vendredi 29 mars 2024

Philharmonie de Paris : première saison : 14 janvier>30 juin 2015

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Philharmonie de paris fond_saison2015_2Philharmonie de Paris : première saison. 14 janvier>30 juin 2015. A qui profitera réellement le dépassement exorbitant du chantier de la future Philharmonie de Paris qui avec une facture finale de 386 millions d’euros, dépasse 7 fois le budget initial ? Avec la crise actuelle, l’affaire prend des allures de scandale d’état car si tous les budgets publiques atteignaient un tel glissement budgétaire, notre pays ne serait plus en récession : il serait en faillite. Les attentes sont donc démultipliées pour ce nouveau grand vaisseau amarré au nord est parisien (Parc de la Villette) et qui doit fidéliser de nouveaux publics (en particulier ceux immédiatement proches, en réalité très peu mélomanes) comme convaincre les abonnés des cycles symphoniques : à n’en pas douter ce sont des défis aussi exceptionnels que le coût du chantier, pour le directeur de l’établissement Laurent Bayle. En développant une vraie politique de sensibilisation et de singularité, en programmant fort et large, le responsable devra faire de cette Philharmonie tant attendue par ses prouesses et qualités acoustiques, un lieu populaire, au sens noble du terme et par devoir aussi, au regard de la somme publique dépensée.

 

 

Philharmonie de Paris : 2015, l’année de tous les défis

 

Jean Nouvel signe un nouvel ensemble dédié à la musique comprenant un vaste auditorium de 2400 places, 6 salles de répétitions, mais aussi de nombreux studios et ateliers pédagogiques (la démocratisation est au cœur d’un projet artistique et culturel très ambitieux) en connexion avec une salle de 200 places, un lieu d’exposition, un restaurant, un parking de 600 places car il faut faciliter au maximum la venue des futurs mélomanes désireux d’atteindre le site à l’extrême nord parisien. Avec les embouteillages habituels, pas sûr que ce calcul soit efficace néanmoins : l’accès et le passage par la Porte de Pantin sont un cauchemar pour les automobilistes, taxis compris. Et malgré le nombre parallèle d’offres musicales dans la capitale, dont la Cité de la musique voisine, la grande salle de 2400 places trouvera-t-elle à terme ses publics?

 

 

philharmonie-de-paris-salle-grande-salle-philharmonie-1Seul Carnegie Hall,de l’autre côté de l’Atlantique, totalise 2800 places. Car la moyenne européenne des salles philharmoniques capables d’accueillir les grands orchestres mondiaux se situe plutôt entre 1500 et 2000 places. Et les théâtres comptant déjà leur saison symphonique (importante dans la vie d’une saison en terme d’abonnés), tel le TCE (Théâtre des Champs Elysées, l’Opéra Bastille, sans compter le nouvel auditorium de Radio France et ses 1400 places, mais aussi le Centquatre et ses 900 places, également au nord de Paris… le futur Pleyel devenant quant à lui une salle de variétés…) voient même s’ils s’en cachent une concurrence : la Philharmonie de Paris en souhaitant d’emblée inviter les phalanges prestigieuses dans la capitale mais sur ses planches, pourrait doper le coût du plateau artistique, avec une répercussion sur le billet final …
Gageons que la dépense aura accouché d’une salle technologiquement et acoustiquement irréprochable favorable aux grands frissons musicaux. C’est à l’aune de cette seule équation que les parisiens et les visiteurs de tous bords viendront à la Philharmonie. La nouvelle salle (baptisé « grande salle » ou Philharmonie 1) promet d’être particulièrement propice aux programmes orchestraux et choraux, aux oratorios donc, Passions et grands motets…

Question tarifs, le lieu entend s’inscrire dans la norme aussi, celle par exemple de Pleyel dont les équipes techniques, et toute la programmation actuelle migrent vers le vaisseau flambant neuf. Des formations entières s’installent aussi à la Philharmonie qui en devient le lieu de résidence et de travail, comme c’est le cas de l’Orchestre de Paris, l’Orchestre de chambre de Paris, l’Orchestre d’Île de France, et surtout Les Arts Florissants et leur fondateur William Christie : un geste fort et légitime qui ancre définitivement la meilleure phalange française dédiée au baroque au nouveau site.
Les nouveaux couacs surgissent déjà, bémolisant la partition de la Philharmonie nouvelle : l’Orchestre de Paris, toujours en quête d’une excellence à prouver, se voit mal comme … concurrencé par les grands orchestres européens et américains qui ne manqueront pas de se produire dans la nouvelle salle. L’immanquable comparaison pourrait lui être défavorable : mais l’émulation n’a-t-elle pas de tout temps favoriser le dépassement ?
Si la programmation est riche, inventive, identifiante, proclamée à l’adresse des mélomanes avertis comme des familles, le public pourrait être au rendez vous : avec un budget de fonctionnement estimé à 36 millions par an, il est nécessaire que la formule séduise immédiatement. Les mécènes sont d’ores et déjà observateurs. Les premiers mois de la Philharmonie seront donc décisifs.

