RIO, OpĂ©ra : Bruno Procopio dirige L’Oro no compra amore de Marcos Portugal (dĂ©cembre 2012). Marcos Portugal, compositeur officiel de la cour impĂ©riale du BrĂ©sil compose nombre d’ouvrages italiens dont la verve et le raffinement prĂ©figure directement Rossini… Bruno Procopio ressuscite L’oro no compta amorce, premier opĂ©ra italien reprĂ©sentĂ© Ă l’OpĂ©ra de Rio…
Pour les 250 ans de sa naissance, lâOrchestre Symphonique du BrĂ©sil (Orquesta Sinfonica Brasileira) cĂ©lĂšbre le gĂ©nie du compositeur portugais, Marcos Portugal (1762-1830). Le jeune chef français dâorigine brĂ©silienne Bruno Procopio dirige les musiciens dans une partition créée dâabord Ă Lisbonne en 1804 puis reprise en 1811 Ă Rio : Lâoro non compta amorce l’essor de l’opĂ©ra dans le nouveau monde. LâOpĂ©ra de Rio accueille cette recrĂ©ation majeure qui conclut la saison musicale de lâOrchestre Symphonique du BrĂ©sil. PrĂ©sentĂ©e en version de concert le 10 dĂ©cembre 2012, lâouvrage jalonne un champ dâexpĂ©rimentation qui permet aux instrumentistes dâĂ©largir leur rĂ©pertoire tout en ressuscitant des Ćuvres mĂ©connues. Musicien officiel de la Cour, Marcos Portugal ne fait pas quâintroduire lâĂ©clat et la vitalitĂ© de lâopĂ©ra italien dans le Nouveau Monde : il sait synthĂ©tiser le meilleur du genre comique Ă son Ă©poque, prĂ©figurant en grande partie ce que Rossini puis Donizetti rĂ©aliseront aprĂšs lui. SpĂ©cialiste de la rhĂ©torique baroque, Bruno Procopio propose aux musiciens de lâOrchestre, une expĂ©rience nouvelle: jouer une Ćuvre oubliĂ©e, pourtant liĂ©e Ă lâhistoire de lâOpĂ©ra Ă Rio, en veillant particuliĂšrement au jeu et au style spĂ©cifique Ă un ouvrage romantique du dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle. GRAND REPORTAGE VIDEO, version français © CLASSIQUENEWS 2012
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Bruno Procopio et Le Sans Pareil Ă Valloire (Savoie)
Festival Valloire baroque. Bruno Procopio, Le Sans Pareil, les 28 et 29 juillet 2014. La fabuleuse Ă©glise de Valloire en Savoie (Notre Dame de l’Assomption dĂ©corĂ©e de 1630 Ă 1682) tĂ©moigne en Maurienne de l’essor du baroque propre au premier XVIIĂš : un dĂ©lire de bois sculptĂ© et peint, d’anges souriant et enchanteurs, de retables en or tĂ©moignant d’une ferveur exceptionnelle. Les 28 et surtout 29 juillet, le claveciniste et chef d’orchestre franco brĂ©silien Bruno Procopio apportent la rythmique exaltante du Portugal et du BrĂ©sil en abordant plusieurs compositeurs des deux pays, des deux rives de l’Atlantique. DĂ©fenseur depuis ses dĂ©buts de l’Ă©criture mozartienne et prĂ©rossinienne de Marcos Portugal dont il a rĂ©cemment enregistrĂ© la Missa Grande, Bruno Procopio prĂ©sente au festival de Valloire une collection de piĂšces du XVIIIĂš signĂ©es Marcos Portugal et JoĂŁo Rodrigues Esteves. Le Magnificat de Esteves rĂ©vĂšle une parfaite maĂźtrise du style italien et une grande affinitĂ© stylistique avec le compositeur romain Ottavio Pitoni.
