samedi 7 décembre 2024

POITIERS, TAP. La Missa Solemnis de BEETHOVEN (8 déc 2022)

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POITIERS, TAP. Jeu 8 déc 2022. BEETHOVEN : Missa Solemnis. Du grandiose signé Beethoven – A sa création, en 1827, la Missa Solemnis de Beethoven a fait un flop ! Tantôt jugée trop ambitieuse ou passéiste, cette œuvre initialement religieuse du génie viennois est aujourd’hui jouée dans les plus grandes salles de concert. Car elle est avant tout une expérience musicale hors du commun. Imaginez la mythique neuvième symphonie, celle de l’Ode à la joie mais en version augmentée car accompagnée du début à la fin par un chœur au grand complet. Une prouesse musicale digne de l’Orchestre des Champs-Élysées et des chanteuses et chanteurs du Collegium Vocale Gent.

BEETHOVEN : Missa Solemnis
jeudi 8 décembre 2022, 20h30

Durée 1h20
En direct sur Radio Classique

RÉSERVEZ ici vos places
directement sur le site du TAP POITIERS
https://www.tap-poitiers.com/spectacle/beethoven-6/

Philippe Herreweghe, direction
Eleanor Lyons, soprano
Eva Zaïcik mezzo-soprano
Ilker Arcay,ürek, ténor
Thomas Bauer, baryton

Ludwig van Beethoven : Missa Solemnis en ré majeur op. 123
1. Kyrie
2. Gloria
3. Credo
4. Sanctus – Benedictus
5. Agnus De

Missa Solemnis, 1824
  –  Beethoven dont on connaît le désir d’édifier une arche musicale pour le genre humain, saisissant par son ivresse fraternelle, porté par un idéal humaniste qui s’impose toujours aujourd’hui avec évidence et justesse (écoutez le finale de la 9è symphonie, aujourd’hui, hymne européen), tenait sa Missa Solemnis comme son oeuvre majeure. Mais pour atteindre à la forme parfaite et vraie, le chemin est long et la genèse de la Solemnis s’étend sur près de 5 années…
Pour l’ami Rodolphe
Vienne, été 1818. Le protecteur de Beethoven, l’archiduc Rodolphe de Habsbourg, frère de l’empereur François Ier, est nommé cardinal. Son intronisation a lieu le 24 avril 1819. Beethoven, qui règne incontestablement sur la vie musicale viennoise depuis 1817, inspiré par l’événement, compose
Kyrie, Gloria et Credo pendant l’été 1819. La période est l’une des plus
intenses: elle accouche aussi de la sublime sonate n°29, “Hammerklavier” (terminée fin 1818). Les cérémonies officielles en l’honneur de Rodolphe sont passées (depuis mars 1820)… et Beethoven poursuit l’écriture de la Messe promise. Jusqu’à juillet 1821, il écrit les parties complémentaires. En 1822, la partition autographe est finie: elle est contemporaine de sa Symphonie n°9 et de ses deux ultimes
Sonates.
Avec le recul, la genèse de l’ouvrage s’étend sur plus de cinq années: gestation reportée et difficile car en plus des partitions simultanées, Beethoven, entre ivresse exaltée et sentiment de dénuement, a du cesser de nourrir tout espoir pour “l’immortelle bien-aîmée” (probablement Antonia Brentano), fut contraint de négocier avec sa belle soeur, la garde de son neveu Karl…

 

 

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A l’origine liturgique, la Missa Solemnis prend une ampleur qui dépasse le simple cadre d’un service ordinaire. Messe pour le genre humain, d’une bouleversante piété collective et individuelle, l’oeuvre porte sang, sueur et ferveur d’un compositeur qui s’est engagé totalement dans sa conception. Fidèle au credo de Beethoven, l’oeuvre Michel-Angélesque (choeur, orgue, orchestre important), exprime le chant passionné d’un homme désirant ardemment vaincre la fatalité. Exigeant quant à l’articulation du texte et l’explicitation des vers sacrés, Beethoven choisit avec minutie chaque forme et développement musical. A la vérité et à l’exactitude des options poétiques, le compositeur souhaite toucher au coeur : “venu du coeur, qu’il aille au coeur“, écrit-il en exergue du Kyrie. Théâtralié révolutionnaire du Credo, véritable acte de foi musical, mais aussi cri déchirant et tragique du Crucifixus, méditation du Sanctus, intensité fervente du Benedictus (introduit par un solo de violon) puis de l’Agnus Dei, l’architecture touche par ses forces colossales, la vérité désarmante de son propos: l’inquiétude de l’homme face à son destin, son espérance en un Dieu miséricordieux et compatissant.

Sûr de la qualité de sa nouvelle partition qui extrapole et transcende le genre de la Messe musicale, Beethoven voit grand pour la création de sa Solemnis. Il propose l’oeuvre aux Cours européennes: Roi de Naples, Louis XVIII par l’entremise de Cherubini, même au Duc de Weimar, grâce à une lettre destinée à Goethe (qui ne daigne pas lui répondre!)…
En définitive, la Missa Solemnis est créée à Saint-Pétersbourg le 7 avril 1824 à l’initiative du Prince Galitzine, soucieux de faire créer les dernières oeuvres du loup viennois, avec l’appui de quelques autres aristocrates influents. Beethoven assure ensuite une reprise à Vienne, le 7 mai, de quelques épisodes de la Messe (Kyrie, Agnus Dei…), couplés avec la première de sa Symphonie n°9. Le triomphe est sans précédent: Vienne acclame alors son plus grand compositeur vivant, lequel totalement sourd, n’avait pas mesuré immédiatement le délire et l’enthousiasme des auditeurs, réunis dans la salle du Théâtre de la Porte de Carinthie.

Beethoven: Missa Solemnis
Œuvre composée entre 1818 et 1822

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