pique, qui est propre aux autres ballades, c’est l’atmosphère qu’il privilĂ©gie, comme dans le prĂ©lude appelĂ© communĂ©ment « la goutte d’eau » jouĂ© introspectif, sombre, statique mais pas plombĂ©, qui touche le fond dans sa partie centrale. Comme aussi dans la Barcarolle, qui toute en liquiditĂ© berce un mystère: non point exposĂ©e au plein soleil italien, mais au contraire nocturne, lunaire, impressionniste, elle suspend le temps, sonde les profondeurs avant de s’ouvrir sur un Ă©lan magnifique et palpitant. Romantique, la troisième sonate de Scriabine? Ĺ’uvre du jeune compositeur qui adorait Chopin, dans un tout autre climat elle en a la saveur, l’ivresse tourmentĂ©e, et ClĂ©ment Lefebvre en saisit les multiples facettes comme autant d’ « états d’âme », chemine entre noire passion et lumière cĂ©leste, vigueur triomphante et pensĂ©es indicibles, drame et contemplation. Impossible de rĂ©sister: il faut se laisser emporter par cette musique, ses timbres, ses rythmes et ses cantabile, comme par une vague, ses soubresauts et ses accalmies, et c’est bien ce que le pianiste parvient Ă  rĂ©aliser avec le plus grand naturel. Comme il parvient Ă  nous convaincre que les barrières stylistiques sont moins infranchissables qu’on ne le pense. Au disque, il a associĂ© Couperin et Rameau, tels deux insĂ©parables (qui pourtant ne se rencontrèrent jamais!). Il fallait donc une pièce de Couperin pour boucler le programme, « Les Roseaux », donnĂ©e après l’andante de la dixième sonate de Mozart K 330: deux bis dans le langage du tendre et du sensible, qui remportent dĂ©finitivement l’adhĂ©sion d’un public admiratif, au cĹ“ur conquis.

 

 

 

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COMPTE-RENDU, concerts, festival. NOHANT FESTIVAL CHOPIN 2019. Les 8 et 9 juin 2019, Nelson Freire, Clément Lefebvre, piano. Beethoven, Shostakovich, Chopin, Rameau, Scriabine… 

 

 

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COMPTE-RENDU, FESTIVAL TEMPO PIANO CLASSIQUE, Le Croisic, Paris, 30 mai-2 juin 2019, R. David, J.P. Gasparian, M. Gratton, N. Gouin, Trio Karenine.

tempo piano croisic romain david piano critique concert festival classiquenewsCOMPTE-RENDU, FESTIVAL TEMPO PIANO CLASSIQUE, Le Croisic, Paris, 30 mai-2 juin 2019, R. David, J.P. Gasparian, M. Gratton, N. Gouin, Trio Karenine. Comme chaque année, le festival Tempo Piano Classique a donné rendez-vous à son public le week-end de l’Ascension. Un moment toujours très attendu des croisicais, dont le pianiste Romain David, son directeur artistique, a su gagner la confiance et la fidélité, avec l’appui et l’engagement de toute l’équipe du festival. Cette manifestation portée par l’association Arts et Balises prend un nouveau cap, dans la continuité, avec la présidence de Jacques Moison qui succède cette année à son fondateur Yann Barrailler-Lafond, lequel s’est vu décerner la médaille de la Ville par madame Michèle Quellard, maire du Croisic. Un honneur bien mérité.

Tempo Piano Classique propose cinq concerts élaborés avec soin par Romain David, qui sait aller chercher le talent où il est, et ose des programmes originaux même dans le rayon classique. Il invite à la découverte et ce qui est formidable, c’est que le public adhère et en devient même friand: la criée (lieu des concerts) est pleine tous les jours! La participation depuis ses débuts, de Laure Mezan, bien connue des auditeurs de Radio Classique, y est précieuse: son talent et sa personnalité font que ce lien de plus qu’elle tisse avec le public et entre le public et les musiciens, rend l’écoute plus active, plus ouverte, et le moment du concert un temps de partage pour tous, mélomanes ou néophytes, jeunes ou moins jeunes.

Romain-David critique piano critique concert classiquenews-13Le premier concert rassemblait les trois âges du clavier: clavecin, pianoforte et piano, dans leurs répertoires respectifs, allant de Froberger à Ligeti, en passant par Bach père et fils, Mozart et Liszt, sous les doigts de Maud Gratton et de Romain David. Une belle idée pour un programme passionant. Je m’étendrai davantage sur les concerts que j’ai pu entendre les jours suivants. Le 31 mai, le pianiste Jean-Paul Gasparian remplaçait au pied levé David Kadouch, souffrant. S’il n’est plus un inconnu pour beaucoup d’entre nous, il fut une découverte pour les croisicais, invité pour la première fois dans leur cité. Imperturbable dans la première partie de son récital, troublée par des bruits extérieurs inédits, qui ont cessé bien heureusement ensuite, il a extrait de la malle à trésors du piano (ce même Steinway D qu’il fit sonner quelques jours auparavant à la fondation Vuitton!) de chatoyantes sonorités dans Debussy (deuxième livre des Images), caractérisant les timbres à merveille, jouant de l’art de la suggestion. A son programme figuraient aussi Chopin (nocturnes opus 48 n°1 et opus 27 n°2, Ballade n°3 et Polonaise-fantaisie opus 61) et pour finir la sonate n°2 de Rachmaninoff. J. P. Gasparian nous a démontré une fois de plus à quel point il domine par une technique infaillible et un sens aigu de l’architecture et de l’équilibre, un jeu pensé d’un bout à l’autre, qu’il soit de braise ou de velours, dans la profondeur, la densité et l’élégance. Et puis quel souffle et quelle passion fulgurante dans la sonate de Rachmaninoff!
NGnew nathanael gouin piano critique piano critique concert classiquenews HDLe « texto concert » est un coup de projecteur sur la nouvelle génération de pianistes. Cette année il s’agissait de Nathanaël Gouin, révélé notamment par son disque « Liszt macabre », à la virtuosité éblouissante entièrement dévolue à l’expressivité et au sens musical. Il est aussi un musicien curieux qui ose aller en terre quasi-inconnue: qui connait le pianiste Georges Bizet? Oui, nous parlons bien de l’auteur de Carmen et des Pêcheurs de perles! On apprend que le compositeur de l’opéra le plus fameux au monde était avant tout un grand pianiste admiré de Liszt, et qu’il a écrit de merveilleuses pièces pour piano. Les chants du Rhin rassemblent 6 romances sans paroles, miniatures faisant référence à l’idéal romantique allemand. Nathanaël Gouin en interprète deux, « l’Aurore » et « le Départ »: sans chercher à être descriptif, ni narratif, ce sont leur humeur, leur poésie, leur lumière que son jeu sensible nous révèle, dans le parfum si particulier de leurs séduisantes mélodies: « c’est un piano qui irradie, et qui est le reflet d’une époque » nous dit-il. Quel autre frappant témoignage que le 2ème concerto de Saint-Saëns, transcrit pour piano seul par Bizet (les deux compositeurs se vouaient une admiration réciproque)! Un défi qu’en homme-orchestre il a relevé avec la plus grande aisance, son premier mouvement joué brillamment, simulant les sonorités de l’orgue dans le choral d’ouverture, puis donnant un tour vocal et théâtral à la suite. Revenant à l’opéra, le pianiste gagne notre admiration avec une paraphrase de son cru de la fameuse romance de Nadir des Pêcheurs de Perles, qu’il habille de somptueux arpèges, et dont il dévoile toute la richesse harmonique. Soutenue par le mouvement de ce flux sonore, la mélodie mélancolique s’anime et se teinte de nouvelles couleurs: le pianiste nous fait entrer dans un univers aquatique où les traits d’une magnifique liquidité ondoient inlassablement des profondeurs des graves aux aigus miroitants. On se laisse emporter irrésistiblement dans la rêverie de cet ailleurs. Glen Gould adorait Bizet et jouait ses Variations chromatiques. Bien des années après Nathanaël Gouin reprend le flambeau et livre une interprétation qui n’a rien à envier à son illustre prédécesseur, captivante d’un bout à l’autre dans la diversité de ses atmosphères, en particulier ces trémolos étranges, dissonants et un rien inquiétants, suivis d’une tendre et rassurante mélodie… quel art! Le CD va arriver: le piano de Bizet pourrait bien devenir « tendance »!
Le dernier jour est le plus festif: le concert-brunch réunit tout le monde, pour un feu d’artifice musical. Bizet ouvre le bal avec des extraits des Jeux d’enfants pour piano à quatre mains (Romain David et Nathanaël Gouin), suivi de Debussy avec le trio Karenine (Paloma Couider, Fanny Robillard et Louis Rodde), dans deux mouvements de son trio découvert en 1986. Un bonheur que d’écouter ces trois musiciens enlacer leurs lignes mélodiques, tout en finesse et complicité, dans un Debussy suave et léger. Autre découverte après Bizet pianiste: Aubert. Pas de faute d’orthographe, il y a bien un « t »! Louis Aubert, musicien originaire de Bretagne né en 1877 et mort en 1968, élève de Fauré, qui créa, excusez du peu, les Valses nobles et sentimentales de Ravel! Vous aurez beau chercher, internet ne vous apprendra rien sur lui, injustement, et pourtant son écriture est d’un raffinement et d’une richesse harmonique et expressive qui le hissent au rang des compositeurs qui comptent au XXème siècle. On est heureux d’entendre « Sur le rivage » extrait du triptyque « Sillages » (opus 27, 1913), une pièce évocatrice où alternent déferlement tempêtueux et accalmies, jouée magistralement par Romain David. Il nous met l’eau à la bouche de son très beau disque paru chez Azur Classical, consacré au compositeur. La fête redouble avec une interprétation orchestrale et haute en couleurs de la Rhapsodie Espagnole de Liszt sous les doigts bouillants de Nathanaël Gouin. Le trio Karenine conclut par une œuvre de jeunesse de Bernstein écrite sur le thème de « On the Town », jouée avec beaucoup d’esprit, et « Un matin de printemps », de Lili Boulanger, pièce puissante et originale alliant vigueur et onirisme.

On demeure conquis par l’identité forte et marquée du festival Tempo Piano Classique qui loin de tourner en boucle, joue l’ouverture et la nouveauté en repoussant au large les cloisons du grand répertoire. Voilà donc un bel exemple à suivre. Sans hésitation à l’année prochaine!

CD, critique. Francesco Tristano, piano : TOKYO Stories (1 cd SONY classical, sept 2018).

FRANCESCO-TRISTANO-cd-critique-piano-critique-classiquenews-sony-mai-2019-francesco-tristano-piano-ft_tokyo_stories_cover600CD, critique. Francesco Tristano : Tokyo Stories (1 cd SONY, Tokyo, oct 2018). Au registre piano, Sony classical mise sur deux « jeunes » figures, affirmant la sainte vertu (marketing?) de l’équation : juvénilité et inspiration. Aux côtés de la pétaradante et parfois surexpressive Khatia Buniatishvili, Francesco Tristano (né en 1981) relève d’une inspiration autre, plus subtile à notre avis, essentiellement intérieure, et ici, époque digitale et people oblige (voir l’activité des réseaux twitter, instagram et autres, plus image que texte, c’est à dire humeur que sens), d’une autocélébration qui confine au narcissisme. Mais l’époque n’est-elle pas à l’intimisme exhibitioniste, au jardin secret (qui ne l’est plus)… aussi le beau pianiste, au look rock androgyne (quand d’autres cultivent le baroque plus précieux, ou le classicisme austère intemporel) écrit donc ses chroniques intimes… à Tokyo. Il en résulte un choix apparemment éclectique voire chaotique de pièces disparates que seul l’humeur et le goût de celui qui les a sélectionnées, unifie et tend à la cohérence. Pour autant tout cela a-t-il du sens ? Du sens justement notre époque hystérique / épidermique, rien qu’émotionnelle et spectaculaire… en manque terriblement. De ce point de vue, le présent disque reflète un travers contemporain.
L’itinéraire prend donc la route d’une évocation personnelle, soit 16 stations musicales, entre compositions personnelles pour piano, références et filiations évocatrices, toutes centrées autour de l’affection que porte le jeune pianiste compositeur pour la capitale nippone (visitée, aimée dès 2000 à 18 ans).

 

 

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Retour en 2009, entre autres, soit après 40 voyages à Tokyo, l’interprète auteur se raconte en « une bande-son » plus qu’intime : personnelle. Ce qui ne manquera pas de déranger les puristes du clavier.
Le piano y est préparé, fusionné à l’électro, aux percussions, selon un séquençage remixé qui se joue des assemblages, des citations, des effets de sonorisations. Tristano déplace le curseur hors classique, en une temporalité et une métrique qui se laisse pénétrées par les courants musicaux actuels des nuits branchées, du jazz aux DJs, avec un goût prononcé (systématique ?) pour la syncope et la pulsion hâchée, un rien hystérique (« Electric mirror »).
Heureusement la plage 8, « Insomnia » envisage des univers planants plus intĂ©ressants, entre impro et colorations. MĂŞme ivresse plus canalisĂ©e avec le concours de la clarinette basse de Michel Portal dans l’évocation du cafĂ© Shinjuku. Les 16 tableaux revendiquent une introspection allusive, dont la source reste Tokyo. A chacun de se retrouver dans cette jungle personnelle oĂą les traces d’un Japon revisitĂ© certes, sont prĂ©sentes, incarnĂ©es, justifiĂ©es par le concours des artistes japonais Keiichiro Shibuya (Gate of entry, plage 13), ou Hiroshi Watanabe, dans Bokeh tomorrow (plage 15, la plus enivrante Ă  notre avis et clairement extrĂŞme-orientale dans ses recherches de timbres et de spatialisation avec le dernier “hommage Ă  Tokyo” : Kusakabe-san)… Voici l’un des albums les plus personnels du jeune pianiste luxembourgeois Francesco Tristano. Le trentenaire ne finit pas de nous surprendre. Ce qui n’est pas si mal, au sein de la multitude de pianistes classiques qui sont rares Ă  rĂ©ussir leurs essais comme compositeurs / arrangeurs. A suivre.

 

 

 

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CD, critique. Francesco Tristano, piano : TOKYO Stories (1 cd SONY classical, sept 2018).

ENTRETIEN avec LEIF OVE ANDSNES : Mozart réinventé… 1/2

andsnes-leif-ove-mozart-concertos-critique-reveiw-concerts-classiquenews-MOZART-opera-concert-Leif-ove-andsnes-piano-mozart-concertos-classiquenewsENTRETIEN avec LEIF OVE ANDSNES : Mozart réinventé… plus romantique et moderne que vraiment « classique ». Le pianiste Leif Ove Andsnes questionne pendant quatre ans avec les instrumentistes du Mahler Chamber Orchestra, l’écriture concertante de Mozart, à travers son nouveau projet musical intitulé « MOZART MOMENTUM 1785/1786 ». Après un cycle dédié aux Concertos de Beethoven, le pianiste Leif Ove Andsnes interroge le sens et la modernité des Concertos de Mozart dont il éclaire l’écriture personnelle, classique certes, mais surtout pré romantique. Un témoignage qui passionne l’interprète dont les compétences s’élargissent à la direction d’orchestre car il retrouve le MAHLER CHAMBER Orchestra, en une série de concerts et de propositions musicales d’un nouveau genre… Entretien exclusif pour classiquenews.com

 

 

 

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CNC : Beethoven est considĂ©rĂ© comme l’ultime figure du triumvirat classique Ă  Vienne, après Haydn et Mozart. Suite Ă  votre « Beethoven Journey » avec le Mahler Chamber Orchestra, pourquoi aujourd’hui (re)venir Ă  Mozart ?

Leif Ove Andsnes : Cela a beaucoup à voir avec ma collaboration avec le Mahler Chamber Orchestra / MCO : notre travail autour du Beethoven Journey, s’est traduit par plusieurs enregistrements et concerts. C’est une sensation unique de travailler exclusivement avec un ensemble pendant des années. Pour les concerts, je dirigeais l’orchestre depuis le piano. J’ai senti pour la première fois de ma vie ce que les grands chefs accomplis doivent ressentir : une sorte d’osmose, de complicité totale avec l’orchestre par rapport aux émotions, aux couleurs, dans la plus grande spontanéité et une liberté totale. En tant qu’artiste en résidence chez MCO, on s’est questionné par rapport aux projets et dans le contexte, il nous a paru tout a fait naturel et logique chez Mozart, voire encore plus que chez Beethoven, de diriger l’orchestre depuis le piano.

A LA CHARNIERE DES ANNEES 1785 – 1786… Ceci est d’autant plus lĂ©gitime qu’il y a ce dialogue entre le piano et l’orchestre chez Mozart, qui est vraiment parfait pour ce contexte, comme une sorte de musique de chambre augmentĂ©e, mĂŞme s’il y a quand mĂŞme un soliste. Donc on a dĂ©cidĂ© Mozart, et j’ai proposĂ© de choisir une pĂ©riode prĂ©cise de la vie de Mozart, les annĂ©es 1785 / 1786, qui sont très particulières. Je crois que quelque chose de remarquable s’est passĂ© en 1785, avec son Concerto pour piano n° 20, qui est, d’abord, son premier dans une tonalitĂ© mineure, très dramatique, aux couleurs sombres, par rapport aux prĂ©cĂ©dents, mais au-delĂ  de ça, encore plus remarquable est le fait que l’orchestre commence avec une musique complètement diffĂ©rente par rapport au piano. L’orchestre dĂ©bute de façon exubĂ©rante et le piano, lui, entre en une voix Ă  la fois intime et solitaire ; c’est la première fois que cela arrive dans le genre. L’usage est que l’orchestre commence le concerto, puis le piano reprend la mĂŞme musique et la dĂ©veloppe ensuite. Cela a dĂ» ĂŞtre très surprenant pour l’audience de Mozart, et je pense il a bien aimĂ© l’effet, parce qu’il a continuĂ© Ă  utiliser ce procĂ©dĂ© dans ses concertos ultĂ©rieurs.

 

 

 

L’intimitĂ©, la solitude…

MOZART invente un nouveau canevas dramatique pour le Concerto pour piano

 

 

 

andsnes-leiv-mozart-concerts-annonces-critique-entretien-mozart-classiquenewsLes compositeurs après lui, de toute Ă©vidence, ont bien aimĂ© cette idĂ©e, comme Beethoven, qui fait des choses de plus en plus radicales par rapport Ă  l’entrĂ©e du piano dans ses concertos. C’est un peu la graine du futur concerto « hĂ©roĂŻque », plutĂ´t romantique, oĂą le soliste s’exhibe « Here I am ! » (Je suis lĂ ), comme chez Schumann. Mozart fait ainsi grandir la narration, l’histoire… le concerto pour piano devient quelque chose de beaucoup plus complexe, avec l’apparition d’un drame psychologique oĂą l’individu (le soliste) parle Ă  la sociĂ©té… Et il a aussi donnĂ© des rĂ´les importants aux instruments, notamment aux vents, ce qui rĂ©vèle davantage, bien sĂ»r, l’influence de l’opĂ©ra. Mozart Ă©tait alors en train d’écrire Les Noces de Figaro.

 

 

 

CN : Mozart est l’icône par excellence du Classicisme musical ; pourtant les années 1780 dévoilent une grande diversité et complexité dans sa création. En particulier les pièces écrites entre 1784 et 1786. A ce titre, certains musicologues estiment que Mozart est le premier compositeur romantique. Qu’en pensez-vous ?

LOA : Oui, d’une certaine façon cela se voit dĂ©jĂ  dans les inventions de Mozart Ă  cette Ă©poque, par exemple dans le Concerto n° 20, l’entrĂ©e du piano avec une voix très individuelle, c’est un peu le germe du romanticisme musical. Et cette voix est vraiment très particulière, très personnelle, très touchante. Il y a plein des moments dans les concertos de Mozart oĂą l’on peut entendre cette voix sensible, sentimentale, mais Mozart ne tombe jamais dans une dĂ©marche d’exploitation romantique pleine de douleur et de souffrance exacerbĂ©e comme chez… Schumann ou Wagner. Ces derniers le font de façon dĂ©libĂ©rĂ©e ; chez eux, c’est formellement fantastique, mais parfois un peu trop Ă©cĹ“urant. On peut ĂŞtre touchĂ© au plus profond de soi avec Mozart, par exemple dans le mouvement lent du Concerto en La, sans que cela ne soit jamais indigeste. C’est un de morceaux les plus poignants dans la vie, et pourtant il y a une puretĂ© dans l’harmonie, tout Ă  fait classique. Au final qu’est-ce que c’est le romanticisme ? Il y a des gens qui trouvent Mozart romantique grâce Ă  toutes les Ă©motions prĂ©sentes dans sa musique… Il y a quelque de cet ordre. Son dĂ©veloppement est impressionnant. J’aime bien quand on se sĂ©pare un peu de l’image du gĂ©nie prĂ©coce et immaculĂ© ; ce qu’il Ă©tait bien Ă©videmment, mais il y a une progression et une maturation Ă©vidente chez Mozart tout au long de sa vie. C’est tout autant impressionnant l’assurance qu’il a dans ces gestes crĂ©ateurs, le dĂ©but de la Symphonie Prague par exemple, est inattendu, d’un formidable impact, et sans le moindre doute. Quelle maĂ®trise ! Par rapport Ă  la question Ă©motionnelle, une chose m’a toujours interpellĂ©e : la capacitĂ© qu’a Mozart Ă  bouleverser de façon soudaine ; on croirait que tout est lisse, que tout va bien, et lĂ  il y a une surprise, souvent courte, oĂą quelque chose d’inattendu se prĂ©sente ; tu ressens alors ton cĹ“ur se serrer sans avertissement. Tous ces bouleversements font partie de la richesse de sa musique, et plus il y a des voix, plus il est capable d’exprimer les contrastes, comme d’Ă©clairer la complexitĂ©.

 

 

 

CN : Liszt est souvent considéré comme la première rockstar de la musique classique, voire de la musique tout court. Mozart, quant à lui, serait-il alors le premier auto-entrepreneur de la musique populaire ?

