Giuseppe Verdi: Macbeth, 1847. Jean-Yves Ossonce, Gilles BouillonTours, Opéra. Nouvelle production, les 11, 13 et 15 mai 2012

La scène tourangelle affirme sa passion verdienne et avant l’année du centenaire 2013, voilà une maîtrise visionnaire qui confirme aussi la place et le dynamisme de l’Opéra de Tours sur la scène lyrique française voire européenne. Simon Boccanegra la saison passée, Macbeth donc cette année, ultime production de la saison en cours (2011-2012) et pour 2013, de nouveaux accomplissements: reprise du Bal Masqué puis nouvelle production de Rigoletto… En mai 2012, pour 3 dates, l’Opéra de Tours et Jean-Yves Ossonce, son directeur, présente un nouveau Macbeth, d’autant plus prometteur qu’il sollicite la vision du metteur en scène Gilles Bouillon, homme de théâtre familier à Tours (et aussi directeur du centre dramatique régional de la même ville). C’est donc une conjonction de talents locaux… pour la plus grande réussite du spectacle.

Pour Gilles Bouillon, Verdi comprend au plus juste le nerf dramatique du drame de Shakespeare: les Macbeth sont possédés par la conquête du pouvoir; et Macbeth en particulier, obsédé par l’absence de fils donc de descendance. Tout est écrit dès lors et déclamé de façon halluciné, en épisodes de pure magie fantastique, par les sorcières qui à plusieurs reprises confirme le destin et la malédiction de celui qui n’aura pas d’héritier… La force de la production tient à la révélation de cet élément moteur. Dans la fosse, Jean-Yves Ossonce, en artisan toujours inspiré par l’action lyrique et orchestrale aura soin de veiller à l’équilibre voix/orchestre, tout en ciselant les couleurs âpres, lugubres, les climats souvent fascinants d’un opéra passionnant qui appartient aux ouvrages les mieux construits de l’oeuvre verdienne. Production événement: 3 dates incontournables, les 11, 13 et 15 mai 2012.