mardi 17 septembre 2024

Bruno Procopio et Le Sans Pareil à Valloire (Savoie)

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procopio_bruno_chemise_bleueFestival Valloire baroque. Bruno Procopio, Le Sans Pareil, les 28 et 29 juillet 2014. La fabuleuse église de Valloire en Savoie (Notre Dame de l’Assomption décorée de 1630 à 1682) témoigne en Maurienne de l’essor du baroque propre au premier XVIIè : un délire de bois sculpté et peint, d’anges souriant et enchanteurs, de retables en or témoignant d’une ferveur exceptionnelle. Les 28 et surtout 29 juillet, le claveciniste et chef d’orchestre franco brésilien Bruno Procopio apportent la rythmique exaltante du Portugal et du Brésil en abordant plusieurs compositeurs des deux pays, des deux rives de l’Atlantique. Défenseur depuis ses débuts de l’écriture mozartienne et prérossinienne de Marcos Portugal dont il a récemment enregistré la Missa Grande, Bruno Procopio présente au festival de Valloire une collection de pièces du XVIIIè signées Marcos Portugal et João Rodrigues Esteves. Le Magnificat de Esteves révèle une parfaite maîtrise du style italien et une grande affinité stylistique avec le compositeur romain Ottavio Pitoni.
Marcos Portugal est le plus important compositeur du Portugal et du Nouveau Monde aux XVIIIème et XIXème siècles. Premier compositeur de la cour de Lisbonne, il suit le roi Don João VI à Rio de Janeiro. Après le retour de la famille royale en 1821, il devient le premier compositeur du Brésil naissant avec plus de 150 œuvres sacrées composées pour la Cathédrale de Rio et pas moins de 40 opéras (dont l’excellent L’oro no compra amore récemment ressuscité par Bruno Procopio à l’Opéra de Rio, décembre 2012).
La deuxième partie du programme est un voyage au cœur de la Cathédrale de Rio de Janeiro à la fin du XVIIIème  siècle, où José Maurício Nunes Garcia, le plus important compositeur brésilien de l’époque coloniale, dirigeait la musique de l’entourage du vice‐roi. Tout au long du XVIIIème siècle, les échanges entre Lisbonne et le Brésil, sa plus importante colonie, ne se sont pas résumés à l’importation de richesses minières et de marchandises: le domaine culturel et l’intense activité artistique et musicale apportent leur contribution à des échanges de plus en plus intenses des deux côtés de l’Atlantique.

 

 

Le Sans Pareil – Les musiciens navigateurs

 

Bruno Procopio dirige Rameau à CaracasSur les chemins immémoriaux qui alimentent et resserrent les liens ancestraux entre l’Europe et le Nouveau Monde, émergent quelques figures de proue. Se souvient-on qu’en 1394 naissait d’une famille princière du Portugal, l’Infant Dom Henrique, celui que l’on surnommera à vingt ans Henri le Navigateur ? C’est ainsi que s’ouvre l’âge d’or de l’empire colonial portugais, qui voit Vasco de Gama doubler le Cap de Bonne-Espérance et atteindre l’Inde, puis Pedro Alvarez Cabral accoster en 1500 sur une plage du futur … Brésil. Mais Henri le Navigateur n’aura pas vu ces découvertes de son vivant. Six cents ans plus tard, en 1994, Bruno Procopio, jeune claveciniste brésilien, arrive en France pour y perfectionner son apprentissage instrumental (auprès entre autres de Christophe Rousset). Sa jeunesse a été baignée de ce répertoire très particulier que l’on appelle musique coloniale brésilienne. Le terme colonial n’implique pas une forme artistique imposée par l’occupant portugais, qui ne serait qu’un pittoresque reflet des canons européens.
Une fois passée la frénésie initiale d’appropriation de l’or et des bois précieux, vint en effet le temps des échanges culturels. Le foisonnement de l’architecture baroque portugaise dans les églises du Minas Gerais en témoigne. Et la musique ne fut pas en reste, avec l’émergence au XVIIIème siècle d’une musique sacrée, singulière, elle-même héritière des maîtres de Lisbonne. C’est pour témoigner de cette richesse musicale que Bruno Procopio fonde dès 2004, avec le soutien de musicologues brésiliens, les « Solistes du Palais Royal ». Outre sa relation privilégiée avec le style colonial, l’ensemble parcourt aussi bien la musique européenne, et plus particulièrement les compositeurs qui ont contribué, grâce aux échanges avec le Nouveau Monde, à la pluralité et au raffinement musical de la cour du Portugal. Aujourd’hui, le Sans-Pareil, ce Vaisseau amiral rêvé par Louis XV et qui ne vit jamais le jour, se réincarne. Une caravelle musicienne détache ses amarres du Palais-Royal pour prendre le large. En hommage lointain à Dom Henrique, les Musiciens Navigateurs, emmenés par Bruno Procopio, partent à la rencontre du Brésil. Ils emmènent à bord les talents cumulés d’une longue pratique musicale, et sont avides de découvertes à venir de l’autre côté de l’Océan.

