PARIS, TCE. Le 13 janv 2020. Haendel : ORLANDO. Le chef Francesco Corti dirige un Orlando (Haendel) concertant au Théâtre des Champs-Elysées (TCE). Le contre ténor dont les vocalises et la coloratoure rappelle ceux de Bartoli, Franco Fagioli devait assurer le rôle-titre, c’est finalement le français Christophe Dumaux, autre leader lyrique qui relève le défi du personnage, amoureux et chevaleresque (ayant déjà chanté le rôle à Vienne entre autres…) ; aux côtés de plusieurs tempéraments vocaux et dramatiques avérés : le Medoro de la puissante et suave Delphine Galou, la Dorinda amoureuse de Nuria Rial et Luca Pisaroni (le magicien Zoroastro), sans omettre Kathryn Lewek (Angelica). Après Vivaldi et ses fabuleux opéras sur le thème des vertiges et de la folie amoureuses (Orlando Furioso), Haendel, champion de l’opéra seria à Londres, démontre sa passion des affects humains et du théâtre des sentiments éprouvés, contrariés, démunis ; sur les traces des chevaliers errants, abattus par le dragon amour, tels qu’ils ont été conçus et pensé par L’Arioste et Le Tasse, le Saxon affirme une connaissance nuancée du cœur humain, ses contradictions, ses faiblesses et ses désirs.
Avec l’ensemble sur instruments anciens, Il Pomo d’Oro, dirigé par Francesco Corti.
Présentation du drame par notre rédacteur Benjamin Ballifh :… « Héros aux pieds d’argile. Avant nos Batman, Spiderman, Hulk ou Superman…. autant de vertueux sauveurs dont le cinéma ne cesse de dévoiler les fêlures sous la… cuirasse, les figures de l’opéra ont elles aussi le teint pâle car sous le muscle et l’ambition se cachent des êtres de sang, inquiets, fragiles d’une nouvelle humanité tendre et faillible. Ainsi Hercule chez Lully, Dardanus chez Rameau, surtout Orlando de Haendel… avant Siegfried de Wagner, héros trop naïf et si manipulable. Sur les traces de la source littéraire celle transmise par L’Arioste au début du XVIème siècle et qui inspire aussi Vivaldi, voici le paladin fier vainqueur des sarasins, en prise aux vertiges de l’amour, combattant si frêle face à la toute puissance d’Eros. Un chevalier dérisoire en somme, confronté au dragon du désir. Mais impuissant et rongé par la jalousie le pauvre héros s’effondre dans la folie. Que ne peut-il pourtant fier conquérant infléchir le coeur de la belle asiatique Angelica qui n’a d’yeux que pour son Medoro. En un effet de miroir subtil, Haendel construit le personnage symétrique mais féminin de Dorinda, tel le contrepoint fraternel des vertiges et souffrances du coeur : elle aime Orlando qui n’a d’yeux que pour la belle Angélique. »
LIRE aussi notre critique complète d’un récent cd ORLANDO / René Jacbos, version captivante qui révèle entre autres aux côtés du rôle titre, les personnages féminins clés : Dorinda et Angelica… https://www.classiquenews.com/cd-haendel-orlando-archiv-rene-jacobs-2013/
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PARIS, TCE. Lundi 13 janv 2020. Haendel : ORLANDO
RESERVEZ directement sur le site du théâtre TCE
https://www.theatrechampselysees.fr/la-saison/opera-en-concert-et-oratorio/orlando
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Distribution ORLANDO de Haendel
Christophe Dumaux : Orlando
Kathryn Lewek : Angelica
Delphine Galou : Medoro
Nuria Rial : Dorinda
Luca Pisaroni : Zoroastro
Francesco Corti, direction
Il Pomo d’Oro
Opéra chanté en italien, surtitré en français et en anglais