jeudi, mars 30, 2023

Sacchini: Renaud, ou la suite d’Armide, 1783 (clip vidéo)Répétitions. Versailles, Metz, les 19 et 21 octobre 2012

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clip vidéo
Antonio Sacchini: Renaud, 1783
l’opéra de Marie-Antoinette
répétitions captées à Paris
jeudi 11 octobre 2012

opéra événement
Renaud de Sacchini, 1783
vertiges et langueurs d’Armide

Sur le thème de l’Opéra des lumières, l’histoire de la tragédie lyrique nous est dévoilée… Après La Toison d’or de Vogel (1786), Atys de Piccini (1780), voici Renaud de … Antonio Sacchini
(1783), ouvrage redoutablement ciselé qui confirme outre le gluckisme
pleinement assimilé du Napolitain, le triomphe des Italiens à Paris,
dans les années 1780. Marie-Antoinette rêvait d’un opéra européen,
éclectique, largement dominé par les étrangers: il fallait bien des
pointures unanimement célébrées pour régénérer la » vieille  » tragédie
lyrique française; depuis les opéras chocs de Gluck, réformant dans les
années 1770, l’opéra à Paris, ce sont donc une série de nouveaux auteurs
invités qui entendent rénover le style du théâtre français.
Avant la Médée de La Toison d’or de Vogel, proche d’une Cybèle dans Atys
(quoique plus formatée et convenue), l’Armide qui se distingue dans
Renaud de Sacchini justifie amplement la résurrection de la partition.

le triomphe d’un Napolitain à Paris

A Versailles (19 octobre à 20h) puis Metz (21 suivant à 16h),
les spectateurs mesureront l’ampleur frénétique d’un style proche de
Gluck (frénésie expressive proche du texte) mais aussi de Mozart
(épanchements, alanguissements tendres). Comme Piccinni, Sacchini
importe le seria italien à Paris: vocalité exubérante, raffinement
orchestral mais au service du texte car Sacchini réussit grâce à son
intelligence des situations et son sens dramatique.

Ne manquez pas par exemple, le sublime prélude de l’acte III: ruines et
dévastations après une bataille… comme est défait l’esprit de la
pauvre Armide, démuni, impuissante face au désir que
lui inspire le chevalier chrétien Renaud… Guerrière et proche des
Amazones au I, attendrie amoureuse au II, Armide rayonne enfin en un
amour reconquis, partagé au III. C’est pour la soprano en titre, l’un
des rôles tragiques les plus brillamment contrastés, finement
caractérisés, troubles voire contradictoires; vertigineux même par les
écarts émotionnels requis: l’Armide de Sacchini (rivalise avec son
modèle gluckiste) et annonce les héroïnes préromantiques, telle Médée de
Vogel, puis Médée de Cherubini (1797)… c’est dire l’apport
inestimable de l’ouvrage qui nous est révélé en octobre 2012, grâce à
l’action concertée du Palazzetto Bru Zane et du Centre de musique
baroque de Versailles. 2 dates incontournables.

Renaud de Sacchini, 1783
tragédie lyrique en 3 actes

version de concert

Versailles, Opéra Royal, le 19 octobre 2012, 20h
Metz, Arsenal, le 21 octobre 2012, 16h

Marie Kalinine, Armide
Julien Dran, Renaud
Katia Velletaz, une Coryphée, Doris

Les Talens Lyriques
(Christophe Rousset, direction)

Illustrations: Portrait d’Antonio Sacchini (DR); Marie
Kalinine chante Armide de Sacchini après avoir chanté Cybèle d’Atys de
Piccinni et Médée de La Toison d’or de Vogel… un parcours vocal et
interprétatif d’une belle intensité, d’une indéniable cohérence
stylistique.

l’opéra des lumières
évolution de la tragédie lyrique dans les années 1780

Atys de Piccinni, 1780

Recréation d’Atys de Piccini (1780). Marie-Antoinette goûte peu la musique de Lully;
la reine invite donc de nouveaux compositeurs, en particulier
étrangers, pour renouveler la musique des livrets de Quinault… car le
Grand Siècle et la Cour de Louis XIV, restent au XVIIIè, et quasiment
100 ans après, un âge d’or vénéré et les textes poétiques des opéras
saisissent toujours par leur force expressive. En 1780, après le choc
des oeuvres de Gluck, propre aux années 1770, le napolitain Niccolo
Piccinni compose une nouvelle musique sur le livret d’Atys qu’écrivit
originellement Quinault pour Lully en 1676.


La Toison d’or de Vogel, 1786

Le 26 juillet 2012, la ville natale de Vogel,
Nuremberg, ressuscite son opéra créé à Paris en 1786, La Toison d’or. Vogel
y concentre et renouvelle le modèle Gluckiste du grand opéra
mythologique et tragique convoquant sur la scène Jason et les
Argonautes, surtout la figure altière et haineuse, vengeresse et barbare
et pourtant si humaine de la magicienne Médée. (superbe engagement de
la mezzo française Marie Kalinine)… entre classicisme et
romantisme, l’ouvrage marque l’évolution de la lyre tragique et furieuse
à Paris, superbe héritage de la fulgurance gluckiste annonçant voire
surpassant la propre Médée de Cherubini (créée après l’opéra de
Vogel)… Clip vidéo exclusif (Nuremberg, le 26 juillet 2012)


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