Marcos Portugal est le plus important compositeur du Portugal et du Nouveau Monde aux XVIIIĂšme et XIXĂšme siĂšcles. Premier compositeur de la cour de Lisbonne, il suit le roi Don JoĂŁo VI Ă Rio de Janeiro. AprĂšs le retour de la famille royale en 1821, il devient le premier compositeur du BrĂ©sil naissant avec plus de 150 Ćuvres sacrĂ©es composĂ©es pour la CathĂ©drale de Rio et pas moins de 40 opĂ©ras (dont l’excellent L’oro no compra amore rĂ©cemment ressuscitĂ© par Bruno Procopio Ă l’OpĂ©ra de Rio, dĂ©cembre 2012).
La deuxiĂšme partie du programme est un voyage au cĆur de la CathĂ©drale de Rio de Janeiro Ă la fin du XVIIIĂšme  siĂšcle, oĂč JosĂ© MaurĂcio Nunes Garcia, le plus important compositeur brĂ©silien de lâĂ©poque coloniale, dirigeait la musique de lâentourage du viceâroi. Tout au long du XVIIIĂšme siĂšcle, les Ă©changes entre Lisbonne et le BrĂ©sil, sa plus importante colonie, ne se sont pas rĂ©sumĂ©s Ă lâimportation de richesses miniĂšres et de marchandises: le domaine culturel et l’intense activitĂ© artistique et musicale apportent leur contribution Ă des Ă©changes de plus en plus intenses des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique.
Le Sans Pareil â Les musiciens navigateurs
Sur les chemins immĂ©moriaux qui alimentent et resserrent les liens ancestraux entre lâEurope et le Nouveau Monde, Ă©mergent quelques figures de proue. Se souvient-on quâen 1394 naissait dâune famille princiĂšre du Portugal, lâInfant Dom Henrique, celui que lâon surnommera Ă vingt ans Henri le Navigateur ? Câest ainsi que sâouvre lâĂąge dâor de lâempire colonial portugais, qui voit Vasco de Gama doubler le Cap de Bonne-EspĂ©rance et atteindre lâInde, puis Pedro Alvarez Cabral accoster en 1500 sur une plage du futur … BrĂ©sil. Mais Henri le Navigateur nâaura pas vu ces dĂ©couvertes de son vivant. Six cents ans plus tard, en 1994, Bruno Procopio, jeune claveciniste brĂ©silien, arrive en France pour y perfectionner son apprentissage instrumental (auprĂšs entre autres de Christophe Rousset). Sa jeunesse a Ă©tĂ© baignĂ©e de ce rĂ©pertoire trĂšs particulier que lâon appelle musique coloniale brĂ©silienne. Le terme colonial nâimplique pas une forme artistique imposĂ©e par lâoccupant portugais, qui ne serait quâun pittoresque reflet des canons europĂ©ens.
Une fois passĂ©e la frĂ©nĂ©sie initiale dâappropriation de lâor et des bois prĂ©cieux, vint en effet le temps des Ă©changes culturels. Le foisonnement de lâarchitecture baroque portugaise dans les Ă©glises du Minas Gerais en tĂ©moigne. Et la musique ne fut pas en reste, avec lâĂ©mergence au XVIIIĂšme siĂšcle dâune musique sacrĂ©e, singuliĂšre, elle-mĂȘme hĂ©ritiĂšre des maĂźtres de Lisbonne. Câest pour tĂ©moigner de cette richesse musicale que Bruno Procopio fonde dĂšs 2004, avec le soutien de musicologues brĂ©siliens, les « Solistes du Palais Royal ». Outre sa relation privilĂ©giĂ©e avec le style colonial, lâensemble parcourt aussi bien la musique europĂ©enne, et plus particuliĂšrement les compositeurs qui ont contribuĂ©, grĂące aux Ă©changes avec le Nouveau Monde, Ă la pluralitĂ© et au raffinement musical de la cour du Portugal. Aujourdâhui, le Sans-Pareil, ce Vaisseau amiral rĂȘvĂ© par Louis XV et qui ne vit jamais le jour, se rĂ©incarne. Une caravelle musicienne dĂ©tache ses amarres du Palais-Royal pour prendre le large. En hommage lointain Ă Dom Henrique, les Musiciens Navigateurs, emmenĂ©s par Bruno Procopio, partent Ă la rencontre du BrĂ©sil. Ils emmĂšnent Ă bord les talents cumulĂ©s dâune longue pratique musicale, et sont avides de dĂ©couvertes Ă venir de lâautre cĂŽtĂ© de lâOcĂ©an.
