lundi 28 avril 2025

Renée Fleming chante CapriccioMezzo, du 14 au 27 avril 2007

A lire aussi

Richard Strauss,
Capriccio

(1942)

Le 14 avril 2007 à 20h45
Le 15 avril 2007 à 13h45
Le 24 avril 2007 à 15h45
Le 27 avril 2007 à 4h20

Parole ou musique?

La scène se passe dans un château de l’aristocratie, à quelques lieues de Paris, dans les années 1770. A l’époque où Gluck, favori de la jeune souveraine Marie-Antoinette, réforme l’opéra français, la Comtesse Madeleine (Renée Fleming, notre photo) s’interroge sur la préséance à l’opéra, entre la poésie et la musique. Laquelle des deux conduit le drame musical? Autour d’elle, Flamand, le compositeur, et Olivier, le poète, s’ingénient à lui démontrer les vertus respectives de leur art. Amoureux de la princesse, les deux artistes s’enflamment et rivalisent.
Auquel des deux hommes, Madeleine exprimera-t-elle sa préférence? Au travers de cette comédie en costumes et perruques, se joue le destin de la forme opéra elle-même. Richard Strauss aime questionner les cadres du théâtre et de la représentation musicale. Déjà, « Prima la musica e poi le parole » était le sujet de l’opéra de Salieri, rival de Mozart à Vienne en 1786: « d’abord la musique, puis les paroles ». A-t-on raison de hiérarchiser ainsi les deux composantes d’un ouvrage lyrique? La question est éternelle, jamais vraiment élucidée ni résolue. Strauss aidé de Stephan Zweig et de Clemens Krauss, y excelle par une écriture qui au-delà du pastiche baroque et de la forme classique néo-viennoise, réussit une fusion idéale entre chant et musique. De ce fait, il apporte sa propre réponse à la question fondamentale de l’opéra.
La production que diffuse Mezzo est l’un des spectacles les plus réussis du règne Gall à l’Opéra de Paris. La mise en scène de Carsen fait de Renée Fleming, la muse du Palais Garnier, une incarnation parfaite de la lyre théâtrale. Le dernier tableau, où Madeleine en proie à une vive émotion, saisie par la perfection de la musique de Flamand et de la poésie d’Olivier, se perd dans son propre reflet, face à un miroir colossal, en fond de scène, qui est l’image de son propre vertige à l’infini, est d’un sublime inoubliable.

Richard Strauss (1864-1949)
Capriccio, opus 85
Konversationsstück
(« pièce en forme de conversation »)
en un acte.
Livret de Clemens Krauss et du compositeur.
Créé à Munich, le 28 octobre 1942

Renée Fleming (La Comtesse),
Dietrich Henschel (Le Comte),
Rainer Trost (Flamand),
Gerard Finley (Olivier),
Franz Hawlata (la Roche),
Anne Sophie Von Otter (Clairon),
Robert Tear (Monsieur Taupe),
Annamaria Dell’Oste (une chanteuse italienne),
Barry Banks (un ténor italien),
Petri Lindroos (le majordome),
Orchestre de l’Opéra national de Paris,
direction : Ulf Schirmer.

Mise en scène : Robert Carsen.
Réalisation : François Rousillon.

Approfondir
Lire notre critique du dvd Capriccio de Strauss par Renée Fleming (TDK)

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