NICE, OpĂ©ra. Mozart : COSI FAN TUTTE, 17 – 23 janv 2020. Le dernier opĂ©ra de Mozart conçu avec Da Ponte est un dramma giocoso en deux actes ; le livret reprend le thĂšme dâun ouvrage prĂ©cĂ©dent composĂ© par un Salieri trĂšs en verve et vrai rival de Mozart Ă Vienne : lâĂ©cole des jaloux / La Scuola degli Gelosi chez Salieri (Venise, 1779) devient lâĂ©cole des amants chez Mozart et Da Ponte ; la musique de Wolfgang exprime les vertiges du cĆur humain, la puissance du dĂ©sir et des attractions dangereuses. Ici le cynisme et la sagesse lucide, celle de Don Alfonso, vieux sĂ©ducteur qui connaĂźt le cĆur humain, Ă©veille les consciences des trop naifs jeunes amants, Gugielmo le baryton et Ferrando le tĂ©nor. Alfonso a t il raison de dĂ©clarer les femmes volages et infidĂšles ? Qui sera fidĂšle aux serments passĂ©s ? Il suffit que passent deux beaux orientaux et tout Ă©clate ; les couples du dĂ©but ne seront plus ceux de la fin⊠entre temps, les amants auront appris la leçon sans artifice dâun philosophe amoureux trop conscient des lĂąchetĂ©s du cĆurâŠ
La production niçoise réunit plusieurs jeunes interprÚtes à suivre. Sous la baguette de Roland Böer, HélÚne Carpentier (lauréate du dernier Concours Voix Nouvelles, ici Despina) ; la pulpeuse et pétillante soprano Anna Kasyan (Fiordiligi) et Carine Séchaye (Dorabella), ainsi que de Roberto Lorenzi (Guglielmo) et Pierre Derhet (Ferrando) et Alessandro Abis (Don Alfonso).
Approfondir : LIRE notre critique CD La Scuola degli Sposi de Salieri, chef d’oeuvre mĂ©connu de l’Ă©poque des LumiĂšres…  Sous Ă©tiquette DHM, cette « école des jaloux » / Scuola deâGelosi de Salieri (qui annonce lâĂ©cole des amants, ou Cosi fan tutte de Mozart plus tardif) mĂ©rite assurĂ©ment le meilleur accueil comme il confirme le talent dĂ©sormais bien installĂ© dâun chef et de son ensemble parmi les nouveaux dĂ©fenseurs des rĂ©pertoires baroques, classiques, prĂ©romantiques⊠Voici sans conteste un nouveau joyau lyrique rĂ©vĂ©lĂ© grĂące au chef Werner Ehrhardt et son ensemble LâArte del Mondo; les musiciens poursuivent ainsi un partenariat discographqiue avec DHM / Sony classical, plutĂŽt bĂ©nĂ©fique. CLASSIQUENEWS avait distinguĂ© dâun CLIC prĂ©cĂ©dent, la Clemenza di Tito (non de Mozart mais de Gluck, enregistrĂ© deux ans auparavant en 2013). On retrouve ici, la mĂȘme pĂ©tillance, la poursuite dâun esprit flexible et enjouĂ© qui sâavĂšre des mieux expressifs sur la scĂšne comique ; Ă lâacuitĂ© expressive de lâorchestre rĂ©pond la fine caractĂ©risation des solistes, soucieux dâarticulation, ambassadeurs dâun rĂ©alisme théùtral qui rĂ©jouit.
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4 dates Ă lâOpĂ©ra de Nice
17, 19, 21, 23 janvier 2020
RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.opera-nice.org/fr/evenement/489/cosi-fan-tutte
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Fiordiligi : Anna Kasyan
Dorabella : Carine Séchaye
Guglielmo : Roberto Lorenzi
Ferrando : Pierre Derhet
Despina : HélÚne Carpentier
Don Alfonso : Alessandro Abis
Orchestre Philharmonique de Nice
ChĆur de lâOpĂ©ra de Nice
Direction Musicale : Roland Böer
Mise en scĂšne et lumiĂšres : Daniel Benoin
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PrĂ©sentation par lâOpĂ©ra de Nice / CĂŽte d’Azur :
Opera buffa en deux actes K 588
Livret de Lorenzo Da Ponte
Création au Burgtheater de Vienne le 26 janvier 1790
Chanté en italien, surtitré en français
Nouvelle production en coproduction avec AnthĂ©a Théùtre dâAntibes
« CosĂŹ fan tutte », « Elles font toutes ainsi », prĂ©tend cyniquement Don Alfonso devant ses jeunes amis. Entendons : « Elles nous seront toutes infidĂšles ». Bien sĂ»r, Ferrando et Guglielmo protestent de la constance de leurs compagnes. Lâintrigue sâengage, suivant les conventions théùtrales du temps : ils annonceront leur dĂ©part Ă la guerre, puis reviendront sous lâapparence de soldats albanais, chacun essayant de sĂ©duire la maĂźtresse de lâautre.
On raconte que lâEmpereur Joseph II lui-mĂȘme, amusĂ© par lâhistoire de deux officiers qui avaient Ă©changĂ© leurs femmes, souffla le thĂšme de CosĂŹ fan tutte Ă Mozart et Ă son librettiste, lâabbĂ© Da Ponte. Mais cet opĂ©ra, Ă la saveur douce-amĂšre, Ă la fois lĂ©ger et dĂ©sespĂ©rĂ©, va bien au-delĂ de lâanecdote qui ne fait guĂšre honneur aux hommes. Les quatre protagonistes passent par lâindignation, la pitiĂ©, le libertinage, la rĂ©signation, les dĂ©chirements du cĆur, la colĂšre, jusquâĂ ce que les masques tombent et que les couples se reforment, leurs illusions perdues…
Homme ou femme, qui nâa pas Ă©tĂ© partagĂ© entre sa fidĂ©litĂ©, son sens du devoir et le dĂ©sir, entre lâamour et les appĂ©tits du corps ? Câest le dilemme de cette Scuola degli amanti, cette « Ă©cole de ceux qui aiment ».