LOA : (rires) Peut-ĂŞtre ! J’aurais tout fait pour assister Ă  l’un de ses concerts de son vivant. Parfois il nous est difficile Ă  notre Ă©poque de mesurer Ă  quel point ses pièces sont virtuoses… comparĂ©es Ă  Rachmaninov ou Bartok qui ont Ă©crit des pièces extrĂŞmement difficiles. On peut s’imaginer le moment juste avant le dĂ©but d’un Concerto de Mozart, disons le 21ème par exemple, … comment il a du se faire plaisir, page après page ; dans la partition se voit clairement la volontĂ© de plaire Ă  son auditoire, une claire ambition d’affirmer ses compĂ©tences. Comment il a fait avancer le piano, c’est impressionnant, notamment en comparaison avec Haydn. Il y a une grande joie chez Mozart, y compris dans sa virtuositĂ©. Je dois aussi dire qu’il y a une joie physique pour le pianiste Ă  interprĂ©ter ces concertos. Un vrai plaisir pour les mains de les jouer. Je pense qu’il Ă©tait un pianiste tout Ă  fait spectaculaire !

 

 

 

ENTRETIEN 2… suite de notre entretien avec Leif Ove ANDSNES, entretien 2/2

 

 

 

LIRE AUSSI notre annonce du cycle de concerts MOZART MOMENTUM par Leif Ove Andsnes

Propos recueillis en avril 2019 par notre envoyé spécial Sabino PENA ARCIA

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PARIS. Récital de piano : Jean-Nicolas DIATKINE à GAVEAU

Jean-Nicolas Diatkine Ă  GaveauPARIS, Gaveau. 3 avril 2019, 20h. RĂ©cital JN DIATKINE, piano. Classiquenews avait dĂ©jĂ  remarquĂ© le jeu facĂ©tieux mais prĂ©cis, imaginatif mais juste du pianiste Jean-Nicolas Diatkine (Ă  Gaveau aussi en nov 2014 : programme Ravel, Chopin…). C’est un lutin Ă©clairĂ© et cultivĂ© qui lui-mĂŞme cherche et trouve des filiations poĂ©tiques secrètes d’un musicien l’autre, d’une partition Ă  un Ă©crivain (ainsi Proust parlant de Chopin…). L’éclectisme des programmes nourrit en rĂ©alitĂ© une riche rĂ©flexion sur le jeu des inspirations, sur la construction des Ă©difices poĂ©tiques… C’est Ă©videmment le cas de ce nouveau rĂ©cital qui marie Mozart (gluckiste, et d’une gravitas enfin apaisĂ©e dans l’Adagio k540), Beethoven (passionnĂ©, conquĂ©rant, inflexible) et Chopin (mĂ©lancolique et langoureux mais surtout vif, nerveux, fier…).

Diatkine jean nicolas piano gaveau JNDDans l’Appassionnata, Beethoven alors au service du Prince Lichnowsky, refuse de jouer pour les Français de Napoléon qui occupent son palais : Lichnowsky fait enfoncer la porte de la chambre du compositeur qui s’y était réfugié ; mais Beethoven fier comme un paon, s’obstine et quitte les lieux (et son protecteur à Vienne). Dans une lettre demeurée fameuse, il exprime comme Mozart, l’unicité et l’indépendance non serviles de son génie : « « Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi-même. Des princes, il y en a et il y en aura des milliers. Il n’y a qu’un seul Beethoven – signé : Beethoven ». JN Diatkine saura souligner entre chaque note musicale, cette assurance qui n’est pas arrogance mais suprême conscience de la pureté de son art. Inflexible Beethoven et tellement naïf aussi.

Puis la main preste, allégée, s’accorde à la pensée fugace des Préludes, ceux de Chopin : 24 esquisses dont l’acuité critique du pianiste révélera surtout le fourmillement des idées, jaillissantes, fulgurantes. Mais le génie de Chopin tient surtout à sa relecture du genre emblématique de la dignité de sa nation, occupée, meurtrie, martyrisée : dans la Polonaise opus 53, il y a certes le souvenir de la marche noble des princes en représentation ; il y a surtout l’expression intime d’une blessure qui sublime la souffrance en … grâce. Magie de l’acte créateur et poétique.

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Récital Jean-Nicolas DIATKINE, piano

PARIS, Salle Gaveau
Mercredi 3 avril 2019, 20h30

RESERVEZ VOTRE PLACE
https://www.sallegaveau.com/spectacles/jean-nicolas-diatkine-piano

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Programme: 

Mozart :
Adagio K. 540 et Variations sur un thème de Gluck K. 455

Beethoven :
Sonate n°23 op.57 « Appassionata”

Chopin :
24 Préludes (1839)
Polonaise op. 53 “HĂ©roĂŻque” (1842)

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Salle Gaveau Ă  PARIS
45-47 rue La Boétie
75008 PARIS
01.49.53.05.07

PARIS, Concours de Piano France-Amériques 2019, dernier jour de compétition, ce 25 fév 2019.

france-ameriques-concerts-CONCOURS-INTERNATIONAL-DE-PIANO-2019-annonce-competition-concours-par-classiquenewsPARIS, Concours de Piano France-Amériques 2019, dernier jour de compétition, ce 25 fév 2019. C’est sa déjà 2è édition : le Concours international de piano FRANCE-AMERIQUES a lieu dans les salons prestigieux de l’Hôtel Le Marois qui est le siège du Cercle France-Amériques. Organisé depuis sa création en 2018 par Musical Club, le CONCOURS favorise la pratique du piano à haut niveau et aussi l’éclosion et l’accompagnement des jeunes talents. Le CONCOURS comprend 2 sections : JEUNES (les moins de 26 ans) et CONCERTISTES (les moins de 35 ans). il est ouvert à tous les pianistes de toutes nationalités. EN favorisant un répertoire large mais aussi sélectif, le CONCOURS international de piano France-Amériques défend les musiques françaises et américaines. Cette année pour sa 2è édition, le CONCOURS a lieu 4 jours, les 22, 23, 24 et 25 février 2019.

 

 

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concours-piano-france-ameriques-2019-concours-annonce-palmares-critique-piano-par-classiquenews

 

DÉROULEMENT DU CONCOURS

 

 

Les épreuves des deux sections du Concours ont lieu dans les salons de l’Hôtel Le Marois.
Cercle France-Amériques, 9-11 avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 PARIS.
Métro : Stations Franklin D. Roosevelt ou Champs-Élysées Clémenceau

 

 

Concours JEUNES :
Les 23 et 24 février 2019 à partir de 10h
Le 23 fév : Lobby, entrée libre
Le 24 fév, 14h : Excellence, salon Washington
A 18h30 : Délibération et proclamation des résultats

 

 

Concours CONCERTISTES :
1ère épreuve les 22, 23 et 24 février 2019 à partir de 10h
Le 24 fév à 13h : Délibération et annonce des résultats après la 1ère épreuve.
Épreuve finale : Le 25 février 2019
Salon Washington – entrĂ©e libre

 

 

CONCERT de CLÔTURE et REMISE des PRIX :
Lundi 25 février 2019 à 20h
(réservations indispensables)

 

 

 

PARIS : CONCOURS international FRANCE-AMERIQUES

 

 

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Renseignements, informations pratiques
sur le site du Cercle France-Amériques
https://france-ameriques.org/wp-content/uploads/2018/03/Brochure-2019.pdf

 

 

france-ameriques-cercle-concert-concours-annonce-critique-comptes-rendus-concours-piano-fev-2019Cercle France-Amériques
9 avenue Franklin D Roosevelt
 75008 Paris
Tel : +33 1 43 59 51 00

concours-piano-france-ameriques-2019-concours-annonce-palmares-critique-piano-par-classiquenews

 

 

CD, Ă©vĂ©nement. PIANO POETIQUE : l’AILLEURS par GASPARD DEHAENE (1 cd 1001 Notes : “Vers l’Ailleurs”)

Vers-lailleurs-Gaspard-Dehaene-Collection-1001-NotesCD, critique. VERS L’AILLEURS. GASPARD DEHAENE, piano. Schubert, Liszt, Bruneau-Boulmier (1 cd Collection 1001 Notes – nov 2018). ITINERANCES POETIQUES… Le pianiste Gaspard Dehaene confirme une sensibilitĂ© Ă  part ; riche de filiations intimes. C’est un geste explorateur, qui ose des passerelles enivrantes entre Schubert, Liszt et la pièce contemporaine de Rodolphe Bruneau-Boulmier. Ce 2è cd est une belle rĂ©ussite. Après son premier (Fantaisie – Ă©galement Ă©ditĂ© par 1001 Notes), le pianiste français rĂ©cidive dans la poĂ©sie et l’originalitĂ©. Il aime prendre son temps ; un temps intĂ©rieur pour concevoir chaque programme ; pour mesurer aussi dans quelle mesure chaque pièce choisie signifie autant que les autres, dans une continuitĂ© qui fait sens. La cohĂ©rence poĂ©tique de ce second cd Ă©blouit immĂ©diatement par sa justesse, sa sobre profondeur et dans l’éloquence du clavier maĂ®trisĂ©, sa souple Ă©lĂ©gance. Les filiations inspirent son jeu allusif : la première relie ainsi Schubert cĂ©lĂ©brĂ© par Liszt. La seconde engage le pianiste lui-mĂŞme dans le sillon qui le mène Ă  son grand père, Henri QueffĂ©lec, Ă©crivain de la mer, et figure inspirant ce cheminement entre terre et mer, « vers l’Ailleurs ». En somme, c’est le songe mobile de Schubert, – le wanderer / voyageur, dont l’errance est comme rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e et superbement rĂ©investis, sous des doigts complices et fraternels.

 

 

 

VERS L’AILLEURS
Les itinérances poétiques de Gaspard Dehaene…
2è cd magistral

 

 

 

gaspard_dehaene_2

 

 

 

 

Les escales jalonnent un voyage personnel dont l’aboutissement / accomplissement est la sublime Sonate D 959 en la majeur de Franz Schubert (avant dernier opus datĂ© de sept 1828). Au terme de la traversĂ©e, les champs parcourus, Ă©prouvĂ©s enrichissent encore l’exquise mĂ©lancolie et la tendresse chantante du dernier Schubert…. LIRE notre critique complète du cd Vers l’AILLEURS par Gaspard Dehaene…

 

DEHAENE-gaspard-piano-UNE-CD-classiquenews

 

 

 

 

 

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CLIC_macaron_2014CD, critique. VERS L’AILLEURS. GASPARD DEHAENE,1001-NOTES-festival-concerts-annonce-critique-sur-classiquenews piano. Schubert, Liszt, Bruneau-Boulmier (1 cd Collection 1001 Notes – programme durĂ©e : 1h12 enregistrĂ© Ă  Limoges en nov 2018). CLIC de CLASSIQUENEWS de fĂ©vrier 2019. Photos et illustrations : © Martin Trillaud – WAM

 

 

 

 

 

ENTRETIEN avec Gaspard DEHAENE, Ă  propos de l’album “Vers l’Ailleurs”…

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Errances poétiques de Gaspard DehaeneENTRETIEN avec le pianiste Gaspard Dehaene. Sur un Steinway, préparé par Gérard Fauvin, le pianiste  Gaspard Dehaene livre pour le label 1001 Notes, son déjà 2è album : un programme ciselé, serti de pépites aux filiations choisies et personnelles où rayonne l’esprit libre du voyageur, de Schubert à Liszt, et de l’explorateur entre terre et mer, selon la passion de son grand-père, l’écrivain Henri Queffélec avec la pièce de Bruneau-Boulmier.  Ce nouveau cd est une invitation au plus beau des voyages : par l’imaginaire et le songe. Entretien pour classiquenews afin d’en relever quelques clés. LIRE notre entretien avec Gaspard Dehaene, pianiste.

DEHAENE-gaspard-piano-portrait-entretien-sur-classiquenews-vers-l-ailleurs-schuebrt-liszt-piano-actualites-du-piano-classiquenews

 

 

 

 

 

VIDEOS
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VOIR aussi le teaser du CD Vers l’Ailleurs par Gaspard Dehaene :

 

https://www.youtube.com/watch?v=KoAlipMdBYQ

dehaene-gaspard-cd-vers-l-ailleurs-cd-clic-de-classiquenews-critique-cd-review-cd-annonce-cd-concert

 

 

 

 VOIR le CLIP vidéo ANDANTINO de la Sonate D959 de Franz SCHUBERT par Gaspard Dehaere

 

dehaene-gaspard-schubert-andantino-d959-sonate-film-video-cd-review-critique-cd-par-classiquenews

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Programme VERS L’AILLEURS

 

FRANZ SCHUBERT (Arr. FRANZ LISZT)
« Aufenthalt »
« Auf dem Wasser zu singen »

FRANZ SCHUBERT
Mélodie Hongroise

FRANZ LISZT
Rhapsodie Espagnole

RODOLPHE BRUNEAU-BOULMIER
« Quand la terre fait naufrage »

FRANZ SCHUBERT
Sonate D 959 en la Majeur (Live)
Allegro / Andantino / Scherzo : allegro vivace / Allegretto

 

Prise de son, mixage et mastering : Baptiste Chouquet – B media
Photos : Martin Trillaud – WAM
Création graphique : Gaëlle Delahaye
Production : Collection 1001 Notes
Piano : Gérard Fauvin

CD – EnregistrĂ© en novembre 2018 Ă  Limoges

www.gasparddehaene.com

 

PROCHAINS CONCERTS 2019
de Gaspard DEHAENE

________________________________________________________________________________________________

12 avril : Narbonne – Violoncelle et piano, avec le violoncelliste Damien Ventula
14 avril : Bruxelles, Belgique – Concert en sonate piano / alto, avec l’altiste Adrien Boisseau


3 juin : Les Invalides, Paris – Concert partagĂ© avec Anne QueffĂ©lec


5 juin : Maison du Japon, Paris
23 juin : Festival de Nohant


12-14 juillet : Folle Journée à Ekaterinburg, Russie
25 septembre : Carnegie Hall, New York


2 octobre : Tokyo, Japon – RĂ©cital au Toyosu civic center hall

PLUS D’INFOS :
https://festival1001notes.com/collection/projet/vers-lailleurs

PARIS, 2ème CONCOURS INTERNATIONAL DE PIANO FRANCE-AMÉRIQUES 2019

france-ameriques-concerts-CONCOURS-INTERNATIONAL-DE-PIANO-2019-annonce-competition-concours-par-classiquenewsPARIS, Concours de Piano France-Amériques 2019, les 22, 23, 24 et 25 fév 2019. C’est sa déjà 2è édition : le Concours international de piano FRANCE-AMERIQUES a lieu dans les salons prestigieux de l’Hôtel Le Marois qui est le siège du Cercle France-Amériques. Organisé depuis sa création en 2018 par Musical Club, le CONCOURS favorise la pratique du piano à haut niveau et aussi l’éclosion et l’accompagnement des jeunes talents. Le CONCOURS comprend 2 sections : JEUNES (les moins de 26 ans) et CONCERTISTES (les moins de 35 ans). il est ouvert à tous les pianistes de toutes nationalités. EN favorisant un répertoire large mais aussi sélectif, le CONCOURS international de piano France-Amériques défend les musiques françaises et américaines. Cette année pour sa 2è édition, le CONCOURS a lieu 4 jours, les 22, 23, 24 et 25 février 2019.

 

 

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concours-piano-france-ameriques-2019-concours-annonce-palmares-critique-piano-par-classiquenews

 

DÉROULEMENT DU CONCOURS

 

 

Les épreuves des deux sections du Concours ont lieu dans les salons de l’Hôtel Le Marois.
Cercle France-Amériques, 9-11 avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 PARIS.
Métro : Stations Franklin D. Roosevelt ou Champs-Élysées Clémenceau

 

 

Concours JEUNES :
Les 23 et 24 février 2019 à partir de 10h
Le 23 fév : Lobby, entrée libre
Le 24 fév, 14h : Excellence, salon Washington
A 18h30 : Délibération et proclamation des résultats

 

 

Concours CONCERTISTES :
1ère épreuve les 22, 23 et 24 février 2019 à partir de 10h
Le 24 fév à 13h : Délibération et annonce des résultats après la 1ère épreuve.
Épreuve finale : Le 25 février 2019
Salon Washington – entrĂ©e libre

 

 

CONCERT de CLÔTURE et REMISE des PRIX :
Lundi 25 février 2019 à 20h
(réservations indispensables)

 

 

 

PARIS : CONCOURS international FRANCE-AMERIQUES

 

 

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Renseignements, informations pratiques
sur le site du Cercle France-Amériques
https://france-ameriques.org/wp-content/uploads/2018/03/Brochure-2019.pdf

 

 

france-ameriques-cercle-concert-concours-annonce-critique-comptes-rendus-concours-piano-fev-2019Cercle France-Amériques
9 avenue Franklin D Roosevelt
 75008 Paris
Tel : +33 1 43 59 51 00

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CD, Ă©vĂ©nement. PIANO POETIQUE de GASPARD DEHAENE (1 cd 1001 Notes : “Vers l’Ailleurs”)

Vers-lailleurs-Gaspard-Dehaene-Collection-1001-NotesCD, critique. VERS L’AILLEURS. GASPARD DEHAENE, piano. Schubert, Liszt, Bruneau-Boulmier (1 cd Collection 1001 Notes – nov 2018). ITINERANCES POETIQUES… Le pianiste Gaspard Dehaene confirme une sensibilitĂ© Ă  part ; riche de filiations intimes. C’est un geste explorateur, qui ose des passerelles enivrantes entre Schubert, Liszt et la pièce contemporaine de Rodolphe Bruneau-Boulmier. Ce 2è cd est une belle rĂ©ussite. Après son premier (Fantaisie – Ă©galement Ă©ditĂ© par 1001 Notes), le pianiste français rĂ©cidive dans la poĂ©sie et l’originalitĂ©. Il aime prendre son temps ; un temps intĂ©rieur pour concevoir chaque programme ; pour mesurer aussi dans quelle mesure chaque pièce choisie signifie autant que les autres, dans une continuitĂ© qui fait sens. La cohĂ©rence poĂ©tique de ce second cd Ă©blouit immĂ©diatement par sa justesse, sa sobre profondeur et dans l’éloquence du clavier maĂ®trisĂ©, sa souple Ă©lĂ©gance. Les filiations inspirent son jeu allusif : la première relie ainsi Schubert cĂ©lĂ©brĂ© par Liszt. La seconde engage le pianiste lui-mĂŞme dans le sillon qui le mène Ă  son grand père, Henri QueffĂ©lec, Ă©crivain de la mer, et figure inspirant ce cheminement entre terre et mer, « vers l’Ailleurs ». En somme, c’est le songe mobile de Schubert, – le wanderer / voyageur, dont l’errance est comme rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e et superbement rĂ©investis, sous des doigts complices et fraternels.

 

 

 

VERS L’AILLEURS
Les itinérances poétiques de Gaspard Dehaene…
2è cd magistral

 

 

 

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Les escales jalonnent un voyage personnel dont l’aboutissement / accomplissement est la sublime Sonate D 959 en la majeur de Franz Schubert (avant dernier opus datĂ© de sept 1828). Au terme de la traversĂ©e, les champs parcourus, Ă©prouvĂ©s enrichissent encore l’exquise mĂ©lancolie et la tendresse chantante du dernier Schubert…. LIRE notre critique complète du cd Vers l’AILLEURS par Gaspard Dehaene…

 

DEHAENE-gaspard-piano-UNE-CD-classiquenews

 

 

 

 

 

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CLIC_macaron_2014CD, critique. VERS L’AILLEURS. GASPARD DEHAENE,1001-NOTES-festival-concerts-annonce-critique-sur-classiquenews piano. Schubert, Liszt, Bruneau-Boulmier (1 cd Collection 1001 Notes – programme durĂ©e : 1h12 enregistrĂ© Ă  Limoges en nov 2018). CLIC de CLASSIQUENEWS de fĂ©vrier 2019. Photos et illustrations : © Martin Trillaud – WAM

 

 

 

 

 

ENTRETIEN avec Gaspard DEHAENE, Ă  propos de l’album “Vers l’Ailleurs”…

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Errances poétiques de Gaspard DehaeneENTRETIEN avec le pianiste Gaspard Dehaene. Sur un Steinway, préparé par Gérard Fauvin, le pianiste  Gaspard Dehaene livre pour le label 1001 Notes, son déjà 2è album : un programme ciselé, serti de pépites aux filiations choisies et personnelles où rayonne l’esprit libre du voyageur, de Schubert à Liszt, et de l’explorateur entre terre et mer, selon la passion de son grand-père, l’écrivain Henri Queffélec avec la pièce de Bruneau-Boulmier.  Ce nouveau cd est une invitation au plus beau des voyages : par l’imaginaire et le songe. Entretien pour classiquenews afin d’en relever quelques clés. LIRE notre entretien avec Gaspard Dehaene, pianiste.

