Hommage à Jerome Robbins
Ballet de l’Opéra de Paris
Mezzo
Le 28 décembre 2008 à 20h30
Le 5 janvier 2009 à 17h
Le 21 janvier 2009 à 10h
Elégance et humour
(conçue par Benjamin Millepied, né en 1977, dont Robbins fut le premier
mentor, le faisant entrer dans sa compagnie new yorkaise, le NYCB pour
New York City Ballet) est une partition spécialement commandée pour cet
anniversaire.
Décédé en 1998, le chorégraphe ajoute à l’extrême virtuosité de
Noureev, directeur du ballet parisien, la subtilité poétique dans la
veine contemporaine; faisant dialoguer, épure, apparente austérité, et
fluidité libre et fantaisiste. Robbins aimait Chopin, comme en
témoignent ses deux ballets, In the night et The Concert (ce dernier
sur un mode fantaisiste et humoristique).
A Paris, outre les ballets chopiniens sus mentionnés, Robbins
remonte ses standards new yorkais, que dansait Ghislaine Thesmar dans
les 70’s: En sol, Afternoon of a sun…
Sur la chorégraphie de Millepied, le compositeur Nico Muhly, 27
ans, ex assistant de Philip Glass, écrit une partition en fonction des
besoins du chorégraphes et selon le tempérament de chaque danseur. Les
quatre personnages se cherchent, se croisent, flirtent, dans un espace
urbain, proche de West Side Story
Deux femmes, deux hommes expriment la relation complexe, à la fois
légère et grave des êtres entre eux. Les étoiles Marie-Agnès Gillot
(souple, féline, insecte éblouissant par son élégance naturelle),
Laetitia Pujol (plus raide mais non moins intense) sont accostées par
Marc Moreau et Audric Brézard, membres du ballet, en raison de
l’empêchement des danseurs initialement prévus (Jérémie Bélingard et
Yann Bridard). Fulgurance des gestes, frottements fugaces, couples
esquissés puis brisés net, confrontations plutôt que rencontres. Qui
est qui? L’autre me comprend-t-il? Peut-il me « reconnaître » ou tout
simplement me connaître et me comprendre? Faux semblants, vérité,
mensonges… le ballet Triade
(pourquoi ce titre puisqu’il s’agit d’un épisode dansé à quatre?) nous
parle d’identité peu dialoguées, d’existence associées sans
compréhension ni complicité.
De son côté, l’écriture de Robbins n’a rien perdu de son élégance mordante et critique, facétieuse et espiègle. En sol (puisque dansé sur la musique du Concerto en sol
de Maurice Ravel, d’un raffinement toujours exquis), dans ses costumes
Belle Epoque, est un réservoir iodé de vitalité marine, où Gillot campe
une irrésistible reine des plages. Aux côtés de l’étoile, saluons le
corps musculeux et fluide de son partenaire Florent Magnenet, comme la
facétie délicieuse de Dorothée Gilbert.
In the Night convoque l’esprit romantique et crépusculaire de
Chopin et la suite amoureuse de trois couples, chacun d’un âge
différent: découverte attendrie de la jeunesse, passion de maturité,
détachement mais quiétude du crépuscule.
The Concert qui
est celui d’un piano placé sur la scène, élément fédérateur des
épisodes comiques qui se développent ensuite, montre combien les
membres du Corps de Ballet savent et danser et jouer.
Le ballet a été créé au City centre of music and drama par le NYCB, le
6 mars 1956. La cocasserie, et la poésie affirment le génie d’un
Robbins qui sait se moquer de lui-même. Il s’agit d’évoquer les divers
sentiments éprouvés dans l’assistance lors d’un concert de musique de
Chopin: du jeune homme romantique et timide, introspectif, à la jeune
fille à lunettes, de l’étudiant au couple déparaillé…
Progamme
En Sol
Marie-Agnès Gillot
Florian Magnenet
Triade
Laëtitia Pujol
Marie-Agnès Gillot
Marc Moreau
Audric Bezard
In the night
Clairemarie Osta
Benjamin Pech,
Agnès Letestu
Stéphane Bullion,
Aurélie Dupont
Nicolas Le Riche
The concert
Ballerina: Dorothée Gilbert
Husband: Alessio Carbone
Wife: Laurence Laffon
Shy boy: Emmanuel Thibault
Angry lady: Laure Muret
1st man: Stéphane Phavorin
2d man: Jean-Christophe Guerri
2 girls: Alexandra Cardinale / Clara Delfino
Illustrations: Jerome Robbins (DR). Deux scènes de The Concert (DR)