La Symphonie n°4 d’Anton Bruckner (1824-1896) est en général jouée dans la version, WAB 104, soit la première version de 1874 (édition Leopold Nowak). 2024 marque le bicentenaire d’Anton Bruckner ; l’Orchestre Symphonique d’Orléans a toute légitimité à aborder ce massif symphonique parmi les plus lumineux du catalogue Brucknérien.
De surcroît sous la baguette de son directeur musical Marius Stieghorst, lequel avant de jouer la partition, la présentera en en expliquant quelques clés de compréhension…
La partition inspirée de Wagner, – le grand modèle de Bruckner, s’inscrit dans une ferveur éclatante. En particulier dans son premier mouvement « allegro molto moderato », l’un des plus complexes par son assise, mais d’une construction éblouissante, diamantine. Certainement en liaison avec sa foi catholique ardente et sincère.
Notons la couleur nuancée mélancolique de l’Andante, moins endeuillé que songeur voire énigmatique ; l’énergie cynégétique du Scherzo, celui réécrit par Bruckner (pour la version ultime de 1880), doué d’une inspiration très programmatique et saisissante par sa flamboyance contrastée ; enfin, l’équilibre et la résolution qui ordonne dans une aisance souveraine, le FINALE, dont le portique dernier donne la mesure de l’imaginaire mystique de Bruckner : un Hosanna miraculeux dont il convient d’exprimer la légèreté et l’élan irrépressible.
Dite « Romantique », la Quatrième ouvre le cycle des Symphonies brucknériennes « en majeur ». Il existe trois versions connues, validées par l’auteur. Bruckner compose la partition originale de janvier à novembre 1874 et la dédie au Prince Constantin Hohenlohe, espérant une protection. La période est difficile pour Bruckner qui n’a presque plus aucune ressource pour vivre.
L’oeuvre ne sera révélée au concert que dans sa version originelle éditée par Nowak… en 1975 ! En 1878, Bruckner reprenait les deux premiers mouvements, puis en 1880, réécrivait le finale. C’est cette dernière version, la troisième, qui fut créée à Vienne, le 20 février 1881 sous la direction de Hans Richter.
« Romantique » : serait-ce parce qu’elle réussit une nouvelle sagesse ample et majestueuse malgré l’ampleur des effectifs ; le sentiment préservé malgré l’esprit du colossal ? La noblesse parfois emphatique, la solennité parfois spectaculaire ne doivent jamais amoindrir l’allant altier, l’électricité souterraine qui illumine de l’intérieur, une partition toute dédiée à l’auteur de Tristan, et comme traversée par le souffle de la sainte nature : l’ampleur des tutti, le clair obscur âpre, mordant, violent, sauvage des contrastes, opposant, affrontant les pupitres et familles d’instruments (cordes / bois / cuivres en fanfare déployée), enfin l’allure… doivent immédiatement se nourrir d’une vitalité jamais éteinte : continue, tendue, soutenue de haute lutte. Voilà qui fait les grandes interprétations (Jochuum, Gand, et le plus récent, de surcroît sur instruments d’époque, Herreweghe avec son fabuleux orchestre des Champs-Elysées, lequel dépoussière aussi de façon décisive… le massif brahmsien).
PLAN : Allegro molto moderato / Andante, quasi allegretto / Scherzo bewegt, agité / FINALE noté bewegt, doch nicht zu schnell : animé mais sans précipitation
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BRUCKNER, la symphonie commentée
Symphonie n°4 en mi bémol majeur dite « Romantique »
samedi 19 octobre 2024 – 20h30
dimanche 20 octobre 2024 – 16h
Théâtre d’Orléans, salle Touchard
ORCHESTRE SYMPHONIQUE D’ORLÉANS
Marius Stieghorst, direction
RÉSERVEZ vos places directement sur le site de l’Orchestre Symphonique d’Orléans
https://www.orchestre-orleans.com/concert/bruckner-la-symphonie-commentee/
BRUCKNER/ Symphonie n°4
En première partie Marius Stiegorst explique l’oeuvre afin que vous ayez quelques clés d’écoute et vous plonger un peu plus dans l’univers de Bruckner
Tarifs :
Hors abo
Cat 1 : 36 €/ Cat 2 TP : 33 € / Cat. 2 TR : 30€ / Cat 3 : 25 €
Abonnement 5 concerts
Cat.1 : 144€ / Cat.2 : 132€ / -26 ans : 35€
approfondir
LIRE notre critique de la Symphonie n°4 de Bruckner par Andris Nelsons / Gewandhausorchester Leipzig (1 cd Deutsche Grammophon 2017) : https://www.classiquenews.com/cd-compte-rendu-critique-bruckner-symphonie-n4-andris-nelsons-gewandhausorchester-leipzig-1-cd-deutsche-grammophon-2017/