mardi 18 février 2025

Richard Strauss (1864-1949)

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Richard Strauss naît le 11 juin 1864 à Munich. Il manifeste très tôt des dons exceptionnels pour la musique et grâce à un contexte familial particulièrement favorable, le tout jeune garçon peut prendre ses premières leçons de musique. Son père est corniste solo réputé à l’opéra de Munich, militant anti-wagnérien ; sa mère lui enseigne le piano et son oncle, le violon. Quelques temps après, il étudie le piano avec August Tombo, harpiste à l’Orchestre de la Cour, puis Benno Walter, violon solo du même orchestre, lui enseigne le violon. Enfin, F. W. Meyer lui enseigne la composition (harmonie et contrepoint) et la direction d’orchestre. Il complète cet apprentissage par de sérieuses études générales qui se terminent à l’université de Munich en 1883.

Il écrit ses premières œuvres très jeune sous l’influence de Schumann, Mozart et Mendelssohn, et publie dès 1881 plusieurs partitions qui attirent l’attention d’Hans von Bülow. Il rencontre ce dernier qui lui fait découvrir l’art wagnérien et qui lui facilite ses débuts de chefs d’orchestre. La création de Parsifal à Bayreuth lui laisse une impression profonde et le laisse définitivement grand admirateur de Wagner, malgré les précautions prises par son père dans sa jeunesse. En 1886, il succède à Bülow, après avoir été son assistant, comme chef d’orchestre de Meiningen et devient par la suite assistant chef d’orchestre à l’opéra de Munich, puis à la cour de Weimar. C’est l’époque de ses premiers poèmes symphoniques (Macbeth, Don Juan, …) qui déjà suscitent de violentes controverses pour leurs audaces mais qui impressionnent par leur maturité.

Une longue maladie le contraint à cesser toute activité pendant plusieurs mois. Il voyage ainsi en Grèce et en Italie où il prépare son premier opéra Guntram. L’ouvrage, sous influence Wagnérienne, chute à Weimar lors de sa création en 1894. Cette même année, il dirige au Festival de Bayreuth, Tannhäuser et épouse la cantatrice, Pauline de Ahna qu’il a rencontré en 1887. Entre temps, il succède à nouveau à Bülow en 1892, mais cette fois-ci, comme directeur des concerts philharmoniques de Berlin. Puis en 1898, il est nommé chef d’orchestre de l’Opéra de Berlin. Sa réputation atteint son apogée, il devient une des personnalités les plus prestigieuses et estimée du monde musical allemand et entreprend d’importantes tournées à travers toute l’Europe. Dès 1910, il consacre la majeure partie de son temps à la composition et enseigne entre 1917 et1920 à la Hochschule für Musik de Berlin. Avec l’avènement du régime hitlérien, il succède à Bruno Walter comme directeur musical du Gewandhaus de Leipzig et devient président d’une Reichsmusikkammer. Cependant, il rompt avec l’autorité nazie qui condamne officiellement son opéra La Femme silencieuse (l’auteur du livret, Stéphane Sweig, étant juif). Sa situation demeure dès lors pénible et les nazis lui interdisent de quitter le territoire. Il finit par renoncer à toute fonction publique pour se retirer dans sa maison de Garmisch. Après la guerre, profondément affecté et épuisé par tous les événements politiques, il s’installe en Suisse. Puis il revient à Garmisch pour y mourir le 8 avril 1949.

L’immense chef d’orchestre et compositeur de génie fait souvent figure de dernier grand romantique de l’histoire de la musique Son activité intense s’étend sur plus de 60 années. Connu avant tout pour ses grands opéras et poèmes symphoniques, il a su aborder quasiment tous les genres. Principal héritier de Wagner, Strauss fut le dernier à composer une musique essentiellement tonale qui semble alors ignorer les nouvelles écoles de ses contemporains Stravinsky, ou encore Schoenberg, Berg et Webern.

Parmi ses œuvres les plus importantes :
15 opéras dont Salomé (1905), Elektra (1909), Der Rosenkavalier (1911), Ariane auf Naxos (1912), Die Frau ohne Schatten (1919), Arabella (1933), Cappriccio (1942).

8 poèmes symphoniques : Aus Italien, Don Juan, Macbeth, Tod und Verklärung, Till Eulenspiegel, Also sprach Zarathustra, Don Quichotte et Ein Heldenleben.

Et aussi :
Deux symphonies (1880 et 1883)
Un Concerto pour violon (1882)
Burlesque pour piano et orchestre en ré mineur (1886-1890),
Suite pour orchestre : le bourgeois gentilhomme (1917),
Deux concertos pour cor
Un concerto pour hautbois (1945)
Double concertino pour clarinette, basson et orchestre
Metamorphosen, étude pour 23 instruments (1945)

140 lieder avec piano (Morgen, Wiegenlied…)
15 lieder avec orchestre (dont les 4 derniers lieder composés quelques mois avant sa mort)

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