 

 

philharmonie-de-paris-facade-jour

 

 

La première saison est déjà annoncée, inscrite dans l’agenda 2015, de janvier à juin précisément. Les soirs prestigieux en semaine alternent avec des week ends familiaux dont l’offre diversifiée et décomplexée se vend sous forme d’un pass (pas plus cher qu’une place de cinéma…). On jugera sur pièce. Du symphonique à l’électro pop, de Beethoven, Mahler, Wagner Stravinsky et Ravel, sans omettre les concertos de Haydn et de Mozart, tous les répertoires sont présents car y figurent aussi une Nuit du rãga, le Béjart Ballet Lausanne, et les madrigaux de Monteverdi qu’il faut désormais entendre par Les Arts Florissants… ; mais c’est surtout dans l’originalité des formes du concert, dans la conception même de l’événement artistique que la Philharmonie entend séduire pour convaincre (la prochaine exposition dédiée à David Bowie, les 100 pianos réunis autour de Lang Lang en témoignent)… Alors, cirque musical et illusion marketing ou vivier expérimental et pépinière de talents ? L’éclectisme et l’inventivité fusionnées à la qualité feront-elles recette ? C’est tout le mal que nous souhaitons à la nouvelle salle parisienne qui pourrait bien changer notre rapport au classique. Après tout c’est là que nous attendons le nouveau site : enrichir profondément notre expérience musicale. D’emblée le menu d’ouverture durant le mois de janvier 2015 s’annonce très prometteur avec côté phalange à ne pas manquer : Les Arts Florissants dans un programme crucial, emblématique du geste et du répertoire de William Christie (le 16 janvier), mais aussi aux côtés des orchestres hexagonaux, deux formations à ne pas manquer : Daniel Barenboim et son West Eastern Divan Orchestra (le 19), et Gustavo Dudamel et l’Orquesta Simon Bolivar de Venezuela (le 25 janvier)… sans omettre La Création de Haydn par l’Orchestre de chambre de Paris (le 23) : des oeuvres et des interprètes désignés pour mesurer l’acoustique de la « Grande Salle »…

 

 

 

12 concerts événements pour l’ouverture …

 

 

Parmi ses temps forts, voici les 12 événements de janvier 2015 (premier mois inaugural de la Philharmonie de Paris) que CLASSIQUENEWS a repérés au sein de la première saison de la Philharmonie de Paris :

Ouverture de saison et inauguration du lieu les 14 et 15 janvier, 20h30 : deux soirées de gala : L’Orchestre de Paris sous la direction de Paavo Järvi (Grande salle Philharmonie 1 : programme dévoilé au dernier moment sur le site de la Philharmonie de Paris :

pdp_logoLe 16 janvier : William Christie et Les Arts Florissants jouent les perles du Baroque Français, un répertoire d’autant mieux défendu qu’ils le chantent depuis des années… MA Charpentier (Te Deum), Mondonville (Motet : In exigu Israel), Rameau : Les Sauvages (Les Indes Galantes).

Samedi 17 et dimanche 18 janvier : week end Portes Ouvertes

Le 17 janvier : Lang Lang joue le 2ème Concerto pour piano de Prokofiev (20h30)

Le 18 janvier, 11h : concert en famille (programme de ce concert surprise, dévoilé au dernier moment)

pdp_logoLundi 19 janvier, 20h30 : Daniel Barenboim dirige son orchestre West-Eastern Divan orchestra : Boulez (Dérive 2), Ravel (Rhapsodie espagnole, Alborada del grazioso, Pavane pour une infante défunte, Boléro):

Le 20 janvier : récital Hélène Grimaud, piano (20h30). Programme autour de l’eau… la pianiste Hélène Grimaud célèbre l’élément vital, or liquide… Berio, Schubert/Liszt, Ravel, Albéniz, Fauré, Debussy…

pdp_logoLe 23 janvier : La Création de Haydn, oratorio. Accentus, Orchestre de chambre de Paris. Thomas Zehetmair, direction

pdp_logoDimanche 25 janvier, 16h30 : Gustavo Dudamel et l’Orquesta Sinfónica Simón Bolivar de Venezuela : Symphonie n°5 de Mahler.

Mardi 27 janvier, 20h30 : Orchestre nat Île de France. Enrique Mazzola, direction. Falla, Clyne (création), Britten, Bizet…

Jeudi 29 janvier : Orchestre de Paris, Christophe von Dohnanyi. Till Fellner, piano. Arabella Steinbacher, violon. Beethoven : Concerto pour piano n°4, Dvorak : Symphonie du Nouveau Monde, n°9.

Samedi 31 janvier à partir de 18h : Nuit du Raga, grands maîtres de l’Inde, dans le cadre du week end spécial « Inde ». Pandit Hariprasad Chaurasia (flûte), Rakesh Chaurasia (flûte), Ustad Amjad Ali Khan, sarod…

Toutes les infos et les modalités de réservation sur le site de la Philharmonie de Paris

 

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