 

Baroques, de Lisbonne à Rio de Janeiro
Bruno Procopio,
les musiciens navigateurs du Sans Pareil
œuvres de Marcos Portugal, Esteves, Nunes Garcia…

Lundi 28 juillet 2014, 15h
Espace Culturel Le Savoie à Saint-Michel-de-Maurienne

Mardi 29 juillet 2014, 21h
Eglise de Valloire

Réservations +33 (0)7 89 55 12 76
Renseignements
Office du Tourisme de Valloire
+33(0)4 79 59 03 96 ou [email protected]
[email protected]
Consulter aussi le site du festival de valloire (Savoie)

Programme
João Rodrigues Esteves (vers 1700 – 1751 Lisbonne)
Magnificat

José Gomes Veloso (Portugal 18ème siècle)
Iste Sanctus

Marcos Portugal (1762 Lisbonne – 1830 Rio de Janeiro)
Missa Grande (Extraits)
Kyrie I – Christe – Kyrie II
Gloria
Laudamus te
Qui sedes ad dexteram Patris
Cum Sancto Spiritu
Credo
Sanctus – Hosanna
Benedictus – Hosanna

José Maurício Nunes Garcia (1767 – 1830 Rio de Janeiro)
Requiem « Missa dos Defuntos » (1809)
Magnificat « Cântico de Nossa Senhora para às Vésperas de São José » (1810)

Musique populaire brésilienne pour chœur à 4 voix
Muié Rendêra (domaine populaire)
Tristeza pé no Chão (Mamão)
Rosa Amarela (Villa-Lobos)



Le Sans Pareil
Bruno Procopio, orgue et direction
Françoise Masset, soprano
Jean-Christophe Clair, contre ténor
David Lefort, ténor
Sidney Fierro, baryton basse

 
 
 
 

3 raisons de ne pas manquer ce concert :

 

– Le sujet et l’enjeu de ce programme d’emblée passionnant : mettre en miroir les meilleures compositeurs du Portugal au 18ème siècle et leur confrère brésilien, l’immense (et trop peu connu) Nunes Garcia.

– La musique portugaise est très proche de la musique polyphonique italienne de la même période, néanmoins la musique de Garcia écrite à Rio est originale et personnelle ; certes, le compositeur s’inspirait de la musique européenne qui arrivait au Brésil, mais il fait une musique bien plus concise, en ce qui concerne la rhétorique : phrases courtes et bien ciselées,  une seule exposition du texte liturgique pour aller au cœur des fidèles, moins de rigueur sur la tradition harmonique pour créer une musique colorée qui surprend à chaque instant.  Il s’agi donc de révéler l’écriture si exaltante et profonde de Nunes Garcia

– Le profil artistique de Bruno Procopio, chef d’orchestre et claveciniste : musicien virtuose, doué d’une intelligibilité musicale rare, Bruno Procopio a montré sa passion pour le répertoire musical portugais et brésilien. Ses disques Marcos Portugal et plus récents, dédiés à Rameau, affirme le tempérament d’un interprète mûr, capable de conduire les grands effectifs tout en éclairant la gravité individuelle et la poésie intérieure des partitions choisies. Programme incontournable.

 

 

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