lundi 28 avril 2025

CRITIQUE, concert. TOULOUSE, Halle aux grains, le 30 septembre 2023. BEETHOVEN / SCHUBERT. Orchestre National du Capitole de Toulouse, Marek Janowski (direction).

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Pour son concert d’ouverture, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse a mis les petits plats dans les grands en invitant, pour la première fois dans la Ville rose, le grand chef polonais Marek Janowski (83 ans !). Et c’est à un programme 100 % symphonico-germanique que le public toulousain est convié, avec une exécution de la Première Symphonie de Ludwig van Beethoven et de la Neuvième Symphonie de Franz Schubert (dite “La grande”).

 

Et tout semble dit dès les premières mesures de l’Adagio inaugural : l’Orchestre National du Capitole de Toulouse – même s’il n’a pas chômé pendant l’été avec des concerts donnés au festivals de Colmar, Berlioz (La Côte Saint André), Ravel (St Jean de Luz) et Enesco (Bucarest) – est dans une forme olympique ! Sonorité, couleurs, performances individuelles des solistes (cordes et petite harmonie) se conjuguent avec bonheur dans un premier mouvement à la dynamique fougueuse, au phrasé contrasté s’appuyant sur des appuis rythmiques bien marqués (ah les timbales !…). L’Andante fait preuve de tout le cantabile, le lyrisme et la sérénité qu’il réclame, tandis que le Menuetto emporte l’adhésion par son relief et son agogique juste et adéquat. Enfin, le Finale – brillant et allègre sous la battue très précise de Marek Janowski – met en avant la réactivité de l’orchestre et la précision des attaques de cordes.

Après une pause, c’est à cet autre monument symphonique que la phalange occitane s’attaque, la Neuvième Symphonie de Schubert, écrite entre 1825 et 1826 et créée en mars 1839 au Gewandhaus de Leipzig sous la direction de Félix Mendelssohn. Sous la baguette du chef polonais, l’orchestre affirme une énergie triomphale et une vitalité qui emporte tous les auditeurs d’une Halle aux grains remplie jusqu’aux derniers rangs des étages latéraux. L’ONCT se montre majestueux en ouverture de l’Allegretto, avec le mœlleux des cors, le velouté du hautbois, la subtilité de tous les vents. Le Scherzo est conduit avec une dynamique de contrastes qui éclate dans les magnifiques couleurs et sonorités des cordes et des vents : les rythmes et l’ampleur que l’orchestre donne à l’ouvrage schubertien irradient. Et la pulsation intense et profonde d’humanité imprimée par Janowski nous emporte jusqu’à l’embrasement fantastique d’un des plus beaux Finale de l’histoire de la musique. En fin connaisseur, le public toulousain ne s’y trompe pas et lui fait un triomphe… de même que les instrumentistes visiblement sous le charme également !

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CRITIQUE, concert. TOULOUSE, Halle aux grains, le 30 septembre 2023. BEETHOVEN : Première Symphonie ; SCHUBERT : Neuvième Symphonie. Orchestre National du Théâtre du Capitole, Marek Janowski (direction). Photo (c) Emmanuel Andrieu

 

VIDEO : Marek Janowski dirige la 9ème Symphonie de Schubert (Dresde, 2020)

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