samedi 20 avril 2024

Jean-Sébastien Bach: Magnificat en ré majeurFrance Musique, dimanche 28 novembre 2010 à 14h

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Jean-Sébastien Bach


Magnificat
en ré majeur bwv 243


France Musique
Dimanche 28 novembre 2010 à 14h
La tribune des critiques de disques

A la source de la partition se précise l’Evangile de Saint-Luc qui rapporte qu’après l’Annonciation, Marie rend visite à Elisabeth, laquelle, admirative, la qualifie de « femme bénie entre toute les femmes ». La réponse de Marie ne se fait pas attendre: l’élue chante un hymne joyeux, plein d’humilité, de reconnaissance et de grâce. C’est le Magnificat (d’après le premier mot du texte). Dans l’église luthérienne, deux formes sont utilisées: la traduction allemande du texte latin: Meine Seele, erhebet den Herrn, chanté pour les vêpres, les samedi et dimanche; le texte latin original que l’église de Leipzig autorise mais pour les 3 grandes fêtes sacrées de l’année liturgique, Noël, Pâques, Pentecôte.

La partition de Bach est créée dès 1723 pour le premier Noël que le compositeur passe à Leipzig. En sa première formulation la bwv 243a, est en mi bémol majeur: quatre textes allemands sont insérés au texte latin. Il s’agit de cantique de Luther et de lied qui exalte la grâce mariale et dont la référence directe à Noël, rend impossible leur réutilisation pour Pâques et Pentecôte.
En 1728, Bach révise ce corpus qui devient bwv 243, change de tonalité (ré majeur), retire les textes ajoutés en 1723, de sorte que le cycle peut désormais être joué pour toutes les fêtes importantes de l’année. Sur le plan instrumental, Bach remplace les flûtes à bec par 2 hautbois et ajoute les flûtes traversières.

12 parties composent le retable musical:
1. Magnificat: cri de jubilation de Marie auquel répond tout l’effectif instrumental (avec les trompettes) et le choeur qui souligne la puissance du mot « magnificat ».
2. Et Exultavit: solo mélismatique de la soprano 1: ici, s’exprime la joie individuelle de Marie
3. Qui respexit: le duo hautbois d’amour et soprano exprime la béatitude Marie
4. Omnes generationes: choeur polyphonique et jubilatoire
5. Quia fecit: le solo de basse traduit la puissance du Très-Haut
6. Et misericordia: barcarole pour alto et ténor
7. Fecit potentiam: fugue lumineuse qui exalte la gloire et la puissance de Dieu. Des effets de théâtre, voire l’opéra jaillissent ici: les arrogants seront détruits et la jubilation de la trompette exprime l’éclat divin de justice et de fraternité
8. Deposuit: section dramatique confié au ténor qui chante la chute des puissants et l’élévation des plus humbles
9. Esurientes: sérénité du chant de l’alto qui dialogue avec 2 flûtes. Les riches seront dépossédés et les pauvres rassasiés…
10. Suspecit Israel: les 5 enfants d’Israël (2 sopranos, 1 alto) croisent leur chant de louange tandis que les 2 hautbois jouent le Magnificat grégorien.
11. Sicut locutus est: fugue à 5 voix (sans instruments sauf le continuo) exprime l’austérité indiscutable du dogme
12. Gloria Patri: le choeur à 5 voix (avec les trompettes) produit la jubilation et célèbre la Sainte Trinité. Bach reprend le thème du premier choeur (Magnificat introductif) et ainsi la boucle est bouclé.

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