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VIDEOS
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VOIR aussi le teaser du CD Vers l’Ailleurs par Gaspard Dehaene :

 

https://www.youtube.com/watch?v=KoAlipMdBYQ

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 VOIR le CLIP vidéo ANDANTINO de la Sonate D959 de Franz SCHUBERT par Gaspard Dehaere

 

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Programme VERS L’AILLEURS

 

FRANZ SCHUBERT (Arr. FRANZ LISZT)
« Aufenthalt »
« Auf dem Wasser zu singen »

FRANZ SCHUBERT
Mélodie Hongroise

FRANZ LISZT
Rhapsodie Espagnole

RODOLPHE BRUNEAU-BOULMIER
« Quand la terre fait naufrage »

FRANZ SCHUBERT
Sonate D 959 en la Majeur (Live)
Allegro / Andantino / Scherzo : allegro vivace / Allegretto

 

Prise de son, mixage et mastering : Baptiste Chouquet – B media
Photos : Martin Trillaud – WAM
Création graphique : Gaëlle Delahaye
Production : Collection 1001 Notes
Piano : Gérard Fauvin

CD – EnregistrĂ© en novembre 2018 Ă  Limoges

www.gasparddehaene.com

 

PROCHAINS CONCERTS 2019
de Gaspard DEHAENE

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12 avril : Narbonne – Violoncelle et piano, avec le violoncelliste Damien Ventula
14 avril : Bruxelles, Belgique – Concert en sonate piano / alto, avec l’altiste Adrien Boisseau


3 juin : Les Invalides, Paris – Concert partagĂ© avec Anne QueffĂ©lec


5 juin : Maison du Japon, Paris
23 juin : Festival de Nohant


12-14 juillet : Folle Journée à Ekaterinburg, Russie
25 septembre : Carnegie Hall, New York


2 octobre : Tokyo, Japon – RĂ©cital au Toyosu civic center hall

PLUS D’INFOS :
https://festival1001notes.com/collection/projet/vers-lailleurs

COMPTE-RENDU, critique, récital. PARIS, Gaveau, le 15 fev 2019. , Schubert, Schumann, Brahms, Liszt. Michel Dalberto, piano.

dalberto michel pianoportrait classiquenewsCOMPTE-RENDU, critique, récital. PARIS, Gaveau, le 15 fev 2019. , Schubert, Schumann, Brahms, Liszt. Michel Dalberto, piano. Les Concerts Parisiens accueillaient, ce vendredi 15 février, un pianiste à la renommée solide comme le grès, un artiste sans concession ni complaisance, un musicien comme il y en a peu, dont l’étoffe semble issue des forges qui ont donné les grands du passé. Un maître en somme. D’autant que ses disciples étaient là aussi, dans le public. A 64 ans, Michel Dalberto fait plus que jamais autorité dans le paysage musical d’aujourd’hui.

 

 

Michel Dalberto, l’esprit de grandeur

 

 

Programme romantique ce soir, avec dans l’ordre Schubert, Schumann, Brahms et Liszt. Le pianiste a choisi un Bösendorfer nouveau cru auquel la marque a su restituer la splendeur d’autrefois. Un choix en parfait accord avec son jeu, généreux et robuste, plein et matiéré, qui fait sonner et chanter le piano à en faire frémir le biscuit de la salle Gaveau. Un jeu qui d’emblée en impose, et, un tour de force, ne laisse à aucun moment d’espace aux incongruités sonores faisant hélas souvent partie du décor, le public se gardant bien de broncher devant telle affirmation. Le ton est donné dès les Klavierstücke D 946 de Schubert (N° 2 et 3): à la simplicité d’un air fredonné que l’on entend souvent dans ces pièces, et la plupart du temps dans Schubert, Michel Dalberto préfère la tessiture et l’éloquence lyriques, sculpte la ligne de chant dans tous ses contours, souligne la dramaturgie (2ème en mi bémol majeur), timbre et joue de contrastes, assombrit et éclaircit, serre et déploie tout en maintenant une tension constante, imprime au 3ème Klavierstücke une énergie électrisante.

Pas de demi-mesure non plus dans la Fantaisie opus 17 de Schumann. Le musicien nous prend dans le feu de son jeu, grandiose et passionnĂ©, excessif dans ses humeurs et leur ambivalence, marquant les ruptures dont l’œuvre est Ă©maillĂ©e, jouant de la discontinuitĂ©. Il prend des risques – c’est tout Ă  son honneur – et ne mĂ©nage ni l’instrument, ni nos Ă©motions: le piano rĂ©sonne, s’ébranle, les basses sonnent, par endroits, gĂ©antes, comme l’airain des cloches; dans le premier mouvement, après la submergeante vague du dĂ©but, un contrepoint hallucinĂ© et bouleversant fait entendre les voix graves, sous les aigus gommĂ©s. Le deuxième mouvement s’érige, orchestral, triomphant au bout de lui-mĂŞme, et laisse place au dernier, sombre, plus douloureux qu’apaisĂ©, empreint d’aspĂ©ritĂ©s qui feraient regretter le legato d’Yves Nat, par exemple, si l’on perdait de vue le parti interprĂ©tatif du musicien: on aura beau chercher, ni Ă©panchement, ni mĂŞme tendresse dans le Schumann de Michel Dalberto, mais une âpretĂ© et une grandeur d’âme Ă  la fois, une tenue, tout comme d’ailleurs dans ses Schubert.

Les 6 Klavierstücke opus 118 de Brahms ouvrent la deuxième partie du concert. Concises, ces pièces font se succéder des climats variés, des états d’âmes où la résignation domine. Là encore, le pianiste nous plonge tout à trac dans le vif du sujet, avec le premier intermezzo, livrant au public ses effusions sans retenue, mais des effusions lyriques et non point sentimentales. Le deuxième « Andante teneramente » apparaît comme une confession intime. Il chante dans la ferveur, et s’éloigne un peu des demi-teintes méditatives qu’on lui attribue souvent, et qui font de certaines interprétations la platitude, s’achevant dans la touchante douceur d’un pianissimo à la dernière exposition du thème. La Ballade, l’intermezzo et la Romance qui suivent s’acheminent, dans leurs couleurs propres, vers le dernier intermezzo, ténébreux, nu et dense comme le silence.

Quel compositeur sied mieux Ă  Michel Dalberto que Liszt? C’est Ă  se demander lorsqu’on l’écoute dans les Études d’exĂ©cution transcendantes – ici trois: Ricordanza, Paysage, et Mazeppa. Il domine ces pièces de virtuositĂ© – est-ce utile de le signaler? – grâce Ă  une technique sans faille et un jeu très ancrĂ©. Mais surtout, il en livre toute la dimension poĂ©tique et musicale, la dimension orchestrale aussi, et l’esprit lisztien avec lequel il partage tant d’affinitĂ©s: Michel Dalberto frappe par la prĂ©sence et le relief de son jeu, impressionne par sa grandeur de vue, et sĂ©duit par son sens esthĂ©tique et son Ă©lĂ©gance. L’esprit de Ricordanza est tout entier dans cette poĂ©tique du son, cette beautĂ© et cette subtilitĂ© des lignes, cette façon de suspendre les phrases dans leur cours, puis de les relâcher, et il la rend admirablement. Mazeppa est a contrario âpre, violent, strident mĂŞme, et son rĂ©cit Ă©pique clĂ´t le concert en apothĂ©ose, laissant le public Ă©bahi. En bis? quelques notes Ă©grainĂ©es d’un Feuillet d’album de Scriabine. Une façon si raffinĂ©e de dire au revoir!

 

 

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Compte-rendu critique, récital Michel Dalberto, piano, salle Gaveau, Paris, 15 février 2019, Schubert, Schumann, Brahms, Liszt. Illustration :© C Doutre

ENTRETIEN avec le pianiste Gaspard Dehaene, Ă  propos de “Vers l’Ailleurs”

Errances poétiques de Gaspard DehaeneENTRETIEN avec le pianiste Gaspard Dehaene. Sur un Steinway, préparé par Gérard Fauvin, le pianiste  Gaspard Dehaene livre pour le label 1001 Notes, son déjà 2è album : un programme ciselé, serti de pépites aux filiations choisies et personnelles où rayonne l’esprit libre du voyageur, de Schubert à Liszt, et de l’explorateur entre terre et mer, selon la passion de son grand-père, l’écrivain Henri Queffélec avec la pièce de Bruneau-Boulmier.  Ce nouveau cd est une invitation au plus beau des voyages : par l’imaginaire et le songe. Entretien pour classiquenews afin d’en relever quelques clés.

DEHAENE-gaspard-piano-portrait-entretien-sur-classiquenews-vers-l-ailleurs-schuebrt-liszt-piano-actualites-du-piano-classiquenews
 

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CNC / Classiquenews : Selon quels critères avez vous réalisé la sélection de votre programme « Vers l’Ailleurs » ?

Gaspard Dehaene : J’ai veillé à plusieurs choses : l’enchaînement des tonalités, des caractères, des tempi, le tout de façon à préparer l’ouverture à la sonate D959, sommet de ce programme.  La pièce de Rodolphe Bruneau-Boulmier juste avant la sonate constitue une excellente pause. Rapprocher Schubert et Liszt est passionnant. Le premier est ce voyageur / « Wanderer » qui a exploré des mondes inédits par la pensée et l’écriture musicale ; le second, Liszt, lui, a contrario, a beaucoup voyagé. Sa Rhapsodie espagnole a été composée plus de 10 ans après une tournée en Espagne et au Portugal : c’est évidemment une pièce de virtuosité, mais pas seulement car elle affirme aussi un très grand potentiel poétique. Liszt y développe d’abord une série de variations sur la Folia (en une lente valse sérieuse, dans le grave du piano) ; puis c’est le feu d’artifice de la Jota (aragonaise), véritable jubilation pétaradante dont j’aime la légèreté chantante.

J’ai choisi la Sonate D959 comme l’aboutissement de tout le programme. Schubert est mort deux mois après l’avoir composée. J’y retrouve ce piano ample, profond, d’une richesse saisissante qui rappelle le lied comme le souffle symphonique, sans omettre le quatuor à cordes. Evidemment le voyage auquel nous convie Schubert est celui du temps, le temps de la vie, mais aussi celui de la durée, celle qui nous fait perdre nos repères géographiques !  L’Andantino est d’une tristesse poignante et aussi d’une audace visionnaire car Schubert (dans la partie centrale) y invente presque le principe du « cluster », ( procédé qui consiste à jouer plusieurs touches simultanément, sans le souci de l’harmonie ), avec des accords d’une violence inouïe, comme s’il s’agissait de cris déchirants. Enfin, peu après se déploie la tonalité de do dièse majeur qui est celle du renoncement, de l’adieu accepté, assumé. L’écriture relève d’une ambivalence schizophrénique, accordant mélancolie et acceptation du sort.

 

 

 

CNC : Pouvez-vous nous livrer quelques clés pour comprendre la pièce de Rodolphe Bruneau-Boulmier qui résulte d’une commande que vous lui avez passée ?

GD : La pièce a été composée pour moi. J’ai demandé à Rodolphe de m’écrire une pièce, et c’est lui-même, en tant que lecteur d’Henri Queffélec, qui a eu l’idée de ce titre (« quand la terre fait naufrage »). La partition évoque ce que l’on écoute et les impressions ressenties quand nous avons la tête sous l’eau, dans la mer… Comme une fantaisie, la pièce exprime le mouvement des vagues au dessus de soi, la sensation de bruits lointains, … C’est une évocation libre de l’immensité des mondes marins ; la dramaturgie enchaîne le zéphyr qui annonce la tempête qui elle-même s’accomplit en vagues et en rafles irrégulières… ; où les motifs semblent tournoyer sur eux-mêmes, où se dessine aussi la figure de la cathédrale engloutie, en particulier dans la conclusion qui sonne comme dévastée. Je pense que cette œuvre parle à notre imaginaire par sa puissance évocatrice !

 

DEHAENE-gaspard-paino-portrait-entretien-sur-classiquenews-actualites-du-piano-classiquenews-vers-l-ailleurs-cd-1001-NOTES-Gaspard-Dehaene

 

 

CNC : Comment s’est déroulé le travail avec le label 1001 Notes ?

GD : Vers l’Ailleurs est mon 2è album chez 1001 Notes. C’est la concrétisation d’un projet audacieux et original qui s’est réalisé grâce à l’écoute, la confiance et la compréhension dont m’a témoigné le directeur du label : Albin de la Tour. Une telle écoute est rare, et elle est d’autant plus appréciée. En plus de l’enregistrement proprement dit ; il a été possible de réaliser plusieurs clips musicaux, dans le prolongement de l’univers poétique du cd (1).

 

 

 

CNC : Quels sont les pianistes qui vous inspirent et pourquoi ?

GD : Il y a d’abord Arcadi Volodos pour son sens et sa conception très aboutis de chaque interprétation. A chaque lecture, il force l’admiration par son originalité et une compréhension souvent visionnaire. J’aimerai citer aussi Alfred Brendel ; j’ai pu joué devant lui la D 959 et cette expérience a été pour moi … traumatisante ; mais dans le bon sens du terme. Brendel m’a sensibilisé sur la ligne de chant, la conduite du legato, et la nécessité de ne jamais lâcher la tension. Enfin, j’apprécie Radu Lupu pour son lâcher prise justement ; ce qu’il réussit à exprimer, entre vécu et sonorité, relève d’une équation magique.

 

 

Propos recueillis en février 2019

 

  

 
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(1) vidéo réalisée à partir du second mouvement de la Sonate D 959, Andantino :
https://www.youtube.com/watch?v=V_Z4HDT8Y_c
Gaspard Dehaene – Franz Schubert Sonate D 959 en la Majeur/ Andantino – YouTube
www.youtube.com
https://festival1001notes.com/collection/projet/vers-lailleurs
Sortie de l’album vers l’ailleurs le 1er fĂ©vrier 2019 : Disponible sur : https://open.spotify.com/a…
(durée : 8mn27)

 

 

 

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LIRE aussi notre critique complète du cd Vers l’ailleurs par Gaspard Dehaene, piano (1 cd 1001 Notes).

 

  

 

Récital du pianiste Guillaume COPPOLA à SCEAUX

coppola-guillaume-piano-concert-annonce-actualites-infos-musique-classique-classiquenewsSCEAUX (92), sam 16 fév 2019, 17h30. Guillaume COPPOLA, piano. La Schubertiade de Sceaux invite le pianiste Guillaume Coppola dans un répertoire qu’il sait défendre avec passion et nuances. Chopin, Debussy, sans omettre son cher Schubert, sujet antérieur d’un cd en son temps distingué par un CLIC de CLASSIQUENEWS : CD Schubert Valses nobles et sentimentales (sept 2014).
Notre rédacteur Ernst Van Beck écrivait son enthousiasme pour le jeu filigrané, arachnéen capable de profondeur comme de gravité : … « Des Sentimentales, si bien nommées mais sans effusion ni voyeurisme aucun, tout l’art du toucher est là-, on retient la 13ème évidemment pour son rayonnement tendre et caressant, d’une douceur fraternelle si enveloppante… et comme éternellement tournante comme un perpetuum mobile… , mais aussi la 18è et sa cadence racée pleine de fierté comme d’élégance.  C’est une série de séquences qui frappe par leur nervosité comme leur souplesse mélodique : acuité, précision, versatilité dynamique, Guillaume Coppola envisage chaque épisode comme un mini drame d’une mordante vivacité. Un appétit de vivre qui contraste évidemment avec la gravité des pièces complémentaires… »

A Sceaux, Guillaume Coppola joue deux Valses,qu’il relie lors de ce récital, à l’intimisme fougueux de Chopin et l’art des miniatures picturales (et climatiques) du Debussy des Préludes (deux extraits : La Puerta del Vino et feux d’artifice). En complément, le pianiste propose enfin la matière du rêve et lla sensualité amoureuse de Clair de lune… épisode aussi aisé techniquement que redoutable sur le plan de l’intonation et de l’articulation. Un programme jalonné de pépites et de défis…

Guillaume Coppola
Programme du récital à Sceaux

FRANZ SCHUBERT
Valses nobles et sentimentales

FREDERIC CHOPIN

Valses opus 64 n°2, opus 70 n°2
Grande Valse brillante op. 18.
Nocturne op. 9 n°1
Sonate n°2

CLAUDE DEBUSSY
Préludes (2è Livre) :
La Puerta del Vino
Feux d’artifice

Clair de lune

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SCEAUX, HĂ´tel de Ville (92)
Samedi 16 février 2019, 17h30
Guillaume Coppola, piano

boutonreservationRéservez votre place
sur le site de La Schubertiade de Sceaux
http://www.schubertiadesceaux.fr/guillaume-coppola-16-fevrier-2019/

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APPROFONDIR

coppola guillaume franz schubert cd schubert eloquentiaCD. Schubert : Valses nobles, Sentimentales Sonate D 537 (Guillaume Coppola, 1 cd Eloquentia). En s’attachant principalement aux œuvres méconnues ou moins jouées de Schubert, Guillaume Coppola souligne la finesse suggestive, onirique, radicale, ce bouillonnment de l’intime qui fait la séduction irrésistible des partitions ici choisies… Valses nobles, Valses sentimentales, le pianiste Guillaume Coppola délivre le message d’une secrète intériorité d’un Schubert qui tout en s’enivrant de ses propres divagations, approfondit en réalité une quête intérieure, tissée sur la durée, dans la pudeur et la suggestivité. L’arche tendue d’un long parcours qui se lit à travers les deux cycles dansants, soit 12 puis 34 Valses caractérisées, dessine une perspective dont l’interprète sait restituer la secrète unité organique. Miniatures – la plus longue est la 3ème des Nobles (plus de 2mn), quand la plupart avoisine, 30, 40 ou 50 secondes, – majoritairement sur le rythme syncopé balançant et donc hypnotique dit  ” anapestique ” (2 croches/ 1 noire)-, il s’agit d’esquisses – bambochades dirions nous en contexte pictural-, d’un trait d’humeur rapidement esquissé qui suscite surtout une part de liberté et de fine légèreté proche de l’esquisse ou de l’improvisation.

 

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PARCOURIR les autres concerts de LA SCHUBERTIADE DE SCEAUX 2019 :

Schubertiade de Sceaux Logo copiable logo 2018SCEAUX, La Schubertiade, saison 2018-2019. Du 13 octobre 2018 au 30 mars 2019. Sceaux (92 – Hauts de Seine sud), superbe ville accolée au parc du château éponyme, renoue avec sa riche histoire musicale. Déjà au XVIIè, le site est demeuré célèbre pour le raffinement des célébrations baroques qui y étaient données. Mélomane et fastueuse, la Duchesse du Maine, insomniaque, organisait de somptueuses fêtes nocturnes dans son domaine (les fameuses 16 Grandes Fêtes de nuit de 1714 et 1715). Les Maine ont incarné ainsi, au moment où le Roi Soleil s’éteint à Versailles, une manière de bon goût, associant l’impertinence et l’excellence : le culte de la nuit affirmant une voie différente voire contraire à la célébration officielle du soleil versaillais. Joyeuse, festive, la duchesse du Maine offrait un tout autre visage artistique et politique, loin des austérités de Versailles au début du XVIIIè.

SCHUBERT gstaad reportage 2018LA MUSIQUE DE CHAMBRE A SCEAUX… 
Plus de 3 siècles après ce premier âge d’or culturel et artistique, la ville située au sud des Hauts de Seine, réactive sa riche histoire musicale, et accueille à partir d’octobre 2018 (dès le 13 octobre), une nouvelle saison musicale, plutôt romantique, dédiée à la musique de chambre et en particulier à Franz Schubert : « La Schubertiade de Sceaux ». Chaque Quatuor, Trio, Quintette de Franz Schubert est un voyage intérieur d’une puissante poésie, capable de transporter et de saisir. L’errance schubertienne s’exprime avec cette langueur suspendue jamais résolue; mélancolie profonde, nostalgie d’un eden qui n’a peut-être jamais été mais qui est ardemment désiré, chaque opus de Schubert conduit au-delà des apparences et du texte, vers cet invisible essentiel qui nourrit l’âme et comble l’esprit. Toute la musique de Schubert est une réflexion sur le sens de la vie et l’inéluctable mort, la permanence du sentiment, la vanité terrestre, l’appel au rêve ; elle cultive le réconfort de la tendresse, l’éloquente magie de la musique… Mais aux côtés des partitions schubertiennes, le nouveau cycle de concert à Sceaux propose d’autres compositeurs, de Mozart, Haydn à Beethoven, jusqu’aux auteurs contemporains. EN LIRE PLUS

 

COMPTE-RENDU, critique, récital de piano. DIJON, le 26 janv 2019. Liszt, Sciarrino. Jean-Pierre Collot.

jp_collot_piano concert critique annone classiquenewsCompte rendu, récital, Dijon, Opéra, Auditorium, le 26 janvier 2019. Liszt et Sciarrino. Jean-Pierre Collot, piano. Ce concert s’inscrit au centre d’un triptyque où la musique de notre temps est confrontée à la musique ancienne. Le pianiste Jean-Pierre Collot n’emprunte jamais les voies de la facilité. C’est particulièrement le cas ce soir, où, sous l’intitulé « Virtuosités italiennes », il a choisi de faire alterner l’Italie des « Années de pèlerinage » de Liszt avec les trois premières sonates qu’avait écrites Salvatore Sciarrino pour son instrument. Familier du procédé, habité par la musique du compositeur italien, il avait déjà mis en regard ces sonates avec la musique de Debussy dans un album enregistré en 2016. Le choix de ce soir apparaît encore plus légitime. Le voyage auquel nous sommes conviés est moins celui de l’Italie que l’immersion dans l’univers de Dante (à une pièce près, la Canzonetta de Salvator Rosa), le récital s’achevant de façon explicite « après une lecture de Dante ». Toutes les pièces sont enchaînées. L’élision des ruptures que constituent les applaudissements renforce les liens quasi génétiques qui unissent ces pièces : il n’y a pas davantage de distance qu’entre une rhapsodie hongroise et une des ultimes compositions de Liszt.

Trop rarement jouée en France, malgré sa consécration internationale, la musique de Sciarrino, abondante, couvrant tous les domaines, d’une richesse insoupçonnée, mérite d’être découverte ou approfondie. Sauf erreur, sa dernière illustration hexagonale (Stupori, à la Fondation Louis Vuitton) remonte à novembre dernier. Même s’il semble avoir renoncé à l’écriture de sonates pour piano depuis sa cinquième (1994), chacune est un monument, dont l’exigence technique et musicale décourage certainement nombre d’interprètes. Peu importent les règles de composition qui ont présidé à leur écriture, « oeuvres volubiles, électriques et à la virtuosité vif-argent » (J.-P. Collot). L’ambition de l’interprète prolonge celle du créateur : créer ce qu’il appelle une « forme à fenêtres », en nous proposant une sorte de galerie sonore, comparable à la déambulation devant des peintures de la Renaissance, ou aux évocations de Dante et de Pétrarque, familières à Sciarrino. Le pianiste nous confie l’avoir visité dans sa maison-musée, alors que son piano était ouvert sur les Années de pèlerinage. Le compositeur orchestrait précisément Sposalizio, prémonition du concert de ce soir.

