vendredi 29 mars 2024

Jan Dismas Zelenka: Invitatorium, Requiem Les 22 et 26 août 2009 à 21h, en direct

A lire aussi
Jan Dismas Zelenka
Invitatorium, Requiem
I Penitenti al Sepolcro del Redentore

France Musique,
Samedi 22 août 2009 à 21h

En direct de la Chaise Dieu

Musique pour les funérailles d’Auguste II le Fort, roi de Pologne
Invitatorium, Leçons et repons ZWV 47 (1733)
Requiem ZWV 46 (1733)


Mercredi 26 août 2009 à 21h
En direct de Sablé

I Penitenti al Sepolcro del Redentore ZWV 63, oratori (1736)

Collegium 1704
Vaclav Luks, direction

Le Bach de Dresde

Jusqu’en 1733, Zelenka (1679-1745) musicien de la chambre royale du roi de Pologne, Auguste II, sert en particulier la dévotion de la belle fille du souverain, Maria-Josepha ou Marie-Josèphe de Saxe, personnalité autoritaire et d’une religiosité superactive. Elle fait régner alors un climat mystique auquel la musique du compositeur apporte un éclat remarquable par son raffinement grave, ses déplorations subtiles aux couleurs ciselées. Le propre de Zelenka est d’allier grandeur et piété sincère, ivresse spirituelle et sens du faste: ainsi son Te Deum ZWV 146, pour deux choeurs de 1731, le plus beau qu’il ait jamais écrit. En outre, le tempérament triste et mélancolique du créateur s’accorde à ce théâtre des larmes, de l’effusion, de la fervente coupable et introspective. Son écriture est faite pour servir l’oratorio. ce qu’il réussira comme l’oeuvre présentée à Sablé, plus tardive l’indique nettement.

Les deux oeuvres diffusées par France Musique depuis les festivals de la Chaise Dieu et de Sablé, à 4 jours d’intervalle, datent d’une année charnière pour Zelenka, 1733, quand meurt le 1er février, son principal mécène et patron, Auguste II. Les nouveaux souverains polonais à Dresde, Auguste III et son épouse, la déjà nommée Maria-Josepha, aime surtout l’opéra italien. Et c’est Hasse, en place depuis 1731 à Dresde qui obtient le poste de compositeur principal. Zelenka en conçoit dépit et amertume. Le dynamique Hasse, né près de Hambourg s’impose comme champion de la nouvelle musique, napolitaine, souvent opposé à son rival Zelenka, qui de son côté, spécialisé dans la musique sacrée (avait-il le choix?), reçoit l’étiquette de musicien de la « vieille école ». Serviteur depuis 24 années de la Cour dresdoise, Zelenka espérait devenir Kapellmeister… Mais Hasse lui souffla la place. Moins apprécié par le roi que par son épouse, Zelenka devra se plier aux exigences et aux goûts du nouveau monarque: rester dans la veine sacrée.
Pour autant, le compositeur de Bohème assimile les effets du bel canto napolitain et ses oeuvres ne manquent pas d’une certaine théâtralité « nouveau style ».
En 1733, l’année où Rameau à Paris crée un scandale historique avec son premier opéra Hippolyte et Aricie, Zelenka fort naturellement honore la mémoire de celui qui fut son protecteur Auguste II le fort, et ce dans l’inspiration qui demeure la sienne, puisque Hasse règne sur l’opéra: le drame sacré et la ferveur spirituelle. En témoignent les oeuvres jouées à la Chaise Dieu pour les cérémonies funèbres après la mort du Roi de Pologne.
L’oratorio des Pénitents au Sépulcre du Rédempteur date de 1736: en langue non latine, « volgare », c’est à dire en italien d’après le livret de Stefano Pallavicini, il révèle clairement combien Zelenka est tenté par le théâtre et subit lui aussi l’influence du goût dominant pour l’opéra italien, en particulier napolitain, imposé et défendu par le premier compositeur de la Cour dresdoise, Hasse. En outre le ton de la déploration et de la contrition l’inspire particulièrement et il n’est pas incorrect de penser que l’oratorio ZWV63, fait partie des chefs d’oeuvre du genre. Les personnages de David, Pierre et surtout de Marie-Madeleine, saisie et émue par le sacrifice du Christ, louent et honorent celui qui a donné sa vie pour le salut de l’humanité… Caractérisation des personnages, motricité rythmique, allant et fougue font de Zelenka, un génie de l’expression musicale. L’oratorio de 1736 annonce les oeuvres sacrées (en majorité des Messes) qui jusqu’en 1741, plus rares mais d’une inspiration remarquable, dévoilent la pleine maturité et l’éloquente maîtrise de Zelenka, génie de la veine sacrée et donc justement appelé le « Bach de Dresde », selon un légende non usurpée. La production de l’oratorio I Penitenti al Sepolcro del Redentore diffusé en direct par France Musique, regroupe les interprètes du disque édité par Zig Zag Territoires, en août 2009. Lire ci après notre critique développée du cd I Penitenti al sepolcro del Redentore de Zelenka par Vaclav Luks…


cd

Jan Dismas Zelenka (1679-1745): I Penitenti al Sepolcro del redentore ZWV 63. Marina Rewerski (Madeleine), Eric Stoklossa (david), Tobias Berndt (Pierre). Collegium 1704. Vaklav Luks, direction. Nouveau cd édité en août 2009

Illustration: Louis de Silvestre; portrait d’ Auguste II le Fort, principal protecteur et employeur de Zelenka à Dresde (DR)

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