dimanche 13 octobre 2024

CRITIQUE, concert. DIJON, Auditorium, le 16 septembre 2023. MOZART/SCHUBERT. Orchestre de Chambre de Lausanne / Renaud Capuçon.

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Si l’on connaissait Renaud Capuçon comme violoniste à la carrière internationale et comme directeur artistique de festivals prestigieux (Festival de pâques d’Aix-en-Provence, Sommets musicaux de Gstaad, Rencontres musicales d’Evian), c’est avec sa troisième casquette que nous le retrouvons à l’Auditorium de Dijon, comme chef d’orchestre en l’occurrence, ce soir placé à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne dont il a nommé directeur musical la saison dernière. 

 

Le concert dijonnais met doublement le musicien français en avant car il se charge de la première partie en tant que soliste, en interprétant le 5ème Concerto pour violon de W. A. Mozart. Un ouvrage qui fut écrit en 1775 pour cordes, 2 hautbois et 2 cors alors que Mozart n’avait pas encore vingt ans. Ample, avec des mélodies de toute beauté, l’œuvre offre un dialogue violon / orchestre d’une grande finesse, brillant et alerte dans une théâtralité orchestrale charmante comme l’entrée du soliste sur le bref Adagio en récitatif du premier mouvement ou encore le court intermède turc du Finale. Renaud Capuçon livre un Allegro aperto aussi bondissant  que capricieux, puis un Adagio suave et séduisant. Il conclut par un Tempo di minuetto langoureux et imprévisible, suspendu par un Allegro (alla turca) à la fois précipité et très marqué. Faisant généralement face au public, il sait se fondre dans les tutti tout en indiquant les départs aux musiciens par de simples mouvements de tête ou levers d’archet. 

Toute aussi apollinienne et cristalline, et en ne s’autorisant aucune autre effusion que de majestueux ralentis finaux, l’approche reste similaire dans la 9ème symphonie (dite “La Grande”) de Franz Schubert. Obtenant une fluidité parfaite des ses musiciens, Capuçon rend ainsi justice au sens de la continuité qui fait le propre du discours schubertien. S’il prend son temps, il n’en renonce pas pour autant à une grande netteté et à une superbe maîtrise de la dynamique. Même si l’on a entendu des versions plus « viennoises” ou tourmentées, chef comme orchestre savent faire naître l’émotion.

C’était déjà le deuxième rendez-vous symphonique de la saison dijonnaise (après une 9ème de Beethoven, le 8 septembre, par le Choeur et l’Orchestre “maison”), au sein de la très riche et variée saison de l’Opéra de Dijon (dont nous avons annoncé la saison lyrique dans ces colonnes). 

 

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CRITIQUE, concert. DIJON, Auditorium, le 16 septembre 2023. MOZART/SCHUBERT. Orchestre de chambre de Lausanne / R. Capuçon. Photo © Emmanuel Andrieu

 

 

 

VIDEO : Renaud Capuçon interprète le Concerto pour violon N°5 de Mozart avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne

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