A travers un geste autant musical que théâtral, l’ensemble fondé par Denis Raisin Dadre, DOULCE MÉMOIRE, exprime au plus juste l’esprit de la Renaissance ; les fastes courtisans, le raffinement et le luxe de la haute société comme la truculence du petit peuple, l’ivresse des voyages, l’avancée des inventions… Comme un miroir vivant, chanteurs et instrumentistes excellent à ressusciter l’effervescence et les idéaux d’une période mythique de la civilisation européenne…
Pour preuve le nouveau programme dédié au poète de la Pléiade, Pierre de Ronsard (1524-2024), « Cueillez, cueillez votre jeunesse…! », pour le 500è anniversaire de sa naissance, sous la forme d’un (double) cd à paraître à l’automne 2024, simultanément à une riche tournée hexagonale…
Après Joachim Du Bellay (2022), Doulce Mémoire, poursuit son illustration des poètes de la Renaissance, en se concentrant en 2024 sur la figure du poète Ronsard. AU moment de son 500è anniversaire, quelle est la réception de sa poésie aujourd’hui ? … « musique du verbe, portant une immense ambition qui va bien au-delà de l’enrichissement de la langue française ».
Quelque voix que puisses avoir…
A ce titre Doulce Mémoire apporte un nouvel éclairage à travers le regard qui croise poésie et musique, langue et chant ; Denis Raisin Dadre dévoile comment Ronsard se démarque de Du Bellay par son orphisme et sa sensibilité naturelle à la musique instrumentale : « Au cœur du groupe de la Pléiade deux conceptions se font jour. L’une est analogique : la poésie est musique ; le vers est comme une musique ; la poésie est comme un chant, conception défendue par Du Bellay pour qui la poésie se suffit à elle-même. L’autre conception, défendue par Ronsard, affirme que la poésie a vocation à être chantée, rejoignant la tradition antique représentée par le personnage d’Orphée. Dans L’abrégé de l’art poétique François de 1565, Ronsard recommande au poète de chanter ses vers : « Je te veux aussi bien avertir de hautement prononcer tes vers, quand tu les feras, ou plutôt les chanter, quelque voix que puisses avoir. »
_____________________________________________
TOURNÉE Ronsard, cueillez, cueillez votre jeunesse…
Pierre de Ronsard (1524-2024) : « cueillez, cueillez votre jeunesse… » – Programme en création dans le cadre de la commémoration du 500e anniversaire de la naissance du poète de la Pléiade
6 représentations
Vendredi 6 septembre 2024 : TALCY (41)
Samedi 7 septembre 2024 : BEAUMONT-LOUESTAULT (37)
Jeudi 12 septembre 2024 : TOURS (37)
Vendredi 13 septembre 2024 : Alençon (61)
Vendredi 21 septembre 2024 : BOURGUEIL (37)
PLUS D’INFOS sur le site de DOULCE MÉMOIRE :
https://www.doulcememoire.com/programmes/cueillez-cueillez-votre-jeunesse/
Effets thérapeutiques et cathartiques
Ainsi de son vivant Ronsard fait appel aux musiciens et devient même le poète favori des compositeurs de son siècle. « Pas moins de 393 mises en musiques de ses poésies par une quarantaine de compositeurs du XVIe siècle sont recensées. Pour Pontus de Tyard, qui fait aussi partie de la Pléiade, l’union de la musique et de la poésie produit des effets thérapeutiques et cathartiques. Tout ce mouvement, dont le chef de file est Ronsard, prête à l’union de la poésie et de la musique des effets psychologiques puissants et bénéfiques. Nourris par la théorie des quatre fureurs, les poètes, intercesseurs entre les muses et le lecteur auditeur, sont investis d’une mission ; rétablir l’harmonie « chassant la dissonante discorde ».
Fureur poétique, fureur bénéfique
Aujourd’hui, Doulce Mémoire entend retrouver ces effets merveilleux, la fureur poétique que Ronsard cherchait à créer à l’imitation des antiques, et cette radicalité portée par le mouvement de la Pléiade. Réactiver la puissance du texte en réalisant sa profération, réussir la fusion poésie / musique… pour surprendre et titiller l’écoute du spectateur.
En s’immergeant dans cette fabrique du texte qui devient son, Doulce Mémoire questionne la matière poétique et musicale ; suscite le débat ; affine l’écoute du spectateur qui est en capacité de mesurer le travail spécifique des compositeurs mettant en musique le vers de Ronsard… « Inversons les hiérarchies communément admises : pour les poètes du XVIe la poésie est dite musique naturelle tandis que la mise en musique par les compositeurs est dite musique artificielle. Nous entendrons donc d’abord le poème, proféré à la lyre sur le modèle de l’Aède grec, investi, inspiré et prophétique. Une fois reçue par nos oreilles attentives, écoutons la musique artificielle : nous choisirons alors de faire entendre plusieurs mises en musique de ce même poème afin que l’auditeur puisse comparer activement le passage du texte à la musique et les moyens rhétoriques employés par les compositeurs pour souligner les affects du texte. Ainsi le fameux « Mignonne allons voir si la rose » inspire les compositeurs Guillaume Costeley, Caiétain, Jean de Castro, Rinald de Mel, Pierre Cléreau ou encore Chardavoine qui en propose une version monodique.
Élargissant encore ses champs d’exploration, Doulce Mémoire étend son questionnement au delà du XVIè et interroge les compositeurs des XIXè et XXè qui ont mis en musique Ronsard, et la récolte est aussi féconde que du vivant du poète : Charles Gounod, Georges Bizet, Richard Wagner, Pauline Viardot, Francis Poulenc et Maurice Ravel, pour n’en citer que quelques-uns, écrivent des mélodies sur les textes du Poète.
L’ensemble annonce ainsi une double parution discographique : un premier album concentré sur le répertoire du XVIe ; un second sur les mises en musique des textes de Ronsard aux XIXe et XXe siècle. Pour se faire, l’ensemble retrouve le baryton Marc Mauillon, familier partenaire depuis 20 ans, et la pianiste Anne Le Bozec
_________________________________________
NOUVEAUX CD & TOURNÉE : Ronsard, cueillez, cueillez votre jeunesse…
Pierre de Ronsard (1524-2024) : « cueillez, cueillez votre jeunesse… » – Programme en création dans le cadre de la commémoration du 500e anniversaire de la naissance du poète de la Pléiade