Baroques, de Lisbonne Ă Rio de Janeiro
Bruno Procopio,
les musiciens navigateurs du Sans Pareil
Ćuvres de Marcos Portugal, Esteves, Nunes Garcia…
Lundi 28 juillet 2014, 15h
Espace Culturel Le Savoie Ă Saint-Michel-de-Maurienne
Mardi 29 juillet 2014, 21h
Eglise de Valloire
Réservations +33 (0)7 89 55 12 76
RenseignementsâšOffice du Tourisme de Valloireâš+33(0)4 79 59 03 96 ou info@valloire.net
contact@festivalvalloirebaroque.com
Consulter aussi le site du festival de valloire (Savoie)
Programme
JoĂŁo Rodrigues Esteves (vers 1700 â 1751 Lisbonne)
Magnificat
José Gomes Veloso (Portugal 18Úme siÚcle)
Iste Sanctus
Marcos Portugal (1762 Lisbonne â 1830 Rio de Janeiro)
Missa Grande (Extraits)
Kyrie I â Christe â Kyrie II
Gloria
Laudamus te
Qui sedes ad dexteram Patris
Cum Sancto Spiritu
Credo
Sanctus â Hosanna
Benedictus â Hosanna
JosĂ© MaurĂcio Nunes Garcia (1767 â 1830 Rio de Janeiro)
Requiem « Missa dos Defuntos » (1809)
Magnificat « Cùntico de Nossa Senhora para às Vésperas de São José » (1810)
Musique populaire brĂ©silienne pour chĆur Ă 4 voix
MuiĂ© RendĂȘra (domaine populaire)
Tristeza pé no Chão (Mamão)
Rosa Amarela (Villa-Lobos)
âšâšLe Sans Pareil
Bruno Procopio, orgue et direction
Françoise Masset, soprano
Jean-Christophe Clair, contre ténor
David Lefort, ténor
Sidney Fierro, baryton basse
3 raisons de ne pas manquer ce concert :
- Le sujet et lâenjeu de ce programme dâemblĂ©e passionnant : mettre en miroir les meilleures compositeurs du Portugal au 18Ăšme siĂšcle et leur confrĂšre brĂ©silien, lâimmense (et trop peu connu) Nunes Garcia.
- La musique portugaise est trĂšs proche de la musique polyphonique italienne de la mĂȘme pĂ©riode, nĂ©anmoins la musique de Garcia Ă©crite Ă Rio est originale et personnelle ; certes, le compositeur s’inspirait de la musique europĂ©enne qui arrivait au BrĂ©sil, mais il fait une musique bien plus concise, en ce qui concerne la rhĂ©torique : phrases courtes et bien ciselĂ©es,  une seule exposition du texte liturgique pour aller au cĆur des fidĂšles, moins de rigueur sur la tradition harmonique pour crĂ©er une musique colorĂ©e qui surprend Ă chaque instant. Il sâagi donc de rĂ©vĂ©ler lâĂ©criture si exaltante et profonde de Nunes Garcia
- Le profil artistique de Bruno Procopio, chef dâorchestre et claveciniste : musicien virtuose, douĂ© dâune intelligibilitĂ© musicale rare, Bruno Procopio a montrĂ© sa passion pour le rĂ©pertoire musical portugais et brĂ©silien. Ses disques Marcos Portugal et plus rĂ©cents, dĂ©diĂ©s Ă Rameau, affirme le tempĂ©rament dâun interprĂšte mĂ»r, capable de conduire les grands effectifs tout en Ă©clairant la gravitĂ© individuelle et la poĂ©sie intĂ©rieure des partitions choisies. Programme incontournable.
