vendredi 9 mai 2025

CRITIQUE coffret cd événement – JOAN SUTHERLAND : the complete Decca recordings operas 1959 – 1970 – coffret 49 cd Decca classics

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A travers cette première décennie lyrique d’enregistrements pour Decca, soit la décade, 1960  – se distinguent 10 ans d’excellence où la diva australienne JOAN SUTHERLAND (née en 1926 à Sydney – décédée en Suisse le 10 oct 2010) dévoile un art et une maîtrise absolus du bel canto, capable d’éblouir et de convaincre chez Bellini, Rossini, Verdi… Les 49 cd de ce coffret incontournable, le démontrent sans ambiguïté. C’est une autre étoile étincelante qui illumine aux côtés de Maria Callas, les planches lyriques de ces années faste pour l’opéra.

 

 

 

Agilité, puissance, subtilité, timbre cristallin et expressivité rayonnante… Joan Sutherland éblouit littéralement lors de prestations et performances scéniques et en studio réalisées à Londres : elle devenait ainsi « La Stupenda » ; sa Lucia (di Lammermoor, de Bellini à Covent Garden en fév 1959) a décidé de sa carrière : révélée ainsi, la soprano coloratoure ne devait plus dès lors déchoir, intronisée parmi les divinas assolutas…
Le coffret Decca témoigne de cette maîtrise à l’intensité directe, immédiate à travers 3 enregistrements fondateurs de 1959 : Alcina (déjà) de Haendel (live), Acis et Galatée du même, enfin Donna Anna dans Don Giovanni de Mozart sous la baguette de Giulini.
En La Stupenda, s’incarnent les héroïnes sacrifiées, détruites et dignes, immolées sur l’autel d’une société phallocratique… Le coffret rassemble surtout les joyaux d’une coopération majeure, réalisée avec le chef Richard Bonynge, qui fut son partenaire et devint son mari à la ville (en 1954), et qui ici dirige à peu près tout ce que Londres compte de phalanges orchestrales (New Symphony Orchestra pour Guilio Cesare ; London Symphony Orchestra pour Alcina, Norma, Semiramide, Tenda, Faust ; London Philharmonic Orchestra pour Griselda, Montezuma) ; Royal opera House de Covent Garden Orchestra pour La fille du Régiment ; English chamber Orchestra pour L’Elisir d’amore et Don Giovanni version II de 1968…).

 

Joan Sutherland, La Stupenda (DR)

 

 

1959 – 1970
SUTHERLAND / BONYNGE
sur les cimes du Bel Canto, un couple de légende

C’est une collaboration devenue légendaire laquelle commence ainsi au studio avec un premier recueil (cd 23) d’airs du Giulio Cesare de Haendel (1964), puis qui comprend les grands rôles belcantistes dont Norma (1964, à l’époque où La Callas abordait elle aussi le rôle de la prêtresse gauloise, personnage central du répertoire bellinien : la version de Sutherland ne manque pas d’autorité comme de justesse), Beatrice di tenda (avec un partenaire solaire, le jeune Luciano Pavarotti qui incarne un Orombello de toute beauté), Semiramide (Rossini : avec l’Arsace époustouflant de technicité musicale de l’immense Marylin Horne), La Fille du régiment (où Joan s’enivre et joue des vocalises facétieuses) et L’Elisir d’amore (Donizetti).
On ne saurait écarter un personnage aussi crucial que Violetta Valéry dans la trajectoire de la divina : sa Traviata en effet ici gravée en 1962 offre une alternative spectaculaire et très vraisemblable à celle de sa contemporaine… Maria Callas. Il est vrai que « son » Alfredo, le très élégant et aussi subtil Carlo Bergonzi, accrédite d’autant plus ce que réalise à ses côtés Joan Sutherland, décidément indiscutable.

Richard Bonynge a toujours eu un faible pour le répertoire français : figurent aussi Faust de Gounod, surtout sa Lakmé (Delibes), Les Huguenots de Meyerbeer (somptueuse Elisabeth de valois en 1969) ; mais aussi des perles, alors vraies découvertes, telles Montezuma de Graun, ou Griselda de Bononcini. Outre les dons d’actrice tragique sensible, Joan Sutherland avait toutes les qualités pour chanter Mozart, comme en témoigne après la version de 1959 déja citée (cd 4-6), la 2è version de Don Giovanni, sous la direction de  Bonynge toujours (1968, aux côtés d’un Gabriel Bacquier fauve et vorace, et de à nouveau Marylin Horne en Zerlina perlée et agile, de grand luxe… Decca classics annonce un 2è coffret complémentaire (20 autres opéras) tout aussi éblouissant. A suivre.

 

 

 

 

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CRITIQUE coffret cd événement – JOAN SUTHERLAND : the complete Decca recordings operas 1959 – 1970 – coffret 49 cd Decca classics – réf 485 3432 – CLIC de CLASSIQUENEWS printemps 2025

 

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