Hector Berlioz
Chef d’orchestre
France Musique
Mardi 19 mai 2009 à 10h
Virtuose de l’orchestre
Comme Mahler après lui ( et aujourd’hui Boulez mais la musique de ce dernier est-elle réellement accessible?), Berlioz est l’un des rares compositeurs qui en plus de la plume sait aussi manier avec maestrià la baguette. S’il fut aussi un bon guitariste, s’accompagnant pendant ses marches en randonnée, Berlioz ne manie qu’un seul instrument en virtuose: l’orchestre. Admiré de Spontini et César Cui (qui le voit diriger à Saint-Pétersbourg), Berlioz a su se forger un authentique style de direction grâce à ses nombreux concerts et tournées, où défenseur de sa propre musique, le compositeur et chef d’orchestre s’est démené sans compter ni préserver ses forces.
Passionné par le métier, Berlioz laisse même un traité sur la direction d’orchestre (avec schémas détaillant toutes les directions des bras!), intitulé « Le Chef d’orchestre, Théorie de son art », qu’il intègre à la seconde édition de son Traité d’orchestration. Connaissant comme peu toutes les combinaisons possibles des instruments entre eux, Berlioz compose d’abord ses oeuvres dans l’orchestration complète: il a en déduit ensuite une réduction pour piano ou effectif restreint… cheminement inverse de la plupart des auteurs qui écrivent d’abord une version allégée (esquisse, souvent pour le piano) puis la développe en une version orchestrale.
Autant de science que le compositeur génial consigne dans son Grand Traité d’instrumentation et d’orchestration modernes (1845), révisé, augmenté dans une autre édition en 1855 et dont la lecture allait être décisive pour nombre de compositeurs romantiques et postromantiques. C’est que Berlioz y précise en technicien doué de sentiment et de sensibilité, toutes les nuances et facettes abordés par le compositeur sur son ouvrage: mélodie, contrepoint, fugue, accents, couleurs, tempo, rythme, dynamique… sans omettre la voix qu’il adora avec une ferveur superlative.