Radio. France Musique. Musiques Ă Rio, les 6,13,20 janvier 2013,16h
Radio. France Musique. Musiques Ă Rio, les 6,13,20 janvier 2013,16h
LâAir des Lieux ouvre lâannĂ©e 2013 sous le soleil du plein Ă©tĂ© brĂ©silien, du cĂŽtĂ© dâIpanema et de Copacabana, plages mythiques du farniente tropical- entre une visite au Christ RĂ©dempteur, (corcovado), et dans les coulisses de l’OpĂ©ra carioca, le Théùtre municipal de Rio oĂč point d’orgue d’une randonnĂ©e spectaculaire et divinement sonore, le jeune chef français nĂ© au BrĂ©sil, Bruno Procopio, ressuscitait le 10 dĂ©cembre dernier, un joyau lyrique et comique du Rossini luso-brĂ©silien, Marcos Portugal…: L’oro no compra amore (créé en 1811 Ă Rio)… Trois Ă©missions gorgĂ©es de soleil et de saine vitalitĂ©, enregistrĂ©es au BrĂ©sil !
Musiques Ă Rio
LâAir des Lieux Ă Rio de Janeiro
Par Stéphane Grant et AgnÚs Cathou
Dimanches 6, 13 et 20 janvier 2013
France Musique, de 16h Ă 18h
L’air des lieux, magazine
Les deux premiers volets sont consacrĂ©s Ă la 3Ăšme Ă©dition du concours international BNDES de piano de Rio de Janeiro. Le Concours carioca auquel participe l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (Orquesta SinfĂŽnica Bresileira) permet Ă Rio de renouer avec la grande histoire du piano au BrĂ©sil, celle quâune interprĂšte comme Guiomar Novaes a incarnĂ© hier, celle dont Nelson Freire porte aujourdâhui les couleurs flamboyantes avec ce tact si personnel. C’est Ă Rio en 1886 que Toscanini se produit pour la premiĂšre fois comme chef !
LâAir des Lieux tĂ©moigne dans les coulisses, de l’activitĂ© du concours, tout en Ă©tant proche des organisateurs, de ses candidats, des membres du jury (dont le Français Jean-Philippe Collard et lâArgentin Sergio Tiempo).
Le lieu d’accueil du Concours est un bĂątiment mythique de la vie musicale Ă Rio: l’OpĂ©ra est un cadre Ă la fois dĂ©licieusement kitsch et grandiose, synthĂšse de l’OpĂ©ra Garnier et de l’OpĂ©ra-Comique Ă Paris ; le Théùtre municipal de Rio est construit au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle et dĂšs son inauguration se met au diapason de l’avant-garde et de la crĂ©ation europĂ©enne. EdifiĂ© en 1909, inaugurĂ© en 1910, Rio dĂ©veloppe un partenariat artistique Ă©troite avec le Théùtre Colon de Buenos Aires (Argentine): chefs, chanteurs de renom se dĂ©placent de l’un Ă l’autre théùtre assurant ici et lĂ une activitĂ© lyrique et musicale de premier plan… Les grandes Ćuvres françaises y sont créées systĂ©matiquement, Rio devenant un avant poste de l’art lyrique français romantique, postromantique et moderne: Les Huguenots, L’Africaine, Carmen, PellĂ©as, MĂąrouf, mais aussi les moins connus: Les cadeaux de NoĂ«l de Xavier Leroux, BĂ©atrice et Fortunio de Messager, L’Etranger de D’Indy, Monna Vanna de FĂ©vrier… AprĂšs la Guerre, Callas, Tebaldi, Bidu SayĂŁo et tant dâautres ont fait lâĂąge dâor de lâopĂ©ra au BrĂ©sil, comme les Ćuvres europĂ©ennes plus rĂ©centes investissent la glorieuse scĂšne carioca: L’Aiglon, Dialogues des CarmĂ©lites, La Voix humaine…
Piano, opĂ©ra et samba Ă Rio…
