vendredi 19 avril 2024

Mozart, Don Giovanniversions de Prague et de VienneParis : Salle Pleyel, les 28 et 29 octobre

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L’actualité de « Don Giovanni » reste permanente. Davantage que
Carmen, les dernières années ont multiplié le nombre des productions de
l’ouvrage de Mozart et Da Ponte. L’année Mozart en est certainement
responsable. Pour l’heure, prétexte à notre dossier sur l’oeuvre, sa genèse et ses enjeux,
la prochaine version défendue sur la scène de la salle Pleyel à Paris,
à la fin d’octobre, par le chef baroqueux, René Jacobs, est l’une des
plus intéressantes offres du second semestre 2006.

René Jacobs qui a renouvelé la perception du théâtre mozartien, avec ses lectures de Cosi, des Noces et plus récemment de la Clémence de Titus,
(parue au premier semestre 2006 chez Harmonia mundi), poursuit ses
relectures sur instruments d’époque, dans le style articulé et ciselé
qui le distingue désormais. Il manquait à son palmarès, « l’opéra des
opéras » : Don Giovanni, deuxième opéra que Mozart compose en
complicité avec l’écrivain Da Ponte. L’œuvre maîtresse de la scène
lyrique, qui est aussi le volet central de la Trilogie Mozart/da Ponte,
fut composé en octobre 1787 pour le Nationaltheater de Prague, avant
d’être réadapté pour le Burgtheater de Vienne au printemps 1788.

D’après
Tirso da Molina, après Molière, suivant la trame de Bertati, Da Ponte
excelle à souligner le souffle fantastique du mythe. Le séducteur
dévoré par un feu intérieur, érotique et séditieux, anticipe les
brûlures révolutionnaires qui vont bientôt s’abattre sur l’Europe des
monarchies. Caractérisation des couples protagonistes selon leur
registre respectif, entre l’héroïque « seria » et le comique « buffa »,
Jacobs s’intéresse à exprimer l’identité des individus même si, ici,
aucun des portraits ne reste figé. Entre la tragédie et le délire
parodique, tout vacille. Mozart brouille les conventions comme le fait
son héros : bouffe et héroïque, pluriel, insaisissable et inconstant,
comme le Chevalier Don Giovanni.
Si d’une première approche,
Zerlina, Masetto et Leporello appartiennent au tiers-état, si a
contrario, au sommet de la pyramide sociale, Anna, Elvira et Ottavio
incarnent les sujets « nobles » de l’histoire, Don Giovanni se délecte
à interchanger les points de vues et « inventer » de nouveaux rapports
sociaux. Le travestissement qui lui permet de prendre la place de son
valet, et réciproquement, indique la pulsion alternative et ambivalente
du héros.
Sur le plan de la forme, l’opéra suit la même diversité
inventive, dans la fulgurance et le foisonnement. Plus rien n’est
fixe car tout est appelé à changer.

Paris, salle Pleyel
Samedi 28 octobre à 20h
Dimanche 29 octobre à 17h
Don Giovanni, en version de concert
Cycle « opéra en concert ».

Avec
Johannes Weisser, don Giovanni
Lorenzo Regazzo, Leporello
Svetlana Doneva, Donna Anna
Alexandrina Pendatchanska, Donna Elvira
Werner Güra, Don Ottavio
Sunhae Im, Zerlina
Nikolay Borchev, Masetto

Le Jeune chœur de Paris
Freiburger Barockorchester,
Direction, René Jacobs

Réservations
Réservez vos places et consultez la fiche de la production sur le site de la salle Pleyel

Crédit photographique
René Jacobs, DR

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