Et c’est déjà le sixième concert de cette 44ème édition de Piano aux Jacobins. L’américaine Anne-Marie McDermott – dans un programme tout Schubert (avec les deux vastes sonates que sont la D. 850 et la D. 960) – propose son jeu intense et brillant au public toulousain. Tout dans sa personnalité et son jeu est lumière, ses rythmes sont serrés et les accords répétés prennent un caractère obsédant et parfois violent. Des sortes d’à-coups font avancer d’avantage que des phrasés profonds. C’est un Schubert très « pianistique » qui nous est proposé ce soir. La générosité des sonorités, toujours éclatantes, donne un caractère victorieux aux deux Sonates. Les répétitions amplifient le propos. Les nuances sont plutôt forte et les piani rares. Ce jeu très maîtrisé et extraverti à la fois donne un coté guindé aux partitions. Point de recherche de caractère populaire aux Ländler, les divines longueurs sont plutôt vivifiées que mélancoliques. Anne-Marie McDermott ne s’autorise pas de rubato ou de souplesse, elle met beaucoup de rigueur et de poids dans les phrasés. Ce Schubert est particulièrement solide et sonore. Le public a apprécié la vigueur de ce jeu et l’intensité qui s’en dégage. Les applaudissements sont nourris et deux bis sont obtenus. D’abord, un extrait vif et brillant d’une Suite anglaise de Bach : c’est dans ce répertoire (au disque) que la réputation de la pianiste américaine s’est assise en 2005. Puis le Lied « Wiedmung » de Schumann, revu par Liszt, et dans lequel le chant s’efface devant la virtuosité.
En ambassadrice de la brillante école américaine, Anne-Marie Mc Dermott a séduit le public de Piano aux Jacobins ce soir !
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CRITIQUE, concert. TOULOUSE, 44ème Festival Piano aux Jacobins / Cloître des Jacobins, le 13 septembre 2023. Franz Schubert (1797-1828) : Sonates en ré majeur D.850 et en si bémol D.960. Anne-Marie McDermott, piano. Photos (c) Hubert Stoecklin
VIDEO : Anne-Marie McDermott joue la Suite anglaise N°2 de J.S. Bach