Portrait de Bruno Procopio Ă Rio. Le claveciniste et chef dâorchestre dâorigine brĂ©silienne est revenu Ă Rio recrĂ©er un opĂ©ra inĂ©dit du compositeur luso-brĂ©silien Marcos Portugal (1762-1830), Lâoro no compra amore. A la tĂȘte de l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil, l’une des phalanges la plus ancienne du pays, le jeune maestro approfondit son approche d’un ouvrage romantique qui porte les prĂ©mices du belcanto. C’est aussi pour les instrumentistes et l’OpĂ©ra de Rio, l’occasion de rendre hommage Ă l’une des figures musicales les plus importantes Ă l’Ă©poque du BrĂ©sil impĂ©rial, au dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle. L’ouvrage, perle comique prĂ©rossinienne est créé Ă Lisbonne en 1804. Quand Portugal rejoint la cour du roi portugais au BrĂ©sil, il importe tout le savoir faire et l’Ă©clat de l’opĂ©ra italien europĂ©en outre-Atlantique et devient le premier compositeur officiel au BrĂ©sil: L’oro no compra amore est ainsi créé Ă Rio en 1811: c’est le premier opĂ©ra italien créé au BrĂ©sil. L’air des lieux suit le jeune musicien dans son travail de prĂ©paration, aux cĂŽtĂ©s de solistes et musiciens brĂ©siliens⊠L’enfant du pays connaĂźt aussi d’autres lieux emblĂ©matiques de la fiĂšvre musicale Ă Rio: les lieux nocturnes et branchĂ©es du BrĂ©sil mĂ©tissĂ© et authentique⊠Car Ă quelques semaines du Carnaval, les grandes Ă©coles de samba sont elles aussi en pleine effervescenceâŠ
Illustrations: La baie de Rio depuis le Christ rédempteur à Corcovado, Bruno Procopio (DR)
Compte rendu. Bruno Procopio ressuscite Marcos Portugal à Rio (10 décembre 2012)
Rio, OpĂ©ra. Le 10 dĂ©cembre 2012. Marcos Portugal: L’oro no compra amore… Leonardo Pascoa (Giorgio), … Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (OSB, Orquestra SinfĂŽnica Bresileira). Bruno Procopio, direction
L’Oro no compra amore ressuscite Ă Rio
L’initiative est d’autant plus lĂ©gitime que Rio redĂ©couvre l’un de ses compositeurs les plus importants; de surcroĂźt grĂące Ă un musicien natif: Bruno Procopio, ardent dĂ©fenseur pour la rĂ©habilitation du compositeur, gloire musicale de Lisbonne, Vienne, Paris, Londres jusqu’Ă Rio… Il est naturellement pertinent de recrĂ©er un opĂ©ra comique du Rossini tropical, gĂ©nie du théùtre lyrique et surtout serviteur de la couronne portugaise: de Maria Ier, au RĂ©gent Joao devenu Joao VI, puis Ă son fils Pedro, premier empereur du BrĂ©sil indĂ©pendant-, Marcos Portugal est un auteur loyal et fidĂšle, crĂ©ateur fĂ©cond, immensĂ©ment douĂ© dont la reprĂ©sentation en version de concert de L’oro no compra amore de 1804, rĂ©tablit la force d’un caractĂšre vif et palpitant, surtout ce mordant facĂ©tieux qui montre aussi une intelligence remarquable dans l’art du timing dramatique.
Portugal, le Rossini brésilien

Duos, trios, et surtout ensembles (final du I, de prĂšs de 20 minutes)… l’auditeur n’a pas une minute Ă lui pour prendre le temps de mesurer la virtusoitĂ© irrĂ©sistible de celui qui en 1804, n’est pas encore le directeur de la musique de la cour de Rio, mais le maĂźtre absolu de la scĂšne lyique Ă Lisbonne, comme directeur de Teatro Royal Sao Carlo.