L’engagement physique, la virtuosité, non seulement digitale et corporelle, mais aussi expressive, paroxystique nous fascinent : l’univers de Liszt se prolonge bien dans la proposition du compositeur sicilien. L’amplification des moyens, des effets est poussée à l’extrême : recours à la troisième pédale, qui génère d’extraordinaires résonances, usage dramatique de longs silences, sauvagerie de certaines attaques, déferlement de vagues qui nous engloutissent, mais aussi caresses sensuelles, rêveries poétiques, clusters des avant-bras, etc., la plus large palette sonore y est déployée pour une expression singulière, très personnelle. Ainsi, la deuxième sonate, infernale, oppose-t-elle des interjections d’une puissance inouïe, des agrégats fluides, insaisissables, qui ajoutent à la résonance. L’effet est hallucinant, de déchirements, d’agressions impérieuses. . Il ne l’est pas moins dans la troisième, qui s’inscrit naturellement dans sa descendance, semblant défier la plus grande virtuosité, avec des frappes, des touchers, des oppositions démesurées, et des passages quasi impressionnistes. En regard, on oublie la virtuosité lisztienne, tant le naturel empreint les Années de pèlerinage. L’aspect profondément mélodique en est valorisé par la confrontation. La plénitude du jeu de Jean-Pïerre Collot est admirable : c’est rond, puissant, percussif comme fluide, ténu, au service d’une musique qu’il a fait sienne, pour notre plus grand bonheur.

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Compte rendu, récital, Dijon, Opéra, Auditorium, le 26 j anvier 2019. Liszt et Sciarrino. Jean-Pierre Collot, piano.

CD, critique. VERS L’AILLEURS. GASPARD DEHAENE, piano. Schubert, Liszt, Bruneau-Boulmier (1 cd Collection 1001 Notes – nov 2018)

Vers-lailleurs-Gaspard-Dehaene-Collection-1001-NotesCD, critique. VERS L’AILLEURS. GASPARD DEHAENE, piano. Schubert, Liszt, Bruneau-Boulmier (1 cd Collection 1001 Notes – nov 2018). ITINERANCES POETIQUES… Le pianiste Gaspard Dehaene confirme une sensibilitĂ© Ă  part ; riche de filiations intimes. C’est un geste explorateur, qui ose des passerelles enivrantes entre Schubert, Liszt et la pièce contemporaine de Rodolphe Bruneau-Boulmier. Ce 2è cd est une belle rĂ©ussite. Après son premier (Fantaisie – Ă©galement Ă©ditĂ© par 1001 Notes), le pianiste français rĂ©cidive dans la poĂ©sie et l’originalitĂ©. Il aime prendre son temps ; un temps intĂ©rieur pour concevoir chaque programme ; pour mesurer aussi dans quelle mesure chaque pièce choisie signifie autant que les autres, dans une continuitĂ© qui fait sens. La cohĂ©rence poĂ©tique de ce second cd Ă©blouit immĂ©diatement par sa justesse, sa sobre profondeur et dans l’éloquence du clavier maĂ®trisĂ©, sa souple Ă©lĂ©gance. Les filiations inspirent son jeu allusif : la première relie ainsi Schubert cĂ©lĂ©brĂ© par Liszt. La seconde engage le pianiste lui-mĂŞme dans le sillon qui le mène Ă  son grand père, Henri QueffĂ©lec, Ă©crivain de la mer, et figure inspirant ce cheminement entre terre et mer, « vers l’Ailleurs ». En somme, c’est le songe mobile de Schubert, – le wanderer / voyageur, dont l’errance est comme rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e et superbement rĂ©investis, sous des doigts complices et fraternels.

 

 

 

VERS L’AILLEURS
Les itinérances poétiques de Gaspard Dehaene…
2è cd magistral

 

 

 

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Les escales jalonnent un voyage personnel dont l’aboutissement / accomplissement est la sublime Sonate D 959 en la majeur de Franz Schubert (avant dernier opus daté de sept 1828). Au terme de la traversée, les champs parcourus, éprouvés enrichissent encore l’exquise mélancolie et la tendresse chantante du dernier Schubert.

Les deux premiers Ă©pisodes dĂ©montrent le soin et l’affinitĂ© de Liszt pour son devancier Schubert. Le premier a rĂ©alisĂ© les arrangements des morceaux pour piano. Grave et lumineux, « Aufenthalt »ouvre le programme et amorce le voyage. C’est une gravitĂ© comme exaltĂ©e mais digne dans ses emportements que le pianiste exprime ; avec une respiration idĂ©ale, un naturel sobre et mĂŞme Ă©lĂ©gant, Gaspard Dehaene exprime la force et la puissance, l’ivresse intĂ©rieure d’une partition qui saisit par son tragique intime. D’une carrure presque Ă©gale, « Auf dem wasser zu singen » fait surgir au cĹ“ur d’un vortex allant, la langueur et la mĂ©lancolie d’un Schubert enivrĂ©, au lyrisme Ă©perdu. L’énonciation du piansite se fait fraternelle et tendre ; il transmet un chant Ă©perdu qui est appel au renoncement et dĂ©chirante nostalgie. L’acuitĂ© du jeu, souligne dans les passages harmoniques, d’un ton Ă  l’autre, la douceur du fluc musical Ă  la fois entĂŞtant et aussi salvateur ; Ă  chaque variation, correspond un Ă©clat distinct, une facette caractĂ©risĂ©e que le pianiste sĂ»r, inscrit dans une tempĂŞte intĂ©rieure de plus en plus rageuse et irrĂ©pressible. DĂ©taillĂ©e et viscĂ©rale, l’engagement de l’interprète convainc de bout en bout.

Puis la Mélodie hongroise s’affirme tout autant en une élocution simple et intimiste. Le pianiste affiche une élégance altière, celle d’un un cavalier au trot, souple et acrobatique auquel le jeu restitue toutes les aspérités et les nuances intérieures. La gestion et le règlages des nuances se révèlent bénéfiques : tous les arrières plans et tous les contrechamps restituent chaque souvenir convoqué. Le rubato est riche de toutes ses connotations en perspective ; le toucher veille au velouté de la nostalgie : chaque nuance fait surgir un souvenir dont le moelleux accompagne dans le murmure l’éloquente fin pianissimo. Quel remarquable ouvrage.

Autant Schubert brille par l’éclat de ses nuances intimes, pudiques et crépusculaires. Autant Liszt crépite aussi mais en contrastes plus déclamés.
Le Liszt recompose le paysage schubertien et s’éloigne quand mĂŞme, de cette sublimation du souvenir qui devient caresse et renoncement ; ici, la digitalitĂ© se fait plus vindicative et vibratile ; le claviern d’organique et dramatique, bascule dans une marche prière qui peu Ă  peu s’Ă©lectrise dans l’Ă©noncĂ© du motif principal. Evidemment l’écriture rhapsodique revendique clairement une libĂ©ration de l’écriture et un foisonnement polyphonique dont Gaspard Dehane exprime bien le chant plus martelĂ© et comme conquĂ©rant ; il en dĂ©fend le lyrisme des divagations ; Ă©clairant chez Liszt, ce dĂ©bordement expressif, sa verve dĂ©lirante dont la spiritualitĂ© aime surprendre, dans la virtuositĂ© de son clavier orchestre.
A 8’14, le chant libre bascule dans une sorte de rĂ©flexion critique, douĂ©e d’une nouvelle ivresse plus souple et lyrique, exprimant la quĂŞte des cimes dans l’aigu jusqu’au vertige extatique. Puis le final se prĂ©cipite en une course vertigineuse (11’38), jusqu’au bord de la syncope et d’une frĂ©nĂ©sie panique. Le jeu est d’autant plus percutant qu’il reste dans cet agitato que beaucoup d’autres pianistes exacerbent, clair, prĂ©cis, nuancĂ©, Ă©clatant.

Après la filiation Schubert / Liszt, Gaspard Dehaere cultive une entente intime avec le texte de son grand père, – Henri QueffĂ©lec, « quand la terre fait naufrage ». A cette source, s’abreuve l’inspiration du compositeur Rodolphe Bruneau-Boulmier qui reprend le mĂŞme intitulĂ© : fluide et sĂ©quentiel, et pourtant jamais heurtĂ© ni sec, le jeu du pianiste joue des transparences et des scintillements flottants, expression d’une inquiĂ©tude sourde qui se diffuse et se rĂ©tracte dans un tapis sonore qui croĂ®t et se replie. AInsi s’affirme le climat incertain d’intranquillitĂ©, propre Ă  beaucoup d’œuvres contemporaines d’aujourd’hui dont la nappe harmonique se rĂ©pand progressivement en crescendo de plus en plus forte, jusqu’à son milieu oĂą le mystère assène comme un carillon funèbre, son murmure dans le noir et le nĂ©ant… de la mer. Ainsi se prĂ©cise comme seule bouĂ©e d’un monde en chaos, le glas d’une « cathĂ©drale engloutie », cri bien prĂ©sent et d’une morne voluptĂ©. Les couleurs et les nuances du pianiste se rĂ©vèlent primordiales ici.

 

 

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A mi chemin de la traversée (au mi temps du cd), nous voici plus riches, d’une écoute mieux affûtée encore pour mesurer les tableaux intérieurs de la D 959  (prise live) : d’autant que l’interprète se montre d’une éloquence intérieure, mobile, explorant sur le motif schubertien lui-même, toutes les nuances du souvenir ou de climats imaginaires. L’intelligence sensible est vive : elle ressuscite mille et un mouvement de l’introspection rêveuse, nostalgique, grave souvent, toujours ardente. Voici les temps forts de cette lecture profonde et riche, concçue / vécue tel un formidable voyage intérieur.

Le portique d’ouverture affirmĂ©, Ă  l’assise parfaite inscrit ce premier mouvement dans une dĂ©claration prĂ©liminaire absolument sereine et dĂ©jĂ  le pianiste en exprime les fondations qui se dĂ©robent, en un flux ambivalent, Ă  la fois intranquille et comme prĂŞt Ă  vaciller. Ce trouble en arrière plan finit par atteindre le motif principal dont il fait une confession pleine de tendresse.
Le cantabile et le legato feutrĂ© captivent dès ce premier mouvement ; le motif principal n’y est jamais clairement Ă©noncĂ© ; toujours voilĂ©, dĂ©robĂ© tel le tremplin au repli et au secret, en une cantilène aux subtiles Ă©clats / Ă©clairs intĂ©rieurs. Le compositeur cultive le surgissement de cette ineffable aspiration Ă  l’innocence, la perte de toute gravitĂ©. C’est ce qui transpire dans la rĂ©itĂ©ration du motif rĂ©exposĂ© avec une douceur sublime inscrite dans l’absolu de la tendresse.

Plus court, l’andantino peint l’infini de la solitude, un accablement sans issue et pourtant conçu comme une berceuse intĂ©rieure qui sauve, berce, calme. Le pianiste inscrit son jeu dans l’allusion et le percussif avec une intelligence globale des climats, sachant faire jaillir toute l’impulsion spontanĂ©e, plus viscĂ©rale de la sĂ©quence plus agitĂ©e et profonde.
A 5’38, tout Ă©tant dit, la rĂ©exposition frĂ´le l’hallucination et le rĂŞve flottant. L’Ă©conomie du jeu restitue la charge Ă©motionnelle et la profondeur ineffable de la conclusion, entre retrait et renoncement, bĂ©atitude morne et dĂ©sespoir absolu
Quel contraste assumé avec le Scherzo, plus insouciant et même frétillant.
L’Allegretto final est enveloppĂ© dans la douceur, dans un moelleux sonore qui dit l’appel Ă  la rĂ©solution de tout conflit. La lĂ©gèretĂ© et l’insouciance clairement affichĂ©es, assumĂ©es chantent littĂ©ralement sous les doigts caressants du pianiste. Il joue comme un frère, la confession d’une espĂ©rance coĂ»te que coĂ»te. VoilĂ  qui nous rend Schubert plus bienveillant, d’une humanitĂ© reconstruite, restaurĂ©e, enfin rĂ©conciliĂ©e. Dont le chant apaise et guĂ©rit. Superbe lecture.

 

 

 

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CLIC_macaron_2014CD, critique. VERS L’AILLEURS. GASPARD DEHAENE,1001-NOTES-festival-concerts-annonce-critique-sur-classiquenews piano. Schubert, Liszt, Bruneau-Boulmier (1 cd Collection 1001 Notes – programme durĂ©e : 1h12 enregistrĂ© Ă  Limoges en nov 2018). CLIC de CLASSIQUENEWS de fĂ©vrier 2019. Photos et illustrations : © Martin Trillaud – WAM

 

 

 

 

 

ENTRETIEN avec Gaspard DEHAENE, Ă  propos de l’album “Vers l’Ailleurs”…

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Errances poétiques de Gaspard DehaeneENTRETIEN avec le pianiste Gaspard Dehaene. Sur un Steinway, préparé par Gérard Fauvin, le pianiste  Gaspard Dehaene livre pour le label 1001 Notes, son déjà 2è album : un programme ciselé, serti de pépites aux filiations choisies et personnelles où rayonne l’esprit libre du voyageur, de Schubert à Liszt, et de l’explorateur entre terre et mer, selon la passion de son grand-père, l’écrivain Henri Queffélec avec la pièce de Bruneau-Boulmier.  Ce nouveau cd est une invitation au plus beau des voyages : par l’imaginaire et le songe. Entretien pour classiquenews afin d’en relever quelques clés. LIRE notre entretien avec Gaspard Dehaene, pianiste.

DEHAENE-gaspard-piano-portrait-entretien-sur-classiquenews-vers-l-ailleurs-schuebrt-liszt-piano-actualites-du-piano-classiquenews

 

 

 

 

 

VIDEOS
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VOIR aussi le teaser du CD Vers l’Ailleurs par Gaspard Dehaene :

 

https://www.youtube.com/watch?v=KoAlipMdBYQ

dehaene-gaspard-cd-vers-l-ailleurs-cd-clic-de-classiquenews-critique-cd-review-cd-annonce-cd-concert

 

 

 

 VOIR le CLIP vidéo ANDANTINO de la Sonate D959 de Franz SCHUBERT par Gaspard Dehaere

 

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Programme VERS L’AILLEURS

 

FRANZ SCHUBERT (Arr. FRANZ LISZT)
« Aufenthalt »
« Auf dem Wasser zu singen »

FRANZ SCHUBERT
Mélodie Hongroise

FRANZ LISZT
Rhapsodie Espagnole

RODOLPHE BRUNEAU-BOULMIER
« Quand la terre fait naufrage »

FRANZ SCHUBERT
Sonate D 959 en la Majeur (Live)
Allegro / Andantino / Scherzo : allegro vivace / Allegretto

 

Prise de son, mixage et mastering : Baptiste Chouquet – B media
Photos : Martin Trillaud – WAM
Création graphique : Gaëlle Delahaye
Production : Collection 1001 Notes
Piano : Gérard Fauvin

CD – EnregistrĂ© en novembre 2018 Ă  Limoges

www.gasparddehaene.com

 

PROCHAINS CONCERTS 2019
de Gaspard DEHAENE

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12 avril : Narbonne – Violoncelle et piano, avec le violoncelliste Damien Ventula
14 avril : Bruxelles, Belgique – Concert en sonate piano / alto, avec l’altiste Adrien Boisseau


3 juin : Les Invalides, Paris – Concert partagĂ© avec Anne QueffĂ©lec


5 juin : Maison du Japon, Paris
23 juin : Festival de Nohant


12-14 juillet : Folle Journée à Ekaterinburg, Russie
25 septembre : Carnegie Hall, New York


2 octobre : Tokyo, Japon – RĂ©cital au Toyosu civic center hall

PLUS D’INFOS :
https://festival1001notes.com/collection/projet/vers-lailleurs

CD critique. DEBUSSY par Véronique BONNECAZE, piano (1 cd PARATY 2018)

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cdCD critique. DEBUSSY par Véronique BONNECAZE, piano (1 cd PARATY 2018). Somptueuse leçon de piano, le DEBUSSY de Véronique Bonnecaze captive autant par la réalisation musicale que la justesse poétique. Le choix du Bechstein 1900 est pertinent et très fécond, rappelant combien la sonorité est une question de toucher mais aussi de mécanique, l’équilibre entre les deux, révélant évidemment le tempérament des plus grands. A notre connaissance aucun des plus grands interprètes internationaux ne partage avec Véronique Bonnecaze cette réflexion (et cette audace) sur le choix de l’instrument, en affinité avec le répertoire et l’esthétique concernés. Tous les plus médiatisés, d’Argerich à Pollini et Freire, sans omettre les talents de la nouvelle génération, de Grosvenor à Trifonov (Malofeev a encore du temps pour polir davantage son propre son), et l’on ne parle pas des lolitas people (telles Yuja Wang ou Alice Sara Ott): tous sans exception jouent sur Steinway ou Yamaha voire Fazioli. Notre époque est donc au formatage sonore. Voilà donc dans le choix du piano, une approche qui se distingue… née d’un soin spécifique qui relève d’une approche artisanale. Et elle fonctionne admirablement.
Véronique Bonnecaze a elle-même souligné combien grâce au Bechstein, une marque appréciée par Claude Debussy, les mélanges et superpositions des harmonies sont comme « régénérées » grâce au piano d’époque. Cela profite aussi à cette quête spécifique du timbre qui ouvre de nouveaux espaces, cultive des sensations inédites, réinvente l’expérience de l’auditeur.
La maîtrise technique et la hauteur de vue sur le plan poétique éclatent dès « Clair de lune », extrait de Suite Bergamasque, d’après Verlaine et qui est une pièce de jeunesse (1890) : techniquement assez aisée, la séquence célèbre en très peu de notes, l’évasion vers la sensualité suspendue, porte des imaginaires ; en un jeu intérieur, c’est un nocturne amoureux, ou un souvenir intime dont la caresse produit une extase toujours renouvelée. Le jeu de Véronique Bonnecaze montre tout ce qui compose le génie de Debussy : son sens de la construction, son goût de la couleur, tout inféodés à l’intensité du souvenir qui ressuscite ; c’est comme la madeleine de Proust : une sensation qui s’électrise à mesure qu’elle est réitérée. On y retrouve dans les bémols (5 à la clé), la puissance harmonique des climats de Prélude à l’après-midi d’un faune : autre volupté souveraine. Magnifique entrée en matière pour ce programme idéalement conçu.
Séquence plus lumineuse encore, L’Isle joyeuse (1904) s’inscrit pleinement dans le choix du Bechstein : la mécanique maîtrisée exprime cet élan vers la vie, cet appel fluide et continument ondulant à l’extase… amoureuse elle aussi car Debussy sur l’île de Jersey célèbre alors sa passion pour Emma Bardac, avec laquelle il partage désormais sa vie. La matière sonore s’électrise là aussi, mais en s’allégeant, immatérielle et climatique, fusionnant l’image de l’île et le vent marin qui glisse et s’évade. Véronique Bonnecaze convoque idéalement ce Debussy poète, ivre de la sensation, collectionneur des climats, grand alchimiste des éléments mêlés et sublimés.

Avec Images de 1907 (2è série), nous sommes encore dans l’enivrement des sens, servi par une technique de plus en plus allusive, picturale, et … quasi abstraite. « Poissons d’or » désigne les poissons scintillants dans l’onde (les « Goldfishes » des anglais) dont l’écriture exprime l’immatérialité active, la sensation fugitive des écailles et de l’oeil du poisson, en mouvement permanent, que le jeu de la pianiste embrase littéralement par sa digitalité là encore picturale, essentielle, vibratile. Précise, la palette des nuances ainsi restituée renvoie au panneau laqué chinois que possédait Debussy et qui représentait des poissons de nacre et d’or. Davantage qu’une description, c’est la sensation même su sujet ; l’impressionnisme de Debussy cristallise la forme évanescente du poisson dont le piano exprime la station mobile, le mouvement lui-même.
On relève cette même qualité vibratile du toucher dans « Et la lune descend sur le temple qui fut » dont l’orientalisme égrène sa matière cristalline et presque froide en une évocation qui suscite là aussi la vision poétique et picturale.
La force de l’évocation chez Debussy est de fusionner le temps et l’espace à travers un tissu sonore d’une volupté harmonique à la fois dense et vaporeuse. Véronique Bonnecaze nous fait écouter tout cela ; au compositeur poète et peintre, l’interprète détecte et révèle aussi le visionnaire cinéaste, car Debussy compose en images et en mouvement, avec un sens de la composition qui cite immédiatement des cadrages précis.

debussy-portrait-dossier-centenaire-2018C’est évidemment le cas des Préludes (Premier Livre : 1909-1910), aux titres évocateurs qui sont autant d’épisodes immédiatement caractérisés, de vrais tableaux riches en timbres, couleurs, harmonies rares et changeantes, porteuses de nuances sonores jamais conçues jusque là avec autant de force et de raffinement. Le compositeur stimule notre imaginaire : le vif argenté et foudroyant des Collines d’Anacapri ; le tumulte incisif, puissant et ciselé de Ce qu’a vu le vent d’Ouest (encore un épisode qui fusionne mouvement et image) ; la respiration allusive flattant l’archaïsme feutré de la Fille aux cheveux de lin ; les trois derniers Préludes enchantent par leur identité et leur violence maîtrisées. Debussy fait surgir sa Cathédrale engloutie au lever du soleil (pour ensuite s’enfoncer dans la mer) : en une série d’arches et de portiques qui gagnent à chaque passage l’épaisseur et le poids du mystère ; l’ampleur du monument jaillit, se dessine à mesure qu’il s’enfonce. Il y a ces deux mouvements simultanés qui pourtant se réalisent dans l’immatérialité du secret : l’ampleur sonore comme un jeu d’orgue fusionne aussi ici l’air et l’eau.

