mardi 29 avril 2025

Offenbach, Donizetti: comédies. Hélène Delavault Lyon, Csmd. Les 21, 22, 23 et 24 janvier 2009

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CNSMD Lyon

Saison 2008 2009

Soirées lyriques
Place à la comédie

Hélène Delavault

mise en scène

Lyon, cnsmd
Du 21 au 24 janvier 2009

Mercredi 21, jeudi 22, vendredi 23 janvier,
20h30.
Samedi 24, 18h
Lyon, Cnsmd. Salle Varèse, tarif unique : 12 €

Les solistes des classes de chant du Conservatoire Lyonnais jouent deux opérettes, farces récréatives : « Un mari à la porte » d’Offenbach (1859), et « Rita ou le mari battu » de Donizetti (1848), avec la complicité d’Agnès Melchior (piano) et Philippe Grammatico (préparation musicale). Et côté, mise en scène, rien de mieux qu’une experte des planches et du chant, la mezzo parisienne Hélène Delavault qui, formée à l’Ecole lyrique de l’Opéra de Paris puis élève à la Juillard School de New York, a créé plusieurs récitals dramatiques, au carrefour du cabaret, de la variété et du chant classique. Tout en incarnant avec délire et élégance, Yvette Guilbert, Paulette Darty, vedettes du café-concert, ou la diva de l’Empire, Madame Arthur…, elle fut Carmen de Bizet dans la mise en scène de Peter Brook (Bouffes du Nord, 1981). Aujourd’hui, l’actrice, qui a su intégrer dans ses propres spectacles, la dimension scénique de l’exercice vocal, se pique de mise en scène et de direction d’acteurs, au Cnsmd de Lyon.
Exigeante, critique, inventive, l’artiste prête son talent à la mise en scène des deux opérettes musicales présentées à Lyon, perles expressives conçues comme des opéras en miniature.
La metteuse en scène demande aux interprètes qu’ils approfondissent leur jeu, puisant dans leur expérience personnelle, les ressources émotionnelles aptes à rendre vivant et touchant, l’humaine dérision de leur rôle. Car comédies ne signifient pas superficialité, bien au contraire Hélène Delavault imagine ses mises en scènes comme des esquisses réalistes, saisissantes par leur justesse. Que le spectateur rit du malheur des caractères, puis culpabilise d’avoir ainsi moquer ce qui pourrait bien lui arriver, voilà une réaction si elle arrivait qui ravirait la chanteuse.


Réinventer le théâtre…

« Que veut la femme? disait Freud », précise Hélène Delavault. Une querelle entre un couple de jeunes mariés, le soir de leurs noces…! Une veuve remariée qui assène à son nouvel époux, une gifle par semaine, histoire que celle qui fut battue par son premier mari, prenne désormais les devants… Les intrigues des deux pochades étonnent notre regard actuel. Pas sûr cependant que les actions soient éloignées de nos préoccupations: car au final, entre l’image virile, et le mystère du désir féminin, Offenbach et Donizetti semblent bien au contraire avoir compris les ficelles souterraines des relations humaines. Au metteur en scène de représenter sur la scène, ce qui les rend encore actuels et « justes ». Comment trouver la finesse contradictoire de chaque individu? Comment s’écarter de toutes les règles classiques et de tous les poncifs éreintés qui empêchent tout simplement à la scène théâtrale d’exister, de palpiter au diapason du coeur humain? Réponses à Lyon, à partir du 21 janvier 2008.

Profitant de la jeunesse de ses interprètes, Hélène Delavault les conduit en une arène libre et créative plus proche du cinéma que de la scène théâtrale historique, pétrie de gangues asphyxiantes… Voilà pourquoi par exemple, l’action de Rita est déplacée dans notre époque. Donizetti n’en sortira que plus actuel. Et le chant? Guindé, maniérisme dépassé? Que nenni! « C’est de la parole en plus grand », nous indique la directrice des acteurs. A voir. Incontournable.

Illustration: Hélène Delavault (DR)

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