Le ténor MARCO ANGIOLONI surprend et réussit. Il a troqué ses lamenti et arie baroques pour une collection de standards suavement tendres et nostalgiques des années 1930, 1940 et 1950 ; soit un XXème intensément rétro, dans des arrangements du pianiste Johan Farjot, ici à la tête de son ensemble instrumental, tout aussi inspiré, Contraste.
La Dolce Vita est un art de vivre et de chanter: il se dévoile ici en trois sessions ; d’abord « The 30’s », délicieusement nostalgiques propre au début des années 1930, « Parlami d’amore Mariù » (1932) où brille le grain tendre et comme enivré du ténor vedette Marco Angioloni ; même sensibilité amoureuse, même fragilité et vraie légèreté émotionnelle d’ »Une fois rien qu’une fois » extrait de L’Auberge du cheval blanc de Ralph Benatzky (1932), cette fois en français, avec le mezzo piquant d’Ambroisine Bré… La finesse du chanteur – que l’on connaissait jusque là dans les ouvrages baroques (cf : son récent enregistrement de Poro, Re dell’Indie de Haendel) – enchante littéralement par son émission naturelle, la clarté de ses aigus, la subtilité du timbre, son vibrato taillé pour séduire et troubler…
Toute la sélection des chansons, airs d’opérettes, mélodies de comédies musicales cultivent cette douceur délicieuse, cette volupté attendrie qui éblouissent davantage dans l’irrésistible duo « Puisque vous partez en voyage » (1935), de Mireille et Jean Nohain, avec Karine Deshayes, deuxième cœur d’un couple totalement enivré.
Crooner, tenorissimo, séducteur
La voix en or de Marco Angioloni
Puis, c’est comme un écho de la Dolce Vita romaine, ce PARIS lui aussi enchanté, en particulier du Chanteur de Mexico de Francis Lopez (1951) où sous l’évocation d’Acapulco, c’est bien une certaine insouciance enivrée typiquement parisienne qui s’affiche, une candeur irrésistible qu’incarne « Sous le ciel de Paris » (1951) d’Hubert Giroud, nouveau duo avec la chanteuse Charlotte Planchou, voix idéalement fusionnées, qui célèbrent le mythe de Paname… encore plus swingué dans les deux reprises de Cole Porter « I love Paris » et « C’est magnifique », entonné en italien comme en anglais, avec ce jeu régulier entre le style Broadway et opératique, que Marco Angioloni maîtrise avec cet accent un rien rocailleux au détour de sa voix d’ange facétieux…
Le triptyque s’achève avec un 3ème et dernier chapitre « ITALY » évidemment, marqué par un sens presque tragique, traversé par une urgence plus dramatique : « Arrivederci Roma » (1955), « Tu vo’fa l’americano (1956) ; en vrai crooner, Marco Angioloni nous assène une nouvelle intensité dans l’ultime « Come prima » de 1955, déclaration elle aussi enivrée, portée par tous ses complices chanteurs ; où c’est encore son timbre franc, droit, naturellement concentré et profond, d’une saisissant sincérité qui emporte toute réserve. Répertoire innovant (de la part du ténor baroque), complicité vocale, charme et subtilité, justesse et finesse… Chapeau l’artiste !
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CRITIQUE CD. DOLCE VITA, Marco Angioloni, ténor. Ensemble Contraste (1 cd Glossa) – Avec Ambroisine Bré, Karine Deshayes, Charlotte Planchou…
CLIC de CLASSIQUENEWS – enregistré à Paris en janv 2023. Durée : 49mn.
En concert
DOLCE VITA, le concert
Marco Angioloni et ses complices chantent le programme de l’album « Dolce Vita » à PARIS, au Bal Blomet, le mercredi 8 mai 2024 à 20h
https://www.balblomet.fr/evenement/dolce-vita-ensemble-contraste/edate/2024-05-08/
Réservez vos places pour le concert DOLCE VITA par Marco Angioloni : https://www.balblomet.fr/evenement/dolce-vita-ensemble-contraste/edate/2024-05-08/
Ensemble Contrastes :
Marco Angioloni, Ténor
Johan Farjot, Piano & arrangement
Arnaud Thorette, Alto
Rozenn Le Trionnaire, Clarinette
Alix Merckx, Contrebasse
BAL BLOMET : 3 rue Blomet 75015 Paris
[email protected]
https://www.balblomet.fr/evenement/dolce-vita-ensemble-contraste/edate/2024-05-08/