Puis Véronique Bonnecaze, synthétisant la fantaisie illimitée et libre de Mendelssohn inspiré par Shakespeare (Songe d’une nuit d’été), exprime l’humeur de Puck, le lutin espiègle et aérien, à la fois capricieux et fantasque qui avec Obéron, manipule, trompe, envoûte les amants perdus, égarés… En un jeu comme fugace et magistralement esquissé, la pianiste convoque ce monde nocturne enchanté et d’une subtilité arachnéenne qui s’accomplit dans la dernière phrase telle une ultime esquive à peine perceptible.

Du chien, du caractère et du panache,  l’esprit taquin de Minstrels résonne dans sa succession quasi heurtée et finalement très jazzy de formules à la Satie. La vitalité rythmique qui souligne aussi le goût du jeu, une facétie quasi enfantine chez Debussy, transparaît clairement dans la lecture de Véronique Bonnecaze.

CLIC_macaron_2014Fluide, ondulante, La plus que lente (1910) déploie ce somptueux abandon mais avec un sens de la retenue et du caprice… digne de Ravel. Là encore le style est élégantissime, et le toucher caressant, amusé. On ne saurait imaginer meilleur récital concluant ainsi l’année Debussy en France. Magistral récital.

 

 

 

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VOIR  le TEASER vidéo du cd DEBUSSY / Bechstein 1900 par Véronique Bonnecaze (1 cd PARATY)

http://www.classiquenews.com/video-teaser-veronique-bonnecaze-joue-debussy-bechstein-1900-1-cd-paraty/

 

 

 

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AGENDA / CONCERT

Dimanche 3 février 2019 // 16h
A la Ferme de Villefavard, Limousin
2, impasse de la Cure de l’Église – 87190 Villefavard

 

 

 

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PROGRAMME DEBUSSY par Véronique Bonnecaze

1. Clair de lune (1890)
2. L’Isle Joyeuse (1903-1904)
Images, 2e série (1907)
3. Cloches Ă  travers les feuilles
4. Et la lune descend sur le temps qui fut
5. Poissons d’or
Préludes, Livre I (1909-1910)
6. I. Danseuses de Delphes
7.II. Voiles
8. III. Le Vent dans la plaine
9. IV. « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir »
10.V. Les Collines d’Anacapri
11. VI. Des pas sur la neige
12. VII. Ce qu’a vu le vent d’Ouest
13. VIII. La Fille aux cheveux de lin
14. IX. La Sérénade interrompue
15. X. La Cathédrale engloutie
16. XI. La Danse de Puck
17. XII. Minstrels
18. XIII. La plus que lente L.121 (1910)
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Enregistrement réalisé en mars 2018 à la Ferme de Villefavard sur piano C. Bechstein 1900 - Prise de son, montage, mastering : Cyrille Métivier
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LIRE aussi notre présentation du CD DEBUSSY / Bechstein 1900 par Véronique Bonnecaze (1 cd PARATY)

http://www.classiquenews.com/veronique-bonnecaze-joue-debussy/

CD DEBUSSY événement : Récital Claude DEBUSSY par Véronique BONNECAZE (1 cd Paraty)

bonnecaze vĂ©ronique cd debussy classiquenews annonce critique cdVIDEO, teaser. VERONIQUE BONNECAZE joue DEBUSSY... Pour PARATY, la pianiste VĂ©ronique BONNECAZE joue Debussy sur un piano Bechstein 1900. Parution aujourd’hui vendredi 25 janvier 2019. Version française (© studio CLASSIQUENEWS.TV – RĂ©alisation : PA PHAM) –  EnregistrĂ© Ă  la Ferme de Villefavard en mars 2018 sur un piano Bechstein, le nouveau cd de la pianiste française VĂ©ronique Bonnecaze clĂ´t l’annĂ©e du centenaire Debussy 2018 et crĂ©e l’évĂ©nement en dĂ©but 2019, tant le geste pianistique, le choix des pièces et celui du piano (un Bechstein restaurĂ© pour l’occasion) et leur enchaĂ®nement suscitent l’admiration. Pianiste et compositeur, Debussy rĂ©invente le langage pianistique au dĂ©but du XXè, en Ă©troite connivence avec les mondes poĂ©tiques et littĂ©raires. En ambassadrice inspirĂ©e, VĂ©ronique Bonnecaze dĂ©tecte les allitĂ©rations et connotations allusives de l’écriture d’un Debussy poète ; le choix du Bechstein de 1900 est lĂ©gitime car Debussy travaillait sur ce type de clavier qui permet des recherches et des trouvailles aussi subtiles que spĂ©cifiques en particulier sur les Ă©tagements harmoniques… : VĂ©ronique BONNECAZE s’affirme ici CLIC_macaron_2014comme une debussyste de premier plan. L’interprète aborde des intemporels sublimes tels Clair de lune, L’Isle joyeuse ; mais aussi les perles d’une ineffable ferveur du Livre I des PrĂ©ludes (1909 – 1910), dont Danseuse de Delphes, Les Collines d’Anacapri, Ce qu’a vu le vent d’ouest, la CathĂ©drale engloutie, la Danse de Puck… Son album est l’une des plus Ă©blouissantes rĂ©ussites de l’annĂ©e Debussy, Ă©ditĂ© par le label français fondĂ© par Bruno Procopio, PARATY. CD Ă©vĂ©nement et CLIC de classiquenews de janvier 2019.

 

 

 

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LIRE ici notre prĂ©sentation “premières impressions ” du cd DEBUSSY par VĂ©ronique Bonnecaze, prochains concerts de la pianiste au fluide poĂ©tique irrĂ©sistible
http://www.classiquenews.com/veronique-bonnecaze-joue-debussy/

bonnecaze-veronique-debussy-paraty-cd-evenement-clic-de-classiquenews-582-classiquenews-critique-cd-debussy-cd-concert

 

 

 

 

LIRE aussi notre COMPTE RENDU du CONCERT Récital Liszt Debussy par Véronique Bonnecaze, au Cercle France Amériques, le 14 janvier 2019, premier concert de lancement du cd DEBUSSY / BECHSTEIN 1900 par Véronique BONNECAZE (1 cd PARATY)

 

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cdCOMPTE-RENDU, concert. PARIS, cercle France-Amériques, le 14 janvier 2019. Véronique BONNECAZE, piano. LISZT, DEBUSSY. Il fallait bien attendre la fin de l’année Debussy (et donc au delà) pour disposer enfin d’une main sûre, d’une pensée entière capable d’en comprendre et la construction révolutionnaire et l’infini poétique : si l’année Debussy 2018 est bel et bien derrière nous, janvier 2019 nous renvoie à cette (triste car timide) année de célébration du centenaire, mais ici revivifiée avec éclat et pertinence grâce à l’approche de la pianiste Véronique Bonnecaze. L’expérience du concert confirme la réussite de son disque dédié au grand Claude, que fait paraître le label Paraty, ce 25 janvier 2019. Le cercle France-Amériques accueille son premier concert de lancement. LIRE la critique complète ici

 

 

 

PERLES SUR LA TOILE… Alexander MALOFEEV (FEYEV) dĂ©c 2018

malofeev malofeyev alexander piano jeune pianiste classique concerts annonce jeunes talentsSUR LA TOILE … Jeune pianiste Ă  suivre. Le russe Alexander Malofeev, que sa blondeur pourrait assimiler aux jeunes hĂ©ros de l’Europe du nord, saisit par sa gravitĂ© juste et pudique, malgrĂ© ses. 17 ans en dĂ©cembre 2018… Son jeu a la puissance et la carrure des grands russes, capables spĂ©cifiquement d’un dĂ©liĂ© serein et calme, pourtant intense et investi ; d’une clartĂ© naturelle et souple qui forcent l’admiration. La technique est somptueuse, lui permettant d’affirmer une belle gymnastique imaginative ; avec des phrasĂ©s intĂ©rieurs d’une sensibilitĂ© très juste, et une souplesse dans les passages les plus contrastĂ©s. Dans le Concerto n°3 de Rachmaninov, le jeune virtuose sait trouver l’équilibre entre vĂ©locitĂ©, intĂ©rioritĂ© et lyrisme Ă©chevelĂ© (Tchaikovsky concert hall du 30 dĂ©c 2018 – presque 70 000 vues en janvier 2019). Sans aucun doute, Alexander Malofeev est aujourd’hui “Le” jeune talent russe Ă  suivre, aux cĂ´tĂ©s de ses “aĂ®nĂ©s”, Daniil Trifonov (avec lequel il partage une mĂŞme passion pour les mondes fantastiques et enchantĂ©s de Rachmaninov…), Denis Matsuev… nos prĂ©fĂ©rĂ©s. Sans omettre le rĂ©cemment distinguĂ© Dmitri Masleev

Alexander MALOFEEV / FEYEV
le nouveau prodige russe du piano

Evidemment son jeune âge (17 ans), l’empêche encore de ciseler jusqu’aux moindres nuances de l’architecture d’une oeuvre à la fois colossale et intime dont les vertiges doivent éviter tout pathos et imprécisions. Il manque encore de profondeur et un rubato qui exprime le mystère, mais quelle sincérité, quelle candeur enchantée dans un jeu doué de qualités de sobriété, de finesse… A cet âge cela tient d’une intelligence rare. Sa personnalité retient l’attention. Invité comme le plus jeune pianiste à la Roque d’Anthéron en 2016 (14 ans), Alexander Malofeev (ou Malofeyev) a l’étoffe des plus grands car il sait cultiver une douceur ineffable, une pudeur que peut savent même aguerris, simplement énoncer. Pas de virtuosité déplacée mais l’expression d’une candeur marquée par une riche vie intérieure. C’est l’enseignement de ce concert Rachmaninov… La captation réalisée en Russie dévoile un authentique Jeune talent russe, à suivre désormais. Avec l’orchestre national des jeunes russe, dirigé par Dimitris Botinis.

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https://www.youtube.com/watch?v=SCHg9tup9NA

JEUNE TALENT Ă  suivre : Alexander Malofeyev

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S.Rachmaninoff. Piano Concerto No.3 in D minor, Op.30. – 42 mn
Soloist : Alexandеr Malofeev (17 y.o. /17 ans).
Russian National Youth Symphony Orchestra.
Conductor, direction : Dimitris Botinis.
Tchaikovsky Concert Hall.
30/12/2018

 

С.Đ’.Рахманинов. Концерт â„– 3 для фортепиано Ń ĐľŃ€ĐşĐµŃтром ре минор, Ńоч. 30.
СолиŃŃ‚ ĐлекŃандр Малофеев (17 лет).
Đ ĐľŃŃийŃкий национальный молодежный ŃимфоничеŃкий оркеŃтр.
Дирижер Đ”Đ¸ĐĽĐ¸Ń‚Ń€Đ¸Ń Đ‘ĐľŃ‚Đ¸Đ˝Đ¸Ń.
Концертный зал им.Đź.Đ.ЧайковŃкого.
30/12/2018

https://www.youtube.com/watch?v=SCHg9tup9NA

AUTRE VIDEO avec Alexander MALOFEEV : Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov (Myun-Whun Chung, RAI 2017)

malofeev-alexander-rhapsodie-sur-theme-de-paganini-rachmaninov-concert-annonce-critique-selection-classiquenews

Compte rendu, concert. DIJON, le 15 janv 2019. Chopin, Liszt, Schumann. Sophie Pacini, piano.

Compte rendu, récital, Dijon, Opéra, le 15 janvier 2019. Chopin, Liszt, Schumann. Sophie Pacini, piano… Le programme, romantique, redoutable aussi, est dépourvu de surprises, sinon celle de l’interprète. Sophie Pacini germano-italienne, vient d’avoir 27 ans. Malgré ses récompenses, ses enregistrements, ses récitals et concerts, elle demeure peu connue en France, et c’est bien dommage. Après la Seine musicale, avec un programme sensiblement différent, Dijon bénéficie de son apparition.

Fascinante, mais déconcertante

Sophie_Pacini_piano concert critique par classiquenewsImposante de stature, son jeu athlétique, musclé, surprend autant par sa virtuosité singulière que par son approche personnelle d’œuvres qui sont dans toutes les oreilles. C’est la Fantaisie –impromptu, opus 66 de Chopin, qui ouvre le récital. Virile en diable, même si sa lecture conserve un aspect conventionnel,  c’est du Prokofiev dans ce qu’il y a de plus puissant, voire féroce, avec des rythmiques exacerbées, accentuées comme jamais, sans que Donizetti soit là pour le cantabile. Les affirmations impérieuses l’emportent sur les confidences, la tendresse, la mélancolie, estompées, d’autant que les tempi sont toujours très soutenus. L’ample Polonaise-Fantaisie en la bémol porte la même empreinte : la tristesse, la douleur s’effacent devant l’exacerbation des tensions, de l’agitation, grandiose.
Les deux premières consolations de Liszt, singulièrement, nous font découvrir cette intimité que l’on attendait plus tôt. Retenue pour la première, fluide pour la seconde, elles respirent et leur poésie nous touche. La transcription de l’Ouverture de Tannhäuser est magistrale, servie par une virtuosité inspirée, de la marche qui s’enfle pour s’épuiser, avec émotion, en  passant par la débauche folle du Venusberg, pour s’achever dans la douceur lumineuse du chœur, qui se mue en exaltation jubilatoire. L’énergie, la maîtrise à couper le souffle donnent à cette pièce une force comparable à celle de la version orchestrale.
Le Schumann du Carnaval nous interroge encore davantage que les deux pièces de Chopin.  Il faut en chercher la poésie, le fantasque tant les mouvements adoptés, bien que contrastés, sont matière à une virtuosité éblouissante, démonstrative. Le flux continu, dépourvu de respirations, de césures, de silences, substitue une forme d’emportement rageur aux bouffées d’émotion, aux incertitudes. L’urgence davantage que l’instabilité. Les tempi frénétiques, le staccato altèrent ces « scènes mignonnes » privées de séduction. Le piano est brillant autant que bruyant, métallique, monochrome, et ne s’accorde guère aux climats qu’appelle ce Carnaval. Au risque de sacrifier un instrument, il faudrait inciter Sophie Pacini à jouer sur un piano contemporain de ces œuvres : nul doute qu’elle serait conduite  à substituer la force expressive au muscle et aux nerfs, pour une palette sonore enrichie.
Le bis offert (l’Allegro appassionato de Saint-Saëns) confirme qu’elle est bien là dans son élément, avec une virtuosité épanouie.

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Compte rendu, récital, Dijon, Opéra, le 15 janvier 2019. Chopin, Liszt, Schumann. Sophie Pacini, piano. Crédit photographique © DR

Véronique BONNECAZE joue DEBUSSY

bonnecaze vĂ©ronique cd debussy classiquenews annonce critique cdPARIS, lundi 14 janv 2019, 19h30. DEBUSSY par VĂ©ronique Bonnecaze. Centenaire DEBUSSY 2018 : le cd Ă©vĂ©nement par VĂ©ronique BONNECAZE. EnregistrĂ© Ă  la Ferme de Villefavard en mars 2018 sur un piano Bechstein, le nouveau cd de la pianiste française VĂ©ronique Bonnecaze clĂ´t l’annĂ©e du centenaire Debussy 2018 et crĂ©e l’évĂ©nement en dĂ©but 2019, tant le geste pianistique, le choix des pièces et celui du piano (un Bechstein restaurĂ© pour l’occasion) et leur enchaĂ®nement suscitent l’admiration. Pianiste et compositeur, Debussy rĂ©invente le langage pianistique au dĂ©but du XXè, en Ă©troite connivence avec les mondes poĂ©tiques et littĂ©raires. En ambassadrice inspirĂ©e, VĂ©ronique Bonnecaze dĂ©tecte les allitĂ©rations et connotations allusives de l’écriture d’un Debussy poète ; le choix du Bechstein de 1900 est lĂ©gitime car Debussy travaillait sur ce type de clavier qui permet des recherches et des trouvailles aussi subtiles que spĂ©cifiques en particulier sur les Ă©tagements harmoniques… : VĂ©ronique BONNECAZE s’affirme ici comme une debussyste de premier plan. L’interprète aborde des intemporels sublimes tels Clair de lune, L’Isle joyeuse ; mais aussi les perles d’une ineffable ferveur du LIvre I des PrĂ©ludes (1909 – 1910), dont Danseuse de Delphes, Les Collines d’Anacapri, Ce qu’a vu le vent d’ouest, la CathĂ©drale engloutie, la Danse de Puck… Son album est l’une des plus Ă©blouissantes rĂ©ussites de l’annĂ©e Debussy, Ă©ditĂ© par le label français fondĂ© par Bruno Procopio, PARATY. CD Ă©vĂ©nement et CLIC de classiquenews de janvier 2019. VĂ©ronique Bonnecaze publie cet album jubilatoire le 25 janvier 2019 et joue des extraits du cycle qu’elle a enregistrĂ© au cours de plusieurs concerts de lancement :

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Les 14 puis 26 janvier, le 3 février 2019
CONCERTS DEBUSSY par Véronique Bonnecaze
3 concerts de lancement

 
 
 

Lundi 14 janvier 2019 // 19h30
Cercle France-Amériques
9, avenue Franklin D Roosevelt 75008 Paris
Concert suivi d’une rencontre avec l’artiste autour d’un cocktail

 
 
 

Samedi 26 janvier 2019 //
L’Atelier de Peter Wielick
Place de Bronckart, 18-20 – 4000 Liège – Belgique

 
 
 

Dimanche 3 février 2019 // 16h
A la Ferme de Villefavard, Limousin
2, impasse de la Cure de l’Église – 87190 Villefavard

 
 
 

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TOUTES LES INFOS sur le site
www.veroniquebonnecaze.com
https://www.veroniquebonnecaze.com

et aussi sur
PARATY.FR
http://paraty.fr/#

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VOIR LE TEASER DU CD Debussy par VĂ©ronique Bonnecaze (1 cd Paraty / 25 janvier 2019) – Distribution Harmonia Mundi / PIAS

https://youtu.be/MK1_b6oan9Y

 
 
 

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cd

 
 
 

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PROGRAMME DEBUSSY par Véronique Bonnecaze

 
 
 

1. Clair de lune (1890)
2. L’Isle Joyeuse (1903-1904)
Images, 2e série (1907)
3. Cloches Ă  travers les feuilles
4. Et la lune descend sur le temps qui fut
5. Poissons d’or

Préludes, Livre I (1909-1910)
6. I. Danseuses de Delphes
7.II. Voiles
8. III. Le Vent dans la plaine
9. IV. « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir »
10.V. Les Collines d’Anacapri
11. VI. Des pas sur la neige
12. VII. Ce qu’a vu le vent d’Ouest
13. VIII. La Fille aux cheveux de lin
14. IX. La Sérénade interrompue
15. X. La Cathédrale engloutie
16. XI. La Danse de Puck
17. XII. Minstrels
18. XIII. La plus que lente L.121 (1910)

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Enregistrement réalisé en mars 2018 à la Ferme de Villefavard sur piano C. Bechstein 1900 - Prise de son, montage, mastering : Cyrille Métivier

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CENTENAIRE DEBUSSY 2018

 
 
 
EN LIRE PLUS : dossier CENTENAIRE DEBUSSY 2018
, le bilan d’une annĂ©e de cĂ©lĂ©bration bien timide : le cd qui paraĂ®t en janvier 2019 chez Paraty, outre l’affirmation du tempĂ©rament de la pianiste VĂ©ronique Bonnecaze, rĂ©tablit avec Ă©clat le gĂ©nie du compositeur pour le piano… Une rĂ©alisation bienvenue qui clĂ´t de façon superlative les cĂ©lĂ©brations Debussy en France.

 
 
 
 
 
 

CD, coffret, critique. YVONNE LORIOD : the complete recordings VEGA 1956 – 1963 (13 cd DECCA)

loriod yvonne complete vega recordings 1956 1963 cd review critique cd coffret par classiquenews32581947378CD, coffret, critique. YVONNE LORIOD : the complete recordings VEGA 1956 – 1963 (13 cd DECCA) – La reine Yvonne pour le roi des instruments, clavier majeur Ă  l’ère romantique aux cĂ´tĂ©s du piano. NĂ©e Ă  Houilles en janvier 1924, dĂ©cĂ©dĂ©e le 17 mai 2010 Ă  Saint-Denis, Yvonne Loriod fut l’élève de Lazare LĂ©vy, Darius Milhaud et surtout de Messiaen (en analyse musicale) au Conservatoire de Paris, Ă©pousant ce dernier. Pianiste Ă  la rĂ©putation internationale, contemporaine d’Alicia de Larrocha (nĂ©e en 1923), crĂ©ant de son mari, les Visions de l’Amen en (1943), les Vingt Regards sur l’Enfant-JĂ©sus en 1944. Soucieuse de dĂ©fendre les Ĺ“uvres du XXè, la pianiste rĂ©gĂ©nère la lecture et le comprĂ©hension des Ĺ“uvres choisies, celles contemporaines Ă©videmment (cd 6 Ă  cd 13 : 8 cd dĂ©diĂ©s au XXè, de Webern, Boulez, BarraquĂ©, Berg, et surtout Messiaen, du cd 7 au cd 13 : comprenant Visions de l’Amen, Oiseaux exotiques, Vingt regards sur l’Enfant 19loriodimg-popupJĂ©sus, Catalogue d’oiseaux, Livres I, II, V, VI, VII), Sept Haikai / esquisses japonaises, sans omettre la Turangalila Symphonie… A cette ouverture d’esprit et la proximitĂ© des Ă©critures modernes, se rĂ©affirme aussi une connaissance profonde du rĂ©pertoire classique, rééclairant Mozart (nombreuses Fantasias, Concertos K37, K39, K40, K41, Sonates alla Turca,…) ; parmi les Romantiques, distinguons de Robert Schumann : 8 Novelletten ; Liszt (Sonate en si) ; Albeniz (Iberia : Cahiers 1- 4)… La fluiditĂ© de son Schumann, la clartĂ© sobre de ses Mozart, l’énergie de son Chopin (12 Etudes), attestent d’une sensibilitĂ© maĂ®trisĂ©e, dĂ©notant un tempĂ©rament taillĂ© pour l’architecture, et les nuances. Beau tempĂ©rament qui mĂ©rite Ă©videmment la réédition de ses archives VĂ©ga.