D’autant que la reprĂ©sentation de ce soir, nous Ă©pargne tous les rĂ©citatifs. L’urgence et la subilitĂ© fulgurante sont donc les qualitĂ©s maĂźtresses du spectacle en version de concert, admirablement dĂ©fendues par un chef qui cisĂšle, accentue, insuffle Ă la bouillonnante partition, ce grain de finesse, de folie, de suprĂȘme Ă©lĂ©gance. MĂȘme en version de concert, la partition dĂ©borde de théùtralitĂ© ardente et vive.
Elégance virtuose

D’une distribution alĂ©atoire, oĂč l’articulation de l’italien reste problĂ©matique en particulier chez Lisetta, saluons d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le tempĂ©rament expressif de chacun, tout en regrettant que tous manquent de cette finesse d’intonation, de ce naturel orfĂšvrĂ© mais naturel qui faisait les magnifiques interprĂ©tations d’une Berganza chez Rossini.
Nonbstant voici rĂ©habilitĂ© et d’excellente maniĂšre, la vitalitĂ© irrĂ©sistible de Marcos Portugal dans ce Rio qui l’accueillit et lui rĂ©serva une nouvelle carriĂšre glorieuse sur le nouveau continent. AprĂšs avoir rĂ©tabli dans une version rĂ©duite mais magnifiquement concertante (avec orgue), la Missa Grande de 1782, une oeuvre de jeunesse composĂ©e pour Maria Ier, Ă Cuenca en avril 2012 (Espagne), Bruno Procopio poursuit son exploration de l’Ćuvre de Portugal: cet Oro no compra amore restituĂ© en dĂ©cembre 2012, est Ă©blouissant d’intelligence, de saine vitalitĂ©, de franche et nerveuse Ă©lĂ©gance. RĂ©ussite totale pour le jeune maestro qui peu Ă peu, depuis son travail tout aussi dĂ©fricheur et audacieux avec l’Orquestra sinfonica Simon Bolivar de Venezuela (qu’il a conduit dans l’interprĂ©tation de Rameau), gagne peu Ă peu ses galons de trĂšs grand chef: jouer Rameau Ă Caracas (sur instruments modernes), rĂ©tablir Marcos Portugal Ă Rio, dans sa place, sont des dĂ©fis relevĂ©s avec panache ; la diversitĂ© virtuose et souvent gĂ©nial de Marcos Portugal mĂ©rite absolument l’engagement que lui rĂ©serve Bruno Procopio. Tout en servant un auteur encore trop mĂ©connu, tout en permettant Ă une phalange orchestrale de premier plan Ă Rio, l’opportunitĂ© d’Ă©largir son rĂ©pertoire et de perfectionner son jeu expressif selon le style de l’Ă©poque, en redĂ©couvrant un auteur qui a marquĂ© l’histoire musicale locale, le chef dĂ©voile une captivante attention aux partitions choisies. DĂ©frichement, audace, finesse, partage et gĂ©nĂ©rositĂ©. Bravo Maestro !
Rio, OpĂ©ra (Teatro Municipal). Le 10 dĂ©cembre 2012. Marcos Portugal: L’oro no compra amore (1804, version de 1811), cycle OpĂ©ra & rĂ©pertoire, sĂ©rie lyrique en concert. Marianna Lima (Lisetta), Leonardo Pascoa (Giorgio), Geilson Santos (Alberto), Manuel Alvarez (Pasquale), Anubal Mancini (Cecchino), Andressa Inacio (Dorina), Veruschka Mainhard (Carlotta), Daniel Soren (Casalichio),… Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (OSB, Orquestra SinfĂŽnica Bresileira). Bruno Procopio, direction.
approfondir


A Cuenca (Espagne, Castilla La Mancha), Bruno Procopio dirige en chef invitĂ© le choeur L’Echelle pour la Missa Grande de Marcos Portugal. Le concert en ouverture du festival SMR 2012 (Semana de Musica Religiosa de Cuenca) sollicite aussi le concours de l’orgue historique baroque conçu par Julian de la Orden (1770) pour la CathĂ©drale. Concert Ă©vĂ©nement qui est aussi le sujet d’un cd Ă venir dĂ©but 2013. Grand reportage vidĂ©o rĂ©alisĂ© en mars et avril 2012.