vendredi 29 mars 2024

Ensemble Orchestral Contemporain: Musique / Image. Reich, Adams Du 27 novembre 2008 au 16 janvier 2010

A lire aussi

Ensemble
Orchestral
Contemporain

Saison 2008 – 2009

Musique / Image

27 Novembre 2008 à 19h30

Grenoble (38) MC2

17 janvier 2009 à 20h30

Firminy (42) Maison de la Culture

30 avril 2009 à 19h30

Thonon-les-Bains (74)

Espace Maurice Novarina

14 mai 2009 à 20h

Andrézieux-Bouthéon
(42)
Théâtre du parc

Samedi 16 janvier 2010 à 20h30
Nanterre, Maison de la musique
(92)

Images d’Amérique

Concert majeur de l’EOC (Ensemble Orchestral Contemporain), dans le cadre des 38ème Rugissants 2008: ce concert-spectacle entre image et musique, témoigne de l’imagination fertile de deux complices, René (orchestration) et Jérôme Bosc (image).
De Steve Reich à John Adams, le programme parcourt plusieurs sillons de la recherche musicale américaine, offrant une divagation délirante et stimulante par le son et l’image.

Lorsque deux passionnés d’art contemporain, René et Jérôme Bosc, s’intéressent à l’Amérique contemporaine, un univers délirant et burlesque saisit leur imaginaire. Excès et démesure avec New-York mise en image sur City Life de Steve Reich (1995) où les sons enregistrés dans la mégalopole dialoguent avec 17 musiciens de l’Ensemble Orchestral Contemporain.
Le new yorkais, Steve Reich né le 3 octobre 1936 fait la connaissance de Philip Glass à la Juilliard School qu’il fréquente de 1958 à 1961. De retour en Californie, le compositeur américain approfondit l’écriture musicale avec Darius Milhaud et Luciano Berio: tout en rejetant le sérialisme, il assimile les possibilités expressives de jazz modal, celui de Coltrane entre autres, et adhère à la musique répétitive en participant à la création de In C de Terry Riley (1964). A partir de 1966, ayant créé son propre ensemble « Steve Reich and Musician’s », le compositeur anime régulièrement la scène défricheuse et expérimentale du XXème siècle: déphasage graduel, tons indonésiens, minimal art (Pendulum Music, avec le peintre William Wylie, 1968), percussions africaines, gamelans balinais, … sont quelques pistes d’une sensibilité suractive et toujours tendue vers le saisissant, l’inédit.

City Life (1995)
, pour instruments et samplers, marque une évolution dans l’utilisation technologique : deux claviers
jouent en direct des fragments de paroles et des bruits urbains échantillonnés. Son inclination pour la musique ancienne (Pérotin) lui inspire Proverb (1995). Avec The Cave (1989-1993), conçu autour d’Abraham, père des trois religions monothéistes, et composé pour un ensemble instrumental accompagnant la projection d’une vidéo réalisée par
Beryl Korot, Reich se lance dans la création multimédia. En 1994, il devient membre de l’American Academy of Arts. De 1998 à 2002, il compose Three Tales, opéra vidéo traitant de la domination technologique du XXe siècle à travers trois épisodes : le crash du Zeppelin en 1937 (Hindenburg), les essais nucléaires américains dans le Pacifique de 1946 à 1952 (Bikini) et la brebis clone conçue en 1997 (Dolly). En 2006, il reçoit le prix Praemium Imperial (Japon) et en 2007 le Polar Music Prize (Suède).


La Chamber Symphony (1992) de John Adams
(né en 1947) accompagne sur un rythme haletant les « cartoons » réalisés par Chuck Jones notamment le célèbre « Roadrunner » (Bip Bip pour nous Français) en se payant le luxe de citer au passage la Kammersymphonie de Schoenberg. Avec une impertinence délirante, celle qui met en scène Pierre Boulez à la poursuite de Karlheinz Stockhausen, comme le coyote s’épuisant à courser Bip Bip dans le scénario désormais convenu et fameux du dessin animé !
Adams reçoit l’influence des minimalistes LaMonte Young, Steve Reich et surtout Philip Glass dont il semble le plus proche. Mais le compositeur sait renouveler ses influences en trouvant un ton personnel: pulsations rapides et énergiques ; ondulation et modulation par vagues de motifs mélodiques, successions de montées graduelles de la
puissance sonore pour aboutir à une sorte de climax émotionnel. Auteur lyrique désormais célébré depuis Nixon in China (1987), le compositeur collabore étroitement avec Peter Sellars: leur duo a produit ensuite The Death of Klinghoffer (1991). Volontiers engagé, Adams a récemment créé en mémoire des victimes du 11 septembre 2001, On the Transmigration of the Souls, hymne poétique d’une rare force suggestive dans laquelle le compositeur renoue avec la pureté sonore de Charles Ives…
Contre le diabolisme destructeur des hommes, les mêmes Sellars et Adams ont plus récemment créé en 2005, leur nouvel opéra sur la bombe atomique, Doctor Atomic…

Une escapade de l’autre côté de l’Atlantique, du côté d‘Emerson, Lake and Palmer (célèbre groupe britannique de rock progressif des années 70) apporte un regain d’évasion sonore au sein de la performance hors norme mise en image par Jérôme Bosc. Avec Tarkus (1971), il s’agit d’un hommage à l’invention séditieuse des enfants des Beatles et des Rolling Stones (Yes, King, Crimson, ELP, Genesis).

Illustrations: John Adams, Steve Reich (DR)

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