 

 Loriod yvonne organiste orgue cd coffret LORIOD VEGA critique cd classiquenews

 

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CD, coffret, critique. YVONNE LORIOD : the complete VÉGA recordings 1956 – 1963 (13 cd DECCA 48170692).

 

 

 

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Compositeurs :

Alban Berg
Anton Webern
Arnold Schoenberg
Franz Liszt
Frédéric Chopin
Igor Stravinsky
Jean Barraqué
Manuel de Falla
Olivier Messiaen
Pierre Boulez
Robert Schumann
Wolfgang Amadeus Mozart

 

 

 

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Détail de chaque cd :

Supporto 1
1 Fantasia for Violin & Piano in C Minor K.396 (Arr. for Piano by Maximilian Stadler)
07:47 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
2 1. Prelude [Prelude and Fugue in C, K.394]
04:25 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
3 2. Fugue [Prelude and Fugue in C, K.394]
04:18 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
4 Fantasia in C Minor, K.475
11:08 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer/Author: Wolfgang Amadeus Mozart
5 Fantasia in D Minor, K.397
04:54 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
6 Rondo In D, K.485
04:23 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
7 1. Allegro [Piano Concerto No.1 in F, K.37]
05:06 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
8 2. Andante [Piano Concerto No.1 in F, K.37]
05:54 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
9 3. Rondo – Allegro [Piano Concerto No.1 in F, K.37]
06:15 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
10 1. Allegro spiritoso [Piano Concerto No. 2 in B-Flat Major, K.39]
04:40 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
11 2. Andante staccato [Piano Concerto No. 2 in B-Flat Major, K.39]
06:32 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
12 3. Molto allegro [Piano Concerto No. 2 in B-Flat Major, K.39]
03:32 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart

Supporto 2
1 1. Allegro maestoso [Piano Concerto No. 3 in D major, K.40]
05:29 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
2 2. Andante [Piano Concerto No. 3 in D major, K.40]
04:16 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
3 3. Presto [Piano Concerto No. 3 in D major, K.40]
03:26 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
4 1. Allegro [Piano Concerto No.4 in G, K.41]
05:13 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
5 2. Andante [Piano Concerto No.4 in G, K.41]
04:42 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
6 3. Allegro [Piano Concerto No.4 in G, K.41]
03:31 Yvonne Loriod, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
7 1. Tema (Andante grazioso) con variazioni [Piano Sonata No.11 In A, K.331 -"Alla Turca"]
07:20 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
8 2. Menuetto [Piano Sonata No.11 In A, K.331 -"Alla Turca"]
05:44 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
9 3. Rondo alla Turca [Piano Sonata No.11 In A, K.331 -"Alla Turca"]
03:28 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Wolfgang Amadeus Mozart
10 Piano sonata In B minor, S.178
28:50 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Franz Liszt

Supporto 3
1 No.1 in A flat major [12 Etudes, Op. 25]
02:55 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
2 No.12 in C minor [12 Etudes, Op. 10]
02:33 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
3 No.8 in D flat major [12 Etudes, Op. 25]
01:29 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
4 No.5 in G flat major [12 Etudes, Op. 10]
01:48 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
5 No.9 in G flat major [12 Etudes, Op. 25]
01:09 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
6 No.6 in G sharp minor [12 Etudes, Op.25]
02:11 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
7 Etude in A flat major, Op. posthumous No. 3
02:03 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
8 No.2 in F minor [12 Etudes, Op. 25]
01:38 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
9 No.3 in F major [12 Etudes, Op.25]
01:56 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
10 No.8 in F Major [12 Etudes, Op. 10]
02:24 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
11 No.5 in E minor [12 Etudes, Op. 25]
04:00 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
12 No.11 in A minor [12 Etudes, Op. 25]
03:42 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: FrĂ©dĂ©ric Chopin
13 No.1 in F : Markiert und kräftig [Noveletten, Op.21]
05:04 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann
14 No.2 in D : Ă„usserst rasch und mit Bravour – Intermezzo. Etwas langsamer, durchaus zart [Noveletten, Op.21]
06:21 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann
15 No. 3 in D: Leicht und mit Humor – Intermezzo. Rasch und wild [Noveletten, Op.21]
04:57 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann
16 No.4 in D : Ballmässig. Sehr munter – Noch schneller [Noveletten, Op.21]
03:33 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann
17 No.5 in D : Rauschend und festlich – Sehr lebhaft [Noveletten, Op.21]
09:19 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann
18 No.6 in A : Sehr lebhaft, mit vielem Humor [Noveletten, Op.21]
04:07 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann
19 No.7 in E : Ă„ussert rasch – Etwas langsamer [Noveletten, Op.21]
02:52 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann
20 No.8 in F sharp minor : Sehr lebhaft – Fortsetzung und Schluss. Munter, nicht zu rasch [Noveletten, Op.21]
12:03 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Robert Schumann

Supporto 4
1 1. EvocaciĂłn [Iberia, B.47 / Book 1]
04:29 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
2 2. El Puerto [Iberia, B.47 / Book 1]
03:39 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
3 3. El Corpus Christi en Sevilla [Iberia, B.47 / Book 1]
08:45 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
4 4. Rondeña [Iberia, B.47 / Book 2]
06:10 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
5 5. Almeria [Iberia, B.47 / Book 2]
08:46 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
6 6. Triana [Iberia, B.47 / Book 2]
05:16 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
7 7. El AlbaicĂ­n [Iberia, B.47 / Book 3]
07:22 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
8 8. El Polo [Iberia, B.47 / Book 3]
07:52 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
9 9. Lavapiés [Iberia, B.47 / Book 3]
06:39 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod

Supporto 5
1 10. Málaga [Iberia, B.47 / Book 4]
05:48 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
2 11. Jérez [Iberia, B.47 / Book 4]
10:57 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
3 12. Eritaña [Iberia, B.47 / Book 4]
06:38 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod
4 1. En el generalife [Noches en los jardines de España]
11:26 Yvonne Loriod, Orchestre du Théâtre National de l’OpĂ©ra de Paris, Manuel Rosenthal
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre du Théâtre National de l’OpĂ©ra de Paris – Conductor: Manuel Rosenthal – Composer: Manuel de Falla
5 2. Danza lejana [Noches en los jardines de España]
04:48 Yvonne Loriod, Orchestre du Théâtre National de l’OpĂ©ra de Paris, Manuel Rosenthal
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre du Théâtre National de l’OpĂ©ra de Paris – Conductor: Manuel Rosenthal – Composer: Manuel de Falla
6 3. En los jardines de la Sierra de Cordoba [Noches en los jardines de España]
09:12 Yvonne Loriod, Orchestre du Théâtre National de l’OpĂ©ra de Paris, Manuel Rosenthal
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Orchestra: Orchestre du Théâtre National de l’OpĂ©ra de Paris – Conductor: Manuel Rosenthal – Composer: Manuel de Falla
7 1. Ouverture. Allegretto. Sehr flott [Suite, Op. 29]
07:01 Jacques Ghestem, Marcel Naulais, Guy Deplus, Louis Montaigne, Luben Yordanoff, Serge Collot, Jean Huchot, Pierre Boulez
Piano: Jacques Ghestem – Clarinet: Marcel Naulais – Clarinet: Guy Deplus – Bass Clarinet: Louis Montaigne – Violin: Luben Yordanoff – Viola: Serge Collot – Cello: Jean Huchot – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Arnold Schoenberg
8 2. Tanzschritte [Suite, Op. 29]
06:13 Jacques Ghestem, Marcel Naulais, Guy Deplus, Louis Montaigne, Luben Yordanoff, Serge Collot, Jean Huchot, Pierre Boulez
Piano: Jacques Ghestem – Clarinet: Marcel Naulais – Clarinet: Guy Deplus – Bass Clarinet: Louis Montaigne – Violin: Luben Yordanoff – Viola: Serge Collot – Cello: Jean Huchot – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Arnold Schoenberg
9 3. Thema mit Variationen [Suite, Op. 29]
05:03 Jacques Ghestem, Marcel Naulais, Guy Deplus, Louis Montaigne, Luben Yordanoff, Serge Collot, Jean Huchot, Pierre Boulez
Piano: Jacques Ghestem – Clarinet: Marcel Naulais – Clarinet: Guy Deplus – Bass Clarinet: Louis Montaigne – Violin: Luben Yordanoff – Viola: Serge Collot – Cello: Jean Huchot – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Arnold Schoenberg
10 4. Gigue [Suite, Op. 29]
06:12 Jacques Ghestem, Marcel Naulais, Guy Deplus, Louis Montaigne, Luben Yordanoff, Serge Collot, Jean Huchot, Pierre Boulez
Piano: Jacques Ghestem – Clarinet: Marcel Naulais – Clarinet: Guy Deplus – Bass Clarinet: Louis Montaigne – Violin: Luben Yordanoff – Viola: Serge Collot – Cello: Jean Huchot – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Arnold Schoenberg
11 Concerto per il Marigny
06:31 Yvonne Loriod, Rudolf Albert, Orchestre Du Domaine Musical
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Conductor: Rudolf Albert – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Composer/Author: Hans Werner Henze

Supporto 6
1 1. Sehr mäßig [Variations for Piano, Op.27]
01:37 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Anton Webern
2 2. Sehr schnell [Variations for Piano, Op.27]
00:39 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Anton Webern
3 3. Ruhig flieĂźend [Variations for Piano, Op.27]
03:02 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Anton Webern
4 1. ExtrĂŞmement rapide [Piano Sonata No.2]
07:09 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Pierre Boulez
5 2. Lent [Piano Sonata No.2]
11:03 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Pierre Boulez
6 3. Modéré, presque vif [Piano Sonata No.2]
02:39 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Pierre Boulez
7 4. Vif [Piano Sonata No.2]
11:38 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Pierre Boulez
8 Pt. 1 [Sonate pour piano]
08:00 Yvonne Loriod
Producer: Jean BarraquĂ© – Piano: Yvonne Loriod – Recording Engineer: Pierre Rosenwald – Composer: Jean BarraquĂ©
9 Pt. 2 [Sonate pour piano]
23:48 Yvonne Loriod
Producer: Jean BarraquĂ© – Piano: Yvonne Loriod – Recording Engineer: Pierre Rosenwald – Composer: Jean BarraquĂ©
10 Piano sonata in B Minor, Op. 1
08:18 Yvonne Loriod
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Composer: Alban Berg

Supporto 7
1 1. Amen de la Création [Visions de l'Amen]
04:31 Yvonne Loriod, Olivier Messiaen
Piano: Yvonne Loriod – Piano: Olivier Messiaen – Composer: Olivier Messiaen
2 2. Amen des Ă©toiles, de la planète Ă  l’anneau [Visions de l'Amen]
05:23 Yvonne Loriod, Olivier Messiaen
Piano: Yvonne Loriod – Piano: Olivier Messiaen – Composer: Olivier Messiaen
3 3. Amen de l’agonie de JĂ©sus [Visions de l'Amen]
07:04 Yvonne Loriod, Olivier Messiaen
Piano: Yvonne Loriod – Piano: Olivier Messiaen – Composer: Olivier Messiaen
4 4. Amen du désir [Visions de l'Amen]
10:39 Yvonne Loriod, Olivier Messiaen
Piano: Yvonne Loriod – Piano: Olivier Messiaen – Composer: Olivier Messiaen
5 5. Amen des anges, des saintes, du chant des oiseaux [Visions de l'Amen]
08:11 Yvonne Loriod, Olivier Messiaen
Piano: Yvonne Loriod – Piano: Olivier Messiaen – Composer: Olivier Messiaen
6 6. Amen du Jugement [Visions de l'Amen]
02:41 Yvonne Loriod, Olivier Messiaen
Piano: Yvonne Loriod – Piano: Olivier Messiaen – Composer: Olivier Messiaen
7 7. Amen de la Consommation [Visions de l'Amen]
08:17 Yvonne Loriod, Olivier Messiaen
Piano: Yvonne Loriod – Piano: Olivier Messiaen – Composer: Olivier Messiaen
8 Cantéyodjayâ
12:02 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
9 Oiseaux exotiques
13:53 Yvonne Loriod, Rudolf Albert, Orchestre Du Domaine Musical
Producer: Disques VĂ©ga – Piano: Yvonne Loriod – Conductor: Rudolf Albert – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Composer: Olivier Messiaen

Supporto 8
1 1. Regard du Père [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
05:00 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
2 2. Regard de l’Ă©toile [Vingt regards sur l'Enfant-JĂ©sus]
02:52 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
3 3. L’Ă©change [Vingt regards sur l'Enfant-JĂ©sus]
03:24 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
4 4. Regard de la Vierge [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
05:00 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
5 5. Regard du Fils sur le Fils [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
05:51 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
6 6. Par Lui tout a été fait [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
10:52 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
7 7. Regard de la Croix [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
03:44 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
8 8. Regard des hauteurs [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
02:31 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
9 9. Regard du temps [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
03:30 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
10 10. Regard de l’Esprit de joie [Vingt regards sur l'Enfant-JĂ©sus]
08:32 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
11 11. Première communion de la Vierge [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
07:23 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
12 12. La Parole toute puissante [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
02:39 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
13 13. Noël [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
04:25 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
14 14. Regard des anges [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
05:31 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen

Supporto 9
1 15. Le baiser de l’Enfant-JĂ©sus [Vingt regards sur l'Enfant-JĂ©sus]
10:41 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
2 16. Regard des prophètes, des bergers et des mages [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
03:03 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
3 17. Regard du silence [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
05:33 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
4 18. Regard de l’Onction terrible [Vingt regards sur l'Enfant-JĂ©sus]
07:30 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
5 19. Je dors, mais mon cœur veille [Vingt regards sur l'Enfant-Jésus]
09:27 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
6 20. Regard de l’Église d’amour [Vingt regards sur l'Enfant-JĂ©sus]
14:07 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
7 1. Le chocard des Alpes [Catalogue d'oiseaux / Book 1]
08:51 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
8 2. Le loriot [Catalogue d'oiseaux / Book 1]
07:05 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
9 3. Le merle bleu [Catalogue d'oiseaux / Book 1]
12:27 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen

Supporto 10
1 4. Le traquet stapazin [Catalogue d'oiseaux / Book 2]
14:36 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
2 5. La chouette hulotte [Catalogue d'oiseaux / Book 3]
06:23 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
3 6. L’alouette lulu [Catalogue d'oiseaux / Book 3]
06:41 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
4 7. La rousserolle effarvatte [Catalogue d'oiseaux / Book 4]
29:43 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
5 8. L’alouette calandrelle [Catalogue d'oiseaux / Book 5]
05:34 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
6 9. La bouscarle [Catalogue d'oiseaux / Book 5]
10:15 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen

Supporto 11
1 10. Le merle de roche [Catalogue d'oiseaux / Book 6]
18:35 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
2 11. La buse variable [Catalogue d'oiseaux / Book 7]
10:12 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
3 12. Le traquet rieur [Catalogue d'oiseaux / Book 7]
09:06 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
4 13. Le courlis cendré [Catalogue d'oiseaux / Book 7]
09:35 Yvonne Loriod
Piano: Yvonne Loriod – Composer: Olivier Messiaen
5 1. Introduction [Sept haĂŻkaĂŻ, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre]
01:54 Yvonne Loriod, Les Percussions De Strasbourg, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Piano: Yvonne Loriod – Ensemble: Les Percussions De Strasbourg – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Olivier Messiaen
6 2. Le parc de Nara et les lanternes de pierre [Sept haĂŻkaĂŻ, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre]
01:34 Yvonne Loriod, Les Percussions De Strasbourg, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Piano: Yvonne Loriod – Ensemble: Les Percussions De Strasbourg – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Olivier Messiaen
7 3. Yamanaka-cadenza [Sept haĂŻkaĂŻ, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre]
03:46 Yvonne Loriod, Les Percussions De Strasbourg, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Piano: Yvonne Loriod – Ensemble: Les Percussions De Strasbourg – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Olivier Messiaen
8 4. Gagaku [Sept haĂŻkaĂŻ, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre]
03:00 Yvonne Loriod, Les Percussions De Strasbourg, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Piano: Yvonne Loriod – Ensemble: Les Percussions De Strasbourg – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Olivier Messiaen
9 5. Miyajima et le torii dans la mer [Sept haĂŻkaĂŻ, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre]
01:26 Yvonne Loriod, Les Percussions De Strasbourg, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Piano: Yvonne Loriod – Ensemble: Les Percussions De Strasbourg – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Olivier Messiaen
10 6. Les oiseaux de Karuizawa [Sept haĂŻkaĂŻ, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre]
05:41 Yvonne Loriod, Les Percussions De Strasbourg, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Piano: Yvonne Loriod – Ensemble: Les Percussions De Strasbourg – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Olivier Messiaen
11 7. Coda [Sept haĂŻkaĂŻ, esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre]
01:53 Yvonne Loriod, Les Percussions De Strasbourg, Orchestre Du Domaine Musical, Pierre Boulez
Piano: Yvonne Loriod – Ensemble: Les Percussions De Strasbourg – Orchestra: Orchestre Du Domaine Musical – Conductor: Pierre Boulez – Composer: Olivier Messiaen

etc….
VOIR le tracklisting complet du cd 1 au cd 13
https://www.universalmusic.it/musica-classica/album/the-complete-vega-recordings-1956-1963_32581947378/

FESTIVAL La Nouvelle Athènes (2 – 4 fĂ©vrier 2019)

pastedGraphic_1PARIS, Festival La Nouvelle Athènes, 2 – 4 fĂ©v 2019. Ă€ LA DÉCOUVERTE DES PIANOS D’ÉPOQUE… DĂ©couvrir les pianos romantiques et prĂ©-romantiques, c’est ce que propose le festival La Nouvelle Athènes, sur l’initiative de Sylvie BrĂ©ly, du 2 fĂ©vrier au 4 fĂ©vrier, Ă  l’École Normale de Musique de Paris (salle Cortot) et Ă  la maison Heinrich Heine. Un festival original qui s’adresse aux mĂ©lomanes et aux pianistes Ă©tudiants mais aussi aux pianistes amateurs et professionnels dĂ©sireux de s’initier au toucher particulier de ces pianos.

6 pianos magnifiquement restaurĂ©s de la pĂ©riode 1795 – 1850 (anglais, français et viennois), provenant de diverses collections, dĂ©voileront leurs sonoritĂ©s et leurs richesses. Une occasion unique de les entendre dans leurs rĂ©pertoires, d’en percer leurs secrets, et de les comparer!

pastedGraphic_2Le festival rassemblera une pléiade d’artistes, passionnés et spécialistes de l’interprétation sur instruments anciens. On nous pardonnera de ne pas les citer tous, parmi eux Alain Planès, Alexei Lubimov, Aline Zylberajch, Olga Pashchenko…trois jours d’exception pour recueillir leurs conseils, connaître tout ce qu’il faut savoir de la facture et de l’interprétation, et les écouter en concert. Plusieurs temps de rencontre sont prévus: le samedi des conférences-débats en présence des collectionneurs et restaurateurs, suivis d’un concert autour des pianos viennois, le dimanche matin une académie ouverte à tous les pianistes, ainsi qu’à 17h un concert sur pianos Pleyel et Érard, et le lundi soir à 19h30 un concert sur l’introduction du pianoforte en France à la maison Heinrich Heine.

Si la curiosité, la passion vous poussent, il est encore temps de réserver vos places de concerts ou de vous inscrire pour faire vivre et vibrer ces  pianos historiques.

 
 
 

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PARIS, Festival La Nouvelle Athènes, 2 – 4 fĂ©v 2019. Ă€ LA DÉCOUVERTE DES PIANOS D’ÉPOQUE…
Salle Cortot (2 et 3 février 2019)
Maison Heinrich Heine (4 février 2019)
INFOS / Réservations sur : https://www.weezevent.com/festival-la-nouvelle-athenes
www.lanouvelleathenespianosromantiques.com 

 

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Illustrations pianos : piano Walter 1803 (collection Paul Mc Nulty) et piano Pleyel 1842 (collection Edwin Beunk)

 

 

 

CD, annonce. « 33 ». Simon Ghraichy, piano (1 cd DG Deutsche Grammophon)

ghraichy piano simon cd classiquenewsCD, annonce. «  33 ». Simon Ghraichy, piano (1 cd DG Deutsche Grammophon). Après un premier disque DG intitulé « Héritages » (il avait 31 ans), le pianiste à la chevelure léonine récidive dans un programme dénommé « 33 » (comme son nouvel âge), lui aussi métissé, comme lui alliant rythmes latinos, saveurs outre-Atlantiques et standards romantiques français (plus ou moins connus tel Alkan, génie oublié du romantisme français au clavier : cf. la Chanson de la folie au bord de la mer). Il est en fait mexicain, libanais et français : triple nationalité qui est une chance, la promesse de réalisations au carrefour de plusieurs cultures ; la concrétisation d’une nouvelle constellation, mosaïque de mondes sonores épicés, variés, éclectiques. L’ancien élève du Conservatoire national supérieur de musique de Paris décloisonne la notion sclérosante de répertoires : il n’y a ni répertoire classique ni chemins détonnants ; ni grands maîtres, ni petits maîtres. Il n’y a que des sensibilités et des expériences, des imaginations audacieuses et suggestives qui se cristallisent sous les doigts et par la volonté créative de quelques compositeurs dont le pianiste démiurge sélectionne et agence chaque œuvre ainsi choisie. « Liszt et les Amériques » était le titre de son récital à New York (Carnegie Hall, 2015) : déjà la volonté d’un multiculturalisme sans frontières et sans apriori. Dans son nouvel album, « 33 », les alliages sont tout aussi prometteurs, percutants, parfois provocants : Tárrega, Alkan, Ramirez, Schumann, Gonzales, Glass, Nyman, Szymaánski, Shilingl, Schumann… là encore, la volonté d’une alternance entre deux mondes : le nouveau et l’ancien, entre le populaire et le savant, le traditionnel et le classique… Voilà qui rompt avec des traditions et des postures conservatrices. A chacun de trouver l’unité et la cohérence dans ce meiltingpot surprenant et peut-être enivrant.

