vendredi 25 avril 2025

Mozart: les Symphonies Haffner, Linz, Jupiter France Musique, les 10, 17 et 20 mai 2009

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Wolfgang Amadeus Mozart

Les Symphonies

France Musique

Symphonie Jupiter
La Tribune des critiques de disques
Dimanches 10 et 17 mai 2009 à 10h

Symphonies Haffner et Linz
Mercredi 20 mai 2009 à 09h30

Symphoniste des lumières

Mozart, l’auteur aux 41 Symphonies a laissé son empreinte dans l’art orchestral: faisant suite aux recherches formelles des Viennois et de l’Ecole de Mannheim (sous la tutelle de Johann Stamitz), le compositeur de Salzbourg s’approprie lui aussi le cadre symphonique, dérivé de l’ouverture italienne en trois parties (lent-vif-lent), déconnecté de son emploi d’ouverture à un drame musical qui suit. L’adjonction du Menuet en troisième position fait éclater la symétrie originelle et permet aussi au dernier morceau de s’épanouir. De la première Symphonie K16 (composée à 8 ans, en 1764) jusqu’à la 41è dite Jupiter (1788), l’aboutissement de toute une (courte) vie, l’écriture mozartienne suit les évolutions d’une âme hypersensible dont le parcours ici est moins immédiatement aussi cohérent que peut l’être les Concertos pour piano.
A partir de la 33è (datée de 1779, postérieure à la ré majeur dite « Paris », de 1778), Mozart possède avec éclat la maîtrise de l’écriture symphonique. Ce génie devait mener le musicien aux oeuvres dernières, les 6 ultimes opus, parmi les plus achevés dans le genre, en particulier les 3 derniers, les plus aboutis.
Si le mois de mai est celui des 200 ans de la mort de Joseph Haydn dont l’apport au genre symphonique n’est plus à démontrer (ce qui est moins le cas de ses opéras), Mozart occupe le haut de l’affiche des ondes de France Musique qui met l’accent sur plusieurs Symphonies majeures du Salzbourgeois.

Symphonie Haffner n°35, en ré majeur K385

La « Haffner » est strictement contemporaine de l’Enlèvement au Sérail (créé le 16 juillet 1776): Mozart créateur du premier opéra allemand, livre un opus symphonique pour le riche marchand de Salzbourg, Siegmund Haffner, qui vient d’être anobli. Travaillant la nuit au risque de se ruiner la santé, Mozart livre son manuscrit définitif le 3 août suivant! Malgré son air de sérénade, Mozart ne succombe pas pour autant qu genre facile du seul divertissement car il s’agit en effet d’une symphonie à part entière. Quatre mouvements l’atetstent: allegro con spirito, andante, menuetto, finale (presto).

Symphonie « Linz » n°36, en ut majeur K425

En juillet 1783, Jeune époux de Constance, Mozart se rend à Salzbourg. De retour vers Vienne, ils passent par Linz où ils logent chez le comte Thun. En novembre, cédant à l’invitation pressant du leur hôte, Mozart accepte de donner un concert: une symphonie s’impose mais il n’a pas pris de manuscrits avec lui: qu’importe, il en écrira une de nouvelle. Là encore, l’inspiration du compositeur tient du miracle: elle naît d’une eau jaillissante et naturelle, qui allie comme Fragonard en peinture la pureté du sentiment et son intensité immédiate. Richesse des mélodies, vitalité rythmique auxquelles répond la noblesse et l’élégance de l’écriture: Mozart égale son aîné Haydn. Pourtant, la différence éclate par une gravité supérieure, un ton de sincérité pulsionnelle, plus incandescent. Syncope, rupture désignent aussi les oscillations d’un coeur chantant, d’une âme musicale qui sait vibrer et palpiter comme oscilloscope. Quatre mouvements: Adagio-Allegro spiritoso; Andante; Menuetto; Presto.

Symphonie « Jupiter » n°41, en ut majeur K551

En août 1788, Mozart achève son ultime opus symphonique: un chef-d’oeuvre absolu et une nouvelle pierre pour l’arche miraculeuse qui relie l’élégance viennoise résolument classique et l’esthétique déjà romantique. L’oeuvre finale est d’autant plus emblématique de l’esprit des Lumières qu’elle irradie de valeurs positive, d’un triomphalisme éloquent et conquérant qui vient contraster avec les vertiges troublants de la Symphonie précédente (40è). En architecte, Mozart éblouit par sa maîtrise; la hauteur de vue, l’ampleur de l’échelle, la limpidité de l’écriture qui sait combiner sans artifice, et là encore comme un jaillissement naturel, « évident », le tissage fugué et le plan sonate. Certes Mozart a exprimé ses doutes et son angoisse en vertiges stupéfiants… mais la 41è affirme le pouvoir absolu de l’art, source de dépassement, de sublimation, de triomphe.
Quatre mouvements: Allegro vivace, Andante cantabile (con spirito); Menuetto: allegretto; Finale: molto allegro.
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