vendredi 19 avril 2024

Compte rendu, récital lyrique. Paris. Théâtre du Palais Royal, le 13 mai 2014. Récital de Sumi Jo (soprano). Jeff Cohen, piano. Krzysztof Meisinger, guitare.

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SUMI JO diva soprano coreenne sumi jo 300x450xSumi-Jo-3-300x450.jpg.pagespeed.ic.w0W_KWJxFsSumi Jo dans le cadre intime d’un récital à Paris ? Oui ! … au Théâtre du Palais-Royal où d’ordinaire l’on peut voir les comédies les plus pétillantes, mais à l’occasion comme ce soir, écouter aussi les voix à l’affiche des déjà célèbres lundi musicaux. La diva coréenne se présente avec Jeff Cohen au piano et Krzysztof Meisinger à la guitare, pour un récital ample, diverse, ambitieux, mais aussi comique et … décontracté. Nous nous attendions à un répertoire de lieder plus ou moins dramatiques, requérant peu les feux d’artifices de coloratura qui ont fait de la cantatrice une véritable star. Petit bémol tout à fait pardonnable pour les admirateurs de l’art de Sumi Jo de ne pas savoir quelle musique allait être interprétée, formule risquée un rien cavalière vis-à-vis  d’un public moins adepte ou avisé. Au final, nous avons tous eu droit à tout un éventail de pièces musicales des 4 derniers siècles !!! Si elle se sert encore d’un suraigu insolent, pourtant moins brillant qu’auparavant, elle le déploie sans prétentions et avec de la joie (fait rare!) quand elle chante le si virtuose morceau d’Adolphe Adam « Ah ! Vous dirais-je, maman » ou « A Tornar la bella aurora », réduction pour piano et voix d’un air d’opéra de Domenico Cimarosa. Avouons que ce style de musique lui convient toujours, désormais davantage avec ce nouvel élan théâtral, avec le charme déjanté de la diva. Les deux pièces baroques qu’elle chante, Music for a while de Purcell et le fameux Bist du bei mir… attribué à Jean-Sébastien Bach, sont d’une beauté confondante. Confondante parce que, même si elle n’est pas la plus dramatique des sopranos, elle les interprète avec une innocence et une candeur que nous aurons du mal à oublier. Le Bist du bei mir fut sans doute l’un des bijoux de la soirée, avec la belle participation de Choen au piano et Meisinger à la guitare. Un amour à l’art partagé entre les artistes et avec l’auditoire.

La diva du Palais-Royal !

La deuxième partie du récital est dédiée à l’Espagne. L’Espagne de Chabrier, de Manuel de Falla, de Debussy, de Ravel et même de … Massenet. L’Espagne ravissante et fantasmée qu’on aime parfois célébrer. Les 7 chansons populaires espagnoles de Manuel de Falla avec guitare sont jouées sans interruption : la diva s’y engage portant une robe somptueuse rouge et chair. Un sommet de charme qui continue lors de l’Espagne de Chabrier, l’Habanera de Ravel et la Sevilana final extrait d’un opéra de Massenet. Le public stimulé lui demande des bis : pas chiche et réactive, la soprano coréenne en offre 3. O mio babbino caro de Puccini qui,avec elle, n’a plus rien d’un cliché, et qui a ému tout le monde très rapidement ; Bist du bei mir encore une fois pour finir la soirée ; et juste avant, l’Annen Polka de Johann Strauss fils, avec bonus expressifs…  coupe de vin et une espèce de mise en scène comique et jouissive.

La saison actuelle des Lundis musicaux au Théâtre du Palais Royal se poursuit. Ne manquez de (re)découvrir le lieu pour un autre récital qui promet lui aussi, celui d’Elina Garanca, le 23 juin 2014.

Paris. Théâtre du Palais Royal, le 13 mai 2014. Récital de Sumi Jo (soprano). Jeff Cohen, piano. Krzysztof Meisinger, guitare.

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