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CD, annonce. 33, Simon Ghraichy, piano. 1 cd DG. AnnoncĂ© le 8 fĂ©vrier 2019 – concert le 19 fĂ©vrier 2019 au TCE, PARIS.

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Compte-rendu, critique, PARIS. Festival la Dolce Volta, le 24 novembre 2018, Noack, Cassard, Pescia, Couteau, pianistes, quatuor Hermes.

dolce-volta-festival-concerts-recitals-de-piano-paris-concerts-critiques-sur-classiquenews-festival-2018Compte-rendu, critique, PARIS. Festival la Dolce Volta, le 24 novembre 2018, Noack, Cassard, Pescia, Couteau, pianistes ; Quatuor Hermes. Le 24 novembre, le label la Dolce Volta inaugurait son premier festival à la salle Gaveau. Au cœur du trouble et de la colère, des violences et du bruit, ce lieu dédié à la musique, imprégné de celle-ci depuis plus d’un siècle, offrait un havre, un espace d’harmonie et de beauté, le luxe d’un temps musical. Quatre concerts en cette journée pour fêter les artistes du label et l’actualité de leurs enregistrements, pour venir à leur rencontre, pour rassembler musiciens venus les écouter, mélomanes et acteurs du monde musical. Le climat ambiant à Paris aurait pu dissuader un bon nombre, il n’en fut rien ou presque: la salle grouillait de public.

 

 

 

I. Florian Noack est, parmi ceux de sa génération, un pianiste singulier. A 28 ans, se frotter en concert à une énième interprétation de la Sonate en si mineur de Liszt, de la sonate D 960 de Schubert, ou de tout autre monument du répertoire n’est pas sa démarche. Doté de moyens techniques et d’un sens artistique hors du commun, il n’en fait pas pour autant étalage. Au disque comme à la scène, il compose ses programmes avec originalité, et intelligence. Sa grande curiosité le conduit à fouiller dans les malles oubliées du répertoire, et dénicher des pièces de compositeurs ignorés dont il sait évaluer et nous faire partager l’intérêt.

 

 

 

LA DOLCE VOLTA FAIT SON FESTIVAL

 

 

 

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Transcripteur hors pair, et insatiable musicien, il repousse les clôtures du champ pianistique en s’appropriant au clavier des œuvres orchestrales ou vocales, dont il fait de véritables joyaux. Ainsi le concert offrait une sélection tirée de son dernier CD « Album d’un voyageur », rassemblant une foule de pièces, courtes pour la plupart, constituant un tour d’Europe musical. Au fil du concert il explique avec clarté et simplicité comment chaque compositeur a incorporé dans sa musique les racines de son pays. A commencer par Schubert dont il interprète les 12 Valses D 145, avec élégance, profondeur et légèreté à la fois. D’emblée on est conquis par la beauté du son, la souplesse des lignes, la cohésion générale qui nous conduit en douceur d’une danse à l’autre, et enfin l’autorité naturelle du pianiste. Parmi les 48 lieder allemands de Brahms (Deutsche Volklieder), Il en a sélectionné quatre, auxquels il donne vie au piano par un arrangement raffiné. Leurs sonorités fondantes dans un art du chant accompli, et de très beaux sotto voce tranchent avec l’évocation espagnole qui suit: la Danza Iberica de Joaquin Nín, aux accents de guitare, et au sensuel mystère. Autre chant, autre transcription, autre univers, celui, sombre et déprimé du troisième chant populaire russe de Rachmaninov opus 41, et pour finir un retour en pays latin avec la Tarentelle de Martucci, dans son arrangement de la version orchestrale, à laquelle il donne un tour endiablé, brûlant et noir comme une descente aux enfers. Florian Noack nous démontre encore qu’il sait passer d’une esthétique à l’autre sans transition, avec en bis une danse arménienne de Komitas, acétique et épurée, dans des timbres rappelant ceux du marimba, puis Molly on the shore de Grainger tiré du folklore irlandais.

 

 

 

II. Le second concert était placé sous le signe de la complicité musicale avec les pianistes Philippe Cassard et Cédric Pescia. Dans le sillage de leurs magnifiques disques (« Fauré » pour Philippe Cassard, un coffret de l’intégrale du Clavier bien tempéré de Bach pour Cédric Pescia, et enfin un CD « Schubert » qui les rassemble, paru en 2014), ils en interprètent à tour de rôle des extraits avant de se rejoindre au clavier dans Schubert. Faisant fi de toute orthodoxie enfermée dans des codes rigides et rhétoriques, hors de la distance qu’ils imposent, Cédric Pescia donne une dimension sensible et humaine au tout qu’est le double recueil du Clavier bien tempéré, à chacun de ses préludes et fugues, si différenciés suivant leurs tonalités, mais aussi dans l’unité de cette somme, qu’il trouve par le chant dans sa traduction résolument pianistique. Le respect stylistique et la rigueur de la pulsation ne lui interdisent pas ce supplément d’âme, cette appropriation qui font de son interprétation attachante un monde d’éclairages, d’humeurs et d’atmosphères, depuis le doux halo du premier prélude en do majeur (I), nimbé de pédale, jusqu’au fa mineur (II), tendre et interrogatif, presque schumannien, en passant par la rumeur quasi colérique du do mineur (I) comme surgi d’un orgue dans la réverbération de la pédale, le taciturne do dièse mineur et sa pesante fugue (I), et a contrario le ton badin du fa majeur (livre II). Philippe Cassard nous fait entrer quant à lui dans l’univers fauréen le plus sombre qui soit avec son nocturne n°11, dont la tristesse désespérée cède un instant à la révolte, et se replie dans la désolation du silence. Comment ne pas trouver de correspondance avec l’andantino de la Sonate D 959 de Schubert? Point d’affect, point de larmes sur soi dans son approche: l’andantino avance au début droit comme un i, sans complaisance, comme une marche implacable. Il y quelque chose de digne et de bouleversant dans cette tenue, qui ne masque en rien la douleur si criante de ce mouvement. On est glacé, cloué sur place, par la déferlante colère qui en jaillit, les terribles silences qui suivent ses violents coups de boutoir, qui font du retour du thème une vaine consolation. La Fantaisie D 940 est orchestrée magnifiquement par les deux interprètes, alternant tour à tour nostalgie et violence, laissant poindre parfois une fausse désinvolture. Les deux dernières valses de Brahms viendront en dernière touche (bis) apporter leur pointe de tendre légèreté à ce concert combien prenant.

 

 

 

III. L’intégrale de l’œuvre pour piano de Brahms gravée au disque par le pianiste Geoffroy Couteau a été unanimement saluée. Le quintette avec piano opus 34 donné ce soir-là avec l’excellent Quatuor Hermès nous offre un aperçu de l’intégrale de sa musique de chambre à paraître. Après une interprétation fastueuse du quatuor à cordes de Debussy, à la somptuosité sonore et au lyrisme prenant dès les premiers coups d’archets, Geoffroy Couteau donne à la sonate opus 111 de Beethoven une très belle tenue, ce qui n’est pas peu dire pour cette œuvre. D’une grande hauteur de vue, le premier mouvement tout en majesté et en souffle laisse place à une arietta dont l’émouvante simplicité fait la noblesse. De la nébuleuse de la quatrième variation, qu’il fait scintiller dans l’aigu du piano tel un tissu d’étoiles, il élève le chant de la toute dernière dans une poignante ferveur, avant de nous projeter dans l’univers indicible et mystique des derniers trilles, jusqu’à l’humilité de l’ultime accord. Le quintette de Brahms réunissait enfin les musiciens de la soirée en seconde partie: une interprétation flamboyante, allant énergie et sophistication, dans un équilibre parfait avec le piano, tenu de mains fermes et sensibles par Geoffroy Couteau (illustrations ci dessus : G Couteau et le Quatuor Hermès)

Difficile de résister à prolonger le plaisir du concert, lorsqu’il conjugue ainsi exigence artistique et convivialité. Écouter, réécouter, c’est ce que nous offre le disque, dans son bel écrin de carton que l’on aime tenir dans ses mains, que les yeux savourent, mais pas seulement: tous les concerts seront diffusés par France Musique et francemusique.fr. On s’en réjouit!

 

 

 
 

 

 

COMPTE-RENDU, concert. Metz, le 6 décembre 2018. Récital Brahms, Geoffroy Couteau, piano (1/4).

couteau geoffroy portrait piano concert critique par classiquenewsCOMPTE-RENDU, concert. Metz, Salle de l’esplanade de l’Arsenal, le 6 dĂ©cembre 2018. RĂ©cital Brahms par Geoffroy Couteau (1/4). Artiste associĂ© Ă  la CitĂ© musicale de Metz, le jeune pianiste français Geoffroy Couteau se lance un joli dĂ©fi en s’attaquant – Ă  la faveur de quatre concert rĂ©partis sur deux saisons – Ă  l’intĂ©grale pour piano seul de Johannes Brahms – qu’il a cependant dĂ©jĂ  enregistrĂ©e pour le label Dolce Vita il y a deux ans de cela. Il l’a fait de manière chronologique, parcourant ainsi une pĂ©riode courant de 1851 Ă  1893, annĂ©es pendant lesquelles Brahms confie Ă  son instrument prĂ©fĂ©rĂ© ses aspirations et ses confidences. Mais rappelons que l’histoire d’amour entre le compositeur allemand et Geoffroy Couteau ne date pas de ce disque, puisqu’à l’issue de ses Ă©tudes au CNSM de Paris, il avait remportĂ©, en 2005, le premier prix du prestigieux Concours international Brahms de Pörtschach.

Sonorités transparentes, lignes mélodiques harmonieuses, énergie rythmique prégnante, densité sonore : voici quelques-unes des lignes de force de l’œuvre pour piano de Brahms. C’est ce qui fait de chacune de ses œuvres un bijou de puissance et de finesse mêlées, mais c’est aussi ce qui rend leur interprétation si risquée : au-delà de la difficulté technique, le véritable enjeu est de rester fidèle à cette écriture si riche et subtile. C’est avec les Quatre Ballades op.10 (1854) que l’artiste débute son récital. L’énergie rythmique, les contrastes dynamiques, les plans sonores, tout cela est parfaitement maîtrisé ici. Il résulte de son toucher un sentiment de légèreté et de plénitude qui, même dans les parties plus énergiques, plus harmoniques, et plus brutales, semble mis au service d’une atmosphère extatique.

Couteau poursuit avec la Sonate N°2 op.2 (mais en fait, chronologiquement, la première qu’il ait composĂ©e…). Dans cette Ĺ“uvre en quatre mouvements, Brahms passe constamment d’un univers sonore Ă  l’autre. Grandiose, majestueux, puis lĂ©ger, fragile, martelant d’imposants accords puis effleurant quelques dĂ©licates notes, laissant s’épanouir quelques mĂ©lodies lumineuses, puis faisant surgir des rythmes lancinants, il exige du pianiste une sensibilitĂ© et une virtuositĂ© Ă©clatantes. Sous les doigts de Couteau, les thèmes surgissent, se modifient, pĂ©rissent et ressuscitent naturellement : l’épanouissement sonore subjugue avant de cĂ©der la place Ă  une finesse transparente…

En deuxième partie de soirée, les Trois Intermezzi op.117 (1892) sont en revanche un opus que Brahms composa vers la fin de sa vie, ouvrage d’un grand lyrisme, teinté de nostalgie, ce qui le différencie de la fraicheur intériorisée des Ballades entendues en première partie. Le premier Intermezzo, tout spécialement, nous laissera un souvenir profond : Couteau le pare de couleurs nocturnes et crépusculaires, car c’est bien le serein adieu d’un compositeur au soir de sa vie que cette pièce évoque. Il clôture son programme avec les Variations sur un thème de Paganini op.35, qui exploite le thème du 24e Caprice du célèbre violoniste italien (que Liszt et Schumann avaient déjà réutilisé pour des contrepoints pianistiques). Là encore, l’agilité formidable de Couteau se double d’une extrême délicatesse, donnant à chacune de ces variations une empreinte particulière, tantôt espiègle, tantôt hargneuse, tantôt timide. Le pianiste fait défiler avec maestria une abondante imagerie de sentiments et d’affects, qui lui vaut de chaleureux vivats de la part d’un public messin venu nombreux entendre le jeune prodige.

Bref, à vos calendriers pour la seconde journée de son cycle Brahms… elle aura lieu le 30 avril au même endroit !

 

 

 

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COMPTE-RENDU, concert. Metz, Salle de l’esplanade de l’Arsenal, le 6 décembre 2018. Récital Brahms par Geoffroy Couteau (1/4).

Compte-rendu, concert. Dijon, le 30 nov 2018. Beethoven. N.Freire / Academy of St Martin in the Fields.

Compte rendu, concert. Dijon, Opéra, auditorium, le 30 novembre 2018. Beethoven. Nelson Freire et l’Orchestre de l’Academy of St Martin in the Fields. Entre Luxembourg et Berlin, une grande tournée européenne de l’Academy of St Martin in the Fields fait étape à Dijon, avec un programme exclusivement consacré à Beethoven. Murray Perahia, annoncé, devait y donner le 5ème concerto de Beethoven, « L’Empereur ». Las, après ses inquiétantes éclipses qui faisaient craindre la perte de ses moyens, il ne peut assurer son engagement de ce soir (*). Plus qu’une consolation, un miracle : c’est son aîné de trois ans, alerte septuagénaire, Nelson Freire qui le remplace. Chacun connaît l’Academy of St Martin in the Fields, fondée il y a soixante ans par Neville Marriner compte-tenu de son passé prestigieux et de l’abondance de sa production discographique. Les sonorités sont superbes et témoignent de la riche histoire de la formation, cependant l’orchestre, composé d’instruments modernes, a quelque chose de suranné dans ses équilibres : les cordes, très puissantes, dominent souvent les bois, comme dans les enregistrements d’il y a cinquante ans.

 
 
 

Impérial Nelson Freire

 
 
 
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La première romance pour violon et orchestre est toujours un régal, une mise en bouche. D’emblée la séduction du jeu de Tomo Keller est indéniable. Le violon chante, sonore, plein et chaleureux. Les bois ne sont pas en reste, mais l’orchestre surprend, semblant ignorer la nuance « piano », et amoindrissant ainsi les contrastes voulus par le compositeur. La dynamique est réelle et ne se démentira jamais. La deuxième symphonie, qualifiée par certains de « dernière de l’Ancien régime », est quelque peu oubliée par les interprètes comme par les programmations, coincée entre sa devancière et l’Eroica. Le chef, Tomo Keller, dirige de son pupitre. L’adagio molto, pris beaucoup plus vite qu’à l’habitude (Beethoven précise : la croche à 84 !) prend des couleurs sombres, tourmentées, dans l’urgence. L’allegro con brio est d’une rare violence, très accentué, toujours nerveux. Son développement est conduit avec clarté, mais le parti pris interprétatif gomme tout le charme et le mystère dont sont empreints les bois. Le larghetto, très lié, atteint à une plénitude que l’on pourrait parfois qualifier de schubertienne, ne manque que le sourire. Le scherzo claque, vigoureux, mais l’excitation n’est pas la joie. La démonstration, techniquement aboutie, gomme l’esprit. Le finale, allegro molto, est splendide, bouillonnant, du vif argent, insaisissable, subtil. Les contrastes y sont accusés comme jamais, un feu d’artifice. Après cette interprétation menée au sabre d’abordage, on s’interroge sur ce que Nelson Freire nous réserve. Chacun attend « l’Empereur »…

Les trois accords cadentiels qui introduisent le premier thème, fortissimo et expressifs, portent la marque du pianiste : la puissance, assortie d’un son, d’une couleur qui n’appartiennent qu’à lui. L’orchestre, toujours nerveux, martial, nous offre une belle pâte, somptueuse, un écrin de luxe pour un piano impérial. Le passage binaire/ternaire du premier solo est un moment de grâce, tout comme les trilles et le marcato en triples octaves. L’orchestre flamboie. Toujours concentré sur son jeu, Nelson Freire impose ses tempi, et ainsi, son dialogue avec les bois, très retenu, est admirable. Alliant une puissance surhumaine à une douceur caressante, avec une jeunesse enviable, le grand pianiste brésilien nous offre à la fois une leçon, humble, jamais démonstrative, efficace, et la joie en partage, au sens beethovenien. L’adagio des cordes ne chante guère, avec des pizz des basses toujours trop sonores. Il appartiendra au piano de nous donner ce bonheur refusé par l’orchestre. Le rondo enchaîné est… déchaîné, jubilatoire, intense, dru, fluide, aérien, avec un agogique important, qui ménage les attentes. Sous les doigts de Nelson Freire, on croit découvrir l’œuvre, il la joue, au meilleur sens du terme. Un moment exceptionnel d’une émotion vraie.

Un grand bis, parfaitement approprié répond aux acclamations d’un public conquis : l’intermezzo en la majeur, op 118 n°2 de Brahms, que le pianiste affectionne particulièrement. Les polyphonies en sont claires, ça chante avec simplicité, du très grand piano.

(*) “I’m very sorry to have to withdraw from this tour that I was so much looking forward to doing with the Academy as their Principal Guest Conductor. I wish them all the best for the concerts with Jan Lisiecki, Nelson Freire and Rudolf Buchbinder and I look forward to performing with the orchestra again in the near future.”  
 
 

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Compte rendu, concert. Dijon, Opéra, auditorium, le 30 novembre 2018. Beethoven. Nelson Freire et l’Orchestre de l’Academy of St Martin in the Fields. Crédit photographique © Gilles Abbeg – Opéra de Dijon.

 
 
 
 
 
 

CD, critique. Evénement : MOZART : Seong Jin Cho, piano. MOZART (1 cd DG Deutsche Grammophon)

seong jin cho mozart nezet seguin cd dg critique review cd par classiquenewsCD, critique. Evénement : MOZART : Seong Jin Cho, piano. MOZART (1 cd DG Deutsche Grammophon) Evidemment l’accompagnement (et davantage du maestro québécois Yannick Nézet-Séguin, mozartien de premier plan, depuis son intégrale lyrique en cours depuis Baden Baden chaque été avec Rolando Villazon) est un « plus » décisif, pour un jeune pianiste. Mais le tempérament de ce dernier évite bien des erreurs que d’autres, parmi ses confrères surtout asiatiques, cultivent malgré leur célébrité : Jin Cho collectionne, lui, avec une attention peut-être encore trop précautionneuse, à l’inverse de ses confrères (et consoeurs), une pudeur, et une retenue qui sait aussi s’exprimer dans le clavier. Son refus de la pure virtuosité, soeur d’une ineffable et bien présente intériorité fait miracle ici, car ce Mozart de 1785 (Concerto), d’une maturité experte et si intensément poétique, expose à nu ; révèle les limites d’un jeu sans âme. Rien de tel chez le jeune coréen, déjà remarqué pour ses audaces et introspections chopiniennes et qui gagne dans ce nouveau programme d’indiscutables palmes mozartiennes. Créé à Vienne par Wolfgang lui-même, le Concerto n°20 est un sommet d’élégance et de profondeur, un mariage inouï entre séduction et vérité. A 29 ans, Mozart démontre un génie inclassable, traversé comme personne par la grâce la plus pure. En mode mineur comme le K 491 (ré mineur), il ouvre la voie des pièce maîtresse de l’histoire de la musique, comme est essentielle aussi, par sa couleur et sa progression architecturée, le Symphonie unique de Franck.

Mozart Wolfgang portrait par classiquenews -by-Croce-1780-81Par son innocence éperdue qui affleure dans le mouvement central, le Concerto fait de son essence tragique, un miroitement pudique constellé de nuances tendres. Une telle palette d’émotions et d’accents millimétrés s’entend rarement chez les interprètes. Or cela est palpable dans le jeu du coréen, dans ses audaces (variations libres du premier mouvement) et dans son respect scrupuleux des dynamiques. Le Concerto n°20 est parmi les plus bouleversants de Wolfgang, touchant et au delà par sa profondeur tragique, une sincérité qui désarme et saisit par sa justesse. La finesse d’intonation du jeu pianistique suscite l’admiration par son équilibre, sa mesure, et aussi une simplicité du style qui s’écarte comme on a dit de l’arène plus commune et pourtant largement médiatisée défendue par ses confrères et consoeur asiatiques, surtout chinois. A chacun de deviner (les pianistes de Chine ne sont pas si nombreux actuellement). Le coréen sait demeurer pudique, presque secret, apportant la tendresse et l’humanité, la gravitas et cette innocence qui est insouciance, tant vénérée et sublimée par l’écriture du divin Wolfgang.

 

 

 

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  Après la complicitĂ© et l’écoute rĂ©solument chambriste qui unit soliste et chef dans le Concerto n°20, voici deux Sonates parmi les plus redoutables, ne serait-ce que par l’étendue lĂ  encore des couleurs contrastĂ©es. Dans la Première sonate (K281), le pianiste saisit le caractère fantasque du dernier mouvement ; ses Ă©lans tenant du caprice (Rondo – Allegro, plage 6).

L’ultime sonate du programme K332 a cette lĂ©gèretĂ© tragique et chantante et grave qui rĂ©vèle l’interprète capable de vrais Ă©clairages intĂ©rieurs, d’une Ă©loquence tendre et toujours Ă  l’Ă©coute du cĹ“ur.
Pourtant parfois on aimerait une ciselure plus nuancĂ©e encore de l’Ă©criture allegro. Une articulation plus proche de la parole et de l’intonation Ă©motionnelle. Mais d’une manière gĂ©nĂ©rale, la sensibilitĂ© inspire une approche tĂ©nue proche de l’intime, cultivant l’extrĂŞme dĂ©licatesse pudique qui renvoie au Schubert le plus rĂŞveur et le plus introspectif.
Pourtant jeune et nouveau sur la planète Mozart, le jeune corĂ©en surprend par son attention Ă  la clartĂ© pudique, Ă  l’intonation  rentrĂ©e, parfois secrète, dĂ©barrassĂ©e de toute affectation, une bouleversante sincĂ©ritĂ© qui se rĂ©vèle vĂ©ritablement dans le mouvement central de la K332, d’une tendresse enivrante, idĂ©alement inscrite dans les replis d’un songe intime.
VCLIC D'OR macaron 200oilĂ  donc une remarquable lecture mozartienne. Celui qui s’est jusque la affirmĂ© non sans arguments chez Chopin, dĂ©voile ici des affinitĂ©s Ă©videntes chez Wolfgang entre candeur et vĂ©ritĂ©. Bouleversant d’intelligence et de nuance sans l’artifice de la pure dĂ©monstration technicienne. CLIC de CLASSIQUENEWS de dĂ©cembre 2018.

