samedi 20 avril 2024

Paris. TCE, le 1er novembre 2012. Beethoven:Symphonies n°1, 7. Fabien Waksman: Protonic games (création). Orchestre national de France. Daniele Gatti, direction.

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Composée dès 1799, achevée début 1800, (tout un symbole), la 1ère Symphonie de Beethoven ouvre le siècle romantique avec un feu et un panache irrésistibles. Entrée réussie pour le National de France sous la baguette économe d’un Gatti très complice avec ses musiciens; renouvelant une expérience déjà éprouvée à Bologne (2004), le directeur musical de l’Orchestre français permet une immersion totale et en continu dans le massif beethovénien, soulignant la modernité et l’élan novateur du Romantique, mis en regard avec plusieurs créations contemporaines.


vent de modernité

Il est clair qu’après Beethoven, le langage symphonique ne sera plus le même: un modèle pour tous les compositeurs, tel qu’il en sera de même de Wagner vis à vis de tous les créateurs européens à l’autre extrémité du siècle. Pour l’heure, au diapason de cette révolution instrumentale, le chef mesure ce soir ses effets, joue davantage sur l’articulation et la puissance que le contraste et la transparence. C’est un son compact et déterminé, franc et immédiat qui compose ce soir une préparation au cycle entier. La précision des attaques de cuivres, l’unisson des cordes, le son flatteur et sollicité de tous les bois, -très en avant tout au long de la soirée-, en particulier dans le très haydnien Andante cantabile (jusqu’à la grâce d’une conversation viennoise), de loin le plus convaincant de la soirée, sont prenants ; autant de facettes qui augurent d’une intégrale très engagée (à suivre pas à pas dans nos colonnes).

S’il n’était la 7ème en seconde partie d’un entrain évident où l’orchestre se lâche plus naturellement, on regretterait une certaine timidité générale face au mythe beethovénien et ce en début de concert; mais il n’en est plus rien avec l’intrusion choisie (attendue) de la pièce en création de l’excellent Fabien Waksman: Protonic games dont le titre renvoie à une relecture actuelle de la 7è justement. Comme il l’explique parfaitement dans notre reportage vidéo dédié à l’intégrale Beethoven au TCE, le compositeur distingue certaines particules de l’écriture beethovénienne pour en extraire l’essence dont découle tout un développement vers l’universel et le cosmique. De l’infiniment petit vers l’infinement grand. Superbe vision, généreuse, lyrique et passionnée qui découlant de Beethoven, offre un feu d’artifice orchestral dont le propre en cours de soirée, est de libérer le geste des musiciens. On n’a pas vécu d’interaction romantique/contemporain, aussi fonctionnelle voire stimulante. Bénéfice aux musiciens portés par un style fougueux et énergique; bénéfices pour le public visiblement conquis par ce parallèle lumineux: le pari est gagné: Beethoven n’a jamais paru plus réformateur et visionnaire.

Voici donc un premier volet plutôt réussi, qui augure de la suite: les 5,8,12,15 novembre 2012, les 9 symphonies de Beethoven couplées avec 5 compositeurs contemporains, au TCE à Paris.
infos et réservations: visiter le site de Radio France, Orchestre national de Radio France. Direction musicale: Daniele Gatti

Du 1er au 15 novembre 2012 : en cinq concerts au Théâtre des
Champs-Elysées
, l’intégrale des symphonies de Beethoven complétée par la
création de cinq nouvelles partitions commandées par Radio France à des
compositeurs de notre temps. Maître d’oeuvre de ce cycle événement:
Daniele Gatti, directeur musical de l’Orchestre National de France.

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