vendredi 29 mars 2024

Lang Lang : Beethoven, Malibran, Rachmaninov Actualité du pianiste chinois à Paris, saison 2007/2008

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Lang Lang,
Virtuosité maîtrisée

Sous la baguette carrée et puissante d’Eschenbach, le jeune chinois Lang Lang (25 ans, né à Shenyang en 1982), crée la surprise: jeu articulé, contrastes maîtrisée, musicalité lumineuse et suggestive, panache et caractère, feu et intériorité, l’interprète opère un changement décisif dans sa manière. Pour preuve, son nouvel album Beethoven dans lequel Lang Lang démontre une agilité habitée dans les Concertos n°1 et n°4 (1 cd Deutsche Grammophon). Présentation de cette évolution stylistique et concerts à Paris (salle Pleyel, de septembre 2007 à mai 2008) et en Province, jusqu’en novembre 2007…

Panache et caratère
Facétieux et plus réservé qu’à son habitude, sauf peut-être dans le Concerto n°4 où il s’autorise parfois un soupçon d’affectation narcissique, Lang Lang déploie infiniment d’attention à la partition. Il « fréquente » le Quatrième Concerto depuis l’âge de 16 ans. L’interprète en exprime aujourd’hui la brillance, la précision et la vitalité, sans complexe. Le dramatisme est intense et dans le mouvement lent, qui est pour le chef Christophe Eschenbach, l’évocation de la prière d’Orphée à la quelle l’orchestre, agent du destin, répond « non », le pianiste chinois fait montre d’une intériorité qui écarte d’emblée toute impression d’hédonisme personnel, ailleurs remarqué. La douleur et la solitude de son jeu (finalement plus délié et même ralenti, que legato) convoque un Orphée frappé et même terrassé par l’humaine souffrance.

Dans le Concerto n°1, les doigts déliés, agiles, galopants construisent un chant de l’enfance, de l’insouciance, nourri au lait du bonheur. Le pianiste chinois se montre investi d’une bonne humeur, franche, légère, souveraine. Ni affectation, ni miniardises ni effets de manche. Franchise et aussi déterminisme contrasté, galvanisé par une énergie rayonnante: Lang Lang, nouvelle manière? Le poids nouveau de la maturité, certainement.

Lui donne la réplique, l’Orchestre de Paris, qui sous la conduite de Christoph Eschenbach accentue la marche dramatique, l’allant expressif sans temps morts. Le chef n’a pas caché son enthousiasme pour le fougueux chinois dont la richesse expressive se déploie parfaitement sous son aile. Il est l’un des premiers à reconnaître sous ses dispositions techniques, une profondeur qui ne demande qu’à s’affirmer. Ce premier album réalisé en commun, qui concrétise une complicité initiée en 1999, marque un tournant dans la carrière musicale du pianiste virtuose.
Une excellente réalisation et l’un des volets les plus réussis, avec l’album d’Hélène Grimaud dans le n°5, « l’Empereur » (également paru chez Deutsche Grammophon), pour la rentrée 2007, résolument Beethovénienne.
Lire notre présentation de l’actualité Beethoven (télé, cd) de septembre 2007.

Concerts de septembre 2007
Lang Lang et Christophe Eschenbach ouvrent la saison nouvelle de l’Orchestre de Paris, les 12 et 13 septembre 2007 à 20h, Salle Pleyel. Au programme:
Ludwig van Beethoven: Fantaisie pour piano et orchestre et Concerto pour piano n°1
Piotr Illyitch Tchaïkovski: Symphonie n°4



Radio Classique
diffuse en direct le concert du 12 septembre à 20h30, depuis la salle Pleyel

Concerts Lang Lang en province
Le 16 novembre 2007, Toulouse. La Halle aux grains: récital
Le 19 novembre 2007, Nancy. Salle Poirel: récital
Les 22, 23, 24 novembre 2007, Lyon. Opéra national. Orchestre national de Lyon. Jun Märkl, direction

Pleyel saison 2007/2008: Bartoli/Malibran et Rachmaninov
Lors de sa nouvelle saison 2007/2008, la Salle Pleyel invite à 5 reprises le bouillonnant pianiste chinois. Après les deux concerts de septembre 2007, trois autres événements sont à inscrire sur vos agendas: deux sessions exceptionnelles liées à la Journée Hommage à Maria Malibran (mars 2008), puis retour de Lang Lang dans Rachmaninov avec le Philharmonique de Chine (mai 2008):

Lundi 24 mars 2008, à 11h et à 20h30
Cecilia Bartoli, mezzo-soprano
Maxim Vengerov, violon
Lang Lang, piano
Le Salon romantique de Maria Malibran: Liszt, Beriot, Liszt, Malibran, Moscheles, Rossini, Viardot

Lundi 12 mai 2008 à 20h
Orchestre Philharmonique de Chine
Long Yu, direction
Lang Lang, piano
Richard Wagner: Tannhäuser, ouverture
Sergueï Rachmaninov: Concerto pour piano n°2
Bela Bartok: Concerto pour orchestre

4 dates clés de la carrière de Lang Lang

1982
Naissance à Shenyang (Chine)

1987
A 5 ans, Lang Lang obtient le Premier Prix du Concours de Piano de Shenyang

1999
Révélé par Christoph Eschenbach au Festival de Ravinia où Lang Lang remplace au pied levé le pianiste André Watts pour le « gala du siècle » (Concerto n°1 de Tchaïkovski, Symphonique de Chicago, Christoph Eschenbach, direction)

2001
Récital à guichets fermés à Carnegie hall: Concerto de Grieg (Symphonique de Baltimore, Yuri Temirkanov, direction)

Crédit photographique
Lang Lang © Félix Broede / DG 2007

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