 

 

 

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CD, événement, critique. Seong-Jin Cho, piano. Mozart: Piano Concerto No. 20, K. 466; Piano Sonatas, K. 281 & 332. Chamber Orchestra of Europe. Yannick Nézet-Séguin, direction. 1 cd DG Deutsche Grammophon.

 

 

 

CD, critique. YUJA WANG : The BERLIN RECITAL (1 cd DG Deutsche Grammophon).

YUJA WANG berlin recital dg critique cd review cd classiquenewsCD, critique. YUJA WANG : The BERLIN RECITAL (1 cd DG Deutsche Grammophon). Virtuose, la pianiste chinoise Yuja Wang l’est incontestablement. Dès le martial et très affirmé premier Prélude du programme (Opus 23 n°5), la vitalité et l’ancrage du jeu dans le clavier sont convicancants. Ensuite dans les deux suivants, plus flottants voire évanescents, entre l’ombre et la pénombre, les doigts peinent à suggérer, à exprimer l’inquiétude sourde qui soustend le texte. Le dernier opus 32 n°10, résolument introspectif et mélancolique, osons dire que l’interprète martèle ses forte d’une égale manière, carillonnant certes mais n’atteignant pas à cette matière sonore en incandescence, imaginée par le très inquiet Rachma, russe déraciné et toujours nostalgique de la terre natale. Le jeu perd le fil, les doigts se précipitent manquant réellement de nuances et de construction. On ne sait guère où souhaite nous mener la pianiste. Rachmaninov et son mystère lui échappent.

La matière plus abstraite encore de la Sonate de Scriabine (n°10 opus 70, plus de 11 mn), qui passe et traverse d’un univers mental et spirituel à l’autre, en une instabilité elle aussi permanente, mais plus interrogative que vraiment inquiète, manque de ductilité nuancée, de velours caressant. Tout est joué net, vif, nerveux, précis certes, mais avec linéarité trop manifeste. Pas assez de suggestion.

Evidemment le relief percussif et rythmique des 3 Ligeti (surtout le premier « Touches bloquées »), lui va nettement mieux, car ici il n’y a pas vraiment d’enjeu expressif, mais une scansion répétitive (les glissandi miroitants de « Vertige ») qui menace l’équilibre et la structure temporelle comme le cadre du développement formel. Mais l’expressivité toujours trop clairement démonstrative finit par …fatiguer. Dommage.

Immatérielle et elle aussi abstraite mais sans enjeu spirituel comme celle de Scriabine, la Sonate n°8 de Prokofiev, dès l’Andante dolce, pourtant développée, manque réellement de nuance, d’arrières plans, d’ombres. La pianiste semble y trouver un jeu pour faire briller sa digitalité experte (main gauche), mais… creuse. Déception. Ce récital à Berlin n’a pas répondu à nos attentes. Yuja Wang a-t-elle raison de poursuivre dans le répertoire russe ainsi privilégié ? On préfère nettement ce que réalise en poète et en narrateur habité voire halluciné, son confrère également chez DG Deutsche Grammophon, Daniil Trifonov, autrement plus riche, allusif, subtil.

CD, critique. YUJA WANG : The BERLIN RECITAL (1 cd DG Deutsche Grammophon).

Compte-rendu, concert. Lyon, Auditorium, le 8 novembre 2018. Récital de Grigory Sokolov.  

SOKOLOV thumbnail_Grigori-Sokolov_scale_762_366Compte-rendu, concert. Lyon, Auditorium, le 8 novembre 2018. Récital de Grigory Sokolov. Un récital de Grigory Sokolov est toujours un événement exceptionnel vers lequel le public se presse, et celui de l’Auditorium de Lyon – plein à craquer ce soir – ne pas fait exception. Avec le pianiste russe, le rituel est immuable : à pas courts et rapides, la masse imposante de ce géant du piano apparaît abruptement derrière une porte entrebâillée, et glisse droit vers son piano. Une courte révérence vers le public, la mine invariablement impassible, il s’assied alors promptement à son piano, et sans attendre, frappe le clavier.

Immédiatement, le miracle opère. En quelques secondes, il envoûte, il captive, il subjugue son auditoire ; d’autant qu’avec Ludwig van Beethoven, et la Sonate N°3 en ut majeur qu’il interprète en premier, il est en terrain conquis. Pas à pas, le public ne peut que suivre, happé et fasciné, le pianiste dans son parcours. Sokolov donne à entendre son incroyable force en la contrastant avec des caresses impalpables du clavier. La symphonie, l’éclat rythmiques des œuvres orchestrales de Beethoven ne sont pourtant jamais bien loin. Dans l’Adagio, Sokolov nous plonge dans un mystère, que même son toucher céleste du clavier ne parvient pas à dévoiler. Puis éclate l’Allegro final, où, dans des fulgurances inouïes, Sokolov multiplie les sonorités brillantes. Et ces notes, qui soudain se mettent à galoper vertigineusement, semblent ne jamais vouloir suspendre le discours. Il enchaîne aussitôt avec les Onze Bagatelles op 119, dont le russe nous donne une interprétation qui se caractérise avant tout par l’évidence du style et le naturel des phrasés. A aucun moment nous pouvons nous dire qu’on pourrait faire ça mieux ou autrement, non, cela s’impose toujours comme étant « évident » : fausse évidence, bien sûr, puisque d’autres choix sont forcément possibles, mais c’est bien là la qualité intrinsèque d’une interprétation que de s’imposer à l’instant T comme étant la bonne, celle qui coule de source. Rien ne manque donc à l’appel, ni la douceur du toucher, ni la « force de frappe » ; les tempi retenus, toujours excellents, permettent à chaque Bagatelle de s’épanouir tout en variant l’expression entre chacune d’elles, avec une couleur de piano toujours fascinante. Et à la surprise du dernier accord, suit le silence encore plein de sa formidable interprétation. Alors fusent les applaudissements que l’artiste, se pressant vers les coulisses, semble vouloir ne pas remarquer, comme indifférent à ce jugement…

En seconde partie, le talent et la profondeur de Sokolov sont tout aussi parfaitement en situation dans les fameux Quatre Impromptus op 142 de Franz Schubert. Le texte se déroule avec intelligence, et surtout il n’y ici aucune fausse sentimentalité : le pianiste adopte un tempo régulier sans alanguir les variations de tonalités. Le piano est superbement coloré et Sokolov varie les parties comme s’il s’agissait d’un quatuor à cordes. Mais bien évidemment, c’est l’incontournable et populaire 3ème Impromptu qui emporte tous les suffrages, d’autant plus que l’artiste l’aborde avec la légèreté d’un touché perlé qui démontre, une fois encore, l’art qui s’épanouit au bout de ses doigts. Des doigts magiques conduits par le reste de son corps, capable d’imprimer aussi une puissance phénoménale à son jeu.

Le contrat rempli, l’artiste laisse enfin retomber les bras, sans que toutefois son visage marque le moindre relâchement ; sous les applaudissements et bravos enthousiastes, toujours pas l’ombre d’un sourire…. Il reviendra cependant… six fois (!), pour six bis servis comme un dessert à ce public conquis (on le serait à moins) et gourmand, notamment pour délivrer une « Entrée des Sauvages » de Rameau pris avec vélocité toute démoniaque !

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Compte-rendu, concert. Lyon, Auditorium, le 8 novembre 2018. Récital de Grigory Sokolov. Illustration (DR)

Les Grands pianistes sont au Musée WÜRTH

wurth piano au musee wurth festival nov 2018 presentation sur classiquenewsERSTEIN, Piano au Musée WÜRTH : 9-18 nov 2018. Le Musée Würth à Erstein, près de Strasbourg n’est pas seulement l’une des plus intéressantes collection d’art contemporain entre France et Allemagne ; c’est aussi un écrin pour les concerts et les événements interdisciplinaires, comme en témoigne le festival Piano au Musée Würth, du 9 au 18 novembre prochains. La (déjà) 3è édition met à l’honneur la notion de « générations d’interprètes » : ainsi les élèves du Conservatoire de Strasbourg (le 10 nov, 17 et 18h) et de l’École Municipale de Musique d’Erstein paraissent (le 15 nov, 20h et 21h) aux côtés de Philippe Entremont (concert de clôture, le 18 nov, 20h), lui-même élève de Marguerite Long qui collabora avec les grands musiciens et compositeurs du XXe siècle tels Stravinsky, Bernstein, Milhaud, Stokowski… De filiations en transmissions s’écoule une même passion pour le clavier et l’idée d’une musique totale, source de partage, de dépassement, d’enchantement.

 

 

Jean-Marc Luisada, Marie-Josèphe Jude, Philippe entremont, AndrĂ© Manoukian, Philippe Kantorow…

Festival de Piano
au musĂ©e WĂśRTH d’ERSTEIN

 

Au Musée Würth, le piano est mis en scène sous toutes les formes : récital chambriste (Luisada joue Schumann, soirée d’ouverture le 9 nov, 20h), symphonique, ou en dialogue avec le jazz (Trio Pierre de Bethmann, le 14 nov, 20h) et aussi le cinéma (cf la soirée de « cinépiano, mon amour », concoctée par Jean-Marc Luisada, le 10 nov, 20h, lequel en cinéphile passionné, accompagne et commente La Valse dans l’ombre, chef d’oeuvre du cinéma hollywoodien des années 40.

Anniversaires obligent, le même Jean-Marc Luisada et sa consœur, Marie-Josèphe Jude (16 nov, 20h) célèbrent le 350e anniversaire de la naissance de François Couperin, et le centenaire de la mort de Claude Debussy, deux immenses génies de la couleur et de l’évocation.

Même esprit d’ouverture avec une journée spéciale en compagnie d’André Manoukian (17 nov : 17h, 18h, 20h), pianiste compositeur qui, avec son album Apatride, explore de nouvelles contrées proches de ses origines arméniennes. sans oublier le jeune public.

Les familles (re)découvrent l’Histoire de Babar de Poulenc et quelques fables de Jean de La Fontaine contées par Jean Lorrain et Inga Katzantseva (18 nov, 11h).

Curiosité et anticipation grâce au Quatuor Florestan qui joue Maurice Journeau, décédé en 1999. « Un compositeur français et une oeuvre à découvrir avec sa fille, Chantal Virlet-Journeau » (le 18 nov).

JEUNES TALENTS… Comme Schumann a su discerner le génie du jeune Brahms, quand celui ci était encore inconnu, Piano au Musée Würth, souhaite accompagner l’émergence des jeunes tempéraments en herbe, professionnels attachants qui méritent un tremplin suplémentaire. Ainsi en novembre 2018, sont présents dans la programmation, les nouveaux grands pianistes de demain : Alexandre Kantorow (11 nov, 15h), Emmanuel Coppey, Guillaume Bellom, Maria Kustas, les étudiants de la Haute École des Arts du Rhin… et Charlotte Juillard convie ses amis Jonas Vitaud et Sébastien van Kuijk (11 nov).
Le festival défend aussi la diffusion de compositeurs injustement méconnus, ainsi le déjà cité, Maurice Journeau, ou encore Reynaldo Hahn, Alberto Ginastera, Nino Rota. De quoi associer la découverte de nouveaux interprètes et celle d’auteurs trop peu connus… une équation prometteuse.

 

 

 

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A NOTER. La radio ACCENT 4 diffuse deux Opus Piano au Musée Würth en direct les 11 et 18 novembre 2018.

BRUNCH. Les 11 et 18 nov, 12h : brunch entre deux concerts, permettant la dégustation de produits locaux

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wurth piano au musee wurth VIGNETTE sur classiquenews

TOUTES LES INFOS, le dĂ©tail de chaque concert, les dates et les horaires, les rĂ©servations et renseignements pratiques sur le site du MusĂ©e WĂĽrth Ă  Erstein / Festival PIANO au MusĂ©e WĂśRTH : 9 – 18 nov 2018

https://www.musee-wurth.fr/activites-evenements/piano-au-musee-wurth/

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LIRE aussi notre entretien avec Olivier EROUART, directeur artistique du festival PIANO AU MUSEE WĂśRTH. PrĂ©sentation et fonctionnement de l’Ă©dition 2018…

WURTH-piano-au-musee-wurth-festival-2018-programme-presentationEntretien avec Olivier Erouart, directeur artistique du Festival Piano au Musée Würth. Présentation de l’édition 2018 du festival de piano au Musée Würth, à Erstein près de Strasbourg. Etabli dans le musée Würth, qui met à disposition son auditorium (220 places / et son piano de concert…), le Festival affirme une identité artistique forte, qui prend en compte les spécificités du lieu où il se déroule (les collections de peinture dont le musée est l’écrin…), et aussi les évolutions artistiques du piano actuel. Eclectique, inovant, expérimental aussi, le cycle musical proposé est l’un de splus complets actuellement, Rencontre et explication avec Olivier Erouart, directeur artistique du Festival…

 

 

 

 

 

 

CD, critique. SCHUMANN : Jean-Marc Luisada (1 cd RCA Red Seal – 2018)

schumann_luisada_rca-cd review critique cd par classiquenewsCD, critique. SCHUMANN : Jean-Marc Luisada (RCA Red seal). Jean-Marc Luisada revient à Schumann, non sans arguments. On distingue surtout dans ce programme monographique, les contrastes (presque parfois percussifs) toujours pleins de facétie revendiquée et naturellement énoncée, comme la brillante volubilité des « Davidsbündlertänze », dont la 15 par exemple, a des accents d’une noblesse éperdue admirablement articulée, émise dans le clavier avec une franchise à la fois sincère et saine. Le rubato est habilement mené avec des ralentis et des précipitations à la façon d’une marche ébranlée comme prise dans le tapis (la 16), précédant une pause d’une absolue rêverie enchantée (17) : « Wie aus der Ferne », étirée, alanguie, d’une extension extatique et la plus longue des séquences : plus de 4mn.

Soulignons de même, la rêverie plus développée encore, non pas tant sur le plan de la durée que de l’itinéraire et du développement musical dans « Träumerei » opus 15 n°7… d’une pudeur toute évanescente.
L’esprit du songe suspendu reprend dans « Frölicher Landamann », retenu, caressant, intérieur qui appelle à l’abandon suave. Tout Robert est présent, dans cette immersion profonde dans les replis de la psyché tenue cachée, secrète.

Enfin viennent les 16 Ă©pisodes tout en contraste eux aussi de « Humoreske » opus 20, un autre accomplissement dans l’art pianistique si exaltĂ© et raffinĂ© du maĂ®tre Schumann. Son amour en filigrane se lit Ă©videmment dans le jeu incessant, son activitĂ© – liquide, aĂ©rienne des mains requises ; elles citent la complicitĂ© et la passion de Robert pour son Ă©pouse Clara, elle-mĂŞme compositrice et immense pianiste. Jusqu’au dernier, «  Zum Beschluß » (le plus long en guise de conclusion, de plus de 6 mn), c’est un cycle surepressif, Ă©tincelant, formant une ronde enjouĂ©e, juvĂ©nile en sĂ©quences très rythmĂ©es et versatiles qui fanfaronnent et qui enchaĂ®nent tension et dĂ©tente, exaltation, et songe… ivresse parfois ;

Sûr, direct, sans emphase mais habité par le rêve intérieur de Schumann, JM Luisada s’affirme comme un prince lyrique au clavier ; sa technique digitale prend en compte les ressources expressives et dynamiques de l’instrument. La clarté de l’architecture, l’éloquence très caractérisée du jeu l’imposent en indiscutable schumanien. Excellent programme.

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CD, critique. Robert Schumann (1810-1856) : Davidsbündlertänze op. 6 ; Mélodie op. 68 n° 1 ; Träumerei op. 15 n° 7 ; Frölicher Landmann op. 68 n° 10 ; Humoreske op. 20. Jean-Marc Luisada, piano Steinway et sons. 1 CD RCA red seal. Enregistrement réalisé à Berlin (Jesus-Christus-kirche) en janvier 2018. Notice : français, anglais, allemand. Durée : 1h10mn.

Festival Piano au Musée Würth (Ersntein), à partir du 9 nov 2018

wurth piano au musee wurth festival nov 2018 presentation sur classiquenewsERSTEIN, Piano au Musée WÜRTH : 9-18 nov 2018. Le Musée Würth à Erstein, près de Strasbourg n’est pas seulement l’une des plus intéressantes collection d’art contemporain entre France et Allemagne ; c’est aussi un écrin pour les concerts et les événements interdisciplinaires, comme en témoigne le festival Piano au Musée Würth, du 9 au 18 novembre prochains. La (déjà) 3è édition met à l’honneur la notion de « générations d’interprètes » : ainsi les élèves du Conservatoire de Strasbourg (le 10 nov, 17 et 18h) et de l’École Municipale de Musique d’Erstein paraissent (le 15 nov, 20h et 21h) aux côtés de Philippe Entremont (concert de clôture, le 18 nov, 20h), lui-même élève de Marguerite Long qui collabora avec les grands musiciens et compositeurs du XXe siècle tels Stravinsky, Bernstein, Milhaud, Stokowski… De filiations en transmissions s’écoule une même passion pour le clavier et l’idée d’une musique totale, source de partage, de dépassement, d’enchantement.

 

 

Jean-Marc Luisada, Marie-Josèphe Jude, Philippe entremont, AndrĂ© Manoukian, Philippe Kantorow…

Festival de Piano
au musĂ©e WĂśRTH d’ERSTEIN

 

Au Musée Würth, le piano est mis en scène sous toutes les formes : récital chambriste (Luisada joue Schumann, soirée d’ouverture le 9 nov, 20h), symphonique, ou en dialogue avec le jazz (Trio Pierre de Bethmann, le 14 nov, 20h) et aussi le cinéma (cf la soirée de « cinépiano, mon amour », concoctée par Jean-Marc Luisada, le 10 nov, 20h, lequel en cinéphile passionné, accompagne et commente La Valse dans l’ombre, chef d’oeuvre du cinéma hollywoodien des années 40.

Anniversaires obligent, le même Jean-Marc Luisada et sa consœur, Marie-Josèphe Jude (16 nov, 20h) célèbrent le 350e anniversaire de la naissance de François Couperin, et le centenaire de la mort de Claude Debussy, deux immenses génies de la couleur et de l’évocation.

Même esprit d’ouverture avec une journée spéciale en compagnie d’André Manoukian (17 nov : 17h, 18h, 20h), pianiste compositeur qui, avec son album Apatride, explore de nouvelles contrées proches de ses origines arméniennes. sans oublier le jeune public.

Les familles (re)découvrent l’Histoire de Babar de Poulenc et quelques fables de Jean de La Fontaine contées par Jean Lorrain et Inga Katzantseva (18 nov, 11h).

Curiosité et anticipation grâce au Quatuor Florestan qui joue Maurice Journeau, décédé en 1999. « Un compositeur français et une oeuvre à découvrir avec sa fille, Chantal Virlet-Journeau » (le 18 nov).

JEUNES TALENTS… Comme Schumann a su discerner le génie du jeune Brahms, quand celui ci était encore inconnu, Piano au Musée Würth, souhaite accompagner l’émergence des jeunes tempéraments en herbe, professionnels attachants qui méritent un tremplin suplémentaire. Ainsi en novembre 2018, sont présents dans la programmation, les nouveaux grands pianistes de demain : Alexandre Kantorow (11 nov, 15h), Emmanuel Coppey, Guillaume Bellom, Maria Kustas, les étudiants de la Haute École des Arts du Rhin… et Charlotte Juillard convie ses amis Jonas Vitaud et Sébastien van Kuijk (11 nov).
Le festival défend aussi la diffusion de compositeurs injustement méconnus, ainsi le déjà cité, Maurice Journeau, ou encore Reynaldo Hahn, Alberto Ginastera, Nino Rota. De quoi associer la découverte de nouveaux interprètes et celle d’auteurs trop peu connus… une équation prometteuse.

 

 

 

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A NOTER. La radio ACCENT 4 diffuse deux Opus Piano au Musée Würth en direct les 11 et 18 novembre 2018.

BRUNCH. Les 11 et 18 nov, 12h : brunch entre deux concerts, permettant la dégustation de produits locaux

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wurth piano au musee wurth VIGNETTE sur classiquenews

TOUTES LES INFOS, le dĂ©tail de chaque concert, les dates et les horaires, les rĂ©servations et renseignements pratiques sur le site du MusĂ©e WĂĽrth Ă  Erstein / Festival PIANO au MusĂ©e WĂśRTH : 9 – 18 nov 2018

https://www.musee-wurth.fr/activites-evenements/piano-au-musee-wurth/

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LIRE aussi notre entretien avec Olivier EROUART, directeur artistique du festival PIANO AU MUSEE WĂśRTH. PrĂ©sentation et fonctionnement de l’Ă©dition 2018…

WURTH-piano-au-musee-wurth-festival-2018-programme-presentationEntretien avec Olivier Erouart, directeur artistique du Festival Piano au Musée Würth. Présentation de l’édition 2018 du festival de piano au Musée Würth, à Erstein près de Strasbourg. Etabli dans le musée Würth, qui met à disposition son auditorium (220 places / et son piano de concert…), le Festival affirme une identité artistique forte, qui prend en compte les spécificités du lieu où il se déroule (les collections de peinture dont le musée est l’écrin…), et aussi les évolutions artistiques du piano actuel. Eclectique, inovant, expérimental aussi, le cycle musical proposé est l’un de splus complets actuellement, Rencontre et explication avec Olivier Erouart, directeur artistique du Festival…

 

 

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