dimanche 8 décembre 2024

LIVRE événement, annonce. CHARLES LAMOUREUX par Yannick Simon : « Chef d’orchestre et directeur musical au XIXe siècle » / Actes Sud / Palazzetto Bru Zane

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LAMOUREUX livre yannick simon critique livre actes sud edition critique classiquenews-Charles-Lamoureux-chef-dorchestre-et-directeur-musical-au-XIX-636x1024LIVRE événement, annonce. CHARLES LAMOUREUX par Yannick Simon : « Chef d’orchestre et directeur musical au XIXe siècle » / Actes Sud / Palazzetto Bru Zane, 2020. Dans le dernier tiers du XIXè « romantique », le chef d’orchestre Charles Lamoureux (1834-1899), hyperactif et militant marque la vie musicale parisienne : fondateur d’un Quatuor, d’une société de musique chorale participant à l’exhumation des grandes pages du passé (Société française de l’Harmonie sacrée fondée en 1873, une chorale d’amateurs avec laquelle il joue les grands oratorios de Haendel et les Passions de JS Bach…), le maestro légendaire fonde en 1881, la Société des nouveaux concerts, c’est à dire les fameux « Concerts Lamoureux ». Jusqu’en 1899, Lamoureux dirige un collectif de musiciens au service de ses goûts orchestraux, en particulier les opéras de Wagner (quand les institutions de concerts concurrentes : Pas de loup ou Colonne… jouent plutôt Berlioz).

 

 

 

Quand Lamoureux diffusait Wagner à Paris…

 

 

lamoureux-charles-portrait-chef-Charles_Lamoureux-chef-maestro-classiquenews-livre-yannick-simon-critique-classiquenewsNé à Bordeaux, il étudie au Conservatoire de Paris, et y obtient un 1er prix de violon (en 1854). Il doit son solide métier instrumental puis de direction d’orchestre grâce à ses fonctions successives : violoniste dans l’orchestre de l’Opéra (1853), puis au sein de la Société des concerts du Conservatoire (1863), où il devient chef d’orchestre adjoint en 1872. Le geste visionnaire de Charles Lamoureux, comme directeur de sa propre société de concerts, sait outrepasser le contexte géopolitique en France depuis 1870, où parce que l’Allemagne menace et défie les Gaulois, toutes les musiques d’Outre-Rhin sont suspectes, en premier lieu Wagner. Directeur musical, chef d’orchestre, entrepreneur, administrateur, programmateur, on doit à Charles Lamoureux la diffusion la plus large et constante des pages wagnériennes à Paris, comme Habeneck au sein de la Société des concerts du Conservatoire avait dans la première moitié du siècle, fait connaître les symphonies de Beethoven.

Lamoureux ne désarme pas contre les défenseurs de la musique franco-française : il dirige Lohengrin (le 3 mai 1887, à l’Éden-Théâtre, avec d’Indy qui prépare les chœurs), puis en 1891 à l’Opéra, mais aussi Tristan und Isolde, au Nouveau Théâtre en 1899 (l’année de sa mort, à 65 ans) ; tout en jouant les compositeurs hexagonaux. La musique nouvelle est sa spécialité. En dehors des antagonismes partisans dont aime à se délecter le petit milieu musical parisien, Lamoureux voit grand et large, allemand ET français ; en une période où les patriotismes sont exacerbés de part et d’autre des frontières, où il est de bon ton de montrer dans quel camp l’on est. Lamoureux permet finalement à Wagner l’occasion de prendre sa revanche après l’échec cuisant de son Tannhäuser, objet d’une cabale après ses 3 représentations parisiennes de 1861. Le wagnérisme devient total, 20 ans plus tard, grâce à Lamoureux, partisan infatigable (dans le sillon de Baudelaire). L’auteur analyse les jalons d’une activité musicale unique à Paris, celle du chef et producteur Charles Lamoureux. Il montre en particulier la volonté et l’ambition d’un musicien, entrepreneur courageux pour lesquels le succès et les revenus furent aussi précaires que le public, volatile. Critique à venir dans le mag cd dvd livres de classiquenews.

 

 

 

 
 

 

 

 

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