samedi 7 décembre 2024

STRAUSS, TCHAIKOVSKI … CONCERTS du NOUVEL AN à TOURS

A lire aussi

Benjamin Pionnier, nouveau directeur de l'Opéra de ToursTOURS, les 11 et 12 janv 2020. NOUVEL AN, concert. Benjamin Pionnier, directeur de l’Opéra de Tours, dirige l’orchestre maison pour inaugurer la nouvelle année 2020 ; au programme, bain symphonique brillant et raffiné, qui mêle ivresse russe (Tchaikovski), danses hongroises (Brahms) et évidemment, esprit de la fête et de l’élégance orchestrale néo viennoise, la dynastie Strauss, le père (Frühlingsstimmen walzer, Op. 410, RV 410) et ses fils, Eduard (Mit Chic, Polka schnell, Op. 221), surtout le plus doué d’entre eux, Johann II / Jr dont plusieurs polkas et valses seront jouées à cette occasion, donnant à l’Opéra de Tours, des airs de Musikverein…

 

 

 

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TOURS, Opéraboutonreservation
saison symphonique
Samedi 11 janvier 2020, 20h
Dim 12 janvier 2020, 17h
RÉSERVEZ VOTRE PLACE ici :
http://www.operadetours.fr/nouvel-an-11-12-jan

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Programme :

Otto Nicolai
Ouverture Les Joyeuses Commères de Windsor

Piotr Tchaikovsky
Suite de Casse-noisette Op.71

Johann Strauss
Frühlingsstimmen walzer, Op. 410, RV 410

Johannes Brahms
Danses hongroises n°5 et 6

Eduard Strauss
Mit Chic, Polka schnell, Op. 221

Johann Strauss Jr
Fata Morgana, polka mazur, Op. 330
Unter Donner und Blitz, polka schnell Op. 324
Wiener Blut, walzer, Op. 354
Eljen a Magyar, polka schnell Op. 332

Benjamin Pionnier, direction
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

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Approfondir

VALSES de STRAUSS

Les STRAUSS, une saga familiale… A travers les  œuvres straussiennes jouées, surgissent les péripéties d’une dynastie riche en épisodes et rebondissements digne du livret de La Chauve Souris (écrite par Johann fils) : le père d’abord (Johann Strauss I) violoniste fantasque, est un aventurier, génial et tout autant porté sur la gaudriole, au point de tromper manifestement son épouse Anna (la mère de Johann fils) avec une plébéienne, Emilie à laquelle il donne le même nombre d’enfants (3), comme Anna a accouché de Johann, Josef et Eduard, les fils légitimes, tous compositeurs. Après avoir enfanté d’un chef d’oeuvre qui évoque aussi l’esprit de toute une époque, la fameuse Marche de Radetsky (pour la fête de la réconciliation, le 22 sept 1849, pour le retour d’Italie du fameux maréchal), Johann père meurt dans les bras de son Emilie, de façon misérable et honteuse, le 25 septembre 1849 à … 45 ans. Déjà avec Johann père, la valse symphonique, musique pure et invitation chorégraphique connaît un âge d’or.

Nouvelle Chauve Souris de Johann II Strauss à l'Opéra de ToursLe cas de Johann fils ou Johann II, celui qui nous occupe ici, est tout autant promis à des accomplissements miraculeux sur le plan musical : dès ses 19 ans, il est sacré nouvel empereur de la Valse grâce à un premier concert tremplin, réalisé au Casino Dommayer, le 15 octobre 1844 où il présente ses compositions, dirigeant lui-même avec une fougue et un entrain irrésistible. La rivalité entre les deux est consommée car Anna la mère, se venge du père, – son époux infidèle, à travers la carrière du fils lui aussi bouillonnant violoniste, qu’elle soutient, encourage, stimule. Cette mise en rivalité entraîne rapidement la chute de Johann I. Johann II se dédie bientôt à la composition pour le plus grand bien du genre, approfondissant cette valse symphonique, véritable opéra pour orchestre. Il convainc son frère Josef, pourtant ingénieur passionné, de laisser sa vocation première… et de reprendre la direction de l’orchestre Strauss : ce qui signifie tournée, concerts, et aussi composition (pas moins de 283 partitions ainsi laissées par Josef, dont le talent réel est à redécouvrir dans sa diversité et ses nuances). Surmenage, tabac en nombre, et vie trépidante sans guère de sommeil… et Josef s’éteint de façon tragique, lors d’un concert à Varsovie, comme son père, à 43 ans.
Paraît le dernier frère, Eduard, très jaloux du génie célébré de son frère ainé Johann, lequel n’y voyant rien venir, le convainc de reprendre la direction de l’orchestre et des tournées, comme Josef… afin de pouvoir composer : c’est que Johann fils II, sacré empereur de la Valse à Vienne, s’est marié avec « Jetty » (la cantatrice Henrietta Trefftz, fin août 1862) : tout en composant une série de chef d’oeuvres dans leur hôtel particulier somptueux de Hietzing au bord du parc de Schönbrunn, – Le beau Danube Bleu, se consacre désormais à l’opérette, avec les succès que l’on sait. Henrietta qui fut cantatrice (inspirant Berlioz et Mendelssohn), l’a probablement inspiré. C’est désormais un compositeur de la nuit, qui écrit ses chefs d’oeuvres, entre 22h et 6h du matin, les faisant valider par son épouse, très jalouse de leur confort intime… Ainsi naissent plusieurs sommets lyriques dans le genre léger et qui recyclent en les sublimant les valses désormais célèbres, à l’invitation de Maximilian Steiner, le directeur du Theater An der Wien (parmi les plus aboutis aux côtés de La Chauve souris, se distinguent Le Baron Tzigane, et Le chevalier Pasman…ce dernier ouvrage est encore moins connu). Voilà qui électrise encore un génie musical qui fut proche de Bruckner et de Brahms (plusieurs photos d’époque attestent de leur belle amitié comme de leur compréhension réciproque); et qui fut admiré de Wagner, Ravel…
La dynastie Strauss, père et fils, fut aussi une fratrie dont il faudrait démêler les passions et conflits personnels à Vienne (Eduard qui se venge d’être dans l’ombre de ses ainés en brûlant nombre de manuscrits et partitions familiales), à l’époque où bientôt Freud formulera le fonctionnement, causes, conséquences et symptômes de la psyché et des pathologies conscientes ou non…

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LIVRE : LIRE aussi …

Johann-Strauss actes sud livres annonce critique compte rendu livres par classiquenewsLIVRE critique, compte-rendu. JOHANN STRAUSS, le père, le fils et l’esprit de la Valse par Alain Duault (collection Classica, Actes Sud). Le père né en 1804, le dernier fils mort en 1899… la famille STRAUSS couvre ainsi tout un siècle, que l’on dit romantique et qui fut aussi marqué par l’essor formidable de l’écriture orchestrale, adaptée au cadre stimulant de la Valse. Voilà un petit essai qui à défaut de s’intéresser à la chronologie, s’intéresse surtout à une évocation générique de la Vienne fin de siècle, ce parfum impérial et fané, mais terriblement raffiné, comme singulièrement sensuel – malgré un puritanisme de façade, comme en Angleterre (autre Empire), où le corseté des robes et des costumes masculins se devaient de craquer, dans la danse sublimée par les Strauss, père et fils : la sulfureuse valse à trois temps.

 

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