vendredi 25 avril 2025

LA SEINE MUSICALE, les 27 et 28 février 2024. Franz SCHUBERT / Emilie MAYER – Insula Orchestra / Laurence Equilbey (direction).

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Après l’intégrale symphonique consacrée à la compositrice française Louise Farrenc (dont l’enregistrement édité chez Warner de ses Symphonies n°1 et 3, prélude à un prochain volet, avait été couronné par un CLIC de CLASSIQUENEWS en avril 2023…), Laurence Equilbey et Insula Orchestra poursuivent leur exploration musicale, en particulier au service des compositrices écartées, oubliées… en témoignent les Symphonies d’une autre créatrice romantique, à l’ardente créativité : Emilie Mayer (1812-1883) !

 

LIRE aussi notre critique des Symphonies 1&3 de Louise Farrenc :https://www.classiquenews.com/critique-cd-louise-farrenc-symphonies-1-3-insula-orchestra-2-cd-warner-classics/

 

 

SCHUBERT / MAYER

Dans ce programme, associer l’écriture de Franz Schubert (né en 1797) et d’Émilie Mayer (née à Friedland en 1812), de la génération suivante, apparaît comme une évidence, tant leur style et leur poétique se répondent. Insula Orchestra propose ainsi une nouvelle exploration passionnante soit plusieurs confrontations entre les deux auteurs, lors des prochaines saisons.

Pour exprimer le souffle décisif du Schubert symphoniste, Laurence Équilbey a choisi deux œuvres du compositeur romantique fauché à 31 ans : l’ouverture de son opéra de jeunesse « Le Pavillon du diable », qui est un opéra « de magie naturelle » : claire évocation fantastique et fiévreuse dont l’écriture se révèle révolutionnaire (notée Allegro con fuoco). La Symphonie n°4, dite « Tragique » affirme davantage encore la pensée dramatique extraordinaire du jeune compositeur (conçue en avril 1816). Profondeur, maturité… ampleur de l’effectif et maîtrise de l’orchestration, l’opus que la tonalité en mineur teinté d’une certaine inquiétude, souligne combien, à 19 ans, Franz Schubert sait aussi, aux côtés des Lieder, ciseler la grande forme. On ne peut plus guère le ranger dans l’ombre de Beethoven : Schubert s’impose dans cette partition de première valeur. 

 

Émilie Mayer, adulée puis oubliée

 

 

Pour sa part, originaire d’Allemagne du nord, Emilie Mayer s’impose près de 30 ans après Schubert ; celle qui libérée de toutes contraintes financières, peut se consacrer totalement à son art, a composé huit Symphonies. La première (1847) est furieusement romantique, en do mineur, trouvant un équilibre idéal entre passion et équilibre. L’œuvre atteste d’une force créative singulière qui fut reconnue et célébrée de son vivant.  La compositrice, que certains nomment « la Beethoven au féminin », s’est formée auprès de Carl Loewe à Stettin entre 1841 et 1847, puis Adolf Bernhard Marx et Wilhelm Wieprecht à Berlin à partir de 1847. Elle se réalise pleinement dans deux genres : l’écriture symphonique abordée dès 1845 (8 symphonies,15 ouvertures), et la musique de chambre qui l’occupe à partir de 1862 et jusqu’à la fin (dont 7 Quatuors à cordes). Le Finale de cette Symphonie n°1 démontre le métier de Mayer pourtant à ses débuts – où de claires références à Mozart, Schubert, Mendelssohn n’empêchent pas un brio conquérant, une ardeur et une maîtrise des contrastes, souvent irrésistibles. 

Contemporaine de Richard Wagner, Emilie Mayer s’inscrit plutôt dans l’héritage des grands Viennois (Mozart, Haydn) tout en assimilant aussi les audaces beethovéniennes. Tempérament admiré et recherché, la compositrice séduit l’auditoire de diverses institutions et sociétés musicales majeures (Société Philharmonique de Munich, Operakademie de Berlin). Malgré leur succès et un retentissement indiscutable, les œuvres d’Émilie Mayer ne furent que sommairement publiées, d’où l’oubli rapide qui l’emporta après sa mort. Il était temps de rétablir en pleine lumière un tempérament symphonique exceptionnel, figure centrale du second XIXème siècle germanique. 

 

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LA SEINE MUSICALE
Auditorium Patrick Devedjian
Mardi 27 février 2024, 20h
Mercredi 28 février 2024, 19h30

 

Réservez directement vos places sur le site d’INSULA ORCHESTRA :
https://www.insulaorchestra.fr/evenement/franz-schubert-emilie-mayer-les-phenomenes-romantiques/

 

Programme (1h40 avec entracte)

Franz Schubert
Ouverture du Pavillon du Diable
Symphonie n°4 « Tragique »
Emilie Mayer
Symphonie n°1

 

Laurence Equilbey (c) Irmeli Jung)

 

Insula Orchestra (c) Julien Benhamou

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