vendredi 29 mars 2024

Richard Wagner: Tannhäuser. Meier, Nylund, Jordan (2008) Arte, dimanche 9 mai 2010 à 9h45

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Richard Wagner
Tannhäuser


Arte
Dimanche 9 mai 2010 à 9h45

Nikolaus Lehnhoff a abondamment mis en scène Wagner et après un Lohengrin (en 2006 sous la direction de Kent Nagano), un Parsifal convaincant, son Tannhäuser, plus récent, ici enregistré, lui aussi, à Baden Baden en 2008, confirme d’évidentes affinités avec le chef d’oeuvre romantique wagnérien. La traversée mystique, entre désir et renoncement du chevalier tiraillé y devient claire et visuellement prenante… Wagner comme dans Lohengrin y dépeint l’impossibilité des amants à vivre leur passion. Tannhäuser ajoute même une autre perspective de l’impossibilité, celle individuelle du poète chanteur et chevalier qui reste prisonnier de ses tiraillements contradictoires.
L’opéra romantique allemand se réalisera pleinement avec Tristan où la mort est métamorphose, ouverture, passage et délivrance qui permet in fine aux deux âmes désirantes de fusionner.

S’impose la palpitante et humaine Vénus de Waltraud Meier; de surcroît avec des couleurs et un sens dramatique alliant chambrisme et clarté, propre à la direction du maestro Jordan fils. Héritier de l’élégance plus que de la fièvre de son père (Armin), Philippe Jordan, ici à la tête du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, surclasse la plupart des wagnériens de l’heure grâce à son sens des équilibres entre les pupitres et une tenue constante entre tension et détente…
Hélas le Tannhäuser de Robert Gambill n’a ni la finesse ni la nuance de Vénus (les aigus sont vibrés et plutôt plafonnés, et la hauteur pas toujours juste); et même Camilla Nylund incarne une Elisabeth assez lisse elle aussi, (même si le cahnt ne manque pas d’ivresse rayonnante) sans l’ambiguïté que Waltraud Meier sait déployer avec ce tact et ce style qui lui sont propres..
N’empêche… pour la direction du chef qui se fait vision, ce Tannhäuser depuis la ville thermale de Baden Baden confirme dans la globalité la haute tenue musicale du festival allemand. Meier accompagné par un Jordan des grands soirs est éblouissante et inoubliable. Une leçon de chant: sa Vénus a la grâce et la tendresse idéales.

Richard Wagner: Tannhäuser. Tannhäuser (Robert Gambill); Elisabeth (Camilla Nylund); Venus (Waltraud Meier); Wolfram von Eschenbach (Roman Trekel); Landgraf (Stephen Milling); Walther von der Vogelweide (Marcel Reijans); Biterolf (Tom Fox); Reimar von Zweter (Andreas Hörl); Heinrich der Schreiber (Florian Hoffmann); Ein junger Hirt (Katherina Müller). Vienna Philharmonia Choir. Berlin Deutsches Symphony Orchestra. Philippe Jordan, direction. Nikolaus Lehnhoff, mise en scène. Andrea Schmidt-Futterer, costumes. Enregistrement réalisé au Festspielhaus, Baden-Baden, 2008.

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